LA VOIX DU NORD JEUDI 8 OCTOBRE 2015 17 Le Roubaisien HK au Colisée : «C est mon Olympia à moi» Vendredi soir, Kaddour Hadadi, alias HK, sera avec les Déserteurs sur la scène du Colisée, à Roubaix, sa ville. Venu à la chanson par le hip-hop, il en avait toujours rêvé de fouler ces planches rendues célèbres par Brel, Piaf... des chanteurs qu il reprend en version chaâbi. PROPOS RECUEILLIS PAR YOUENN MARTIN ymartin@lavoixdunord.fr Qu est-ce que ça vous fait de vous produire au Colisée? «Pour moi, c est la salle mythique! C est mon Olympia à moi. Depuis que je fais de la musique, je me dis qu un jour, j y serai. C est une forme de reconnaissance. Je ne vais pas dire que c est la consécration, il faut encore remplir la salle et que ça se passe bien! Mais je suis passé souvent par là, quand j allais à la piscine par exemple et je sais que les plus grands comme Brel, Gainsbourg, Piaf ont chanté sur cette scène, alors y revenir avec ce projet de reprendre les grands standards de la chanson française en version chaâbi C est une date spéciale, il y a une fébrilité, des sensations qu on ne Et pour moi, quel que soit le lieu, à partir du moment où c est à Roubaix, c est un lieu populaire. Le Colisée a fait venir de grands chanteurs populaires à Roubaix.» HK face à un public assis, ça n est pas un peu bizarre? «Il ne va pas forcément rester assis! On verra bien ce qui se passe. Avec HK et les Déserteurs, on a aussi des morceaux qui peuvent s écouter assis les yeux fermés. Et d autres qui donnent envie de taper des mains, de danser, de se lever. Au Colisée comme dans les autres lieux emblématiques où on a joué, les sièges font partie du décor, ils leur donnent du relief.» Vous vivez désormais dans le sud de la France. Vous arrivez à garder le contact avec Roubaix? «Bien sûr, j ai toute ma famille, mes proches, les amis de toujours. Et puis on dit Roubaisien un jour, Roubaisien toujours. J ai beau habiter à 800 km, quand je parle de chez moi, je parle de Roubaix. J y reviens souvent et c est là que je suis né, que j ai grandi et que j ai appris la musique.» Vendredi soir, à 20 h 30, au Colisée, rue de l Épeule à Roubaix. Tarifs : 22, 19, 16, 14 ou 10 (dernière minute). Renseignements et réservations au 03 20 24 07 07. www.coliseeroubaix.com. «C est ma récréation» Venu du rap, ex-membre du Ministère des Affaires Populaires, HK joue habituellement avec les Saltimbanks une musique mêlant rock, hip-hop, musette et sonorités orientales et chante des textes engagés. Avec les Déserteurs, il a entrepris d adapter à la sauce chaâbi une musique traditionnelle du Maghreb des standards de la chanson française : Vesoul ou Les Vieux Amants de Brel, Dès que le vent soufflera de Renaud, Les Passantes de Brassens «C est ma récréation, dit-il à propos de ce projet. Ça me permet de chanter de très belles chansons et on profite de pouvoir jouer dans des lieux magnifiques. Je ne suis pas sûr que le Colisée m aurait proposé une date avec les Saltimbanks.» Ce projet va donc continuer à exister, même si l actu du moment, pour HK, c est son troisième album avec les Saltimbanks, Rallumeurs d étoiles, sorti en avril dernier. Un album dans la droite ligne des deux précédents, Citoyen du monde et Les Temps modernes. Y. M. On dit Roubaisien un jour, Roubaisien toujours. J ai beau habiter à 800 km, quand je parle de chez moi, je parle de Roubaix. ressent pas si souvent avec l habitude de la scène.» Mais quand on est chanteur de hip-hop, qu on a 20 ans, on rêve vraiment de se produire au Colisée? Ce n est pas la salle des «bourgeois»? «Je n ai jamais fait cette distinction-là. Quand tu fais de la musique, tu rêves de jouer un jour dans des lieux emblématiques. HK lors du tournage d un clip pour son dernier album avec les Saltimbanks, à Oignies, dans le Pas-de-Calais. PHOTO ARCHIVES
Roubaix : HK va réaliser son rêve, chanter Brel sur la scène du Colisée - Roubaix - Nord Eclair 07/10/2015 PROPOS RECUEILLIS PAR YOUENN MARTIN Vendredi soir, Kaddour Hadadi, alias HK, sera avec les Déserteurs sur la scène du Colisée, à Roubaix, sa ville. Venu à la chanson par le hip-hop, il en avait toujours rêvé. Qu est-ce que ça vous fait de vous produire au Colisée? «Pour moi, c est la salle mythique! C est mon Olympia à moi. Depuis que je fais de la musique, je me dis qu un jour, j y serai. C est une forme de reconnaissance. Je ne vais pas dire que c est la consécration, il faut encore remplir la salle et que ça se passe bien! Mais je suis passé souvent par là, quand j allais à la piscine par exemple et je sais que les plus grands comme Brel, Gainsbourg, Piaf ont chanté sur cette scène, alors y revenir avec ce projet de reprendre les grands standards de la chanson française en version chaâbi C est une date spéciale, il y a une fébrilité, des sensations qu on ne ressent pas si souvent avec l habitude de la scène.» Mais quand on est chanteur de hip-hop, qu on a 20 ans, on rêve vraiment de se produire au Colisée? Ce n est pas la salle des «bourgeois»? «Je n ai jamais fait cette distinction-là. Quand tu fais de la musique, tu rêves de jouer un jour dans des lieux emblématiques. Et pour moi, quel que soit le lieu, à partir du moment où c est à Roubaix, c est un lieu populaire. Le Colisée a fait venir de grands chanteurs populaires à Roubaix.» HK face à un public assis, ça n est pas un peu bizarre? «Il ne va pas forcément rester assis! On verra bien ce qui se passe. Avec HK et les Déserteurs, on a aussi des morceaux qui peuvent s écouter assis les yeux fermés. Et d autres qui donnent envie de taper des mains, de danser, de se lever. Au Colisée comme dans les autres lieux emblématiques où on a joué, les sièges font partie du décor, ils leur donnent du relief.» Vous vivez désormais dans le sud de la France. Vous arrivez à garder le contact avec Roubaix? «Bien sûr, j ai toute ma famille, mes proches, les amis de toujours. Et puis on dit Roubaisien un jour, Roubaisien toujours. J ai beau habiter à 800 km, quand je parle de chez moi, je parle de Roubaix. J y reviens souvent et c est là que je suis né
Roubaix : HK va réaliser son rêve, chanter Brel sur la scène du Colisée - Roubaix - Nord Eclair Vendredi soir, à 20 h 30, au Colisée, rue de l Épeule à Roubaix. Tarifs : 22, 19, 16, 14 ou 10 (dernière minute). Renseignements et réservations au 03 20 24 07 07. www.coliseeroubaix.com. «Les Déserteurs, c est ma récréation» Venu du rap, ex-membre du Ministère des Affaires Populaires, HK joue habituellement avec les Saltimbanks une musique mêlant rock, hip-hop, musette et sonorités orientales et chante des textes engagés. Avec les Déserteurs, il a entrepris d adapter à la sauce chaâbi une musique traditionnelle du Maghreb des standards de la chanson française : Vesoul ou Les Vieux Amants de Brel, Dès que le vent soufflera de Renaud, Les Passantes de Brassens «C est ma récréation, dit-il à propos de ce projet. Ça me permet de chanter de très belles chansons et on profite de pouvoir jouer dans des lieux magnifiques. Je ne suis pas sûr que le Colisée m aurait proposé une date avec les Saltimbanks.» Ce projet va donc continuer à exister, même si l actu du moment, pour HK, c est son troisième album avec les Saltimbanks, Rallumeurs d étoiles, sorti en avril dernier. Un album dans la droite ligne des deux précédents, Citoyen du monde et Les Temps modernes. 2 sur 2
MUZZIKA! Avril 2014 Nadia Khouri-Dagher Le coup de coeur de babelmed HK ET LES DÉSERTEURS, Blue Line, Distr. PIAS Voilà une belle découverte! Et un beau «premier coup»! Kaddour Haddadi revisite ici quelques-unes de nos plus belles chansons françaises en leur apportant son grain de piment, de sable d Algérie, de mandole, et de rythme de darbouka, bref en les orientalisant! Natacha Atlas avait connu un immense succès en orientalisant la célébrissime «Mon amie la rose», qu interprétait jadis Françoise Hardy. Plus récemment, Djamel Djénidi, Algérien de Montpellier, nous produisait tout un album de chansons de Brassens chantées, en arabe ou en français, mais toujours en style chaâbi. «Le déserteur» de Boris Vian avec des ornementations orientales : qui l aurait imaginé? Mais en écoutant ces paroles : «J ai vu mourir mon père... (...) Ma mère a tant souffert...», l on comprend que ces paroles de Vian, écrites en pleine guerre d Algérie, un Algérien aurait pu les chanter aussi, de l autre côté : car les victimes de cette guerre furent nombreuses chez le peuple algérien, et pas seulement en morts ou blessés... «Vesoul» de Brel, «Les passantes» de Brassens, «Padam Padam» que chanta Piaf, «Toulouse» de Nougaro, et tant d autres pépites de la chanson française : bien sûr qu elles appartiennent aussi à ces Algériens nés en France, comme Kaddour Haddadi, né à Roubaix, et bercé dans son enfance par les cassettes chaâbi de son père... Un bravo à Kaddour Haddadi, et la renaissance du style «francoriental» de la génération coloniale, mais vécue ici comme le choix conscient d une double culture assumée et non pas subie.