Guide pratique Novembre 2012. Conduite du prunier en. agriculture biologique



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Transcription:

Guide pratique Novembre 2012 Conduite du prunier en agriculture biologique 1

SOMMAIRE INTRODUCTION...4 LE MATÉRIEL VÉGÉTAL : PLANTATION / CONVERSION EN BIO...5 LA NUTRITION PAR LA TECHNIQUE DU DOUBLE APPORT...9 L ENTRETIEN DE LA LIGNE DE PLANTATION...12 MAÎTRISE DE LA CHARGE...16 GESTION DU CARPOCAPSE DES PRUNES...20 GESTION DE L'HOPLOCAMPE...22 GESTION DES PUCERONS...23 GESTION DE METCALFA PRUINOSA...26 LA GESTION DES MONILIOSES...27 GESTION DES MALADIES CRYPTOGAMIQUES : ROUILLE, TAVELURE...30 GESTION DES BACTÉRIOSES...33 GESTION DES PHYTOPTES ET ACARIENS ROUGES...34 CONVERSION À L AGRICULTURE BIOLOGIQUE...35 2

Introduction Compte-tenu du contexte économique favorable du marché de l agriculture biologique et des objectifs fixés par le grenelle de l environnement (6 % de SAU bio à horizon 2012), ce mode de production est amené à se développer. Aujourd hui, les besoins du marché français en produits bio ne sont pas couverts par la production française, en particulier dans le secteur des fruits et légumes. Il est donc indispensable de lever les freins à la conversion biologique. Si certains freins sont d ordre économique ou social, il n en demeure pas moins que des freins techniques persistent et que l expérimentation est un atout pour y apporter des solutions. Ainsi, la Chambre d Agriculture de Lot-et-Garonne a envisagé en partenariat avec Invenio (ex CIREA), la réalisation d un cahier technique de conduite du prunier en agriculture biologique. En effet, le centre d'expérimentation en arboriculture de Frégimont mène des essais en Agriculture biologique sur pruniers depuis 2000. Ce guide technique a été élaboré en s appuyant sur les observations, essais et expérimentations menés par la station en particulier. En effet, l antériorité de ces expérimentations permet d avoir le recul nécessaire sur certains points de l itinéraire technique, mais aussi sur les différents produits autorisés en bio dont la liste évolue régulièrement. Ce document a un objectif de compilation de résultats, de diffusion de techniques culturales et de vulgarisation scientifique, afin qu il soit utilisable par l ensemble de la profession. Cet outil est amené à évoluer par des mises à jour, des compléments d informations Il sera également disponible en téléchargement sur le site Internet de la Chambre d Agriculture de Lot-etGaronne (http://lot-et-garonne.chambagri.fr) et sur le site d'invenio (www.invenio-fl.fr) Invenio remercie ses partenaires institutionnels et financiers, la Chambre d Agriculture de Lot-et-Garonne, le Conseil Régional d Aquitaine, le Conseil Général de Lot-et-Garonne, l Europe et FranceAgriMer, qui soutiennent l agriculture biologique et l expérimentation en arboriculture en Aquitaine. Très bonne lecture à tous, Les rédacteurs, Séverine Chastaing Chambre d agriculture de Lot-et-Garonne 05 53 77 83 12 Didier Pouzoulet Invenio 05 53 95 21 13 Nathalie Rivière Chambre d agriculture de Lot-et-Garonne 05 53 77 83 45 3

Le matériel végétal : plantation / conversion en bio Créer, dès la plantation un verger, en agriculture biologique Choix variétal Le potentiel génétique est faible en prunier d'ente. Il n'y a aucune variété qui soit plus adaptée au bio et qui présenterait comme en pomme des tolérances à certaines maladies. Aussi, tout comme en conventionnel, c est la variété 707 qui est majoritairement cultivée en bio, du fait des qualités agronomiques de l'arbre et des qualités du fruit pour la transformation en pruneau. D autres variétés sont produites (303, 626, Spurdente ), mais possèdent des qualités agronomiques et technologiques moins adaptées. Choix du porte-greffe Il influera sur la vigueur du clone, sa production et le calibre des fruits : Portegreffe Enracinement Vigueur Tolérance calcaire Tolérance à Résistance l'asphyxie sécheresse Commentaires Mirobolan Profond Forte Sensible Sensible +++ Vigoureux et bien adapté au bio Myrocal Profond Forte Très Tolérant Tolérant ++ Vigoureux, bien adapté au bio résistant à la chlorose Pas de disponibilité avant 2 ans Jaspi Peu profond Moyenn Tolérant e Tolérant + Plus faible mais meilleure mise à fruit. Attention aux drageons au collet Ishtara Peu profond Faible Sensible Sensible + Plus faible mais plus de sucre et plus de calibre Forte Tolérant Très sensible + Les sols tassés lui sont très défavorables Mariana GF 8.1 Superficiel En bio, c'est la vigueur qui est recherchée car compte tenu des amendements disponibles, il faut réussir à faire pousser les arbres. Cependant, il n'y a pas de mauvais porte-greffe, il faut s'adapter en jouant sur la densité. Dans cette optique, d'après les référence Invénio,l'idéal est de partir en conduite en axe, sur Mirobolan avec en plaine une plantation en 5*2,5 en coteaux une plantation en 5*2 La plantation, quels choix techniques en bio? Lorsqu un producteur a son exploitation en Agriculture Biologique, s il souhaite planter un nouveau verger, le règlement de l agriculture biologique exige que les plants soient certifiés bio. De plus, dans le cadre de l IGP Pruneaux d Agen, seuls les plants portant l étiquette CTIFL-SRPV sont autorisés. A ce jour, il n'y a pas de disponibilité en plants certifiés bio. Aussi, le producteur doit demander une dérogation pour planter des arbres conventionnels. Même si la parcelle était bio, elle repasse par une période de conversion de 3 ans. Il est possible de réaliser un pralinage. Il s'agit de préparer les racines de l'arbre en retirant les racines mortes ou cassées et de les tremper dans un pralin. 4

Il en existe dans le commerce mais pour en réaliser un, il suffit de mélanger : de l'eau, de la terre de la parcelle de plantation et du compost. L'objectif est d'obtenir une pâte relativement consistante dans laquelle les racines sont trempées. Il est également possible d'utiliser des champignons à mycorhizes qui vont pénétrer le système racinaire de la plante pour former des ramifications (endomycorhyzes). Cette symbiose permet une meilleure exploitation du sol puisque le champignon absorbe les éléments du sol pour la plante, et que celle-ci lui donne en échange des sucres. La parcelle devra être libérée tôt en saison (céréale d hiver). L idéal est de réaliser le semis d un engrais vert (avoine, luzerne, trèfle, phacélie ), qui devra être enfoui au printemps. Il enrichira le sol en matière organique, et améliorera la structure du sol. 5 années d expérimentation d'invenio pour nous aider Invenio a lancé un essai en 2011 qui sera mené sur 5 ans, visant à identifier l'impact de l'apport de mycorhizes dans le cadre d'une replantation. En effet, l'activité biologique du sol a pu être dégradé après plusieurs années d'exploitation. L'essai a été mené sur une plantation en coteaux (sols argilo calcaire) de Gf 2733, porte-greffe Jaspi, densité 4*1,5m, 1ère feuille en 2011. 4 modalités ont été étudiées dans cet essai dont 2 non utilisables en bio, nous nous arrêterons sur la comparaison entre le témoin et l'utilisation de MYC 800 ITHEC (spores de champignon mycorhizien Glomus intraradice 800 spores /g) : Augmentation moyenne Condition de l'essai du tour de tronc en 2011 La plantation a été réalisée mi-décembre 2010. L'apport de 30 26,29 Mycorhizes a été réalisé le 25 mars 2011 associé à 3 L d'eau par 23,54 25 arbre : 20 Témoin : pas d'apport Modalité 1 : 1 g de MYC 800 ITHEC par plant 15 Premiers résultats : Cette première notation montre un accroissement du tour du 10 tronc lors de la modalité MYC 800 comparativement au témoin. La 5 croissance des troncs sera suivie pendant encore 3 ans afin de 0 confirmer ces premiers résultats (test Newman-Keuls non Témoin MYC 800 significatifs à 5%). Cependant, d'un point de vue purement technique, l'idéal est de déclasser la parcelle en conventionnel pour faire pousser les arbres et les former rapidement. Dans ce cas d'un point de vue réglementaire, la certification peut s'envisager selon le schéma suivant : Nov./Dec N N+1 N+2 Aout N+3 Pousse en conventionnel Aout N+4 Aout N+5 1ères Récoltes C2 et C3 = en conversion vers l'ab Aout N+6 Récolte 4 = en BIO Période de conversion Plantation Début de conversion = engagement de la parcelle Parcelles en BIO Conduite de la parcelle en bio 5

Convertir un verger existant en agriculture biologique Un producteur qui souhaite convertir ses vergers en agriculture biologique a 36 mois de période de conversion à compter de la signature de son contrat d engagement avec l organisme certificateur, et sa première récolte certifiée Agriculture Biologique. L engagement auprès de l organisme certificateur est annuel et payant. L organisme certificateur réalise au minimum un contrôle obligatoire par an, et il peut réaliser des contrôles inopinés. Août N Récolte C1 Vente en conventionnel Début de conversion = engagement de la parcelle Aout N+1 Aout N+2 1ères Récoltes C2 et C3 Vente en conversion vers l'ab Période de conversion Conduite de la parcelle en bio Aout N+3 Récolte 4 Vente en BIO Parcelles en BIO Pendant toute la période de conversion, le producteur doit respecter les règles de l'agriculture biologique. Pour cela, il peut s'appuyer sur plusieurs documents : le règlement européen : RCE 834/2007 le règlement européen : RCE 889/2008 le guide de lecture et le guide d'étiquetage de l'inao le guide des intrants de l'inao Tous ces documents sont téléchargeable sur : www.inao.gouv.fr rubrique agriculture biologique 6

La nutrition par la technique du double apport La fertilisation d un verger de pruniers mené en Agriculture Biologique, doit tenir compte de différents facteurs (âge du verger, porte-greffe, variété, vigueur, type de sol, d engrais,...). Elle a pour objectif de satisfaire les besoins annuels (croissance, production) et de préparer les réserves pour l année suivante. La matière organique apportée sera transformée par les micro-organismes sous une forme assimilable par la plante (ions) ; elle influera de manière positive sur la structure du sol, sur sa capacité de rétention en eau, et sur son niveau d activité microbienne. Une fois transformés, les éléments fertilisants apporteront à l arbre les nutriments dont il a besoin pour garantir sa croissance (azote), son système radiculaire (phosphore), et sa fructification (potasse). Si aucun apport n est réalisé, on risque un épuisement du sol (faible croissance des arbres, activité microbienne ralentie, état végétatif du verger,...). Engrais ou Amendements? Avant toute prise de décision trop hâtive quant à l apport (ou l impasse) à effectuer, il convient de quantifier et qualifier les éléments constitutifs du sol (organiques et minéraux) par une analyse de terre et de biomasse microbienne. Une fois ces informations acquises, se pose la délicate question de l apport. Sous quelle forme (engrais organique ou amendement organique ) et dans quel but? l «Engrais» permettra de «nourrir» la plante et maintenir un niveau élevé d activité microbienne pour assurer une bonne minéralisation de la matière organique. l «Amendement» permettra d augmenter le taux de matière organique, et donc maintenir un niveau de fertilité optimal du sol en fournissant à la fraction de carbone microbien de quoi fonctionner. 5 années d expérimentation d'invenio pour nous aider Invenio a mené de 2002 à 2005 des essais fertilisations à la plantation du verger (variété GF 707, portegreffe Jaspi, conduite en axe Modalité de l'essai en 200'/2005 Modalité 1 : Amendements organiques Cette modalité a été établie en fonction du «diagnostic de fertilité» réalisé selon la méthode B.R.D.A.HERODY. La fertilisation préconisée tient compte du complexe organo-minéral résultant de la qualité des argiles, de l état de liaison (fer) et du mode d évolution des humus. Le raisonnement est basé sur les modes de fonctionnement du sol. Modalité 2 : Engrais organiques. Elle tient compte des besoins nutritifs du prunier ; la fumure annuelle colle aux besoins instantanés de la culture. Le raisonnement est basé sur le fonctionnement de la plante. Programme de fertilisation 2004-2005 Tous les apports ont été réalisés en localisé Vegethumus : 2 N 0,5 P 1 K Biosud : 11 N 3 P 3 K 7

Quelques résultats Bilan rendement et qualité Il y a une différence significative sur le poids moyen des pruneaux mais pas sur les rendements par arbre qui sont équivalents. Diagramme de la répartition des calibres Diagramme de la répartition des calibres DFA à 21,5 % % 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Engrais Amendement 26-36 36-46 46-56 56-66 66-76 76-86 86-96 >96 calibre L'analyse des calibres a été réalisée en 2005. Le graphique présente un % de nombre de fruits par calibre sur un échantillon de 500 g de fruits. Ce graphique tendrait à nous montrer que la modalité amendement permet d'avoir une proportion plus importante de fruits très gros à gros et que la modalité engrais permet d'obtenir davantage de calibres 46-56 et 56-66. Analyse de la biomasse et de la fertilité chimique : Indicateur du statut organique du sol pour les 2 modalités en 2002 et 2005 Mesure du carbone microbien pour les 2 modalités en 2002 et 2005 3 2005 100 50 0 Engrais Amendement g de C microbien / 100 g 2002 150 1,5 2002 2005 1 0,5 0 Engrais Amendement taux de mat. organique % 2 200 mg/kg de terre fine et sèche Taux de matière organique pour les 2 modalités en 2002 et 2005 2,5 2002 2005 2 1,5 1 0,5 0 Engrais Amendement Sur les deux modalités, une nette amélioration des indices de carbone microbien et du statut organique du sol est à relever. Par ailleurs, pour les 2 modalités, il y a une amélioration importante du taux de matière organique, encore plus prononcée pour la modalité amendement. Ceci nous permet d'être proche de l'optimum pour un sol de type argilo-calcaire. Pour la modalité amendement, la biomasse du sol est plus importante ce qui induit un fonctionnement normal du sol. Cet équilibre pourrait être maintenu avec des apports fractionnés au printemps et des amendements de fond tous les 2 à 3 ans pour l'entretenir. Pour la modalité engrais, le statut organique du sol est élevé au prorata du carbone microbien ; ceci montre un pouvoir de réaction important. Il s'agira de ne pas limiter l'activité microbienne du sol et de compléter les apports fractionnés d'engrais avec des amendements de fond à l'automne. Conclusions L'idéal est de tirer bénéfice de ces deux modalités. Les apports d'engrais seront fractionnés au printemps couvrant au plus juste les besoins de la plante et assurant une bonne pousse, en tenant compte de la vitesse de minéralisation. Un amendement de fond sera apporté en entretien tous les 2 à 3 ans après s'être assurer que le sol fonctionne bien pour maintenir une bonne activité du sol. On pratiquera donc la technique du double apport afin de garantir une alimentation régulière tout au long du cycle végétatif. Pour autant, dans des conditions de sols poussants, il est possible d'envisager une fertilisation à 100 % sous forme d'amendement automnal. Par ailleurs, en phase de conversion, compte-tenu du prix de la fertilisation bio, il s'agira d'optimiser la fertilisation en utilisant les reliquats du sol : 1ère année de conversion : aucun apport envisager un engrais vert à l'automne ; 2ème année de conversion : apport d'amendement à l'automne ; 3ème année de conversion : envisager le double apport. 8

Tableau des besoins en fonction du stade de développement de la plante : Formation des réserves Utilisation des réserves Prélèvements racinaires Bourgeons d'hivers Quasi nulle Moyenne Quasi nuls Stade B à pleine floraison Faible Très forte Elevés Nouaison à basculement Moyenne en diminution progressive Elevés Jusqu'à la récolte Moyenne Quasi nulle Moyens Post récolte Elevée Faible Elevés Fractionnement souhaitable 25-30 % d'azote, 50 % Phosphore 25-30 % Potasse 25-30 % d'azote, 25 % Phosphore 50 % Potasse 25 % azote, 15-25 % phosphore, 15-25 % de potasse, Forme Engrais organiques Engrais organiques Amendement organique ou compost Afin d accélérer la vitesse de minéralisation de ces différents apports, il est recommandé de les intégrer au sol par un travail superficiel. Dans le cas de carence, on pourra corriger à partir d engrais d origine naturelle (ex : Patenkali, Kiérésite, phosphate naturel, sulfate de magnésie, ). L alimentation en oligo-éléments et/ou la correction de certaines carences (Fer, Zinc, Bore) sera réalisée à partir de fertilisation foliaire (nombreuses spécialités commerciales homologuées en AB). Attention aux antagonismes : potasse magnésie ; phosphore zinc... Quel produit amener? Le choix du produit va être conditionné par l objectif à atteindre. Différentes informations sont à notre disposition pour classer les matériaux en fonction du but recherché : l origine des matières premières employées (animales ou végétales), la composition du produit (teneur en Azote, Phosphore, Potasse). Les engrais organiques doivent contenir au moins 3 % de N, K ou P (norme NFU 42001) et les amendements organiques ne peuvent avoir une teneur supérieure à 3 % pour N, P, K (norme NFU 44051). Nous avons également à notre disposition l humidité du produit, qui indique le pourcentage de matière sèche, et le rapport C/N qui indique la vitesse de minéralisation du produit. Plus ce rapport est faible, plus la matière organique est minéralisée rapidement (ex : 8 pour un lisier de porc, 80 pour de la paille et 20 pour un fumier moyen ; pour un C/N supérieur à 25, la fourniture en azote est faible). Mais le C/N ne permet pas à lui seul de définir avec précision le rôle que va jouer l apport. Afin d affiner ses choix, il existe des mesures qualitatives de la matière organique : le cœfficient isohumique (K1), qui traduit la capacité d un amendement à fournir de l humus. C est le rapport entre la quantité totale de carbone apportée, et la quantité de carbone transformée en humus. Cette mesure se fait sur plusieurs années et elle est réalisée en plein champ. Le K1 varie de 0 à 100 ; 40 pour un fumier moyen, 15 pour de la paille, et très faible pour un lisier de porc la CBM (Caractérisation Biochimique de la Matière organique) permet quant à elle de mesurer la proportion de matières minérales, de lignine, de cellulose, d hémicellulose, et de matières solubles contenue dans le produit choisi. Pour résumer : plus un produit contient de matières solubles, plus il est minéralisé rapidement et moins sa capacité à fournir de l humus est importante. C est le cas pour les fientes de volaille et les farines de plumes, et d une manière plus large des engrais organiques. En revanche, plus le produit contient de la cellulose et de la lignine, moins sa minéralisation est rapide et plus sa fourniture en humus stable est importante, ce qui est le cas pour les fumiers compostés et des amendements organiques. C est au vu de toutes ces informations que l on pourra choisir avec précision le produit à apporter. Si l objectif est d augmenter le taux de matière organique ou de rechercher un effet structure sur le sol, on choisira un amendement organique ou un produit composté, avec un profil riche en lignine et en cellulose. A l inverse, si l objectif est de fertiliser son verger, on se tournera vers des produits ayant un profil riche en matières solubles et en hémicellulose qui auront une vitesse de minéralisation rapide. 9

L entretien de la ligne de plantation L objectif est de limiter la concurrence minérale et hydrique afin de satisfaire les besoins de l arbre pour sa production ainsi que sa pousse ; cette gestion de la flore permet de limiter l érosion, et d améliorer la structure du sol (porosité). Différentes options se présentent, avec toutes, des avantages et des inconvénients. Enherbement permanent Cette technique est déconseillée sur les jeunes vergers (< à 4 ans) car elle crée une concurrence importante dans l alimentation hydrique et minérale de l arbre, et permet l implantation des vivaces (chiendents, lierres,...). L enfouissement des fertilisants n est pas possible et la consommation d eau en période estivale est importante. L objectif d un entretien correct du sol reste la limitation des stress qui seront directement corrélés à la sensibilité de la parcelle à l alternance. Passage du Aairsol en verger totalement enherbé SC-CDA 47 Pour autant, un enherbement permanent bien maîtrisé peut être intéressant en zone très poussante, sur des pentes car il retiendra le sol, pour éviter un sol nu... L'enherbement permanent ne demande que peu de travail mais son entretien sera bénéfique, aussi bien pour son renouvellement que pour éviter la concurrence de plantes défavorables au verger : chiendent, potentilles... Ces enherbements néfastes devront être détruits dès que la colonisation dépasse les 20 %. L'enherbement naturel peut être renouvelé par le semis d'engrais vert : avoine, triticale, fénu grec, féverole... Le désherbage thermique Le choc thermique oscille entre 700 et 800 C (effet dessicant). On observe une très bonne efficacité sur les annuelles mais une colonisation proportionnelle par les vivaces. La butte de plantation est préservée. La vitesse d avancement est lente et le nombre de passages élevé (5 à 8 par an). Un deuxième outil est souvent nécessaire afin de gérer les cas particuliers (vivaces, touffes imposantes, désherbage estival,..). Compte-tenu du prix du gaz, ce désherbage est relativement onéreux. Désherbage thermique APCA Désherbage mécanique Il peut être réalisé à partir de tondeuses interceps et gère donc la hauteur de l enherbement présent au pied des arbres ; mais le temps de passage est long car l outil doit avoir le temps de se repositionner entre les deux troncs. Il existe un système de destruction de l enherbement présent à partir d une série de fils montés sur un axe horizontal : exemple «Herbanet». Cette lutte mécanique permet de détruire les adventices présentes ainsi Herbanet SC-CDA 47 qu une partie des drageons. La vitesse d avancement est dépendante de l épaisseur de la végétation et donc l usure des fils est totalement proportionnelle. Cette méthode préserve les buttes et est relativement efficace contre les rejets. Il faudra prendre garde aux branches basses, à l'irrigation et aux projections. 10

Travail du sol C est la technique la plus répandue et la plus ancienne. De nombreux outils sont disponibles (lames, disques chaussants ou déchaussants, dents rotatives, ) et sont parfois montés sur des «Porte outils» qui permettent de choisir le matériel le plus adapté aux conditions (sol humide ou sec, enherbement dru ou clairsemé, enfouissement nécessaire ou non, ). Pour autant, tous les matériels ne sont pas adaptés aux systèmes de butte. Il faut souvent la combinaison de plusieurs outils pour une efficacité Travail du sol SC-CDA 47 optimale. Il faudra être prudent dans le cas de conversion et envisager le travail du sol de manière progressive, surtout si le système racinaire est relativement superficiel. Le travail du sol a deux avantages non négligeables : l enfouissement des matières organiques, et la lutte directe contre les campagnols. Pour en savoir plus, consulter le site internet de la chambre d'agriculture : http://lot-et-garonne.chambagri.fr/productions-vegetales/agriculture-biologique/demonstration-doutilsde-travail-du-sol.html Le Bois Raméal Fragmenté Le B.R.F. désigne des branches broyées de diamètre inférieur à 7 cm provenant d arbres feuillus. Ces branches représentent la partie la plus riche de l arbre : 75 % des minéraux, des acides aminés, et des protéines. La mise en paillis de BRF a pour objectif de générer un sol de type forestier, et donc de favoriser la création d humus, d augmenter la masse microbienne, de limiter la consommation en eau et de débloquer certains oligo-éléments. La complexité de cette technique est dans la mise en BRF Invenio œuvre à grande échelle car elle consomme une grande quantité de bois (exemple 1 ha de bois de taille permet de couvrir 0.2 à 0.3 ha de verger). La durée de décomposition est de 2 à 4 ans. Mulch et Paillage naturel Il existe différents débris végétaux pouvant être utilisés (paille de céréale, coquilles de noisettes, débris de noyau,..) afin de limiter le développement des adventices. Les mulchs à base de paille ont une durée de vie très courte. Ils attirent les rongeurs et conservent beaucoup d humidité en période hivernale. Les écorces, souvent issues de résineux, limitent efficacement les adventices mais ont un coût exorbitant et peuvent bloquer l évolution des matières organiques. Brisure de noyau CDA 24 Système Sandwich La bande enherbée non travaillée de 1 m de largeur sur la ligne d arbre, est encadrée de chaque côté d une bande travaillée de 50 cm de largeur. La bande centrale est ensemencée par des plantes peu concurrentes (essais en cours avec trèfle blanc nain, trèfle persan, luzerne, féverole+avoine). Cette technique permet de travailler avec des outils sans système d escamotage des troncs et donc génère des temps de passage peu Semis sur le rang trèfle persant importants, tout en ayant les apports organiques enfouis. SC-CDA 47 L'implantation du semis peut-être difficile en verger installé : semoir localisé, roulage... Ce système est intéressant sur jeune verger : le semis de l'enherbement est réalisé sur le rang, puis le verger est planté. 11

5 années d'expérimentation d'invenio pour vous aider Invenio a mené des expérimentations de 2000 à 2003 sur des vergers plantés en 2000 (variété GF 707, Myrocal ), conduites en gobelet. Modalités de l'essai conduit en 2003 Modalité 1 : Désherbeur thermique Double caisson, 2 brûleurs, consommation de 5 kg de propane par ha, par passage, matériel fragile, nécessite l'absence de buttes importantes, intervention obligatoire le matin en été, hauteur de végétation en-dessous de 20 cm lors de l'intervention. Modalité 2 : Faucheuse satellite Système de lame horizontale, combinaison avec le broyeur, vitesse d'avancement moyenne, pas de hauteur de végétation limitant la date d'intervention. Modalité 3 : Lame Outil à l'avant du tracteur (bonne visibilité), présence d'un palpeur, combinaison de vérins et de roues de jauge permettant le réglage de la profondeur d'utilisation, utilisation délicate lors du premier passage, par la suite la vitesse d'avancement peut être augmentée car la surface travaillée est déjà émiettée. Modalité 4 : Mulcheur Système de tonte inter-rang permettant de récupérer les résidus de tonte et de les déposer sur le rang, nécessite un enherbement important entre rang. Résultats en 2003 Conclusion Au cours de la campagne 2003, 9 passages du désherbeur thermique ont été nécessaires pour entretenir le rang de plantation, alors que 6 passages de la lame Clemens, 4 de la faucheuse et 2 du mulcheur ont été réalisés dans le même temps. Désherbeur thermique : la consommation moyenne à l hectare est de 35 kg de gaz. Le coût demeure élevé. Cet appareil a limité le développement des adventices sur le rang de plantation sans pouvoir limiter l'occupation au sol. Cet appareil est contraignant d'utilisation : pas de butte, taille d'adventice inférieure à 20 cm, absence de paille, intervention matinale en été... Faucheuse satellite : l outil peut d'être combiné à un gyrobroyeur et présente l'avantage de gagner sur les temps de travaux. Cependant, l'occupation du sol par la flore est constante : l'outil permet de gérer la hauteur de flore mais pas d'en freiner le développement. Lame : cet outil a permis de freiner l'occupation de la flore au sol. De plus, les indices de vigueur montre que la concurrence entre flore et arbre a été assez bien maîtrisée. Enfin, la lame simple d'utilisation permet de combiner certains travaux (broyage), aide à l'incorporation des matières organiques. Mulcheur : les conditions climatiques (sécheresse) n'ont pas permis une utilisation optimale de cet outil puisqu'il y a eu une faible pousse de l'enherbement. Les résultats sont insuffisants. La lame et le désherbeur thermique obtiennent les meilleurs résultats. Ils permettent tous les deux de limiter la concurrence de l'enherbement pour les arbres. Cependant, compte tenu du nombre de passages, le travail avec la lame sera privilégié. 12

La lame est intéressante sur jeunes vergers, cependant, l'expérience montre que sur prunier la largeur de travail du sol la plus optimale doit être supérieure à 1 m. Critères à prendre en compte dans le choix de l équipement Le choix de l équipement est essentiel, à la fois pour le confort de l utilisateur, mais aussi l efficacité du travail et les spécificités de son verger. Quelques points essentiels : Possibilité de changer d accessoires (porte-outil) Présence et sensibilité du système d effacement Vitesse de travail Encombrement (largeur d entre-rang) Interventions possibles sous différents couverts (drus ou clairsemés) et sur différents états du sol (sec, ressuyé ou humide). Incorporation ou non des apports organiques Fiabilité du matériel, expérience, proximité de la maintenance Rapport investissement / surface à suivre Pour en savoir plus : consultez la page agriculture biologique du site internet de la chambre d'agriculture de Lot-et-Garonne Journée du 30 septembre 2009 (?) Démonstration d'outils de travail du sol. Vous y retrouverez un compte-rendu avec les prix détaillés du matériel présenté ainsi que des vidéos. Quelques photos de matériels réalisées lors de cette journée SC-CDA47 13

Maîtrise de la charge En pruniculture, la maîtrise de la charge passe d'abord par la taille qui permet de limiter les à-coups de production et obtenir des fruits sains et de qualité. L'éclaircissage n'est pas une pratique systématique. De plus, en agriculture biologique compte-tenu des risques pédoclimatiques à la floraison (moniliose), éclaircir tôt en saison peut mettre en péril la récolte. Cependant, la demande du marché tend vers du gros calibre. Pour atteindre cet objectif, l'éclaircissage peut s'avérer être une bonne solution. La taille Il n'y a pas une taille spécifique à mettre en œuvre dans le cadre d'un passage en agriculture biologique. Elle constitue le premier travail d'éclaircissage par la réduction des boutons floraux et la sélection de boutons de qualité. Elle doit permettre de structurer l'arbre afin qu'il puisse porter une charge importante et supporter le secoueur / vibreur à la récolte. Cependant, dans le cas d'un jeune verger, l'objectif est de faire pousser l'arbre et de gagner des mètres linéaires, et donc de couper les bois de 1 an pour refaire du bois et gagner en volume. L'éclaircissage peut être utile dans ce cadre afin de gagner de la vigueur. Dans le cas de vieux vergers, la taille va permettre de restructurer les arbres, il s'agira alors d'aérer la frondaison et d'élaguer les grosses branches. Une perte de mètre linéaire sera alors inévitable. Dans le cas de vergers très vigoureux, la taille sera un moyen de calmer la pousse afin d'équilibrer les arbres. En effet, en agriculture biologique la taille doit avant tout s'envisager comme un outil de prophylaxie : éviter trop de vigueur pour gérer les problèmes pucerons, faire tomber les momies et broyer pour éliminer le potentiel de contaminants dans le verger, aérer l'arbre pour éviter les problèmes de moniliose... L'éclaircissage mécanique Il a pour objectif d'améliorer le retour à fleur et de gagner en calibre tout en évitant de briser des branches. Deux stratégies peuvent être envisagées : le secouage sur petits fruits l'utilisation de la Darwin sur fleur Le secoueur : Il doit être puissant afin de faire chuter rapidement les fruits en évitant que ceux qui restent sur l'arbre ne soient blessés. Le secouage n'excède pas en général 3 à 5 secondes. Zoom sur FRUIPICK : le secoueur de chez CHABAS Cette machine est assez lourde et nécessite un tracteur puissant d'au moins 80-90 chevaux ; à la fois parce que Fruipick est lourd mais aussi parce qu'il est monté directement sur la prise de force de tracteur. Fruipick est un secoueur qui agit par vibrage de l'arbre et qui a été créé pour secouer les oliviers. Cet outil se monte à l'arrière du tracteur. Il peut travailler deux rangs en parallèle. Il s'avère que les tests en verger montrent que le travail rang par rang est plus économe en temps. Deux secondes de vibrage suffisent par arbre. Testée en verger, la machine bien prise en main permet de Détail du bras de Fruipick SC-CDA47 travailler à 1h45 2 heures par hectares. Il est nécessaire d'être deux pour un bon fonctionnement : un qui conduit le tracteur et un autre qui manipule le bras de la machine grâce à un joystick. 14

Avantages Inconvénients Intervention sur petits fruits (moins de risque vis à Lenteur d'intervention vis de la récolte Deux personnes mobilisées Machine précise : évite les blessures de fruit, quantification des fruits tombés Darwin Invenio La Darwin existe en 3 modèles : Darwin 200 (hauteur de travail 1,9 m, Hauteur de machine 2,3 m), Darwin 250 (hauteur de travail 2,4m, Hauteur de machine 2,8 m), Darwin 300 (Hauteur de travail 2,9 m, Hauteur de machine 3,2 m). Cet outil comporte des fils sur broches de 600 mm de long et qui tournent de 150 à 450 tr/min, afin d'éliminer les boutons floraux. C'est un outil portatif qui permet d'avancer à 5 6 km/h et présente un grand confort d'intervention. Avantages Intervention rapide Très bon résultats Inconvénients Coupe de branche pour pouvoir rentrer dans les arbres Intervention sur fleur donc risque plus important sur la récolte L'éclaircissage chimique Si des expérimentations sont actuellement menées dans différentes stations, il n'y a actuellement aucune spécialité commerciale homologuée pour cet usage en agriculture biologique. 5 années d expérimentation d'invenio pour nous aider Invenio réalise des essais sur les méthodes de maîtrise de la charge depuis plusieurs années en agriculture biologique. L'éclaircissage mécanique sur fruit par secouage : La référence en éclaircissage sur prunier d'ente reste un éclaircissage mécanique réalisé au stade durcissement du noyau. Les premiers essais en 2007 ont montré un gain de calibre, cependant ils présentaient des inconvénients majeurs : - fruits blessés lors du secouage - temps d'éclaircissage très long En 2009 des essais ont été reconduit avec un secoueur plus puissant de type Seric avec un moteur hydraulique dans chaque mâchoire équipé de tampons américains. L'objectif de l'essai est de montrer l'intérêt de faire un éclaircissage sur fruit à un stade plus précoce que celui du durcissement du noyau. Modalités de l'essai en 2009 L'essai a été conduit sur une parcelle plantée en variété 707, sur porte-greffe GF 8.1 (1ère feuille 2002) en 7*3m, conduite en axe central. Modalité 1 : Eclaircissage mécanique à F2 +52 jours (18 mai 2009) Modalité 2 : Eclaircissage mécanique au durcissement du noyau (26 mai 2009) 15

Résultats Les comptages ont été réalisés du 7 mai au 24 juin. Ces premiers résultats montrent qu'il n'y a pas de différence significative de taux de chute entre les deux modalités. Analyse au 11 août 2009 * Rdt = rendement vert sur sec soit nombre de kilo de prunes pour 1 kg de pruneaux * Calibre = nombre de fruits pour 500 g Conclusion Un passage précoce en éclaircissage mécanique montre un gain supérieur à l'éclaircissage traditionnel au durcissement du noyau. En revanche, ce passage demande un matériel bien spécifique (tampons américain et double moteur hydraulique). L'éclaircissage sur fleur pourrait apporter un meilleur gain. L'éclaircissage mécanique sur fleur par Darwin : L'utilisation de la Darwin sur fleur, déjà testée en verger de pommier, doit permettre de réduire le nombre de fleurs, avec un objectif de gain de calibre, de qualité du fruit, tout en limitant les risques de branches cassées et augmentant le retour à fleur. Les premiers essais sont menés depuis 2009. Modalités de l'essai L'essai a été conduit sur un verger de variété 707, sur porte-greffe Jaspi (1ère feuille 2004) en 5*2, conduite en axe. Modalité 1 : témoin non éclaircit Modalité 2 : passage de Darwin à F2 + 3 jours. La Darwin a été passée à une vitesse d'avancement du tracteur du 4,6 km/h avec une rotation de 240 tr/min. Toutes les barrettes ont été conservées afin d'augmenter l'efficacité. Résultats Analyse de l'impact sur la floraison : Le nombre de fruits par branche est réduit significativement avec l'utilisation de la Darwin. Analyse à la récolte Conclusion L'utilisation de la Darwin a permis de réduire fortement le nombre de fleurs et par voie de conséquence le nombre de fruits par arbre. Ceci a eu une conséquence directe sur les calibres des fruits. Cette piste devrait être approfondie à l'avenir. Pour autant, l'utilisation de la Darwin a nécessité une intervention dans le verger avec suppression de une à deux branches par arbre, trop longue pour une bonne pénétration de la machine. 16

L'éclaircissage chimique sur fleur : Il vise comme l'utilisation de la Darwin une baisse du nombre de fleurs et donc de fruits pour un gain de calibre, de qualité, tout en limitant la casse de branches et augmentant la capacité de retour à fleur. L'utilisation de dessicants pour répondre à ses objectifs est testée à Invenio depuis 2006. Les premiers essais ont montré une bonne efficacité pour la bouillie sulfo-calcique ainsi que le soufre. Modalité L'essai conduit en 2012 porte sur un verger planté en variété 707 sur porte-greffe Jaspi (1ère feuille en 2000) en 6,5*4, conduite en axe. 6 modalités ont été mises en place : Modalité 1 : Témoin non éclairci Modalité 2 : Funguran à 5kg/ ha (Hydroxyde de cuivre 50 %) Modalité 3 : Euphytane Gold à 10l/ha (huile de vaseline, 817g/l) + Microthiol à 7kg/ha (Soufre micronisé 80%) Modalité 4 : Fitogeo K à 8kg/ha (bicarbonate de potassium (50 %), soufre élémentaire et vinasse de betterave) Modalité 5 : BNA à 6 l/ha (Badigeon naturel à l'ancienne = fleur de chaux éteinte, 650g/l) + Microthiol à 6 kg/ha (Soufre micronisé 80%) Modalité 6 : Polisénio à 20l/ha (Bouillie suflo-calcique : polysulfure de calcium, 380g/l) Résultats Toutes les modalités ont permis de réduire le taux de fructification par rapport au témoin. Conclusion Si toutes les modalités ont été efficaces, les modalites Funguran et Euphytane Gold + Microthiol donnent des résultats significativement meilleurs que les autres. En terme d'efficacité pour la réduction du taux de fructification, les différentes modalités pourraient être classées comme suit : Funguran > Euphytane Gold + Microthiol > polisenio > BNA + Microthiol > Fitogeo Attention : aucune des spécialités expérimentées n'ont obtenu d'autorisation de Mise sur le Marché pour cet usage. 17

Gestion du carpocapse des prunes Carpocapse des prunes Cydia funebrana Biologie du ravageur Ce papillon de 10 à 14 mm est spécifique du prunier. Avec ses 2 à 3 générations par an, la période de risque débute à la chute des collerettes (80 %) et se termine début août. En effet, les chenilles en diapause se chrysalident à partir de la fin mars. Le premier vol a lieu d'avril à fin mai, la deuxième génération apparaît fin juin et un troisième vol peut avoir lieu de fin juillet à mi-août. Le papillon se déplace à la tombée du jour et effectue ses pontes à ce moment. Les œufs sont déposés isolément à la base des fruits. La ponte débute avec des températures crépusculaires supérieures à 13 C et s'échelonne sur 3 semaines à 1 mois. Les chenilles apparaissent 10 à 15 jours après la ponte et se développeront pendant 20 à 25 jours. Celles de la première génération se nymphosent alors que celles des 2èmes et 3èmes générations tissent un cocon pour passer l'hiver sous un abris à la surface du sol ou sous l'écorce. Cette chenille de couleur rose n'a pas de stade baladeur, elle pénètre directement dans le fruit. Dégâts Il est parfois possible d'observer des galeries superficielles. Les écoulements gommeux sur le fruit, sont caractéristiques d'une attaque. Les fruits chutent au sol ; s'ils restent dans l'arbre, ils sont sujets aux attaques de monilia. Dégâts de carpocapse SC-CDA47 Moyens de lutte Matière active Spécialités commerciales Délais Doses avant Modes d action homologuées récolte ISOMATE OFM 600 diffuseurs /Ha + 10 % en bordure Remarques Mettre en place les diffuseurs Technique de confusion : avant le début du 1er vol, dans libération d hormones sexuelles le tiers supérieur des arbres femelles dans le verger qui avec un doublement des perturbent l accouplement. bordures. Synthèse de 10 essais réalisés de 2003 à 2005 dans différentes stations B.I.P. 47- Bourran SDQPV 47-StMaurice AREFE 55-Thillot CEFEL 47-Montpezat Dans cette série, pour la référence des applications d'insecticide ont été réalisées (conventionnel). L'utilisation de la confusion donne des résultats équivalent à l'utilisation de l'insecticide pour 3 sites sur 4. 18

Estimation du risque carpocapse Les contrôles visuels sur fruits Réaliser un comptage sur 1000 fruits sur une parcelle de 1 à 2 hectares à l issue de la première génération permet de vérifier l efficacité et le cas échéant de rectifier la protection sur la seconde génération. Réaliser un comptage sur 1000 fruits sur une parcelle de 1 à 2 hectares à la récolte permet d adapter la protection pour l année suivante. Suivi du vol Le BSV grâce à ces modèles permet de suivre les vols de carpocapses en saison. Pour autant, dans les parcelles à risques, la pose de pièges à papillons permettra un suivi plus précis. Stratégies de lutte complémentaires : Prophylaxie Le travail du sol va permettre de limiter la pression carpocapse, en perturbant son cycle biologique. Ceci est également vrai pour l'hoplocampe, deux ravageurs hivernant au sol. L aménagement du verger Il est très important : il s agira de favoriser la présence d oiseaux par l implantation de haies, de nichoirs adaptés à des oiseaux spécifiques et des gîtes artificiels pour les chauve-souris. Les mésanges bleues et charbonnières sont à privilégier, ce sont d excellents prédateurs des lépidoptères tout comme les chauvesouris. Ces dernières se nourrissent quasi exclusivement des insectes nocturnes. Elles chassent là où la nourriture est abondante donc préférentiellement à l interface de milieux fermés/ouverts (ex : lisière des bois, haies ). Cf. www.schwegler-natur.de Les nématodes Ce sont des macro-organismes cités en Annexe 2 du règlement d application 889/2008 et ne nécessitant pas d Autorisation de Mise sur la Marché en France. Ils sont présents naturellement au verger. Ils pénètrent la larve et libèrent une bactérie qui entraîne la mort de l'hôte. Larve infestée Larve saine Dans cette stratégie, la cible du cycle est à l automne à la descente des larves pour baisser l inoculum. Il existe deux espèces de nématodes : S. feltiae utilisable à partir de 10 C S. carpocapiae qui a besoin de minimum 14 C pour être efficace (pas toujours évident à l automne). L utilisation d Adverb ou Némasys C peut permettre d éliminer une partie des larves hivernantes de carpocapses, tordeuses... Utilisation des nématodes Invenio Les conditions d'utilisation doivent être optimales (température et humidité), difficilement atteignables dans le sud-ouest ; et nécessitent l'irrigation. De plus, le produit ne se conserve pas plus de 2 mois, stocké en frigo entre 2 à 6 C. Piégeage massif Il sera orienté sur la zone de foyers. Pour cela, des bandes pièges cartonnées seront disposées autour de tous les troncs de la zone, à la fin juin. Les larves de carpocapses vont s y réfugier. Ces bandes seront retirées à l automne et brûlées. Cette méthode donnera des résultats sur jeunes vergers (10 12 ans max) ; au delà les arbres présenteront des infractuosités plus attrayantes pour les larves. Remarques : Des essais ont été menés sur le carpocapse des pommes par la pulvérisation foliaire de micro-doses de sucre. Cette méthode n'a pas encore été testé sur carpocapse des prunes. Pour en savoir plus : www.itab.asso.fr Rubriques intervention et journées techniques 2009 En téléchargement : Induction de résistances de la plante à des phyto-agresseurs par des infra-doses de sucres : une nouvelle technologie - S. Derridj (INRA Versailles) 19

Gestion de l'hoplocampe L'hoplocampe Hoplocampa flava et minuta Biologie du ravageur L'hoplocampe est un héminoptère, sorte de petite guêpe, jaune et brun de 6 mm de long. Les adultes apparaissent en tout début de printemps au moment de la floraison. Après l'accouplement, les femelles pondent un oeuf dans la collerette du calice. La larve, fausse chenille blanchâtre de 9 à 11mm de long, éclot à la chute des pétales. Elle entre alors dans le fruit et dévore l'amande, c'est l'attaque dite primaire ; puis elle va pénétrer d'autres fruits : c'est l'attaque secondaire. A la fin de son développement, la larve va au sol où elle forme son cocon. Elle entre alors en diapause à 58 cm de profondeur jusque fin février. Puis elle se nymphosera. Dégâts Les fruits présentent un ou deux trous noirs dégageant une forte odeur de punaise des bois. Les attaques peuvent entraîner des chutes massives de fruits. Dégâts d'hoplocampe nature-jardin.com Moyens de lutte Il n'existe aucune spécialité commerciale avec une autorisation de mise sur le marché pour cet usage en agriculture biologique. Stratégies de lutte transversales : Prophylaxie : Idéalement, en cas d'attaques, sortir les fruits véreux de la parcelle et les brûler. A minima broyer les fruits tombés au sol dès la fin de la floraison. Le travail du sol va les gêner dans leur cycle de reproduction. Piégeage massif Il est possible d'effectuer un piégeage massif de l'hoplocampe. Pour cela, il faut positionner 2 à 4 panneaux blancs englués (30*30 cm) par arbre dans sa périphérie et en hauteur (1,80 m). Cette opération sera effectuée 10 à 15 jours avant la floraison afin d'attirer les hoplocampes sur les bandes et d'éviter la ponte. Le piégeage massif doit être reconduit sur trois années afin d'avoir une réelle efficacité. Attention : ce type de piège n'est pas sélectif et peut avoir des incidences sur les pollinisateurs. Remarques : Un programme d'étude a été initié par la Fredon Nord Pas-de-Calais en partenariat avec le Centre de Recherche Agronomique Wallon sur la recherche de nouvelles techniques de lutte contre l'hoplocampe et anthonome en verger de pommier. Des essais ont été menés en condition contrôlées pour tester l'efficacité de certaines spécialités sur hoplocampe du pommier. Ils ont permis de montrer l'intérêt du spinosad (Sucess 4). Des essais en verger sont en cours. Sources : Les ravageurs secondaires en verger de production biologique : recherche de nouvelles techniques de lutte contre Hoplocampa testudinea Klug et Anthonomus pomorum Linnaeus, K. WATEAU1, L. TOURNANT1, L. JAMAR2 et S. OSTE1, FREDON Nord Pas-de-Calais et Centre Wallon de Recherches Agronomiques, 1 p, 2010 [http://www.fredon-npdc.com/rollup/composition1_lt_fusion_kw_def_fond_bleu_2.pdf] 20

Gestion des pucerons Pucerons verts du prunier Brachycaudus helichrysi Biologie du ravageur Ces pucerons sont de couleur vert-jaunâtre brillant et ronds. Très tôt en saison, ils apparaissent brunâtres. Ils hivernent à l'état d œuf à la base des bourgeons et sur les jeunes rameaux de pruniers. Les œufs éclosent au débourrement et forment des colonies d'aptères qui pullulent à la face inférieure des feuilles. 3 à 5 générations peuvent se succéder. Les formes ailées apparaissent d'avril à mai et migrent sur leurs hôtes secondaires (composées type tournesol, artichaut, mais aussi le trèfle...). Les formes ailées retournent sur leurs hôtes primaires dont le prunier à l'automne où elles engendrent les femelles ovipares. Celles-ci seront fécondées par les mâles nés sur les hôtes secondaires pour produire les sexuées qui engendreront les œufs d'hiver. Dégâts C est le plus dangereux des pucerons du prunier. Une faible attaque provoque déjà des déformations importantes : les feuilles se crispent et s'enroulent ; ainsi que la chute des fruits. Ce puceron est l'un des vecteurs de la sharka. Evaluation du risque A partir du stade C-D, observer la présence de fondatrices. A partir de la floraison, repérer les colonies. Le seuil d intervention correspond à la seule présence du ravageur, or lutte curative n'a autorisation de mise sur le marché pour cet usage en AB.. En pratique, une lutte préventive est obligatoire. Dégâts de pucerons verts INRA Moyens de lutte préventive Conduite du verger En pratique, c'est pendant la période de conversion en particulier que la gestion du puceron vert est délicate car les arbres peuvent être encore très poussant alors qu'aucun traitement ne peut endiguer une forte pression puceron vert en bio. Les prédateurs naturels Les prédateurs sont nombreux et les plus efficaces sont : les syrphes, les coccinelles, les cécidomyies, les chrysopes Disposer des abris à chrysopes pour favoriser leur survie dans le verger pendant l hiver. L implantation de jachères florales et de haies composites favorise le développement de ces prédateurs. www.novaflore.com Oeufs de chrysope EL-CDA33 Coccinelle adulte SC-CDA47 Syrphe adulte INRA 21

Le choix des produits devra tenir compte de la période d activité des auxiliaires. Ces produits ne permettent qu'une lutte préventive. Matière active Spécialités commerciales Délais Doses avant Modes d action homologuées récolte Huiles blanches : OLIOCIN OVIPRON plus, ARBOFINE, OVIPHYT, OLIBLAN, ACAKYLL Kaolinite calcinée : SOKALCIARBO WP 3 litres / Hl 2,5 litres / Hl 2,5 litres / Hl 2 litres / Hl 2 litres / Hl 2 litres / Hl 3 à 5 kg / Hl Remarques Première intervention au stade CC3 ou identification par le BSV (1215 litres / Ha) ; Le film d huile enrobe et Renouveler les interventions dès étouffe les pucerons ainsi que les T C dépassent 15 C, en que les œufs. Effet choc, tenant compte de la rémanence du produit à faible rémanence produit, jusqu à floraison (2 jours) Ne pas mélanger avec des produits à base de soufre. Privilégier l application par temps sec. Barrière mécanique perturbant le retour des Réaliser à l automne deux adultes ailés sur le prunier applications avant la chute des ainsi que le dépôt des feuilles à 30 kg / Ha. œufs. Pucerons farineux Hyalopterus pruni Biologie du ravageur Ce puceron est caractérisé par sa colonie à l'aspect farineux et de couleur vert-fluo. Les œufs d'hiver sont déposés sur le tronc et les rameaux des hôtes primaires dont le prunier en petit nombre. Ils éclosent dès avril et forment des colonies d'aptères à la base inférieure des feuilles. Celles-ci ne sont pas déformées et peuvent prendre un aspect vert pâle. 2 à 3 générations se succèdent. Dès fin mai, les ailés apparaissent et migrent sur leurs hôtes secondaires (roseaux, ) où ils donnent naissances à des colonies d'aptères visibles sur les faces supérieures des roseaux. A la fin de l'été, ils engendrent des ailés sexupares et mâles qui retournent sur le prunier. Après fécondation, les œufs sont déposés pour passer l'hiver. Dégâts Les colonies farineuses développent un important miellat sur lequel apparaît rapidement la fumagine. Les attaques provoquent des éclatements de fruits sur les rameaux touchés. A terme, elles entraînent un affaiblissement de l'arbre et une limite de croissance. Moyens de lutte Les prédateurs naturels consistent en la seule solution en agriculture biologique. Prophylaxie En cas d'attaque, la taille en vert permet d abaisser le niveau de population. 5 années d expérimentation d'invenio pour nous aider Invenio réalise des essais sur les méthodes de gestion du puceron vert depuis 2007. Modalités de l'essai en 2009 L'essai a été mis en place sur la variété GF 707, sur porte-greffe Myrobolan (1ère feuille 2000), conduite en gobelet. Produits utilisés : Arb'hiver : huile blanche (insectide homologué AB) Baraka : argile calcinée (barrière physique) 22