Des seaux d'alcool, de la testostérone thai et des transexuel(le)s chaud(e)s. Je pourrais résumer le titre à "Une nuit à Koh Phi-Phi" (à prononcer pipi, ce qui rajoute un côté encore plus décadent). Bref on en avait marre d'être en autarcie sur nos îles désertes, du coup, on a pris le bateau pour Phi-Phi Island, la destination préférée des Russes et des Anglais roses et pleins de bière. On nous avait mis en garde contre le côté ultra festif de cette île (qui a servi entre autre au tournage du film "La Plage" avec Léonardo Di Caprio ). Mais tout de même nous ne nous attendions pas à ça. Après avoir posé nos lourds sacs à l'hôtel, nous sommes descendus au village dans l'optique de descendre une ou deux bières, mais les choses n'ont pas voulu se passer comme ça. Jeanne et Thomas étaient partis en avance, et seul, je n'avais pas fait 500m qu'un thai qui rigole pas me balance " do you want a bucket?" (tu veux un seaux?), alors en pensant très fort aux monty pythons, je lui ai hurlé "I need a bucket!". Pour 150bath (3,5euros) le mec me rempli un petit seau de plage de 50cl de whisky, 33cl de coca et 25cl de redbul thai (aka la taurine à l'état pure). Je lui prends trois pailles en espérant le partager avec Jeanne et Tom, mais alors que je prends la première gorgée, le goût infâme me fait comprendre que mes compagnons n'en voudront pas, et que j'avais le choix de le jeter ou de le boire. J'aime pas gaspiller. J'ai, quelques minutes plus tard, retrouvé mes compères dans un bar qui offrait des combats de boxe thai, et tu pouvais te battre et tu gagnais un bucket, c'était très divertissant de voir ces russes testostéronés bourrés se taper sur la figure (ils se mettaient KO des fois), on m'a proposé de me battre pour avoir un deuxième bucket, mais j'ai décliné poliment en disant au rabatteur que je ne voulais pas me faire plier par Golgoth 13. Alors on s'est assis et, à ma grande surprise Jeanne et Thomas on siroté avec moi (non sans grimaces) l'infâme liquide présent dans mon seau de plage. Je ne sais pas si c'est ce breuvage ou les filles qui avaient chaussé les gants de boxes pour se tirer les cheveux qui nous a vraiment fait décoller mais on a fini par se réveiller. A la fin du premier seau (ndlr : le seau était notre unité de temps durant la soirée), des vrais boxeurs thaïlandais sont venus faire leur show, et ça c'était cool. On a acheté un deuxième seau. Et puis on en a eu marre d'être assis là, alors au bout d'un seau et demi on a décidé d'aller sur la plage. La plage était sombre, mais très éclairée, on était tous très heureux, et on l'a été encore plus quand on a découvert que celle-ci avait été aménagée en boîte de nuit. À la fin du deuxième seau, on dansait tous, enfin on gigotais joyeusement sur la musique électronique beauf. Et puis on a rencontré des mecs très sympas, puis des filles sympas puis le troisième seau nous a fait confondre les mecs et les filles, mais ne pensez pas qu'on était pompettes,non non, en réalité les filles étaient des hommes. Nous ne savions plus tellement quoi dire, et c'est là que l'usage de l'anglais s'est avéré plus perspicace que le Français, car nous n'avions plus à dire "he" or "she" mais nous pouvions dire "it" (bien que je ne soit pas sûr que ça leur ait plu). Certains d'entre eux (elles) étaient très difficiles à cerner, la chirurgie esthétique fait des miracles, mais on a vite compris que la même personne était intéressée par nous trois. À la moitié du troisième seau, on s'est tous perdus. Et même si je rigolais bien, je crois que l'impression d'être de la viande fraiche pour ladyboy m'a fait prendre le chemin de la maison. Et par chance, j'ai retrouvé Jeanne et Thomas sur le chemin du retour, qui avaient eu la même idée que moi. J'étais soulagé, car j'étais rien sans eux, Thomas avait le seau, et Jeanne les clés. On a voté, et décidé de jeter le reste du seau et de garder les clés (bon en vrai ça été un peu plus compliqué que ça, mais si je racontais tout, on se serait endormi dans le seau). Et puis, on était un peu émus de toute cette décadence, alors on est allé se 1/5
coucher heureux. Le lendemain, la simple vue d'un seau nous donnait la nausée, mais nous avons décidé de reparcourir le même périple, au jus de fruit. Je vous laisse imaginer notre étonnement et notre incompréhension, mais l'impression d'une expérience intense, on s'est tout de même demandé si les gens qu'on voyait là étais les mêmes que la veille, car il ne nous paraissait pas possible de survivre un jour de plus sur cette île. Et puis on a revu cette personne, mi-homme mi-femme, en train d'emballer un vrai homme (avec un marcel et des muscles), il devait pas encore savoir. Le futur s'est imposé à nous, on a pris des billets de bateau pour le lendemain. 2/5
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