En avant l égalité! 45 min. niveau 1 re q S interroger sur les stéréotypes sexués. q Sensibiliser les élèves aux enjeux de l égalité femmes-hommes. q Confronter la vision personnelle des élèves à une réalité chiffrée. OBJECTIFS Modalités Où : en classe ou au CDI. Avec : fiche élève. Étape 1 (15min.) : les élèves remplissent individuellement le questionnaire de la fiche «élève». Il est attendu d eux qu ils donnent leur avis personnel. L objectif est d obtenir leur représentation de la place occupée par les femmes et les hommes aujourd hui. Ce questionnaire est anonyme, cependant chaque élève indique s il est une fille ou un garçon. séance Étape 2 (30min.) : l intervenant met en commun les réponses et inscrit au tableau celles de la majorité de la classe. Il inscrit également, lorsqu il le peut, les statistiques nationales. Puis il engage une discussion sur les différences constatées entre la perception des élèves et la réalité. À lire : q Vers l égalité réelle entre les femmes et les hommes - 2015 http://femmes.gouv.fr/wp-content/uploads/2015/03/chiffres-cles-2015_lessentiel.pdf q Filles et garçons sur le chemin de l égalité de l école à l enseignement supérieur - 2015 http://cache.media.education.gouv.fr/file/2015/82/6/fetg_2015_396826.pdf q Guide de la parité - 2015 - http://goo.gl/nlceqe RESSOURCES q À partir des réponses des filles, des garçons et/ou de la classe entière, l intervenant peut engager une discussion sur les différents thèmes présents dans le questionnaire : la société, la famille, les études, l emploi. q Visite du site Objectif égalité : http://objectifegalite.onisep.fr q Réflexion sur l orientation sexuée des filles et des garçons, notamment dans l enseignement supérieur. PROLONGEMENTS 1
Question 1 : Pensez-vous qu en France, aujourd hui, les femmes et les hommes sont égaux durant les études, dans le monde du travail, en politique, dans l éducation des enfants, dans les tâches domestiques? En réalité au cours de leurs études, les filles et les garçons ne choisissent pas les mêmes filières ce qui occasionne des inégalités. Les filles s orientent dans le secteur des services, les études littéraires et les sciences de la vie. Si 41,5% d entre elles choisissent une terminale scientifique (S, STI2D ou STL), seules 27% intègrent plus tard une école d ingénieur. Quant aux garçons, ils privilégient les secteurs de la production, des sciences et des techniques. La mixité est donc rarement atteinte et les filles en sont les premières victimes. En effet, leurs choix d orientation sont beaucoup plus limités, en particulier en voie professionnelle et en apprentissage, où elles sont peu présentes. En réalité dans le monde du travail, les inégalités persistent. L écart de salaire entre femmes et hommes demeure important : 19,2% dans le secteur privé et semi-public et 14,8% dans la fonction publique d État. Près d un tiers des femmes travaillent à temps partiel. Cette situation a des répercussions importantes sur le montant de la retraite des femmes qui est 40% inférieur à celui des hommes (967 contre 1617 pour les hommes). En réalité en politique, les assemblées sont largement masculines. Les femmes ne représentent que 44,4% des élus du parlement européen, 26,9% des élus de l assemblée nationale et 25% des élus du sénat. Plus les responsabilités sont élevées moins elles sont représentées. Elles sont seulement 16% maires, 7,7% présidentes de conseils régionaux et 5% présidentes de conseils généraux. En réalité concernant l éducation des enfants, ce sont en très grande majorité les femmes qui en ont la charge. Plus d une mère sur deux, d enfants de moins de 8 ans, s est arrêtée de travailler après la naissance de ses enfants ou a réduit temporairement son temps de travail au-delà de son congé maternité. Du côté des pères, seuls 12 % ont modifié leur temps d activité au-delà de leur congé de paternité. Cette prise en charge quotidienne des enfants explique aussi le nombre important de femmes à temps partiel. En réalité les tâches domestiques sont le plus souvent une affaire de femmes. Elles y passent, en moyenne, 4 fois plus de temps que les hommes (chiffres INSEE 2010). Répartition des tâches domestiques dans les couples quand les deux conjoints travaillent à temps plein : Tâche réalisée le plus Aspirateur Courses Repas Repassage Vaisselle souvent par : la femme 49,4% 51,4% 66,9% 76,5% 38% la femme et l homme 38,6% 38,2% 21,2% 19,1 % 46,8% l homme 12% 10,4% 11,9% 4,4% 15,2% Source : INED-INSEE, 2005. 2
Questions 2 et 3 : Croyez-vous que la présence de femmes dans des secteurs d emploi traditionnellement masculins et la présence d hommes dans des secteurs d emploi traditionnellement féminins soit possible? Soit souhaitable? Si non, pourquoi? En réalité, il n existe pas de métiers féminins ou masculins, pourtant en France, seuls 17% des métiers sont mixtes. On constate que la répartition des femmes et des hommes dans les métiers coïncide à une vision stéréotypée de la répartition des tâches entre femmes et hommes. Ainsi, les métiers auprès des enfants sont perçus comme réservés aux femmes à qui l on attribue instinct maternel, douceur et patience. A contrario, les travaux nécessitant de la force physique sont vus comme plutôt masculins et destinés aux hommes. Pourtant, l outillage et les solutions techniques peuvent pallier le manque de force. Le port de charge lourde est réglementé pour les femmes comme pour les hommes. On oublie également de mentionner qu un certain nombre de métiers nécessitant de la force physique sont déjà occupés par des femmes, c est le cas, par exemple, des aides-soignantes et des infirmières travaillant auprès des personnes âgées. Dans ces métiers, exercés le plus souvent par des femmes, l accent est mis sur les caractéristiques féminines associées aux métiers de soins et non sur les aptitudes physiques. Question 4 : Selon vous, les questions d égalité entre les sexes concernent les femmes, les hommes ou les deux? En réalité, la question de l égalité concerne autant les femmes que les hommes puisque les hommes en sont également victimes. Même si une palette de formation et de métiers bien plus large s offre à eux, ils s excluent d un certain nombre de formations et de métiers (sage-femme, métiers auprès des enfants ) et subissent une double discrimination identitaire et sociale. Quand 10% des filles envisagent une formation ou une profession majoritairement investie par des hommes, seuls 5% des garçons l envisagent dans un secteur investi par les femmes. Question 5 : Dans votre environnement proche (famille, lycée ), les filles et les garçons ont-ils les mêmes droits et les mêmes obligations? En réalité, en famille comme au lycée, les filles et les garçons ont les mêmes droits et les mêmes obligations. Cependant on remarque qu ils intériorisent très jeunes les stéréotypes de genre qui sont véhiculés partout (publicité, manuels scolaires ). Les filles sont présentées comme fragiles, sensibles et il est attendu d elles, qu elles soient féminines et maternelles. Les garçons sont forcément forts et sportifs. Il est exigé d eux qu ils soient dominants et combatifs. 3
Question 6 : Pour vous, les gouvernements doivent-ils mener des actions pour accroître l égalité entre les femmes et les hommes? En réalité, depuis 2000, les gouvernements successifs se sont très fortement impliqués dans l égalité entre femmes et hommes. Trois conventions interministérielles ont eu pour but de mettre en œuvre une politique commune en matière d égalité. Dans le monde du travail, les entreprises d au moins 50 salariés ont, depuis fin 2012, l obligation de faire un état des lieux de la situation des femmes et des hommes appelé «diagnostic de situation comparée». Puis elles sont assujetties à mener des actions de lutte contre les inégalités sous peine de sanctions financières. Depuis 2013, une nouvelle convention interministérielle pour l égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif a été signée. Cette convention s engage pour une plus grande mixité des filières de formation à tous les niveaux d études. Elle vise aussi à l acquisition et à la transmission d une «culture de l égalité entre les sexes». Au niveau académique, une convention régionale, signée en avril 2014 avec les acteurs du système éducatif bourguignon, reprend ces grandes orientations. Question 7 : Dans votre famille immédiate (parents, beaux-parents, frères, sœurs) trouvezvous que les femmes et les hommes sont égaux? En réalité, ce sont les femmes qui prennent principalement en charge l éducation des enfants et l organisation de la famille. Aujourd hui, alors que 83,8% des femmes entre 25 et 50 ans sont actives, elles continuent pourtant d assurer majoritairement les soins aux enfants et aux personnes dépendantes de leur famille ainsi que les tâches domestiques. Elles y consacrent, en moyenne, 4 fois plus de temps que les hommes (chiffres INSEE 2010). Les femmes passent, en moyenne par jour, jusqu à 2h33 à effectuer l ensemble des tâches ménagères, contre 40 minutes pour les hommes. Le bricolage et le jardinage sont majoritairement pris en charge par les hommes. Cependant le temps consacré à ces deux activités reste limité : jusqu à 12 minutes de jardinage par jour pour les hommes contre 7 minutes pour les femmes et jusqu à 5 minutes de bricolage par jour pour les hommes contre 2 minutes pour les femmes. Les femmes ont donc la difficile tâche de concilier l organisation de la vie familiale et de la vie professionnelle. Question 8 : Dans votre famille, les filles et les garçons sont-ils élevés de manière égalitaire? Si non, quelle est la principale différence? En réalité, les attentes des familles ne sont pas les mêmes qu on soit fille ou garçon. Prenons l exemple du rapport à l apprentissage : de nombreuses études internationales, en particulier les études PISA (programme international pour le suivi des acquis des élèves) menées par l OCDE (organisation de coopération et de développement économique), montrent que les garçons ont plus souvent tendance à se détourner de l école et les filles à manquer de confiance en elles, en particulier, en mathématiques. Pourtant filles et garçons ont les mêmes capacités d apprentissage et les mêmes aptitudes. Comment alors expliquer ces différences? Garçons et filles ne reçoivent pas la même éducation. On attend d eux qu ils tiennent des rôles différents. 4
Question 9 : Si vous avez des enfants plus tard, qui doit s en occuper pour donner le biberon, faire les devoirs, passer la serpillère, aller aux rendez-vous au lycée, faire les courses, préparer le repas, laver les toilettes, repasser le linge, bricoler dans la maison? En réalité, ce sont majoritairement les femmes qui se chargent de la cuisine, des courses, du ménage, de la vaisselle et du repassage. Elles passent également deux fois et demie plus de temps que les hommes à s occuper des enfants. Cette inégale répartition des tâches s accentue plus le nombre d enfants est important au sein du couple (source : traitements Crédoc, enquête Emploi du temps de l Insee 2010). Question 10 : Est-ce important pour vous qu un des parents reste à la maison pour s occuper d un bébé ou d un jeune enfant? En réalité, plus d un tiers des parents ayant au moins un enfant de moins de 8 ans ont modifié leur temps de travail pendant au moins un mois pour s occuper de leur plus jeune enfant (21 % ont interrompu leur activité et 19 % l ont réduite). Les parents cessent plus fréquemment leur activité quand leur famille est déjà nombreuse. Quand 28 % des mères s arrêtent de travailler pendant au moins un mois pour leur 1 er enfant, elles sont 40 % pour leur 2 e enfant et 55 % pour leur 3 e enfant. Quel que soit le rang de l enfant, les mères s arrêtent davantage qu elles ne réduisent leur activité alors qu à des proportions plus faibles, les pères ont davantage tendance à réduire leur activité qu à l interrompre. Au total, environ un père sur neuf a réduit ou interrompu son activité professionnelle au moins un mois, contre plus d une mère sur deux (source : INSEE, chiffres 2010). Question 11 : À votre avis, les filles sont-elles présentes dans autant de filières de la voie professionnelle que les garçons? En réalité, des disparités sont significatives en voie professionnelle. Les garçons utilisent mieux la palette des possibilités offertes dans les formations. Cette inégale répartition est à l image de celle des femmes et des hommes dans les métiers. En Bourgogne, les filles s excluent de 31 spécialités (CAP et bac pro) quand les garçons n en écartent que 2. Elles choisissent plutôt des filières sexuées notamment dans le secteur des services (soins et services à la personne, métiers de la mode, esthétique, vente ). À l inverse, les garçons s engagent dans la presque totalité des spécialités, évitant seulement quelques filières considérées comme féminines (tapisserie d ameublement, esthétique). 5
Question 12 : Pensez-vous qu il y a autant de filles que de garçons en formation par apprentissage? En réalité, la grande majorité des apprentis sont des garçons (68%). Plus le niveau de diplôme est élevé, plus les filles sont présentes en apprentissage, en particulier dans le secteur des services. En 2013, seuls 26% des apprentis de niveau V (CAP) sont des filles alors qu elles représentent 47% des apprentis de niveau II (bac +3 ou 4). Question 13 : Considérez-vous qu à diplôme équivalent et à la sortie du lycée ou de l apprentissage, les filles s insèrent en emploi aussi bien que les garçons? En réalité, à diplôme équivalent (brevet, CAP, bac, BTS ) et à la sortie du lycée ou de l apprentissage, les filles trouvent moins facilement un emploi que les garçons quel que soit le niveau de qualification. Cet écart est d autant plus important dans le secteur de la production et pour les formations en apprentissage. 42 % des apprenties titulaires d un CAP ou d un BEP de la production occupent un emploi contre 56 % des garçons, 7 mois après leur sortie d apprentissage (source : MENESR-DEPP - enquête IVA 2013). Question 14 : Pensez-vous que les femmes ont accès à autant de métiers et de secteurs d activité que les hommes? En réalité, il existe une faible mixité des secteurs d activité et une forte concentration de l emploi des femmes. 50% des femmes se concentrent sur 12 familles professionnelles (santé, social et soins) quand 50% des hommes se concentrent sur 20 familles professionnelles (agriculture, bâtiment, informatique). Les femmes sont quasi absentes dans certains secteurs : 11,7% de femmes dans la construction, 28,5% dans l industrie et 28,9% dans l agriculture. Sources statistiques : INSEE. Égalité professionnelle hommes-femmes? Où en est-on? (Octant Analyse N 21). [en ligne]. http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=17876 [pages consultées le 03/06/2015]. GOVILLOT, Stéphanie. «Après une naissance, un homme sur neuf réduit ou cesse temporairement son activité contre une femme sur deux», INSEE Première. [en ligne]. N 1454 (juin 2013). http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1454/ip1454.pdf [pages consultées le 03/06/2015]. BIGOT, Régis et HOIBIAN, Sandra. «Comment se prennent les décisions au sein du couple?», Politiques sociales et familiales. [en ligne]. N 119 (mars 2015). http://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/documents/dser/psf/119/psf119_2_rbigot_shobiant_edaudey.pdf [pages consultées le 03/06/2015]. Filles et garçons sur le chemin de l égalité de l école à l enseignement supérieur. Édition 2015, Paris, MENESR - DEPP, 2015, 36 pages. http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2015/77/4/fetg_2015_407774.pdf Vers l égalité réelle entre les femmes et les hommes. Chiffres clés. Édition 2015, Paris, DGCS / SDFE, 2015, 20 pages. http://femmes.gouv.fr/wp-content/uploads/2015/03/chiffres-cles-2015_lessentiel.pdf 6