Vol. 47, N 2 (version anglaise) Nouve!les du Bureau des Services generaux des AA MD Avril - mai 2001 Vol. 34, N 2 (version franpiise) Notre lien commun - 'Nous sommes tous diffe:rents' Tous ceux qui viennent chez les AA pour la premiere fois ne pensent-ils pas, ne serait-ce que furtivement, «c'est bon pour eux mais moi, moi je suis different»? C'est dans ce contexte que Bill W., un des fondateurs des AA, a ecrit ceci dans le numero du Grapevine de juillet 1965 : «Les nouveaux... representent a peu pres toutes les croyances et les attitudes imaginables. Nous avons des athees et des agnostiques... des gens de presque toutes les races, cultures et religions.» Ce qui nous unit, a-t-il ajoute, c'est «une souffrance commune... Tachons toujours d'inclure plut6t que d'exclure...» (Le langage du cceur, p. 350) Se sentir different, c'est un etat d'esprit a multiples va1iantes, comme le dit Scott L., du Tennessee, clans un article pant en janvier dans The Messenger, le bulletin de nouvelles du Bureau central de Nashville. «Recemment, ecrivait-il, un tout jeune homme nouveau membre de mon groupe Back Room a dit a un de nos vieux membres qu'il se sentait 'different' a cause de son age. Le vieux membre a repondn 'Nous nous sentons tous differents. Quelqu'un dans cette reunion est le plus grand, un autre est le plus petit; quelqu'un a la peau la plus noire, un autre la plus pale ; quelqu'un est le plus eduque de tous, J'autre le moins. Dans chaque cas, la personne se sent differente. «Certains ici ont ete incarceres pendant tres Jongtemps, certains n 'ont jamais ete arretes ; certains ne connaissent pas un de leurs parents, ou Jes deux, il y en a qui sont issus de famille nombreuse et d'autres se sentent differents parce qu'ils ne se sontjamais sentis speciaux. Certains ont ete des enfants abuses, d'autres ont ete Jes abuseurs, mais chacun se sent totalement different du reste d'entre nous. Quelqu'un recemment a declare faillite, un autre a plus d'argent qu'il ne peut en depenser, et Jes deux sont certains d'etre differents a cause de!'argent ou du manque d'argent. Quelqu'un ici conduit une nouvelle voiture de luxe et un autre a perdu son permis de conduire, mais peu Jui importe puisqu'il n'a pas Jes moyens de se procurer une voiture, de toute fa c;: on. Une personne est retraitee et a beaucoup de temps libre alors qu'une autre cumule deux emplois et eleve ses enfants comme mere celibataire - se sentent-ils differents?'» Selon les propos de Scott, le vieux membre a souligne : «Les alcooliques ont ceci en commun : nous sommes taus differents.» Souriant au nouveau, il a ajoute : «Tu sais, pour ma part, j 'etais tres content quand tu sois venu ici parce que je suis fatigue d'etre le plus jeune dans la salle.» Le nouveau s'est mis a rire, dit Scott, «parce que le vieux membre avait au moins 55 ans.» Depuis cet echange, note-t-il, «ce fut une joie de voir ces deux membres se lier cl'amitie. Comme il est dit dans le Gros Livre (p. 16) «Normalement, nous ne nous frequenterions pas. Mais il regne panni nous un esprit d'appartenance, une amitie et une comprehension merveilleuses difficiles a decrire.' )) Le Gros!iv.re en mongol est ne d'un besoin On dit souvent chez les AA que dans le Mouvement, il n'y a pas de coi'nciclences... et qu'il ya des miracles. Voici un autre histoire reconfortante qui semble venir confirmer ces propos. 11 ya plusieurs mois, John B., de Ellensburg, Washington, a rencontre un homme avec qui il avait parle brievement dans un bar quelques annees auparavant. «C'etait au moment 011 une grande perte personnelle m'avait plonge dans le desespoir, rappelle John. Apres des annees dans Jes AA, je savais depuis le debut que bien que d'autres aient joue un role clans les circonstances qui ont provoque ma crise, c' etait la mienne... Je savais qu'il me fallait me concentrer sur le retablissement. Heureusement, j 'ai pu eviter la compulsion de boire tout au long de mon epreuve, et bien que mon programme ait ete entrafoe dans les feux de l'enfer, (ii) en a emerge revivifie. )) Aujourd'hui, clans la rnc, j'ai de nouveau rencontre cettc personne. «C'etait un Mongol qui parlait l'anglais avec un fort accent, racontc John. Nous avons parle de tout et de rien, mais je le sentais descspere. Timidement, il a mentionne Jes AA. 'Tu y vas?' m'a-t-il demande. 'Mais oui' ai-je repondu. 'Tu ne bois pas?' 'Non'. 'Depuis combien de temps?' 'Seize ans.' II m'a regarde, completement incredule, puis j 'ai vu chez lui un rayon cl' espoir. 'Tu m'amenes?' 'Bien sur,' ai-je dit. Nous avons pris rendezvous pour aller a une reunion ensemble dans la soiree.» Pendant la joumee, dit John, «Je me suis mis a penser a