Modification de l aspect coloré des verres par des revêtements interférentiels

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Modification de l aspect coloré des verres par des revêtements interférentiels Introduction Jean-Marc Frigerio Professeur à l UPMC Institut des NanoSciences de Paris Université Pierre et Marie Curie CNRS jmf@ccr.jussieu.fr Les couleurs d interférences qui caractérisent les opales ou les films minces sont connues depuis l antiquité. En effet de nombreux couleurs naturelles ou biologiques résultent de phénomènes d interférences que ce soit les opales ou les labradorites dans le domaine minéral ou les ailes de papillon pour ne citer que cet exemple dans le monde du vivant. Ces couleurs d interférence fascineront Isaac Newton (1643-1727) qui les décrira abondamment (on parle toujours des anneaux de Newton) sans pouvoir leur donner une explication satisfaisante. Il faudra attendre Thomas Young (1773-1829) pour que le phénomène d interférence lumineuse soit compris, mettant à l époque un terme au débat ondes-particules en faveur de la nature ondulatoire de la lumière. La première observation de l effet d une couche mince sur la coloration des verres semble avoir été faite par Lord Rayleigh (1842-1919) qui observe une baisse de la réflexion et une augmentation de la transmission sur des verres vieillis et interprète correctement le phénomène comme du à la présence d une couche mince de plus faible indice à la surface du verre. Cet effet antireflet, découvert par Lord Rayleigh sera le moteur des premiers développements des couches minces sur verre. La maitrise des procédés de dépôt de couches minces à permis au cours du 20 ème siècle de passer de la couche mince unique dont les effets colorés sont nécessairement limités à des empilements de plus en plus complexes, permettant de réaliser presque toutes les colorations possibles. Interférences d un film mince : le principe Pour qu un phénomène d interférence se produise, il faut que deux rayons lumineux, provenant de la même source se mélangent en présentant entre eux une différence de phase constante. Cette condition est remplie par les deux réflexions (air-couche et couche-substrat) d une couche mince sur un substrat éclairée par une onde plane. Ces deux faisceaux réfléchis présentent entre eux une différence de marche Δ qui dépend de l épaisseur de la couche d, de son indice optique n et de l angle d incidence θ dans la couche par la relation : En incidence normale (i.e. θ =0) l effet d interférence est maximal pour n*d =λ/4 est nul pour n*d=λ/2. L intensité de l effet ne dépend que des contrastes d indice entre les matériaux. Ces interférences vont se manifester optiquement par une modification simultanée de la réflexion (R) et de la transmission (T) de l ensemble couche mince substrat caractérisée par une conservation de l énergie ( R + T = 1)..

L effet d une couche mince sur R et T et sur la couleur Comme pour une épaisseur de couche mince donnée, le changement de la longueur d onde de la lumière incidence implique une modification du déphasage, la variation de R et de T dépendra fortement de la longueur d onde dans le domaine du visible et présentera l aspect de franges en fonction de la longueur d onde. Ces franges seront d autant plus serrées que l épaisseur optique de la couche mince est un multiple élevé de λ/4 allant jusqu à se brouiller et faire disparaître l effet visuel d interférences pour des épaisseurs de couche dépassant quelques longueurs d onde. Deux cas bien différents apparaissent selon l indice optique de la couche mince. Si celui-ci est inférieur à l indice du substrat, les interférences seront destructives en réflexion (donc constructives en transmission) et conduiront à un effet antireflet. Si par contre l indice de la couche mince est supérieur à celui du substrat on observera des interférences constructives en réflexion qui vont renforcer la réflexion de la couche de verre dans certains domaines spectraux conduisant à une coloration de la lumière réfléchie et transmise (qui elle présentera la coloration complémentaire). La couleur résultante est facilement déduite de la longueur d onde où le phénomène d interférence est maximal. Si maintenant on représente cette couleur de réflexion en fonction de l épaisseur de la couche mince dans un diagramme colorimétrique on s aperçoit qu elle décrit une courbe qui part du blanc pour les épaisseurs les plus minces et qui parcourt le diagramme des couleurs sous forme de spirales convergeant de nouveau vers le blanc pour des épaisseurs de couche élevées. On peut aussi noter sur cette figure que les couleurs obtenues ne sont pas très pures (sauf pour l orange et le bleu avec ces paramètres) et que certaines couleurs (le vert en particulier) ne sont pas du tout accessible. Contrairement à ce qu il se passe pour un matériau massif, la variation de l angle d incidence de la lumière incidente va avoir un effet important sur la couleur perçue de l empilement couche mince verre. En effet comme le montre la formule du déphasage vue plus haut, une augmentation de l angle d incidence conduit à une diminution du déphasage à longueur d onde identique. Augmenter l angle d incidence équivaut donc en première approximation à une diminution de l épaisseur optique de la couche mince et donc conduit à un décalage vers les courtes longueurs d onde (vers le bleu) de la couleur d interférence. Quelques points importants sont à remarquer : - On a toujours R + T = 1 avec des couches non absorbantes. L effet d un traitement coloré est de transférer une partie de la réflexion vers la transmission ou vice et versa et cela de façon différenciée en fonction de la longueur d onde. La couleur obtenue par transmission sera toujours la couleur complémentaire de celle par réflexion (avec des milieux sans absorption). - Il est nécessaire de traiter les deux faces d un verre pour avoir le maximum d effets. Le traitement d une seule face conduira à des couleurs pales et peu contrastées. - La couleur obtenue dépend aussi du milieu d entrée. Elle sera modifiée par la présence d un vernis ou simplement d eau en surface du traitement. Si on réalise un empilement multicouches en alternant deux matériaux d indice différents mais d épaisseurs optiques identiques (c'est-à-dire n a d a =n b d b ) on obtient un miroir diélectrique qui présente un maximum de réflectivité pour la longueur d onde où λ = n*d/4.

Selon l indice des matériaux choisis et la longueur d onde de centrage du miroir, on peut réfléchir une grande partie du spectre visible (effet miroir métallique) tout en étant transparent dans l infrarouge. On peut de même, cette fois en centrant le miroir dans l infrarouge obtenir un revêtement anti-calorique, qui réfléchit l infrarouge tout en étant pratiquement transparent dans le visible. Les caractéristiques optiques réalisables Le pilotage du design d un empilement de couches par les caractéristiques optiques désirées permet à l aide de logiciels de calcul de couches minces de déterminer les épaisseurs et les matériaux à déposer pour s approcher au mieux des propriétés optiques souhaitées. Il est en théorie possible d obtenir presque n importe quel comportement spectral dans le domaine du visible avec un empilement de couches suffisamment important de matériaux donnés. En pratique on est vite limité par le nombre de couches à déposer (il peut dépasser 50 couches) et par la précision et l homogénéité nécessaires sur les épaisseurs des couches (une erreur de 1nm sur une couche de 150nm donne une variation colorimétrique détectable à l œil). Si on se limite à des matériaux transparents la couleur et la clarté obtenues en transmission seront les complémentaires de celles obtenues en réflexion. Les procédés de dépôt de couches minces Les procédés de dépôt industriels de couches minces peuvent se classer en trois grandes catégories selon leur mode de dépôt. Les méthodes physiques en phase vapeur (PVD ou Physical Vapor Deposition) Cette catégorie regroupe les méthodes de dépôt où les espèces chimiques à déposer sont déjà formées avant d atteindre le substrat. Elles sont évaporées à partir d une cible, soit par sublimation (effet Joule), soit par bombardement électronique (canons à électrons), soit par bombardement ionique (pulvérisation plasma). Après évaporation, les espèces chimiques sous phase vapeur vont se déposer sur le substrat en regard de la cible ou elles se condensent et forment une couche mince. Ces techniques permettent un très bon contrôle des couches (épaisseur, interfaces, composition) que l on dépose mais sont limitées dans les espèces chimiques déposables aux matériaux inorganiques stables. Les pièces à recouvrir doivent être planes ou de faible rayon de courbure, les endroits masqués sont inaccessibles au dépôt. Les méthodes chimiques phase vapeur (CVD ou Chemical Vapor Deposition) Dans ces méthodes la formation des espèces chimiques se fait à la surface du substrat par décomposition dans un réacteur chimique de précurseurs (en général organo-métalliques) adaptés. Si le contrôle des caractéristiques morphologiques des couches est moins fin que pour les méthodes physiques en échange on a accès à l ensemble des matériaux que sait synthétiser la chimie moderne. La forme des objets à recouvrir peut être plus complexe, en présentant des concavités de faible rayon. Les méthodes sol-gel. Ces méthodes de chimie «douce» permettent par polymérisation puis recuit d un gel par exemple de silice d obtenir des couches de silice denses sur pratiquement n importe quel substrat. Les formes à recouvrir peuvent être de toute complexité et même les zones masquées peuvent recevoir un traitement. La qualité des couches est moins bonne qu avec les autres méthodes de dépôt et l adhérence et la résistance au temps sont moins bien assurées. Le dépôt

d empilements de plusieurs couches est difficile à réaliser, le solvant de la couche à déposer ne devant pas dissoudre la couche précédente on est en pratique limité à 2 ou 3 couches. De la théorie à la pratique Deux paramètres sont essentiels pour assurer que l effet optique désiré se produise bien à la bonne longueur d onde et ne fasse pas dériver la couleur. Ce sont l épaisseur physique de la couche mince et l indice optique du matériau qui la compose. Pour l épaisseur de la couche il faut être capable d assurer une homogénéité à mieux que 0.5% sur l ensemble de la surface du substrat ce qui limite pour les verres de grande taille les méthodes de dépôt utilisables. Le risque d une dérive d épaisseur étant bien sur proportionnel au nombre de couches à déposer et étant difficilement rattrapable avec les couches suivantes (sauf avec un dispositif de mesure in-situ et calcul temps réel des épaisseurs) les dépôts nécessitant plus d une dizaine de couches restent d un prix de revient quelque peu prohibitif. L indice optique d un matériau dépend de sa cristallinité, de sa stœchiométrie et de sa porosité pour ne citer que les paramètres les plus importants. Pour des couches minces on peut trouver selon les méthodes de dépôt des indices optiques qui varient de plus ou moins 20%, des absorptions optiques qui varient de plus ou moins 3 ordres de grandeur et des résistances au flux qui varient d un facteur 100. Il est donc nécessaire pour chaque technique de dépôt de déterminer, avec les paramètres habituels de travail de la machine, les indices optiques des matériaux en couches minces que l on dépose. Cette détermination qui permet une calibration des vitesses de dépôt et des indices des matériaux est indispensable avant tout dépôt un peu critique à réaliser. La stœchiométrie est, pour les espèces chimiques facilement dissociables, une caractéristique difficile à maitriser. Une sous-stœchiométrie induit généralement une absorption résiduelle dans le bleu conduisant à un jaunissement en transmission. La qualité des interfaces est primordiale en particulier pour la résistance au flux et au vieillissement. Les interfaces doivent être abruptes et si les matériaux ont tendance à diffuser l un dans l autre comporter une barrière de diffusion (couche très mince de quelques nanomètres de SiO 2 en général). Les couches minces déposées sur un substrat présentent souvent des contraintes (en compression ou en extension) après le dépôt. Il est souhaitable de relaxer ces contraintes qui ont des effets négatifs sur les propriétés mécaniques en particulier sur l adhésion au substrat. La nécessaire résistance à l abrasion que doit présenter un revêtement formé de couches minces nécessite la présence de couches «dures» en surface du revêtement. Enfin les couches minces peuvent évoluer au cours du temps. Mis à part les dégradations macroscopiques provenant d effets mécaniques, elles sont soumises à des dégradations chimiques soit par oxydation/réduction en surface soit par entrée d eau dans les pores du matériau et hydrolyse. Enfin certains matériaux se photo-fragilisent par exposition aux UV de la lumière solaire soit par rupture de liaisons dans le cas de matériaux organiques soit par photo-réduction. Conclusion

Le dépôt de couches minces permet d obtenir sur les verres toutes sortes de coloration et de clarté. La couleur obtenue sera toujours dépendante de l angle d observation mais cet effet peut être minimisé à l aide de matériaux de forts indices ou au contraire utilisé dans un but décoratif. L ajout de couches diffusantes, dont il n a pas été fait allusion au cours de cet exposé, permet d obtenir des effets colorés ne se résumant pas à une coloration de la réflexion ou de la transmission spéculaire mais permettant tous les effets de lumière et coloration diffuse que l on souhaite. Enfin, si on renonce à la transmission, l ajout d une couche métallique directement sur le substrat avant l empilement de couches minces, permet en renforçant la réflexion d obtenir des couleurs très saturées avec peu de couches minces. En guise de prospective on peut citer quelques points encore perfectibles qui devraient permettre une fois maitrisés d obtenir plus de possibilités d effets colorés. - Pouvoir contrôler finement les épaisseurs sur des substrats de formes variées quelque soit le matériau du substrat. - Maitriser la micro structuration des couches et en particulier de la surface de celles-ci pour accéder facilement aux effets de diffraction des réseaux et répondre aux demandes de «soft surface». - Savoir fonctionnaliser de façon durable la surface des couches minces pour permettre d inclure des fonctionnalités hydrophobes, antisalissure etc., aux surfaces des revêtements.