EVOLUTION SUR 4 CAMPAGNES DES COUTS DE PRODUCTION EN FILIERE CAPRINE EN RHONE-ALPES

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Transcription:

EVOLUTION SUR 4 CAMPAGNES DES COUTS DE PRODUCTION EN FILIERE CAPRINE EN RHONE-ALPES 2012 : des résultats encore en baisse Pour les livreurs : Prix du lait en berne et flambée du coût des intrants En 2012, après 2 années de baisse du prix du lait de chèvre et la perte de 30 /1 000 litres sur le prix payé, les producteurs n auront, bien au contraire, pas vu d embellie sur les prix. La mise en place de la grille sur les cellules a même fait baisser le prix payé aux producteurs. De même, si la mise en place de références a permis de contenir la collecte, elles ont également été source de pénalités pour des éleveurs les dépassant. Dans le même temps, le prix des aliments du bétail et celui de l énergie continuent de grimper sur un rythme de 12% par an (2010/2011 et 2011/2012). Dans ce contexte, les résultats économiques des exploitations qui avaient déjà été mis à mal en 2011 à cause de la sécheresse ont encore chuté en 2012. Pour les fromagers : les prix de vente progressent moins vite que la hausse des charges La morosité ambiante et la baisse du pouvoir d achat des ménages n ont pas incité les producteurs à répercuter totalement les hausses de prix des intrants. Quelques éléments de méthode sur les coûts de production Le coût de production 1 de l atelier caprin consiste à prendre l ensemble des charges mises en œuvre pour produire 1000 litres de lait. Chez les fromagers, on y ajoutera les charges nécessaires pour les transformer et les commercialiser. Aux charges opérationnelles affectées à un atelier, on va ainsi grâce à des clés de répartition issues de l analyse statistique de la base de données des réseaux d élevage, ajouter les charges de structure réparties entre les divers ateliers de l exploitation. A ces charges courantes, on va adjoindre des charges supplétives : rémunération des moyens de production (capital propre et foncier) et du travail de l exploitant sur la base de 1,5 SMIC par unité de main d œuvre. Ce coût de production est comparé à la somme des produits de l atelier caprin (vente du lait ou des fromages, viande, reproducteurs, primes, ). Attention : cette approche est strictement comptable, elle ne concerne que l atelier caprin. Elle ne doit pas être déconnectée d une approche technique, ni d une analyse globale de l économie de l exploitation (EBE, annuités, revenu disponible, ). Ce travail a été conduit par l équipe caprine «réseau d élevage» Rhône-Alpes. Les données 2009 à 2011 sont issues des traitements de la base de données des réseaux d élevage. L estimation 2012, a été réalisée à partir des données de l IPAMPA Lait de chèvre et d un premier recueil d informations en ferme. 1 Pour plus de détails, une note méthodologique est à votre disposition sur idele.fr "Calculer le coût de production en élevage caprin laitier et fromager". Rhône-Alpes

LIVREURS DE RHÔNE-ALPES, LA REMUNERATION PERMISE DIVISEE PAR 2 EN 4 ANS Entre 2009 et 2012, les charges courantes de l atelier ont bondi de 84,4 /1 000 litres (passage de 536 à 620 /1 000 litres) soit une hausse de 16%. L ensemble des postes de charges est orienté à la hausse. La progression du coût alimentaire (approvisionnement des animaux et des surfaces) représente à elle seule 30,5 /1000 litres soit 36% du total (passage de 207,7 à 238,1 /1000 litres). Ce sont cependant les charges liées à la mécanisation et aux bâtiments et installations qui ont le plus pesé : + 42,9 /1000 litres entre 2009 et 2012 soit 50% du total (passage de 204 à 247 /1000 litres). L envolée du prix de l énergie explique une bonne part de cette évolution. Dans le même temps, les charges supplétives (hausse du SMIC, des charges sociales, ) ont progressé de 5 % (+19,8 /1 000 litres). A noter également, entre 2009 et 2011, l amélioration de la productivité du travail avec un gain de 5 500 litres de lait produit/umo (en moyenne + 4 chèvres/troupeau et + 40 litres lait/chèvre - passage de 90 831 à 96 267 litres/umo soit + 6%). Sans elle, l impact des hausses de prix (ramené aux 1000 litres) serait amplifié. L encadrement de la production en fait aujourd hui un levier que les éleveurs ne peuvent plus utiliser. Par rapport à 2009, les produits de l atelier caprin sont en baisse : -14,2 /1000 litres soit -1,7%. Par rapport à 2010, le recul apparaît cependant beaucoup plus conséquent : -52,6 /1000 litres (soit -6,2%). Les primes qui avaient fortement progressé entre 2009 et 2010 (+56 /1000 litres) stagnent autour de 159 /1000 litres. Leur érosion a même démarré avec un repli de 1% des DPU et de la prime à la chèvre. Entre les baisses liées à la crise de la surproduction et celles engendrées par la mise en place de la grille de prix sur les cellules, le prix du lait payé aux éleveurs a perdu 44,2 /1000 litres depuis 2010 pour s établir en moyenne en 2012 à moins de 600 /1000 litres. Le prix des chevreaux et des chèvres de réforme en berne explique le reste. Charges en hausse, produits en baisse au final c est la rémunération des éleveurs qui en pâtit. De 1 SMIC/UMO en 2009 elle chute de plus de moitié pour atteindre 0,47 SMIC/UMO en 2012. Graphique 1 : Evolution du coût de production sur les élevages caprins laitiers de Rhône Alpes entre 2009 et 2012 Source : Réseau caprin Rhône-Alpes 2013 Entre 2009 et 2012, le prix auquel il faudrait vendre le litre de lait pour assurer une rémunération des éleveurs sur la base de 1,5 SMIC/UMO (= prix de revient) est passé de 773 à 822 /1000 litres. Entre les résultats 2011 et les prévisions 2012 conduites sur les fermes du réseau, le coût de production progresse de 2,63%. Le même exercice conduit sur les cas types montrait une progression 2

de 3,5% du coût de production. Ces dernières années, pour compenser la hausse des charges, les éleveurs ont fait des impasses sur certaines dépenses : amendements, renouvellement de prairies, il apparaît difficile aujourd hui de continuer dans cette voie sans mettre en péril les récoltes futures et la productivité des animaux et des surfaces. La sécheresse de 2011 a diminué les quantités récoltées, fait fondre les stocks de foin et a souvent nécessité l achat de fourrages. En 2012, les quantités récoltées étaient importantes, mais la qualité n était pas au rendez-vous. Dans ce contexte et vu le prix des céréales et des aliments du commerce, il est d autant plus important de calculer au plus juste et d optimiser la distribution de concentrés : vérifier et comparer le prix des aliments, ramener le prix à l énergie et aux protéines contenues dans l aliment (demander systématiquement les compositions en UFL, PDI) être plus strict sur les chèvres improductives De même, la mécanisation (y compris amortissements) impacte fortement le coût de production. C est un poste sur lequel il convient d être vigilant. VARIABILITE DES POSTES DE CHARGES DU COÛT DE PRODUCTION, ATTENTION A L AUTONOMIE ALIMENTAIRE ET A LA MAITRISE DES INVESTISSEMENTS Graphique 2 : Poids des divers postes du coût de production chez les éleveurs laitiers de Rhône Alpes (campagne 2011) Source : réseau caprin Rhône-Alpes 2013 En moyenne chez les caprins livreurs de la région, les 3 premiers postes de charges sont : Le travail - 33% - (rémunération de l éleveur sur la base de 1,5 SMIC + salaires et charges des salariés). En Rhône-Alpes, ce poste représente 33% du coût de production, contre 20 à 25% dans les autres bassins laitiers. La moindre productivité de la main d œuvre (moins de lait par UMO : troupeaux plus petits et performances laitières inférieures), explique les écarts. Les contraintes liées à la maîtrise de la production et celles liées aux structures de la région (taille des exploitations et productivité des surfaces), rendent difficile l amélioration de ce poste. L alimentation du troupeau - 23% - (poste approvisionnement des animaux et des surfaces). En moyenne, ce poste représente 195 /1000 litres (dont 129 pour les concentrés et minéraux, 28 de poudre de lait et 38 pour les fourrages achetés). Les éleveurs suivis disposent pour 70% d entre eux d une bonne autonomie fourragère (entre 70 et 100% avec une moyenne de 90%). 20% d entre eux ne produisent que 50% des besoins de leur troupeau et 10% sont dépendant à plus de 80% des achats. Sur les concentrés, les plus autonomes (20% du groupe) produisent 50% de leurs besoins, ils sont 30% à produire 25 à 30% de leurs concentrés et 60% à dépendre à plus de 90% des achats. Le croisement (tableau 1) de ces 2 informations permet de bien mettre en évidence l impact de l autonomie sur le coût alimentaire. 3

Tableau 1 : Coût de l alimentation / 1000 litres en fonction de l autonomie alimentaire Autonomie fourrages (AF) Autonomie concentrés (AC) > 25% Autonomie concentrés 0 à 10% 90 à 100% 193 (25% AC) 193 70 à 80% 174 (50% AC) 198 50% 199 (25% AC) 283 <50% 383 (15% AF) Source : réseau caprin Rhône-Alpes 2013. La mécanisation - 15% - En moyenne, ce poste représente 149 /1000 litres (dont 26 pour les carburants et lubrifiants, 30 pour l entretien et 61 pour les amortissements. Chez les plus économes, des éleveurs installés depuis plus de 10 ans, le poste est plus léger de 50. Par contre, chez les jeunes installés, le poids des amortissements est important et fait culminer le poste à plus de 200 /1000 litres. DES COÛTS DE PRODUCTION A L ECONOMIE DE L EXPLOITATION L analyse des coûts de production apporte un éclairage sur la santé de l atelier caprin. Ils ne constituent cependant pas le résultat de l exploitation. Pour les caprins livreurs de Rhône-Alpes, en particulier les spécialisés, EBE et revenu disponible/umo plongent depuis 2010. Tableau 2 : Evolution sur 4 campagnes du coût de production et de données économiques à l échelle de l exploitation 2009 2010 2011 Prévision 2012 Lait / UMO (litres) 90 862 93 296 96 267 96 267 EBE/UMO ( ) 26 756 29 119 23 359 20 778 Revenu Disponible/ UMO ( ) 15 828 16 149 12 591 11 142 Coût de Production ( /1000 litres) 908 978 987 1 013 Rémunération permise (SMIC /UMO) 1 0,91 0,62 0,47 Source : réseau caprin Rhône-Alpes 2013. Aujourd hui, si les éleveurs en phase de croisière avec peu d annuités résistent mieux, la situation des plus jeunes et des éleveurs qui ont investi ces dernières années devient de plus en plus précaire. Les exploitations ne disposent plus d aucune marge de manœuvre en cas d imprévu. Les leviers permettant de faire évoluer le coût de production sont limités. L amélioration du prix du lait pour effacer une partie de la hausse des charges est un impératif. 115 110 105 100 95 Graphique 3 : Evolution sur 4 campagnes du coût de production et de données économiques à l échelle de l exploitation (base 100 en 2009). 90 85 80 75 70 2009 2010 2011 prèvision 2012 EBE/UMO Revenu Disponible/UMO Coût de production prix du lait Source : réseau caprin Rhône-Alpes 2013 4

FROMAGERS, MOINS D A-COUPS CAR PLUS DE LATITUDES SUR LES VOLUMES ET SUR LES PRIX Depuis 2010, comme chez les livreurs, on observe une progression importante des charges courantes : +192 /1000 litres soit +20% (passage de 948 à 1140 /1000 litres). Ce sont les charges de mécanisation qui augmentent le plus (+35% : passage de 315 à 425 /1000 litres) entre autre lié à l envolée du prix du carburant utilisé pour la commercialisation des fromages.les charges liées aux bâtiments et installations viennent ensuite avec une progression de +30% (passage de 165 à 216 /1000 litres). La hausse des tarifs de l electricité impacte ce poste. L alimentation des animaux est en hausse de 12,5% (passage de 142 à 159 /1000 litres). (L année 2009 n est pas prise en compte : suite à des installations, 2 exploitations de l échantillon ont connue de fortes hausses de la production laitière : + 10 000 litres transformés en moyenne avec un impact fort sur les résultats qui sont ramenés aux 1000 litres). Graphique 4 : Evolution du coût de production sur les élevages caprins fromagers de Rhône Alpes entre 2009 et 2012 Source: Réseau caprin Rhône-Alpes 2013 Entre 2010 et 2012, contrairement aux livreurs, les produits de l atelier évoluent de façon positive : + 194 /1000 litres soit + 11% (passage de 1 759 à 1 954 /1000 litres). Hausse du litrage transformé (+ 1 000 litres/umo soit + 4%) et surtout hausse de la valorisation du lait : +169 /1000 litres soit +10% (passage de 1 558 à 1 727 /1000 litres) expliquent la progression. Cette évolution des produits apparaît cependant insuffisante pour compenser l envolée des charges (9% d écart). Entre 2010 et 2012, la rémunération des éleveurs diminue donc de 0,11 SMIC/UMO (passage de 1,04 à 0,93 SMIC/UMO). 5

2013, QUELLES PERSPECTIVES? Du côté des charges, l IPAMPA reste à des niveaux élevés. Depuis le début de l année, il a perdu 0,6 point d indice (passage de 142,3 à 141,7), mais par rapport aux 12 derniers mois, la hausse est de 6,3%. Pour les livreurs, une hausse du prix du lait de 60 /1000 litres a été recommandée par le médiateur de la République. VOS CONTACTS DANS LES DEPARTEMENTS Anne EYME-GUNDLACH Chambre d Agriculture 26 Tél : 04 75 43 29 53 aeymegundlach@drome.chambagri.fr Philippe ALLAIX Chambre d Agriculture 42 Tél : 04 77 91 43 03 philippe.allaix@loire.chambagri.fr COORDINATION REGIONALE Christine GUINAMARD Institut de l Elevage Tél : 04 92 72 32 08 christine.guinamard@idele.fr LES RESEAUX D ELEVAGE Les Réseaux d Élevage sont un dispositif partenarial associant des éleveurs et des ingénieurs des Chambres d Agriculture et de l Institut de l Élevage. LES PARTENAIRES FINANCEURS Ce document a reçu l'appui financier de France Agrimer et du Casdar JUIN 2013 Document édité par l Institut de l Élevage - 149 rue de Bercy 75595 Paris cedex 12 - www.idele.fr PUB IE : 00 13 56 005 6