Élevage intensif de volailles et de porcins



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COMMISSION EUROPÉENNE Document de référence sur les meilleures techniques disponibles Élevage intensif de volailles et de porcins Juillet 2003 Ce document est la traduction de la version anglaise publiée par la Commission européenne qui seule fait foi. Traduction V 0

Résumé Le présent document fait partie d une série de documents à publier dont les références sont indiquées ci-dessous (à l heure de la rédaction de ce document, tous les documents n ont pas été rédigés) : Titre complet Code BREF Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour l élevage intensif de volailles et de porcs ILF Document de référence sur les principes généraux de surveillance Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour le tannage du cuir vert et des peaux Document de référence sur les meilleures techniques disponibles dans l industrie de la fabrication de verre Document de référence sur les meilleures techniques disponibles dans l industrie des pâtes et papiers Document de référence sur les meilleures techniques disponibles sur la production de fer et d acier Document de référence sur les meilleures techniques disponibles dans les industries de fabrication du ciment et de la chaux Document de référence sur l application des meilleures techniques disponibles aux systèmes de refroidissement industriels Document de référence sur les meilleures techniques disponibles dans l industrie de fabrication du chlore et de la soude Document de référence sur les meilleures techniques disponibles dans l industrie du traitement des métaux ferreux Document de référence sur les meilleures techniques disponibles dans les industries des métaux non ferreux Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour l industrie textile Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour les raffineries de pétrole et de gaz Document de référence sur les meilleures techniques disponibles dans l industrie des produits chimiques organiques de grand volume Document de référence sur les meilleures techniques disponibles dans les systèmes de traitement/gestion des eaux usées et des gaz d échappement dans le secteur chimique Document de référence sur les meilleures techniques disponibles dans l industrie alimentaire, des boissons et laitière Document de référence sur les meilleures techniques disponibles dans l industrie de la forge et de la fonderie Document de référence sur les meilleures techniques disponibles sur les émissions de stockage Document de référence sur les meilleures techniques disponibles sur l économie et les effets de réponse croisée MON TAN GLS PP I&S CL CV CAK FMP NFM TXT REF LVOC CWW Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour les grandes installations de combustion LCP Document de référence sur les meilleures techniques disponibles dans les abattoirs et les industries et sous-produits animaux SA Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour la gestion des résidus et des débris de roche dans les activités minières MTWR FM SF ESB ECM Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour le traitement de surface des métaux Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour les industries de traitement des déchets Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour la fabrication de produits chimiques inorganiques en grand volume (ammoniaque, acides et fertilisants) Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour l incinération des déchets Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour la fabrication de polymères Document de référence sur les techniques ayant une efficacité énergétique Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour la fabrication de produits de chimie fine organique Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour la fabrication de produits chimiques inorganiques de spécialité Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour le traitement de surface utilisant des solvants Document de référence sur les meilleures techniques disponibles pour la fabrication de produits chimiques inorganiques en grand volume (solides et autres) Document de référence sur les meilleures techniques disponibles dans l industrie de fabrication céramique STM WT LVIC- AAF WI POL ENE OFC SIC STS LVIC- S CER Élevage intensif de volailles et de porcs ii

Executive Summary - ILF RESUME Le document de référence sur les meilleures techniques disponibles (BREF) en matière d élevage intensif de volaille et de porcins rend compte de l échange d informations qui a été organisé conformément à l article 16, paragraphe 2, de la directive 96/61/CE du Conseil. Le présent résumé qu il convient de lire à la lumière des explications sur les objectifs, l utilisation et les termes juridiques du BREF données dans la préface présente les principales conclusions relatives aux MTD et les niveaux d émission et de consommation associés. Il se suffit à lui-même mais, en tant que résumé, il ne rend pas compte de toutes les complexités du texte complet du BREF. Il n a donc pas vocation à se substituer au texte complet du BREF et à servir d outil dans la prise des décisions sur les meilleures techniques disponibles. Portée du document Le BREF sur l élevage intensif couvre le domaine visé au point 6.6 de l annexe I de la directive 96/61/CE (directive PRIP), «Installations destinées à l élevage intensif de volailles ou de porcs disposant de plus de: (a) 40 000 emplacements pour la volaille; (b) 2 000 emplacements pour porcs de production (de plus de 30 kg) ou (c) 750 emplacements pour truies.» La directive ne définit pas le terme «volaille». La discussion menée au sein du groupe de travail technique a conduit à la conclusion que, dans ce BREF, le terme «volaille» recouvre les poules pondeuses d œufs à couver et les poulets de chair, les dindes, les canards et les pintades. Cependant, seul le cas des poules pondeuses et des poulets de chair est examiné en détail dans le document, en raison du manque d informations sur l élevage des dindes, des canards et des pintades. La production porcine comprend l élevage des porcelets sevrés, dont la croissance/finition démarre lorsqu ils atteignent entre 25 et 35 kg de poids vif. L élevage des truies comprend les truies sèches, gravides et allaitantes et les cochettes. Structure de l industrie L élevage en général L élevage a été et reste dominé par des exploitations familiales. Jusqu aux années 1960 et aux premières années de la décennie 1970, la production de volaille et de porcins ne constituait qu une partie des activités des exploitations mixtes, où l on trouvait en même temps des cultures et l élevage de différentes espèces animales. La nourriture des animaux était cultivée dans l exploitation ou achetée localement, et les rejets des animaux étaient retournés à la terre comme engrais. Seul un très petit nombre d exploitations de ce genre existe encore dans l UE. En effet, les exigences croissantes du marché, les perfectionnements du matériel génétique et des équipements agricoles et la disponibilité d aliments pour animaux relativement bon marché ont poussé les exploitants à se spécialiser. En conséquence, les effectifs des troupeaux et la taille des exploitations ont augmenté, et l élevage intensif a commencé. Les questions relatives au bien-être des animaux et les évolutions intervenues dans ce domaine ont été prises en compte, bien qu elles n aient pas représenté élément essentiel. Au-delà de la législation européenne existante, le débat sur le bien-être des animaux va se poursuivre. Certains États membres ont déjà mis en place diverses réglementations dans ce domaine et s efforcent de promouvoir des exigences en matière de systèmes de logement qui dépassent les prescriptions existantes. Volaille i

ii Executive Summary - ILF À l échelle mondiale, l Europe est le deuxième producteur d œufs de poule avec environ 19 % du total mondial, et cette production ne devrait pas connaître de changement notable dans les années à venir. Tous les États membres produisent des œufs destinés à la consommation humaine. Le plus gros producteur d œufs de l UE est la France (17 % de la production d œufs); viennent ensuite l Allemagne (16 %), puis l Italie et l Espagne (toutes deux à 14 %), que talonnent les Pays-Bas (13 %). Parmi les États membres exportateurs, les Pays-Bas, qui exportent 65 % de leur production, viennent en tête, suivis par la France, l Italie et l Espagne, tandis qu en Allemagne la consommation est plus élevée que la production. Les œufs de consommation produits dans l UE sont pour la plupart (95 % environ) consommés dans la Communauté européenne elle-même. Dans l UE, la majorité des poules pondeuses sont élevées en batterie, encore que, en Europe du Nord notamment, la production hors cage connaisse une faveur croissante depuis une dizaine d années. Par exemple, le Royaume-Uni, la France, l Autriche, la Suède, le Danemark et les Pays-Bas ont tous augmenté la proportion d œufs produits selon d autres modes d élevage (perchoir, élevage semi-intensif, libre parcours, litière profonde). La litière profonde est le système sans cages le plus répandu dans tous les États membres, hormis la France, l Irlande et le Royaume-Uni, où les systèmes semi-intensifs et le libre parcours sont préférés. Le nombre de poules pondeuses élevées dans une exploitation varie considérablement, de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers. La directive PRIP ne devrait concerner qu un nombre relativement restreint d exploitations par État membre, à savoir celles qui comptent plus de 40 000 pondeuses. Au total, tout juste plus de 2 000 établissements atteignent ce seuil dans l'ue. Le premier producteur de viande de volaille dans l UE-15 (année 2000) est la France (26 % de la production de viande de volaille de l UE-15), suivie du Royaume-Uni (17 %), de l Italie (12 %) et de l Espagne (11 %). Certains pays sont clairement orientés vers l exportation, comme les Pays-Bas, où 63 % de la production ne sont pas consommés dans le pays, et le Danemark, la France et la Belgique, où 51 %, 51 % et 31 % de la production ne sont pas consommés sur place. En revanche, certains pays, comme l Allemagne, la Grèce et l Autriche, consomment plus qu ils ne produisent; les importations y atteignent respectivement 41 %, 21 % et 23 % de la consommation totale. La production de viande de volaille est en augmentation depuis 1991. Les principaux producteurs de l UE (France, Royaume-Uni, Italie et Espagne) affichent tous une production de viande de volaille en hausse. Les poulets de chair ne sont généralement pas élevés en cage, bien que des systèmes d élevage en batterie existent. La majeure partie de la production de viande de volaille est basée sur le système d élevage par lots distincts sur plancher recouvert de litière. Les élevages de poulets de chair comptant plus de 40 000 emplacements, et relevant donc de la directive PRIP, sont très nombreux en Europe. Porcins La part de l UE-15 dans la production porcine mondiale, mesurée par le poids des carcasses abattues, est d environ 20 %. Le premier producteur de viande de porc est l Allemagne (20%), suivie de l Espagne (17 %), de la France (13 %), du Danemark (11 %) et des Pays-Bas (11 %). Ensemble, ces pays produisent plus de 70 % de la production intérieure de l UE-15. L UE-15 est exportateur net de viande de porc, et en importe seulement de très faibles quantités. Cependant, les grands pays producteurs ne sont pas tous exportateurs nets. L Allemagne, par exemple, a importé en 1999 deux fois plus qu elle n a exporté. Dans l UE-15, la production de porcins a augmenté de 15% entre 1997 et 2000. Le nombre total de porcins s établissait à 122,9 millions en décembre 2000, soit une diminution de 1,2 % par rapport à 1999.

Executive Summary - ILF La taille des élevages de porcins est très variable. Dans l UE-15, 67 % des truies sont élevées dans des exploitations de plus de 100 truies. En Belgique, au Danemark, en France, en Irlande, en Italie, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, cette proportion est de plus de 70 %. En Autriche, en Finlande et au Portugal, les petits élevages de truies sont prédominants. Les porcs d engraissement sont en majorité (81 %) élevés dans des exploitations de 200 porcs ou plus, 63 % d entre eux se trouvant dans des exploitations de plus de 400 porcs. 31 % des porcs d engraissement sont élevés dans des exploitations de plus de 1 000 porcs. L industrie, en Italie, au Royaume-Uni et en Irlande, est caractérisée par des exploitations de plus de 1 000 porcs d engraissement. En Allemagne, en Espagne, en France et aux Pays-Bas, une proportion importante de porcs sont élevés dans des exploitations de 50 à 400 porcs d engraissement. Il ressort clairement de ces chiffres que la directive PRIP ne s appliquera qu à un nombre relativement faible d exploitations. Lors de l évaluation des niveaux de consommation et d émission de l élevage porcin, il est important de connaître le système de production appliqué. La croissance et la finition visent en général à obtenir un poids à l abattage de 90 95 kg (Royaume-Uni), de 100 110 kg (autres États membres) ou de 150 170 kg (Italie), ces poids étant atteints sur des durées différentes. Impact environnemental de l industrie Dans l élevage intensif, l aspect primordial du point de vue de l environnement est que les animaux métabolisent la nourriture et excrètent presque tous les éléments nutritifs dans leurs déjections. Dans la production des porcs pour l abattage, le processus de la consommation, de l utilisation et des pertes d azote est bien compris. Il est illustré dans la figure 1. Une figure du même type n est malheureusement pas disponible pour la volaille. Protéines dans les aliments Protéines dans les tissus du porc Urine Déjections Émission d'ammoniac dans l'air Fèces Épandage sur le sol 2.8 kg Figure 1: Consommation, utilisation et pertes des protéines dans la production d un porc de 108 kg Protein in feed Protein in pig tissues Urine Faeces Manure Ammonia emission in the air Manure spread on the soil Protéines dans l alimentation Protéines dans les tissus des porcins Urine Excréments Lisier Émission d ammoniac dans l air Lisier épandu sur le sol L élevage intensif implique une forte densité d animaux et cette densité peut servir d indicateur approximatif de la quantité de fumier produit par les animaux. Une forte densité peut entraîner le risque que l apport en minéraux fourni par le fumier dépasse ce dont la surface agricole a besoin pour les cultures ou pour le maintien des herbages. iii

Executive Summary - ILF Dans la plupart des pays, la production porcine est concentrée dans certaines régions. Aux Pays- Bas, par exemple, on la trouve surtout dans les provinces méridionales; en Belgique, elle est fortement concentrée en Flandre occidentale. En France, la production intensive de porcins est localisée en Bretagne et, en Allemagne, elle est concentrée dans le nord-ouest. L Italie possède des concentrations de production porcine dans la vallée du Pô. En Espagne, elles se trouvent en Catalogne et en Galice et, au Portugal, la production porcine est concentrée dans le nord. Les densités les plus élevées signalées se trouvent aux Pays-Bas, en Belgique et au Danemark. Les données sur la concentration de la production animale au niveau régional fournissent en principe une bonne indication quant à l existence possible de problèmes environnementaux dans une région. Cela est clairement illustré dans la figure 2, qui montre des problèmes tels que l acidification (NH 3, SO 2, NO x ), l eutrophisation (N, P), les perturbations locales (odeurs, bruit) et la propagation diffuse de métaux lourds et de pesticides. Figure 2: Illustration des aspects environnementaux liés à l élevage intensif Complaints: Doléances Odours: Odeurs Ammonia: Ammoniac Gases: Gaz Deposition: Dépôts Run-off: Ruissellement Drain flow: Drainage Lateral flow in soil: Écoulement latéral dans le sol Leaching: Lessivage Acidification: Acidification Nutrient overload: Surcharge nutritive Microbes: Microbes Organic matter: Matières organiques Plant nutrients: Éléments fertilisants Bedrock: Roche de fond Groundwater: Eaux souterraines Techniques utilisées et MTD dans l élevage intensif D une manière générale, les activités dans les exploitations d élevage intensif sont les suivantes: iv

Executive Summary - ILF Sélection et emballage des oeufs (élevages de poules pondeuses uniquement) Stockage des déchets Décharge Incinération Chargement et déchargement des animaux Logement des animaux Stockage des carcasses Traitement à l'extérieur Mélange des aliments Énergie Traitement ou épandage à l'extérieur Mouture/ broyage aliments Stockage des aliments Traitement des eaux résiduaires Stockage de l'effluent d'élevage Traitement de l'effluent sur place Achat aliments Rejet Stockage des produits résiduels Épandage sur l'exploitation Figure 3: Schéma général des activités dans les exploitations d élevage intensif Dans l élevage intensif, la principale préoccupation environnementale concerne les déjections. Cela se reflète dans l ordre dans lequel les activités sont présentées aux chapitres 4 et 5 du document, c est-à-dire d abord les bonnes pratiques agricoles, puis les stratégies d alimentation visant à influencer la qualité et la composition des déjections, les méthodes pour évacuer les déjections du système de logement, le stockage et le traitement des déjections et enfin leur épandage. D autres aspects environnementaux, tels que les déchets, l énergie, l eau, les eaux résiduaires et le bruit, sont également abordés, bien que moins en détail. L ammoniac a fait l objet de la plus grande attention en tant que principal polluant atmosphérique, étant donné que c est la substance émise dans les plus fortes quantités. Presque toutes les informations sur la réduction des émissions provenant des logements des animaux concernaient la diminution des émissions d ammoniac. On considère que les techniques qui réduisent les émissions d ammoniac réduiront également les émissions des autres substances gazeuses. Les autres incidences environnementales concernent les émissions d azote et de phosphore dans le sol, les eaux superficielles et les eaux souterraines par suite de l épandage du fumier sur le sol. Les mesures visant à réduire ces émissions ne se limitent pas à la manière de stocker, traiter et épandre le fumier, mais porte sur l ensemble de la chaîne des événements et comprennent des mesures destinées à réduire le plus possible la production de déjections. Dans les paragraphes qui suivent, les techniques appliquées et les conclusions sur les MTD sont résumées pour ce qui concerne la volaille et les porcins. Bonne pratique agricole dans l élevage intensif de volaille et de porcins La bonne pratique agricole est un élément essentiel des MTD. Bien qu il soit difficile de chiffrer ses avantages pour l environnement en termes de réduction des émissions ou d économies d énergie et d eau, il est clair qu une gestion consciencieuse de l exploitation contribuera à améliorer les performances environnementales des élevages de volaille ou de porcins. Pour améliorer les performances environnementales d une exploitation d élevage intensif, la MTD est d appliquer toutes les mesures suivantes: définir et mettre en œuvre des programmes d éducation et de formation du personnel de l exploitation; v

Executive Summary - ILF enregistrer les consommations d eau et d énergie, les quantités d aliments pour animaux, les déchets produits et les épandages d engrais inorganiques et de fumier; établir une procédure d urgence pour les émissions imprévues et les incidents; mettre en place un programme d entretien et de réparation afin d assurer le maintien en bon état des constructions et des équipements et la propreté des installations; prévoir une planification appropriée pour les activités du site, telles que les livraisons de matériel et l enlèvement des produits et des déchets; prévoir une planification appropriée pour les épandages de fumier. Stratégies d alimentation de la volaille et des porcins La composition des aliments pour volaille varie considérablement non seulement entre installations, mais aussi entre États membres. Cela est dû au fait que ces aliments sont des mélanges de différents ingrédients: céréales, semences, graines de soja, bulbes, tubercules, plantes sarclées et produits d origine animale (par exemple, farine de poisson, farine de viande et d os, produits à base de lait). Les principaux ingrédients utilisés pour les porcins sont les céréales et le soja. L alimentation efficace des animaux s efforce de fournir les quantités d énergie nette, d acides aminés essentiels, de minéraux, d oligoéléments et de vitamines nécessaires pour assurer la croissance, l engraissement ou la reproduction. La formulation des aliments pour porcins est d une grande complexité et des facteurs tels que le poids vif et le stade de reproduction influencent la composition des rations. L alimentation liquide est la pratique la plus courante, mais les aliments secs ou les mélanges sont également utilisés. En dehors des aliments formulés pour répondre au mieux aux besoins de la volaille et des porcins, différents types d aliments sont également donnés durant les cycles de production. Le tableau 1 indique les différentes catégories et le nombre de phases d'alimentation les plus courantes et qui constituent des MTD. Une technique utilisée pour réduire l excrétion des nutriments (N et P) dans les déjections des porcins et de la volaille est la «gestion nutritionnelle». La gestion nutritionnelle vise à adapter au mieux l alimentation aux besoins des animaux aux divers stades de la production, ce qui permet de réduire la quantité de déchets azotés provenant de l azote non digéré ou catabolisé et qui sont ensuite éliminés par l urine. Les mesures en matière de nutrition comprennent l alimentation multiphase, la formulation de rations sur la base des nutriments digestibles/disponibles, l utilisation de rations à faible teneur en protéines supplémentées en acides aminés et l utilisation de rations à faible teneur en phosphore supplémentées en phytases ou de rations contenant des phosphates alimentaires inorganiques à haute digestibilité. En outre, l emploi de certains additifs alimentaires, tels que les enzymes, peut augmenter l efficacité alimentaire, en améliorant la rétention des nutriments et en diminuant ainsi la quantité de nutriments subsistant dans les déjections. Pour les porcins, une réduction des protéines brutes de 2 à 3 % (20 à 30 g/kg d aliment) peut être atteinte selon la race ou le génotype et selon le point de départ effectif. Pour la volaille, la réduction est de 1 à 2 % (10 à 20 g/kg d aliment). Le tableau 1 indique les teneurs en protéines brutes alimentaires retenues en tant que MTD. Les valeurs de ce tableau sont données uniquement à titre indicatif, car elles dépendent, entre autres, de la teneur énergétique de l aliment. Il peut donc s avérer nécessaire d adapter les niveaux aux conditions locales. Des recherches plus poussées sur l alimentation utilisée sont actuellement menées dans un certain nombre d États membres et pourront servir de base à de nouvelles réductions dans l avenir, en fonction des effets des modifications introduites dans les génotypes. En ce qui concerne le phosphore, une base pour les MTD est de nourrir les animaux (volaille et porcins) par des rations successives (alimentation multiphase) à teneur totale en phosphore vi

Executive Summary - ILF décroissante. Dans ces rations, des phosphates alimentaires inorganiques très digestibles et des phytases doivent être utilisés afin de garantir un apport suffisant de phosphore digestible. Pour la volaille, en fonction de la race ou du génotype, de l utilisation des matières premières pour aliments et du point de départ effectif, une réduction de la teneur totale en phosphore de 0,05 à 0,1 % (0,5 à 1 g/kg d aliment) peut être atteinte par l utilisation de phosphates alimentaires inorganiques très digestibles et/ou de phytases dans l aliment. Pour les porcins, la réduction est de 0,03 à 0,07 % (0,3 à 0,7 g/kg d aliment). Les teneurs totales en phosphore alimentaire sont indiquées au tableau 1. Comme dans le cas des porcins, les valeurs associées à la MTD mentionnées dans le tableau sont données à titre indicatif seulement, car elles dépendent, entre autres, de la teneur énergétique de l aliment. Il peut donc s avérer nécessaire d adapter les niveaux aux conditions locales. Des recherches plus poussées sur l alimentation utilisée sont actuellement menées dans un certain nombre d États membres et pourront servir de base à de nouvelles réductions dans l avenir, en fonction des effets des modifications des génotypes. Espèce Phases Teneur en protéines brutes (% dans l aliment) 1) Teneur en phosphore total (% dans l aliment) 2) Poulet de chair en démarrage 20 22 0.65 0.75 en croissance 19 21 0.60 0.70 en finition 18 20 0.57 0.67 Dinde <4 semaines 24 27 1.00 1.10 5 8 semaines 22 24 0.95 1.05 9 12 semaines 19 21 0.85 0.95 13+ semaines 16 19 0.80 0.90 16+ semaines 14 17 0.75 0.85 Pondeuse 18 40 semaines 15.5 16.5 0.45 0.55 40+ semaines 14.5 15.5 0.41 0.51 Porcelet sevré <10 kg 19 21 0.75 0.85 Porcelet <25 kg 17.5 19.5 0.60 0.70 Porc d engraissement 25 50 kg 15 17 0.45 0.55 50 110 kg 14 15 0.38 0.49 Truie gestation 13 15 0.43 0.51 lactation 16 17 0.57 0.65 Remarques 1) avec un apport bien équilibré et optimal d acides aminés digestibles et 2) avec un apport suffisant en phosphore digestible, par exemple en utilisant des phosphates alimentaires très digestibles et/ou des phytases. Tableau 1: Niveaux indicatifs des protéines brutes dans les rations pour volaille et porcins classées MTD Systèmes de logement pour la volaille: poules pondeuses La plupart des poules pondeuses sont encore élevées en batterie. Le système classique consiste en une batterie comportant une fosse à déjections sous les cages. Aujourd hui cependant, la plupart des techniques utilisées représentent une amélioration par rapport à ce système. Le principe, pour réduire les émissions d ammoniac des cages, est d évacuer fréquemment les déjections. Le séchage de celles-ci permet également de diminuer les émissions en inhibant les réactions chimiques. Plus le séchage des déjections est rapide, moins il y a d émissions d ammoniac. La combinaison de l évacuation fréquente et de la déshydratation forcée des déjections donne la plus forte réduction des émissions d ammoniac et diminue également les émissions de l installation de stockage, mais au prix d un surcoût en énergie. Les systèmes de cages couramment utilisés et qui sont classés MTD sont les suivants: système avec évacuation des déjections, effectuée au moins deux fois par semaine, au moyen de tapis transporteurs vers un lieu de stockage fermé; cages étagées verticalement, comportant un tapis transporteur et un séchage à ventilation forcée, avec évacuation des déjections au moins une fois par semaine vers un lieu de stockage fermé; vii

Executive Summary - ILF cages étagées verticalement, comportant un tapis transporteur et un séchage à air pulsé, avec évacuation des déjections au moins une fois par semaine vers un lieu de stockage fermé; cages étagées verticalement, comportant un tapis transporteur et un séchage à air soufflé amélioré, les déjections étant évacuées du bâtiment au moins une fois par semaine vers un lieu de stockage fermé; cages étagées verticalement, comportant un tapis transporteur et un tunnel de séchage au-dessus des cages, les déjections étant évacuées vers un lieu de stockage fermé au bout de 24 à 36 heures. Le système de cages comportant un stockage ouvert et aéré des déjections (également appelé système à fosse profonde) est une MTD conditionnelle. Dans les régions où règne un climat méditerranéen, ce système est considéré comme MTD. Dans les régions où la température moyenne est beaucoup plus basse, cette technique peut engendrer des émissions d ammoniac sensiblement plus importantes et n est pas une MTD, sauf si un séchage des déjections dans la fosse est prévu. Cependant, compte tenu des dispositions de la directive 1999/74/CE établissant les normes minimales relatives à la protection des poules pondeuses, les systèmes de cages indiqués cidessus seront prohibés. La directive interdit la construction de tout nouveau système utilisant ces cages traditionnelles à partir de 2003 et prescrit l interdiction totale de ces cages à partir de 2012. Une décision interviendra toutefois en 2005 sur la nécessité de revoir cette directive. Cette décision dépendra des résultats de plusieurs études et des négociations en cours. L interdiction des cages traditionnelles obligera les éleveurs d utiliser les systèmes dits à cages aménagées ou les systèmes sans cages. Différentes techniques mettant en œuvre le concept de cages aménagées sont actuellement en développement, mais on dispose encore de peu d informations. Ces conceptions seront cependant le seul autre système de cages autorisé pour les nouvelles mises en service à partir de 2003. Les systèmes sans cages retenus comme MTD sont les suivants: système à litière profonde (avec ou sans séchage forcé des déjections), système à litière profonde avec plancher perforé et séchage forcé des déjections, système à perchoirs avec ou sans aire d exercice et/ou aire de grattage extérieure. Les informations données dans le corps du BREF sur tous les systèmes de logement mentionnés ci-dessus montrent que l amélioration du bien-être des animaux aurait comme effet négatif de limiter les gains possibles sur les émissions d ammoniac provenant des poulaillers pour poules pondeuses. Systèmes de logement pour la volaille: poulets de chair Le logement traditionnel, dans la production intensive de poulets de chair, consiste en un simple bâtiment fermé en béton ou en bois, éclairé par la lumière du jour, ou obscur avec éclairage artificiel, et disposant d une isolation thermique et d une ventilation forcée. On utilise également des bâtiments construits avec des parois latérales ouvertes (fenêtres à persiennes type jalousie); la ventilation forcée (principe de la pression négative) est assurée par des ventilateurs et des volets de prise d air réglables. Les poulets sont élevés sur une litière (normalement de la paille hachée, mais les copeaux de bois ou le papier lacéré sont également utilisés) étalée sur tout le sol du bâtiment. Les déjections sont enlevées à la fin de chaque période de croissance. La densité d élevage des poulets de chair est normalement de 18 à 24 unités par m², et les bâtiments peuvent accueillir de 20 000 à 40 000 unités. La nouvelle législation sur le bien-être des animaux devrait limiter la densité d élevage des poulets de chair. Afin de limiter les émissions d ammoniac du bâtiment, la litière humide doit être évitée. C est la raison pour laquelle une nouvelle technique de logement (système VEA) a été mise au point, qui accorde une attention particulière à l isolation du bâtiment, au système d abreuvement (pour viii

Executive Summary - ILF éviter les projections de liquide) et à l emploi de copeaux/sciure de bois. Les mesures effectuées montrent cependant que les émissions sont les mêmes que dans le cas du logement traditionnel. La décision suivante a été prise en ce qui concerne les MTD pour les systèmes de logement des poulets de chair: bâtiment à ventilation naturelle avec sol entièrement recouvert de litière et équipé de systèmes d abreuvement empêchant les fuites; bâtiment à ventilation mécanique, bien isolé, avec sol entièrement recouvert de litière et équipé de systèmes d abreuvement empêchant les fuites (système VEA). Certains systèmes nouvellement mis au point comportent un système de séchage forcé par soufflage d air à travers une couche de litière et de déjections. La réduction des émissions d ammoniac est considérable (83 à 94 % de réduction par rapport au logement traditionnel), mais ces systèmes sont coûteux, affichent des consommations d énergie plus élevées et produisent beaucoup de poussière. Toutefois, s ils sont déjà installés, ils sont considérés comme MTD. Ces techniques sont les suivantes: plancher perforé avec système de séchage par air forcé; planchers superposés avec système de séchage par air forcé; cages superposées, à face latérale amovible et avec séchage forcé des déjections. Les poulaillers pour poulets de chair comportent normalement un système de chauffage de l air. Il peut s agir du système «combideck», qui chauffe le plancher et les matières (comme la litière) qui se trouvent dessus. Le système comprend une pompe à chaleur, un dispositif de stockage souterrain constitué de tubes et une couche de serpentins isolés (espacés de 4 cm), à 2 4 m audessous du plancher. Le système utilise deux cycles d eau: l un desservant le bâtiment et l autre agissant comme stockage souterrain. Les deux cycles sont en circuit fermé et reliés par une pompe à chaleur. Dans le poulailler, les serpentins sont placés dans une couche isolante disposée sous le plancher (10 12 cm). Selon la température de l eau circulant dans ces serpentins, le plancher et la litière sont chauffés ou refroidis. Ce système «combideck», qui est également proposé comme une technique permettant de réduire la consommation d énergie, est une MTD conditionnelle. Il peut être utilisé si les conditions locales le permettent, par exemple, si les conditions du sol permettent l installation de stockages souterrains en circuit fermé pour l eau de circulation. Le système n est utilisé qu aux Pays-Bas et en Allemagne, à une profondeur de 2 4 m. On ne sait pas encore si ce système donne des résultats aussi bons dans les lieux où les gelées sont plus longues et plus intenses et pénètrent le sol, ou dans les lieux où le climat est beaucoup plus chaud et où la capacité de refroidissement du sol peut ne pas être suffisante. Systèmes de logement pour les porcins: remarques générales Un certain nombre de considérations générales sur les systèmes de logement pour les porcins sont présentées, suivies d une description détaillée des techniques de logement utilisées et de la MTD applicable pour les truies sèches et les truies gravides, pour les porcs en période de croissance/finition, pour les truies allaitantes et pour les porcelets sevrés. Les conceptions visant à réduire les rejets atmosphériques d ammoniac produits par les systèmes de logement des porcins, qui sont présentées au chapitre 4, font appel à tout ou partie des principes suivants: réduction des surfaces d effluent émettrices; évacuation des déjections (lisier) de la fosse vers un système de stockage externe du lisier; application d un traitement supplémentaire, par exemple une aération, afin d obtenir un liquide de chasse; refroidissement de la surface du lisier; utilisation de surfaces lisses et faciles à nettoyer (par exemple, caillebotis et canaux d évacuation du lisier). ix

Executive Summary - ILF Le béton, la fonte et le plastique sont utilisés dans la construction des caillebotis. En règle générale, et à même largeur de barres du caillebotis, les déjections tombant sur des caillebotis en béton mettent plus de temps à tomber dans la fosse que dans le cas des caillebotis en fonte ou en plastique, et les émissions d ammoniac sont alors plus importantes. Il convient de noter que les caillebotis en fonte sont interdits dans certains États membres. L évacuation fréquente des déjections par chasse au moyen du lisier peut produire des pics dans les émissions d odeurs à chaque évacuation. La chasse est normalement effectuée deux fois par jour, une fois le matin et une fois le soir. Ces pics d odeur peuvent être une gêne pour le voisinage. En outre, le traitement du lisier demande également de l énergie. Les incidences croisées sur l environnement ont été prises en compte lors de la définition des MTD pour les différentes conceptions des porcheries. En ce qui concerne les litières (le plus souvent paillées), leur emploi dans les porcheries devrait augmenter dans la Communauté en raison de la sensibilisation croissante aux questions de bienêtre des animaux. La litière peut être utilisée en association avec les systèmes de logement à ventilation naturelle (à commande automatique), où elle protégera les animaux contre les basses températures et diminuera donc le besoin d énergie pour la ventilation et le chauffage. Dans les systèmes à litière, la case peut être divisée en une aire de déjections (sans litière) et un gisoir à plancher plein recouvert de litière. Il semble que les animaux n utilisent pas toujours ces aires de la bonne façon, c est-à-dire qu ils utilisent l aire recouverte de litière pour leurs déjections et/ou se couchent sur l aire de déjections sur caillebotis ou à plancher plein. La conception des cases peut toutefois influencer le comportement des porcs, encore qu on ait indiqué que, dans les régions à climat chaud, cela n est pas suffisant pour empêcher les bêtes de faire leurs déjections et de se coucher au mauvais endroit, l argument donné étant que, dans un système à litière complète, les porcs n ont pas la possibilité de se rafraîchir en se couchant sur un sol nu. Dans l évaluation intégrée d un système à litière, il convient d inclure le coût supplémentaire de l achat de la litière et de son enlèvement une fois souillée, ainsi que les conséquences possibles sur les émissions dégagées lors du stockage du fumier et de son épandage. L utilisation de litières donne un effluent solide qui augmente la quantité de matières organiques dans les sols. Dans certains cas, ce type de fumier est donc profitable à la qualité des sols, ce qui peut être considéré comme une incidence tout à fait positive sur l environnement. Au chapitre 4, les techniques de logement utilisées pour les porcins sont évaluées en ce qui concerne le potentiel de réduction des émissions d ammoniac, les émissions de N 2 O et de CH 4, les incidences croisées sur l environnement (consommations d eau et d énergie, odeurs, bruit, poussières), l applicabilité, les caractéristiques d exploitation, le bien-être des animaux et les coûts, en rapportant à chaque fois ces aspects à un système de référence donné. Systèmes de logement pour les porcins: truies sèches/gravides Les modes de logement suivants sont actuellement utilisés pour les truies sèches/gravides: planchers en caillebotis intégral, ventilation artificielle et fosse de collecte sous-jacente profonde (remarque: ce système est le système de référence); planchers en caillebotis intégral ou partiel, comportant au-dessous un système à dépression permettant l évacuation fréquente du lisier; planchers en caillebotis intégral ou partiel, comportant au-dessous des canaux d évacuation par chasse, celle-ci étant effectuée par le lisier frais ou par du lisier ayant subi une aération; planchers en caillebotis intégral ou partiel, comportant au-dessous des caniveaux/tubes d évacuation par chasse, celle-ci étant effectuée par le lisier frais ou par du lisier ayant subi une aération; planchers en caillebotis partiel, comportant au-dessous une fosse à lisier de petite taille; x

Executive Summary - ILF planchers en caillebotis partiel, avec ailettes de refroidissement de la surface du lisier; planchers en caillebotis partiel, avec appareil racleur de lisier; plancher en béton plein entièrement recouvert de litière; plancher en béton plein avec gisoir à litière paillée et aire d alimentation à mangeoire électronique. Actuellement, les truies sèches et gravides sont logées individuellement ou en groupe. La législation européenne sur le bien-être des porcs (91/630/CEE) prévoit cependant des normes minimales pour la protection de ces animaux et imposera l obligation, dans les installations nouvellement construites ou reconstruites après le 1 er janvier 2003 et à partir du 1 er janvier 2013 dans les installations existantes, que les truies et les cochettes soient élevées en groupes entre 4 semaines après avoir été servies et 1 semaine avant le moment prévu de la mise bas. Les systèmes de logement en groupe nécessitent des dispositifs d alimentation (par exemple, mangeoires électroniques pour les truies) différents de ceux utilisés dans les systèmes à logement individuel, ainsi que des conceptions des cases influençant le comportement des truies (c est-à-dire le recours à des aires de déjection et de couchage). Cependant, du point de vue de l environnement, les données communiquées semblent indiquer que les systèmes de logement en groupe donnent des niveaux d émission comparables à ceux des systèmes individuels, à techniques comparables de réduction des émissions. La législation européenne sur le bien-être des porcs (directive 2001/88/CE du Conseil modifiant la directive 91/630/CEE) définit des exigences pour les revêtements de sol. Pour les cochettes et les truies gravides, une partie de l aire de logement doit avoir un revêtement plein continu, dont 15 % au maximum sont réservés aux ouvertures destinées à l évacuation. Ces nouvelles dispositions s appliquent à partir du 1 er janvier 2003 à toutes les exploitations de construction nouvelle ou reconstruites et, à compter du 1 er janvier 2013, à l ensemble des exploitations. L effet de ces nouveaux types de plancher sur les émissions, par rapport au plancher typique en caillebotis intégral existant aujourd hui (qui est le système de référence), n a pas été étudié. Le maximum de 15 % d ouvertures aménagées pour l évacuation dans le plancher plein continu est inférieur au chiffre de 20 % d ouverture pour le plancher en caillebotis en béton dans les nouvelles dispositions (largeur maximale des ouvertures de 20 mm et largeur minimale des pleins de 80 mm, pour les truies et les cochettes). La conséquence globale est donc une réduction de la surface des ouvertures. Dans l évaluation des meilleures techniques pour les systèmes de logement, les techniques sont comparées au système de référence utilisé pour les truies sèches et gravides, qui consiste en une fosse profonde aménagée sous un plancher en caillebotis intégral à barres en béton. Le lisier est évacué à intervalles plus ou moins fréquents. Une ventilation artificielle élimine les constituants gazeux émis par le lisier stocké. Ce système est utilisé couramment dans toute l Europe. En ce qui concerne les modes de logement pour les truies sèches/gravides, la MTD est la suivante: planchers en caillebotis intégral ou partiel, comportant au-dessous un système à dépression permettant une évacuation fréquente du lisier, ou planchers en caillebotis partiel comportant une fosse à lisier de petite taille. Il est généralement admis que les caillebotis en béton produisent davantage d émissions d ammoniac que les caillebotis en métal ou en plastique. Toutefois, pour la MTD ci-dessus, on ne dispose d aucune information sur l effet des différents caillebotis sur les émissions ou sur les coûts. Les systèmes de logement nouvellement construits, avec plancher en caillebotis intégral ou partiel comportant au-dessous des caniveaux ou des tubes d évacuation par chasse, celle-ci étant effectuée par le liquide non aéré, sont une MTD conditionnelle. Lorsque le pic d odeur dû à la chasse ne doit pas créer une gêne pour le voisinage, ces techniques sont la MTD pour les installations nouvellement construites. Lorsque cette technique est déjà en service, elle est jugée MTD (sans condition). xi

Executive Summary - ILF Le système à ailettes de refroidissement de la surface de l effluent, fonctionnant en circuit fermé avec pompe à chaleur, donne de bons résultats mais est très coûteux. Le refroidissement de la surface de l effluent par ailettes n est donc pas la MTD pour les installations nouvellement construites, mais il l est si la technique est déjà en place. En cas de rééquipement d une installation existante, cette technique peut être économiquement viable, et donc être là aussi la MTD, mais la décision doit être prise cas par cas. Les systèmes à plancher en caillebotis partiel avec appareil racleur donnent généralement de bons résultats mais représentent une lourde contrainte d exploitation. Par conséquent, le raclage du lisier n est pas la MTD pour les installations nouvellement construites, mais il l est si la technique est déjà en place. Les systèmes à plancher en caillebotis intégral ou partiel comportant au-dessous des caniveaux ou des tubes d évacuation par chasse, celle-ci étant effectuée par le liquide non aéré, représentent, comme il a été dit plus haut, la MTD lorsqu ils sont déjà en place. La même technique, mais fonctionnant avec le liquide aéré, n est pas la MTD pour les systèmes nouvellement construits, en raison des pointes d odeur, de la consommation d énergie et des contraintes d exploitation. Cependant, lorsqu elle est déjà en service, cette technique est la MTD. Divergence d opinion Un État membre adhère aux conclusions sur les MTD, mais il estime que les techniques suivantes sont également les MTD dans les cas où elles sont déjà en place ou lorsqu une extension (par construction nouvelle) est prévue avec reconduction du même système (au lieu de deux systèmes différents): planchers en caillebotis intégral ou partiel avec évacuation par chasse d une couche permanente de lisier par des canaux disposés sous le plancher, la chasse étant effectuée par liquide non aéré ou aéré. Ces systèmes, souvent utilisés dans l État membre en question, permettent de réduire les émissions d ammoniac dans de plus grandes proportions que les techniques précédemment identifiées comme les MTD ou les MTD conditionnelles. Cet État membre fait valoir que le coût élevé qu entraîne le rééquipement d une installation existante par une de ces MTD ne se justifie pas. En effet, lorsqu une extension, par exemple une construction neuve, est ajoutée à une installation qui utilise déjà ces systèmes, la mise en œuvre des MTD ou des MTD conditionnelles compromettrait la facilité d exploitation en contraignant l exploitant à utiliser deux systèmes différents sur le même site. En conséquence, l État membre considère que ces systèmes sont à classer comme MTD en raison de leur capacité de réduction des émissions, de leur facilité d exploitation et du facteur coûts. Pour ce qui est des systèmes utilisant des litières, les potentiels de réduction des émissions signalés à ce jour sont très variables et des données plus complètes devront être recueillies afin de mieux cadrer ce qu est la MTD pour les systèmes à litière. Le groupe de travail technique a cependant conclu que, quand des systèmes à litière sont utilisés parallèlement à de bonnes pratiques telles que la fourniture d une quantité suffisante de litière, le changement fréquent de la litière, la conception appropriée du plancher des cases et la création de zones fonctionnelles, il n y a pas lieu de les exclure des MTD. Systèmes de logement pour les porcins: porcs en période de croissance/finition Les systèmes de logement suivants sont actuellement utilisés pour les porcs en période de croissance/finition: planchers en caillebotis intégral, ventilation artificielle et collecte sous-jacente en fosse profonde (remarque: ce système est le système de référence); xii

Executive Summary - ILF planchers en caillebotis intégral ou partiel, comportant au-dessous un système à dépression permettant l évacuation fréquente du lisier; planchers en caillebotis intégral ou partiel, comportant au-dessous des canaux d évacuation par chasse, celle-ci étant effectuée par le lisier frais ou par du lisier ayant subi une aération; planchers en caillebotis intégral ou partiel, comportant au-dessous des caniveaux/tubes d évacuation par chasse, celle-ci étant effectuée par le lisier frais ou par du lisier ayant subi une aération; planchers en caillebotis partiel, comportant au-dessous une fosse à lisier de petite taille; planchers en caillebotis partiel, avec ailettes de refroidissement de la surface du lisier; planchers en caillebotis partiel, avec appareil racleur de lisier; planchers en caillebotis partiel, avec un plancher central plein convexe ou un plan incliné plein à l avant de la case, et une fosse à lisier à parois inclinées; planchers en caillebotis partiel, avec une fosse à lisier de taille réduite comprenant des parois inclinées et un système à dépression; planchers en caillebotis partiel, avec évacuation rapide du lisier et allée extérieure recouverte de litière; planchers en caillebotis partiel, avec gisoirs couverts; plancher en béton plein entièrement recouvert de litière et atmosphère extérieure; plancher en béton plein avec une allée extérieure couverte de litière et un système d écoulement de la paille. Les animaux en période de croissance/finition sont toujours logés en groupe et la plupart des systèmes utilisés pour le logement collectif des truies s appliquent ici également. Dans l évaluation des MTD pour les systèmes de logement, les techniques sont comparées au système de logement de référence pour les porcs en période de croissance/finition, qui consiste en un plancher en caillebotis intégral et une fosse profonde aménagée dessous, avec une ventilation mécanique. En ce qui concerne les modes de logement pour les porcs en croissance/finition, la MTD est: un plancher en caillebotis intégral, comportant un système à dépression permettant une évacuation fréquente du lisier, ou un plancher en caillebotis partiel, comportant une fosse à lisier de petite taille à parois inclinées et un système à dépression, ou un plancher en caillebotis partiel, avec un plancher central plein de forme convexe ou un plancher plein en pente à l avant de la case, un caniveau à lisier à parois latérales inclinées et une fosse à lisier en pente. Il est généralement admis que les caillebotis en béton produisent davantage d émissions d ammoniac que les caillebotis en métal ou en plastique. Toutefois, les chiffres communiqués au sujet des émissions ne font apparaître qu une différence de 6 %. Par contre les coûts sont significativement plus élevés. Les caillebotis métalliques ne sont pas autorisés dans tous les États membres, et ils ne conviennent pas pour les porcs très lourds. Les systèmes de logement nouvellement construits, avec plancher en caillebotis intégral ou partiel comportant au-dessous des caniveaux ou des tubes d évacuation par chasse, celle-ci étant effectuée par le liquide non aéré sont une MTD conditionnelle. Lorsque le pic d odeur dû à la chasse ne doit pas créer une gêne pour le voisinage, ces techniques sont la MTD pour les installations nouvellement construites. Lorsque cette technique est déjà en service, elle est jugée MTD (sans condition). Le système à ailettes de refroidissement de la surface de l effluent, fonctionnant en circuit fermé avec pompe à chaleur, donne de bons résultats mais est très coûteux. Le refroidissement de la surface du lisier par ailettes n est donc pas la MTD pour les installations nouvellement construites, mais, s il est déjà en place, c est la MTD. En cas de rééquipement d une installation existante, cette technique peut être économiquement viable, et donc être là aussi la MTD, mais la décision doit être prise cas par cas. Noter que l efficacité énergétique peut être moins bonne xiii

Executive Summary - ILF lorsque la chaleur produite par le refroidissement n est pas utilisée, par exemple parce qu il n y a pas de porcelets sevrés à garder au chaud. Les systèmes à plancher en caillebotis partiel avec appareil racleur au-dessous donnent généralement de bons résultats, mais ils représentent une lourde contrainte d exploitation. En conséquence, le raclage n est pas la MTD pour les installations nouvellement construites, mais il l est si la technique est déjà en place. Les systèmes à plancher en caillebotis intégral ou partiel comportant au-dessous des caniveaux ou des tubes d évacuation par chasse, celle-ci étant effectuée par le liquide non aéré, représentent, comme il a été dit plus haut, la MTD lorsqu ils sont déjà en place. La même technique, mais fonctionnant avec le liquide aéré, n est pas la MTD pour les systèmes nouvellement construits, en raison des pointes d odeur, de la consommation d énergie et des contraintes d exploitation. Cependant, lorsqu elle est déjà en service, cette technique est la MTD. Divergence d opinion: Un État membre adhère aux conclusions sur les MTD, mais, pour la même raison et en reprenant les mêmes arguments que précédemment sur le logement des truies sèches/gravides, il est d avis que les techniques suivantes sont également des MTD: un plancher en caillebotis intégral ou partiel avec évacuation par chasse d une couche permanente de lisier par des canaux disposés en dessous, la chasse étant effectuée par liquide non aéré ou aéré. Pour ce qui est des systèmes utilisant des litières, les potentiels de réduction des émissions signalés à ce jour sont très variables, et des données plus complètes devront être recueillies afin de mieux cadrer ce qu est la MTD pour les systèmes à litière. Le groupe de travail technique a cependant conclu que, quand des systèmes à litière sont utilisés parallèlement à de bonnes pratiques telles la fourniture d une quantité suffisante de litière, le changement fréquent de la litière, la conception appropriée du plancher des cases et la création de zones fonctionnelles, il n y a pas lieu de les exclure des MTD. Le système suivant est un exemple de ce qui peut être considéré comme MTD: planchers en béton plein, avec une allée extérieure recouverte de litière et un système d écoulement de la paille. Systèmes de logement pour les porcins: truies allaitantes Les modes de logement suivants sont actuellement utilisés pour les truies allaitantes: loges à plancher en caillebotis intégral et fosse de collecte sous-jacente (système de référence); loges à plancher en caillebotis intégral comportant au-dessous une dalle en pente; loges à plancher en caillebotis intégral comportant au-dessous une fosse mixte pour l eau et les déjections; loges à plancher en caillebotis intégral comportant au-dessous un système de chasse avec des caniveaux à lisier; loges à plancher en caillebotis intégral comportant au-dessous des bacs à lisier; loges à plancher en caillebotis intégral, avec ailettes de refroidissement de la surface de l effluent; loges à plancher en caillebotis partiel; loges à plancher en caillebotis partiel, avec appareil racleur de lisier. En Europe, les truies allaitantes sont généralement logées dans des compartiments sur caillebotis en métal et/ou en plastique. Dans la majorité des porcheries, les truies sont confinées dans leurs mouvements, et les porcelets évoluent librement autour d elles. La plupart des bâtiments sont dotés d une ventilation contrôlée, et disposent souvent d une zone chauffée pour xiv

Executive Summary - ILF les porcelets durant leurs premiers jours. Ce mode de logement, comportant une fosse à lisier profonde sous le caillebotis, est le système de référence. Dans le cas des truies allaitantes, le fait que le plancher soit entièrement ou partiellement en caillebotis a moins d importance car, dans ces logements, la truie est confinée dans ses mouvements et, dans les deux cas, l animal fait ses déjections dans la même zone à claire-voie. Les techniques de réduction des émissions se concentrent donc essentiellement sur les modifications de la fosse à lisier. La MTD est une loge à plancher en caillebotis intégral en métal ou en plastique, avec: une fosse mixte pour l eau et le lisier, ou un système de chasse avec caniveaux à lisier, ou un bac à lisier sous plancher. Le système à ailettes de refroidissement de la surface du lisier, fonctionnant en circuit fermé avec pompe à chaleur, donne de bons résultats mais est très coûteux. Le refroidissement de la surface du lisier par ailettes n est donc pas la MTD pour les installations nouvellement construites, mais, s il est déjà en place, c est la MTD. En cas de rééquipement d une installation existante, cette technique peut être économiquement viable, et donc être là aussi la MTD, mais la décision doit être prise cas par cas. Les loges à plancher en caillebotis partiel avec appareil racleur au-dessous donnent généralement de bons résultats, mais ils représentent une lourde contrainte d exploitation. En conséquence, le raclage n est pas la MTD pour les installations nouvellement construites, mais il l est si la technique est déjà en place. Pour les installations neuves, les techniques qui ne sont pas les MTD sont: les loges avec plancher en caillebotis intégral et fosse à lisier de taille réduite, et les loges avec plancher en caillebotis intégral et dalle inclinée. Cependant, ces techniques sont considérées comme MTD lorsqu elles sont déjà en place. Noter que le dernier système favorisera l apparition de mouches si des précautions ne sont pas prises. Des données plus complètes devront être recueillies afin de mieux cadrer ce qu est la MTD pour les systèmes à litière. Le groupe de travail technique a cependant conclu que, quand des systèmes à litière sont utilisés parallèlement à de bonnes pratiques telles la fourniture d une quantité suffisante de litière, le changement fréquent de la litière et la conception appropriée du plancher de la loge, il n y a pas lieu de les exclure des MTD Systèmes de logement pour les porcins: porcelets sevrés Les modes de logement suivants sont actuellement utilisés pour les porcelets sevrés: cases ou «flat-decks» avec plancher en caillebotis intégral et fosse de collecte sousjacente profonde (référence); cases ou «flat-decks» à plancher en caillebotis intégral ou partiel, comportant audessous un système à dépression permettant l évacuation fréquente du lisier; cases ou «flat-decks» à plancher en caillebotis intégral comportant au-dessous une dalle inclinée permettant de séparer les fèces et l urine; cases ou «flat-decks» à plancher en caillebotis intégral comportant au-dessous une fosse à lisier avec appareil racleur; cases ou «flat-decks» à plancher en caillebotis intégral, comportant au-dessous des caniveaux/tubes d évacuation par chasse, celle-ci étant effectuée par le lisier frais ou par du lisier ayant subi une aération; cases à plancher en caillebotis partiel, le système à double ambiance; cases avec plancher en caillebotis partiel et partie pleine convexe ou inclinée; xv

Executive Summary - ILF cases à plancher en caillebotis partiel, comportant une fosse à lisier peu profonde et un canal pour l eau de boisson souillée; cases à plancher en caillebotis partiel à barres métalliques triangulaires, avec fosse à lisier en caniveaux; cases à plancher en caillebotis partiel, avec appareil racleur; cases à plancher en caillebotis partiel à barres métalliques triangulaires, avec fosse à lisier ayant une ou les deux parois inclinées; cases à plancher en caillebotis partiel, avec ailettes de refroidissement de la surface du lisier; cases à plancher en caillebotis partiel à barres métalliques triangulaires, avec gisoir couvert; plancher plein en béton avec litière paillée et ventilation naturelle. Les porcelets sevrés sont logés en groupe dans des cases ou des «flat-decks». En principe, l évacuation du lisier est la même pour une case que pour un «flat-deck» (case surélevée). Le système de référence est une case ou un «flat-deck» sur caillebotis intégral à barres en plastique ou métalliques, comportant une fosse à lisier profonde. Il est supposé que les mesures de réduction des émissions applicables aux cases traditionnelles des porcelets sevrés sont en principe applicables également aux «flat-decks», mais on ne dispose pas de comptes rendus d expérience sur ce point. La MTD est: une case ou un «flat-deck» à plancher en caillebotis intégral ou partiel, comportant un système à dépression permettant l évacuation fréquente du lisier, ou une case ou un «flat-deck» à plancher en caillebotis intégral, comportant au-dessous une dalle inclinée en béton permettant de séparer les fèces et l urine, ou une case à plancher en caillebotis partiel (système à double ambiance), ou une case à plancher en caillebotis partiel à barres métalliques ou en plastique, avec une partie pleine en pente ou convexe; ou une case à plancher en caillebotis partiel à barres métalliques ou en plastique, comportant une fosse à lisier peu profonde et un canal pour l eau de boisson souillée; ou une case à plancher en caillebotis partiel à barres métalliques triangulaires, avec fosse à lisier à parois inclinées. Les systèmes de logement nouvellement construits, dotés d un plancher en caillebotis intégral comportant au-dessous des caniveaux ou des tubes d évacuation par chasse, celle-ci étant effectuée par le liquide non aéré, sont une MTD conditionnelle. Lorsque le pic d odeur dû à la chasse ne doit pas créer une gêne de voisinage, ces techniques sont la MTD pour les installations nouvellement construites. Lorsque cette technique est déjà en service, elle est jugée MTD (sans autres conditions). Le système à ailettes de refroidissement de la surface du lisier, fonctionnant en circuit fermé avec pompe à chaleur, donne de bons résultats mais est très coûteux. Le refroidissement de la surface du lisier par ailettes n est donc pas la MTD pour les installations nouvellement construites, mais, s il est déjà en place, c est la MTD. En cas de rééquipement d une installation existante, cette technique peut être économiquement viable, et donc être là aussi la MTD, mais la décision doit être prise cas par cas. Les systèmes à plancher en caillebotis intégral ou partiel avec appareil racleur au-dessous donnent généralement de bons résultats, mais ils représentent une lourde contrainte d exploitation. En conséquence, le racleur de lisier n est pas la MTD pour les installations nouvellement construites, mais il l est si la technique est déjà en place. Les porcelets sevrés sont également élevés sur sols en béton plein, entièrement ou partiellement recouvert de litière. On ne dispose pas de données sur les émissions d ammoniac de ces xvi

Executive Summary - ILF systèmes. Le groupe de travail technique a cependant conclu que, quand des systèmes à litière sont utilisés parallèlement à de bonnes pratiques telles la fourniture d une quantité suffisante de litière, le changement fréquent de la litière et la conception appropriée du plancher de la case, il n y a pas lieu de les exclure des MTD. Le système suivant est un exemple de ce qui est considéré comme MTD: une case à ventilation naturelle, avec plancher entièrement recouvert de litière. Eau utilisée pour les porcins et la volaille Dans l élevage des porcins et de la volaille, l eau est utilisée pour des activités de nettoiement et pour l abreuvement des animaux. Réduire la consommation d eau des animaux n est pas considéré comme une option réalisable. En effet, cette consommation varie en fonction du régime d alimentation des animaux et, même si certaines stratégies de production comprennent un accès limité à l eau, l accès permanent est généralement considéré comme une obligation. En principe, trois types de système d abreuvement sont utilisés: les tétines à faible capacité ou les tétines à grande capacité avec coupe collectrice des égouttures, les abreuvoirs continus et les abreuvoirs circulaires pour la volaille; pour les porcins, les systèmes d abreuvement sont: les tétines dans un abreuvoir continu ou circulaire, les abreuvoirs continus et les sucettes. Tous ces systèmes ont leurs avantages et leurs inconvénients. Toutefois, les données communiquées ne sont pas suffisantes pour dégager une conclusion sur les MTD. Pour les activités utilisant de l eau, la démarche MTD consiste à réduire la consommation par la mise en œuvre de toutes les mesures suivantes: nettoyer les locaux et les équipements au moyen de nettoyeurs à haute pression après chaque cycle de production ou après chaque lot. Dans les porcheries, l eau de nettoyage part en général dans le circuit du lisier, et il est donc important de trouver un équilibre entre la propreté et l utilisation d aussi peu d eau que possible. Dans les poulaillers, il est également important de trouver un équilibre entre la propreté et l utilisation du minimum d eau; vérifier régulièrement le débit de l installation d eau de boisson pour éviter les déversements; garder trace des quantités consommées, relevées au moyen d un compteur d eau; et détecter et réparer les fuites. Énergie utilisée pour les porcins et la volaille Dans l élevage de porcins et de volaille, les informations sur les consommations d énergie concernent essentiellement le chauffage et la ventilation. La démarche MTD est de réduire la consommation d énergie par l application des bonnes pratiques d élevage, en commençant par la conception des locaux d élevage et par des méthodes appropriées d exploitation et de maintenance des locaux et des équipements. De nombreuses mesures peuvent être mises en œuvre, dans le cadre de la marche quotidienne de l exploitation, afin de réduire les quantités d énergie requises pour le chauffage et la ventilation. Beaucoup de ces points sont mentionnés dans le corps du document. Certaines mesures spécifiques considérées comme MTD sont reprises ci-dessous: La MTD pour les poulaillers consiste à réduire la consommation d énergie par la mise en œuvre de toutes les mesures suivantes: isoler les bâtiments dans les régions où règnent de basses températures ambiantes (coefficient de transmission thermique de l isolation, U = 0,4 W/m 2. C ou meilleur); xvii

Executive Summary - ILF optimiser la conception du système de ventilation dans chaque bâtiment afin de disposer d une bonne régulation de la température et d assurer des débits de ventilation minimaux en saison froide; éviter les résistances créées dans les circuits de ventilation en procédant fréquemment au contrôle et au nettoyage des gaines et des ventilateurs; et utiliser un système d éclairage basse énergie. La MTD pour les porcheries consiste à réduire la consommation d énergie par la mise en œuvre de toutes les mesures suivantes: utiliser la ventilation naturelle dans la mesure du possible; cela nécessite de disposer d une conception adaptée du bâtiment et des cases (microclimat dans les cases), et de réaliser l aménagement spatial par rapport aux vents dominants afin d améliorer la circulation de l air; ce point ne s applique qu aux constructions neuves; pour les bâtiments à ventilation mécanique: optimiser la conception du système de ventilation de chaque bâtiment afin de disposer d une bonne régulation de la température et d assurer des débits de ventilation minimaux en saison froide; pour les bâtiments à ventilation mécanique: éviter les résistances créées dans les circuits de ventilation en procédant fréquemment au contrôle et au nettoyage des gaines et des ventilateurs; et utiliser un système d éclairage basse énergie. Stockage des effluents d élevage de porcins et de volaille La directive «nitrates» établit des exigences minimales pour le stockage des effluents d élevage en général, dans le but d assurer un certain niveau de protection de l ensemble des eaux contre la pollution, ainsi que des dispositions supplémentaires sur le stockage des effluents d élevage dans les zones vulnérables désignées. Les dispositions de cette directive ne sont pas toutes prises en compte dans le présent document en raison d un manque de données, mais, lorsqu elles ont été prises en compte, le groupe de travail technique a été d avis que les MTD concernant les cuves de stockage du lisier, le stockage en tas des effluents solides (fumier) ou les grandes fosses de stockage en terre du lisier étaient valables aussi bien à l intérieur qu à l extérieur des zones désignées vulnérables aux nitrates. La MTD est de concevoir, pour le stockage des effluents des porcheries et des poulaillers, des installations offrant une capacité suffisante pour permettre d attendre le moment où interviendra un traitement ultérieur ou l épandage sur le sol. La capacité à prévoir pour ces stockages dépend du climat et des périodes durant lesquelles l épandage n est pas possible. Pour les effluents des porcheries, par exemple, la capacité pourra varier du volume des déjections de 4 5 mois de production dans un climat méditerranéen, au volume de 7 8 mois dans les conditions atlantiques ou continentales, jusqu au volume de 9 12 mois dans les régions nordiques. Pour les effluents des poulaillers, la capacité à prévoir dépendra du climat et des périodes durant lesquelles l épandage n est pas possible. Dans le cas d un stockage en tas des effluents d élevage de porcins, toujours situé à la même place, dans l exploitation ou au champ, la MTD est la suivante: prévoir une dalle en béton, avec un système de collecte et un réservoir pour recueillir le liquide s écoulant du fumier, et lorsqu il s agit d aires de stockage nouvelles, les implanter là où elles risquent le moins de créer des gênes aux zones réceptrices sensibles aux odeurs, en prenant en compte la distance par rapport à ces zones et la direction des vents dominants. Dans le cas du stockage des déjections de volaille, la MTD est de stocker les déjections séchées dans un hangar disposant d un sol imperméable et d une ventilation suffisante. xviii