Le SIDA 1 Elisabeth Denécheau - Session Athis Mons

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Transcription:

Le SIDA 1

Définitions SIDA:Syndrome d Immuno Déficience Acquise.(Acquired Immuno Deficiency Syndrom) VIH:Virus de l Immuno Déficience Humaine (en anglais HIV) 2

Quelques chiffres (1) Depuis le début de l épidémie, + de 60 millions de personnes ont été infectés par le VIH et près de 30 millions en sont morts. 1 décès sur 4 lié au SIDA est dû à la tuberculose, maladie évitable et guérissable Chiffres 2011 (source OMS- ONUSIDA): 3

Quelques chiffres (2) Chiffres 2011 (source OMS- ONUSIDA): 4

Répartition dans le monde (1) 5

Répartition dans le monde (2) 6

En France Info Sidaction En 2010 : 130 000 personnes séropositives en France 6300 nouveaux cas de séropositifs (id 2009) 40% sont des homosexuels masculins (en augmentation, surtout chez les moins de 25 ans) 58% sont des hétérosexuels 2% concernent des usagers de drogues injectables 1500 nouveaux cas de sidéens (inchangé depuis 2007) 300 décès 30% de diagnostics très tardifs (défenses immunitaires très affaiblies et quantité de virus dans le sang) 7

Un peu d histoire Le SIDA serait apparu en Afrique. 1ere hypothèse: vers 1930 à la suite de la mutation d un virus infectant certains singes, qui a pu être transmis par morsure ou consommation de la viande 2ème hypothèse: produit accidentel de la vaccination contre la polio entre 1957 et 1960 dans l ex. Congo Belge aux endroits mêmes où on détecte les premiers cas de SIDA dans le monde. En Juin 1981 le C.D.C. (Centre de Contrôle des maladies) enregistre une augmentation des cas de Pneumocystose. En Aout 1981, une augmentation des cas de Sarcome de Kaposi. En mai 1983, publication informant de la découverte du virus par l équipe de Pasteur En 1985, on fait le lien entre le SIDA et le VIH qui en est responsable 8

Qu est-ce qu un virus ARN capside Transcriptase Inverse Enveloppe Protéine GP 120 Intégrase 9

Structure du VIH 10

Schéma de pénétration du VIH Accrochage GP120 CD 4 GP 120 GP 41 Recrutement de CCR5 et insertion de GP 120 dans la membrane Fusion des membranes. Pénétration du virus encapsidé CD 4 CCR 5 Membrane plasmique Elisabeth Denécheau - Session Athis Mons- 2013 11

Cycle du VIH 12

L immunité C est ce qui permet à notre organisme de reconnaître ce qui nous est étranger (notamment les microbes et les cellules cancéreuses) et de l éliminer. 2 types d immunité Non spécifique : les polynucléaires qui phagocytent les substances étrangères Spécifique : les lymphocytes qui acquièrent cette particularité lors d un premier contact avec le microbe. Les lymphocytes T sont responsables de l immunité à médiation cellulaire Les lymphocytes T4 sont porteurs des serrures CD4 et CCR5 Les lymphocytes T8 sont à leurs ordres Le rapport T4 /T8 est utile pour surveiller l efficacité du traitement 13

De la Contamination à la maladie Il semble qu une quantité minimale de virus soit nécessaire pour faire tomber les défenses : la salive, les larmes et la sueur (qui peuvent contenir des quantités très faibles de virus) ne seraient pas des sources de contagion, alors que le sang, le sperme et les sécrétions vaginales le sont. le seuil de contamination peut être abaissé par la drogue. Le passage de l infection à la maladie dépendrait d un certain nombre de COFACTEURS : une prédisposition génétique à l expression de la maladie la présence d autres infections virales (Herpès, CMV, Varicelle ) absorption du sperme par la muqueuse lors du coït anal l âge (enfant < 2 ans, personnes âgées) expositions répétées au VIH Visibilité : Visibilité du virus au microscope Présence d antigènes viraux et d anticorps que cette présence suscite dans l organisme. 14

Symptomatologie Dans les semaines qui suivent l infection (3 semaines à 6 mois) 50 à 70 % des personnes infectées vont présenter des signes de primo infection au VIH : douleurs musculaires, augmentation de volume des ganglions, fièvre, courbatures Les signes vont disparaître spontanément en 1 mois mais les anticorps apparaissent dans le sang ce qui marque la séropositivité du sujet et donc la possibilité de transmettre le VIH. Beaucoup de sujets infectés vont rester asymptomatiques de nombreuses années. En fait le virus ne se détecte pas dans le sang, mais il se multiplie dans les organes lymphoïdes. 15

Symptomatologie Entre quelques mois et 7 ans après la primo-infection par le VIH, des manifestations cliniques vont apparaître. Ces symptômes ne sont pas spécifiques au SIDA, beaucoup de maladies peuvent donner les mêmes manifestations. C est le caractère persistant et inexpliqué des symptômes chez une personne qui a pu être exposée au virus qui va faire suspecter la maladie. Il n est pas possible de prévoir quelles personnes développeront un SIDA. Cependant, celles qui ont un nombre faible de lymphocytes T4 ont plus de risques d évoluer vers le SIDA Selon les chiffres, 0,5 à 8% ne développeront jamais la maladie 16

Symptomatologie Sans traitement, 90% des personnes séropositives vont développer le SIDA dans les 8 à 10 ans qui suivent le début de l'infection. Ces manifestations apparaissent quand le système immunitaire est fortement endommagé. Le SIDA présente 3 groupes de symptômes : Les infections opportunistes (poumons, cerveau, tube digestif, peau) Certains cancers (sarcome de Kaposi, lymphome) D autres manifestations (atteintes neurologiques, syndrome d amaigrissement ) Rq : Au niveau obstétrical, on note des infections à CMV qui peuvent provoquer avortement ou mort in utero. Elisabeth Denécheau - Session Athis Mons- 2013 17

Transmission du virus et diagnostic Le VIH a été isolé dans le sang, le sperme, la sueur, la salive, le lait, le liquide céphalorachidien, les larmes. Il existe un seul cas prouvé de contage par la salive. Transmission sexuelle le sang et les produits sanguins, don d organes Transplacentaire Fausses croyances : le virus ne s attrape pas par la salive, le toucher, les piqures d insectes, la sueur, les larmes Diagnostic Sur le test sérologique : 6 à 8 semaines après le contage. Le 1 motif de dépistage reste la présence de signes cliniques alors qu il devrait être lié à la prise de risque. 18

Traitement Traitement médical à tous les niveaux d action du virus Blocage de la serrure d entrée Les anti transcriptase inverse Les anti intégrase Les anti protéase Les immunostimulants Traitement des infections opportunistes et du sarcome de KAPOSI Traitement d urgence Aide psychologique 19

Traitement préventif Eviter la transmission : Si une personne séropositive est sous traitement, le risque de contamination du partenaire est réduit de 92%. Sexuelle Les «3 bateaux» : «le message unique autour du préservatif est aujourd hui insuffisant» Pr Willy ROZENBAUM. Le coït anal favorise, la masturbation réciproque diminue La circoncision diminue le risque de transmission Sanguine Chauffage des produits sanguins Autotransfusion Lors des dons de sperme, les greffes Lors de blessures accidentelles Pendant la grossesse Chez les toxicomanes 20

La recherche Le développement pharmacologique : Découvrir de nouvelles molécules Améliorer et simplifier les traitements pour les rendre plus efficaces, moins toxiques, moins contraignants, plus adaptés Individualiser les traitements Les pistes vaccinales Le vaccin thérapeutique : pour des personnes déjà infectées. Permettre aux personnes sous traitement d arrêter tout en stimulant les réponses du système de défense immunitaire Le vaccin préventif : mode mixte pour avoir à la fois une production d AC neutralisants et une réponse tueuse. 21

Impact général Impact sur la vie professionnelle : Les RDV médicaux fréquents, les coups de fatigue dus au traitement rendent la vie professionnelle plus dure Seulement un peu plus de 50% des séropositifs en âge d être en activité, le sont réellement Discrimination et manque d adaptation des conditions de travail 70% des personnes taisent leur séropositivité Impact sur la vie affective avec un isolement Impact sur l avenir Fragilisation immunitaire Épée de «Damoclès» même si amélioration car avant, être séroposif égalait la mort Accélération du vieillissement 22

En conclusion Le SIDA est toujours une maladie virulente, complexe et d actualité contre laquelle il faut lutter. Les signes cliniques de l'infection au VIH varient considérablement selon le stade de la maladie La séropositivité HIV génère de grandes discriminations Le meilleur traitement, comme pour toute IST, est l éducation, la prévention Pour aller plus loin : LE SIDA AUJOURD HUI Claire HEDON Les essentiels Milan AIDES 0805 160 011 www.aids.org SIDA INFO SERVICE 0800 840 8OO www.sida-info-service.org 23