REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland --------- --------- MINISTERE MINISTRY DES RELATIONS EXTERIEURES OF EXTERNAL RELATIONS --------- --------- DIRECTION DES RELATIONS AVEC L ORGANISATION INTERNATIONALE FRANCOPHONIE DEPARTMENT DE LA FRANCOPHONIE N DIPL/D9/SD2/CS4/ MNCF YAOUNDE, PROJET DE DISCOURS DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE MINISTRE DES RELATIONS EXTERIEURES A L OCCASION DE LA CEREMONIE D OUVERTURE DU FORUM REGIONAL SUR LA PARTICIPATION FRANCOPHONE AUX LES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX : PRATIQUES ET PARAMETRES (Yaoundé, 8-10 novembre 2009) Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de Mission diplomatique et les Représentants des Organisations internationales, Monsieur le Délégué à la Paix, à la Démocratie et aux Droits de l Homme de l OIF, Monsieur le Directeur du Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix, Monsieur le Chef d Etat major régional de la Force multinationale de l Afrique Centrale, Messieurs les Officiers Supérieurs en vos grades et qualités respectifs, Mesdames et Messieurs les Séminaristes, Distingués invités, Mesdames et Messieurs 1
Il m est particulièrement agréable de procéder en ce début de semaine, dans cette somptueuse salle de l Hôtel Hilton de Yaoundé, à l ouverture du Forum régional sur la participation francophone aux opérations de maintien de la paix (OMP) : pratiques et paramètres en Afrique Centrale, Orientale et dans l Océan Indien. Le Cameroun s honore d accueillir cet important forum au cours duquel de hauts responsables de 11 pays d Afrique Centrale et de l Océan indien, vont recevoir pendant trois jours, des enseignements pertinents et édifiants, tant sur les aspects théoriques que pratiques de la problématique du maintien de la paix. Vous me permettrez de remercier tout d abord l Organisation Internationale de la Francophonie, initiatrice du projet, dont la présence des responsables dans cette salle témoigne de tout l intérêt que cette institution a toujours accordé à la promotion d une mondialisation plus pacifique et plus humaniste. Je voudrais ensuite, remercier les principaux partenaires de l OIF dans la réalisation de ce projet, en l occurrence les gouvernements du Canada, de la France, de la Suisse, de la Belgique, la Communauté Economique des Etats de l Afrique Centrale, l Organisation des Nations unies, et le Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix de l Université de Montréal. Qu il me soit également permis de saluer la présence dans cette assemblée de hauts responsables de l Armée, de la Police et de la Gendarmerie qui je n en doute point, sauront enrichir notre réflexion de leurs expériences respectives en matière de maintien de la paix. Je tiens particulièrement à vous remercier, distingués invités, d avoir accepté de rehausser de votre présence l éclat de cette cérémonie, malgré les contraintes de vos charges respectives. C est bien la preuve, s il en était encore besoin, de votre attachement aux valeurs et idéaux de la Francophonie. Excellences, Mesdames et Messieurs 2
La promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l homme constitue l une des missions essentielles de l Organisation Internationale de la Francophonie. Depuis 1997, ce principe a donné corps à la diplomatie préventive francophone. Il s agit en effet, de régler pacifiquement les crises et les conflits, sur la base de la Déclaration de Bamako (2000), qui réaffirme que Francophonie et Démocratie sont indissociables. Pour mener à bien sa politique en la matière, l OIF coopère avec l ONU et les organisations régionales et sous-régionales (CEEAC, CEMAC, CEDEAO), ainsi que les organisations non gouvernementales impliquées dans le processus de paix. La Conférence de Saint-Boniface (Canada) en 2006, consacrée à la prévention des conflits et à la sécurité humaine, est venue renforcer cette orientation. La participation des pays membres de la Francophonie dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies a permis entre autres, à l OIF, de contribuer à établir une paix et une sécurité durables dans des pays en situation de crise ou de sortie de crise. C est dans cette logique que lors des instances de la Francophonie (Sommet, Conférence Ministérielle, Conseil Permanent), le Secrétaire Général de ladite organisation, n a eu cesse d exhorter les pays et gouvernements membres à envoyer ou à accroître leurs contingents dans les opérations de maintien de la paix des Nations unies et des autres organisations régionales. Mesdames et Messieurs, Le choix du Cameroun par l OIF pour la tenue du deuxième séminaire d information et d échange sur les OMP est un signe non seulement de l excellence de nos relations, mais aussi, une reconnaissance de l engagement de notre pays à œuvrer au maintien de la paix dans le monde et dans l espace francophone en particulier. En effet, lancée en 1975, à l époque de l Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), ancêtre de l OIF actuelle, la coopération entre le Cameroun et la Francophonie est aujourd hui riche et diversifiée. Les interventions de l OIF couvrent les domaines politique, juridique, 3
économique, culturel, social et environnemental, et bénéficient aussi bien aux acteurs étatiques ou institutionnels, qu à ceux de la société civile. Sous l impulsion du Chef de l Etat, Son Excellence Paul BIYA, et conformément aux principes fondamentaux de la politique étrangère du Cameroun que sont entre autres, le règlement pacifique des différends et la coopération internationale, depuis près de deux décennies, le Cameroun a envoyé de manière constante, des contingents dans plusieurs théâtres de conflits dans le monde. Notre première participation date de 1992, dans le cadre de la Mission des Nations Unies au Cambodge. A l heure actuelle, des officiers du Ministère de la Défense et de la Police sont déployés entre autres dans la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC), dans l Opération des Nations Unies en Côte d Ivoire (ONUCI), dans la Mission des Nations Unies pour la stabilité en Haïti, et dans la Mission Hybride Nations-Unies Union Africaine au Darfour (UNAMID). Par ailleurs, le Cameroun se réjouit d abriter le siège de l Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES), en cours de mise sur pied à Awae à 65 km de Yaoundé. L EIFORCES sera chargée de la formation, du recyclage et du perfectionnement des forces de police et de gendarmerie africaines, dans les domaines qui intéressent les opérations de maintien de la paix et de retour à la paix civile. C est également au Cameroun que s étaient déroulées les manœuvres interarmées régionales à dominante humanitaire, dans le cadre du Vème cycle (2005-2006) du Programme RECAMP (Renforcement des Capacités Africaines de Maintien de la paix), créé par la France. Je ne saurais toutefois, faire fi des difficultés auxquelles nous sommes confrontés et qui limitent l envergure de nos actions. Il s agit notamment du problème de la formation des contingents, l insuffisance des effectifs, et surtout du manque d équipements adaptés, lesquels sont particulièrement coûteux. Excellences, Mesdames et Messieurs Le Forum qui s ouvre aujourd hui s inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des Chefs d Etat et de Gouvernement de la 4
Francophonie qui, lors de leur dernier Sommet tenu à Québec en octobre 2008, avaient réaffirmé leur engagement à «mettre en œuvre de façon beaucoup plus vigoureuse le dispositif des déclarations de Bamako et de Saint-Boniface» et notamment à «renforcer les capacités des Etats francophones en matière de maintien de la paix, et à les encourager à fournir à l ONU et aux organisations régionales compétentes, dans la mesure de leurs moyens, des contingents francophones (militaires, policiers et civils) afin d accompagner les transitions et de consolider la paix». Cet engagement vise à pallier la faible proportion des pays francophones dans les opérations de maintien de la paix, alors que la majorité des contingents sont déployés dans les pays francophones. En effet, selon les statistiques actuelles, les pays francophones, qui reçoivent 56% de la totalité des effectifs militaires et policiers déployés par l ONU, n y contribuent qu à hauteur de 15,5%. Il est temps de renverser cette tendance. Après Bamako en juin dernier, le Forum régional de Yaoundé a donc pour but de familiariser de hauts responsables des institutions nationales concernées aux normes et procédures qui gouvernent la mise en place et la participation aux opérations de maintien de la paix en permettant notamment aux pays participants de saisir toute la mesure des opportunités offertes dans ce domaine et de pouvoir prendre les décisions relatives à leur participation aux OMP en pleine connaissance du dispositif existant, y compris des avantages qui peuvent être tirés d une telle participation. Dans un contexte international en profondes mutations, il est en effet sans contredit que la Francophonie est une institution internationale respectée et un cadre privilégié de la régulation des relations internationales en vue d une gestion avantageuse des défis et des opportunités de la mondialisation. Le Cameroun, à l instar des autres pays membres de la Francophonie, souhaite que nos échanges soient fructueux et qu au terme des présentes assises, nos résolutions permettent aux contingents des Etats francophones 5
de mieux se déployer sur les différents foyers de tension, tant à l échelle régionale qu internationale. Mesdames et Messieurs La Francophonie du XXIème siècle, que le Pr. Michel GUILLOU appelle la «3 ème Francophonie», celle des peuples, du dialogue et du multilinguisme, œuvre en faveur d une mondialisation plus pacifique et apaisée. C est bien cette Francophonie attachée aux valeurs de démocratie, de paix, du droit humanitaire, des droits de l homme et des libertés, cette Francophonie solidaire et porteuse de nos espérances, que nous sommes appelés à promouvoir. Sur ce, je déclare solennellement ouverts les travaux du Forum régional sur La participation francophone aux opérations de maintien de la paix. Je vous remercie de votre aimable attention. /- 6