Bulletin n 14 15 novembre 2011 Avertissement général sur l évaluation des risques En culture sous abri plus encore que dans d autres types de cultures, chaque parcelle est une entité spécifique, plus ou moins isolée de l extérieur. L arrivée et l évolution des problèmes sanitaires dans ces parcelles, même si elles sont influencées par les conditions extérieures (pression des ravageurs, environnement, climat ), dépendent aussi beaucoup du type d abri, des équipements, des techniques culturales et surtout de la stratégie mise en œuvre par le producteur. Les informations sur les bio-agresseurs qui sont données dans ce bulletin correspondent à des observations réalisées dans quelques parcelles seulement. Elles ne peuvent en aucun cas remplacer les observations de chaque producteur dans ses cultures. Le risque annoncé correspond au risque potentiel connu des rédacteurs, sans tenir compte de la façon dont les problèmes peuvent être gérés par les producteurs dans les abris. Les observations contenues dans ce bulletin ont été réalisées par les partenaires suivants : Martial Chaix (CETA d Eyguières), Christine Chiarri (GDA Sud Luberon), Thierry Corneille (CETA de Châteaurenard), Marianne de Coninck (CETA de Berre), Frédéric Delcassou (CETA d Eyragues), Jean Luc Delmas (CETA Durance Alpilles), Henri Ernout (CETA des serristes de Vaucluse), Sylvia Gasq (GDA du Comtat), Laurent Camoin (Chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône), Emeline Feuvrier (CETA de St-Martin-de-Crau), Isabelle Hallouin-Trinh (CETA du Soleil), Jérôme Lambion (GRAB), Catherine Mazollier (GRAB), François Veyrier (CETA d Aubagne) Rédaction de ce bulletin : - APREL, Route de Mollégès, 13210 Saint-Rémy-de-Provence, aprel@aprel.fr - Anne Terrentroy, Chambre d Agriculture des Bouches-du-Rhône Cultures concernées et fréquence de parution : Dans un premier temps, les cultures concernées sont la tomate, le melon et la laitue, tous trois cultivés sous serres et abris hauts. Il est prévu 12 bulletins répartis sur l année, et plus si nécessaire. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 1/7
LAITUE Les temps peu lumineux, doux et humides ont rendu les salades particulièrement fragiles. Les risques de maladies (botrytis, sclérotinia, rhizoctone, bactérioses ) sont importants. L aération a été souvent difficile à gérer. Les observations du réseau portent sur 16 parcelles de laitue pommée, batavia et feuille de chêne blonde plantées sous abri de mi septembre à début novembre et situées dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Les parcelles plantées avant mi septembre ont été récoltées. Avec le temps doux, certains cycles ont été particulièrement rapides. Informations sanitaires (d après des observations réalisées en octobre et début novembre) : Principaux problèmes pendant cette période : noctuelles défoliatrices, limaces et escargots, adventices, nématodes et arrivée des pucerons Noctuelles défoliatrices Signalées dans 4 parcelles, avec des dégâts sur 4 à 24 % des plantes observées et des niveaux d attaque sur l ensemble de la parcelle parfois élevés. Les noctuelles défoliatrices ont représenté en octobre un des principaux problèmes sanitaires des cultures. Les dégâts (feuilles découpées, côtes abimées) sont provoqués par les larves (chenilles) qui se nourrissent de feuilles. Ils peuvent être très importants en touchant un grand nombre de plantes dans les parcelles. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 2/7
Limaces et escargots Ils sont signalés dans 4 parcelles, avec des dégâts sur 4 à 20% des plantes observées. Le niveau d attaque moyen sur les parcelles concernées est jugé faible. Les dégâts : feuilles broutées ou perforées avec souvent présence de bave. On observe dans certaines parcelles beaucoup d escargots sur les parois et entre les tunnels. Avec le temps humide, le risque est important. Nématodes Signalés dans 2 parcelles, à un niveau faible à moyen Les nématodes à galles affectent les racines des salades sur lesquelles ils provoquent des renflements. Le développement des plantes touchées est perturbé, leur croissance peut être fortement réduite. Le risque est particulièrement important à l automne (temps doux, sol chaud) dans les parcelles infestées. Pucerons Signalés dans une parcelle, sur 36% des plantes observées, avec un niveau d attaque moyen sur l ensemble de la culture. Une telle pression à cette période de l année est considérée comme inhabituelle pour la région. En culture, les pucerons peuvent affaiblir les plantes en consommant de la sève et ils peuvent être vecteur de virus. A la récolte, leur présence dans la salade déprécie le produit. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 3/7
Adventices Des adventices, notamment pourpier, morelle, chénopode, sont signalées dans 7 parcelles, à des niveaux faibles car les parcelles concernées sont couvertes de paillage plastique. Les adventices sont observées dans les zones non paillées (entrées, bordures), au niveau des trous de plantation et parfois traversent le paillage microperforé. Noctuelles terricoles Des dégâts ont été observés dans une parcelle, à un niveau moyen. Les observateurs du réseau signalent quelques parcelles avec des dégâts importants. Les chenilles rongent le collet, mangent le pivot des plantes et consomment des feuilles. En général, les attaques provoquent la mort des plantes. Souvent on peut trouver la chenille responsable des dégâts dans le sol, à proximité des salades touchées ou dans la motte. Aleurodes Présence dans une parcelle, à un niveau faible. Elles ont été très présentes dans certaines cultures en début de saison. L aleurode peut être vecteur du virus de la pseudo-jaunisse de la betterave (BPYV) qui peut toucher les laitues, notamment sous abri en automne et en hiver. Sur laitue, c est le risque lié à l aleurode le plus connu dans la région. Actuellement, aucun cas n a été signalé. Thrips Présence dans une parcelle, sur 8 % des plantes observées. Ils occasionnent en général peu de dégâts directs mais peuvent être vecteurs de TSWV (Tomato Spotted Wilt Virus) qui peut affecter gravement les cultures de laitue. Piqûres de thrips REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 4/7
TOMATE Deux cultures de tomate hors sol sont suivies en ce début novembre : - une plantation hors-sol de fin juillet 2011, actuellement en récolte du 6 ème bouquet qui sera suivie jusqu en 2012. - une autre contreplantée fin mai, vient d être étêtée et sur laquelle quatre bouquets restent à récolter. Informations sanitaires (d après des observations réalisées en octobre) : Aleurodes Cultures hors sol Sur les deux cultures, les populations sont en nette diminution par rapport à l été. Il est observé beaucoup de larves mortes (prédation, traitement ). Bemisia tabaci est principalement présent sur un site alors que Trialeurodes l est sur l autre. Les aleurodes peuvent occasionner d importants dégâts directs et peuvent également être vecteurs de virus (ToCV et TICV pour Trialeurodes, ToCV et TYLCV pour Bemisia). Tuta absoluta Plantation d été : Cette culture a été implantée fin juillet 2011. Depuis le début de culture, la situation Tuta est relativement calme, avec cependant quelques galeries sur feuilles contenant des larves vivantes. Début novembre, les piégeages restent à un niveau faible, et les quelques galeries observées sont vides. Plantation d automne : En août, la culture contre-plantée a présenté précocement de nombreuses galeries sur feuillage et les piégeages ont été élevés en été et ce début d automne. Fin octobre, quelques galeries sont encore observées en haut des plantes, parfois vides, parfois contenant des larves de taille moyenne. Les galeries en bas des plantes sont vides. Les piégeages d adultes sont encore élevés. Tuta absoluta : nombre moyen d'adultes par piège et par jour 30 25 20 15 10 5 0 5/6 5/7 4/8 3/9 3/10 2/11 Contreplantation mai 2011 Plantation d'été 2011 REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 5/7
Le risque Tuta absoluta impose une vigilance permanente. Pour plus d informations, vous pouvez consulter la note nationale d alerte Tuta absoluta et la fiche sur les éléments de reconnaissance sur le site de la DRAAF PACA : http://draaf.paca.agriculture.gouv.fr/article.php3?id_article=679 http://draaf.paca.agriculture.gouv.fr/article.php3?id_article=680 Acariens tétranyques, acariose bronzée Il n est plus observé de foyers d acariens dans les cultures. Botrytis Fin octobre, quelques plantes présentant des chancres de Botrytis sont observées dans la culture de plantation d été. Ce champignon peut être observé sur tous les organes des parties aériennes des plantes, en particulier sur tige où il provoque des chancres dont l évolution peut entraîner la mort des plantes. Il se développe souvent à partir de blessures, plaies de tailles et sur les tissus sénescents. Les dégâts peuvent être très graves. Son développement est favorisé par un climat humide. Les techniques culturales ont un rôle essentiel dans la prévention de Botrytis cinerea et notamment une bonne maîtrise du climat dans la serre et un travail des plantes soigné et régulier. Le risque de développement de Botrytis cinerea doit faire l objet d une surveillance continue. Thrips Peu de détection depuis le début de l été. Le risque lié à la transmission du Tomato Spotted Wilt Virus (maladie bronzée de la tomate) par les thrips est important. Les dégâts peuvent être graves, surtout en cas d infestation précoce. Virus Les symptômes de ToCV sont constatés à un niveau assez élevé sur les deux cultures. Oïdium Des foyers d oïdium sont observés et actifs, sur les deux cultures suivies (taches jaunes principalement). Le risque de développement de ces champignons est encore élevé. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 6/7
Chenille défoliatrice et des fruits Présence de noctuelles sur la culture âgée, à un niveau assez faible, avec quelques dégâts essentiellement sur feuilles. Punaises : Nezara viridula et Nesidiocoris (Cyrtopeltis) tenuis Il n est plus observé de punaises Nezara début novembre. Nesidiocoris tenuis est observée à un niveau encore élevé. Ces punaises contribuent au contrôle des populations d aleurodes et de Tuta mais ont aussi une action de prédation sur Macrolophus. La forte augmentation des "cyrtos" a entraîné la quasi disparition des "macros". Divers - RAS - ------------------------------------------------------------------------------------------------------- Crédit photo : Chambre d Agriculture des Bouches-du-Rhône, APREL, CETA d Eyragues, CETA d Eyguières. N.B. Ce Bulletin est produit à partir d observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S il donne une tendance de la situation sanitaire, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre régionale d Agriculture et l ensemble des partenaires du BSV dégagent toute responsabilité quant aux décisions prises pour la protection des cultures. La protection des cultures se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s appuie, le cas échéant, sur les préconisations issues de bulletins techniques. «Action pilotée par le ministère chargé de l agriculture, avec l appui financier de l Office national de l eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018» REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 7/7