Programme d évaluation, de vérification et d entretien des bornes sèches Adopté le : 28 novembre 2012
TABLE DES MATIÈRES 1. MISE EN CONTEXTE... 1 2. PLANIFICATION DES POINTS D EAU... 2 2.1 GÉNÉRALITÉ... 2 2.2 À L INTÉRIEUR D UN PÉRIMÈTRE URBAIN... 3 3. AMÉNAGEMENT DES POINTS D EAU... 3 4. IDENTIFICATION DES POINTS D EAU... 4 4.1 NUMÉROTATION DES BORNES SÈCHES... 4 4.2 POTEAU INDICATEUR DES BORNES SÈCHES... 4 5. ACCESSIBILITÉ AUX BORNES SÈCHES... 6 5.1 ZONE D ACCÈS DE LA BORNE SÈCHE... 6 5.2 DÉGAGEMENT AUTOUR D UNE BORNE SÈCHE... 6 6. INSPECTION DES BORNES SÈCHES... 7 6.1 INSPECTION SEMESTRIELLE (2 FOIS PAR ANNÉE)... 7 7. CARTOGRAPHIE DES BORNES SÈCHES... 7 7.1 LA CARTOGRAPHIE... 7 8. BIBLIOGRAPHIE... 8 LISTE DES FIGURES FIGURE 1 : PANNEAUX À L ARRIÈRE DE LA BORNE SÈCHE : EXEMPLES PROPOSÉS... 4 FIGURE 2 : PANNEAUX LE LONG D UN CHEMIN PRINCIPAL : EXEMPLES PROPOSÉS... 5
ACRONYME MRC : Municipalité régionale de comté MRCAO : Municipalité régionale de comté d Abitibi-Ouest MSP : Ministère de la sécurité publique NFPA : National Fire Protection Agency PMOL : Plan de mise en œuvre local SCRSI : Schéma de couverture de risques en sécurité incendie de la MRC d Abitibi-Ouest SSI : Service de sécurité incendie
LEXIQUE Bande riveraine : Bande végétale nécessaire à la survie d un cours d eau. C est aussi un habitat faunique exceptionnel. Plusieurs espèces animales peuvent y vivre autant sur terre que dans l eau. Borne sèche: Ensemble de tuyaux raccordés en permanence à une source d approvisionnement en eau qui n est pas une installation d alimentation en eau sous pression, qui assure rapidement l approvisionnement en eau pour la lutte contre l incendie et qui utilise la capacité d aspiration (succion) des pompes à incendie. Crépine : Accessoire hydraulique placé à l'extrémité des tuyaux d'aspiration et qui sert à empêcher l'introduction de corps solides dans les tuyaux. Délinéateur : Balise (borne, bourdon, pieu ou bollard) servant de repère visuel et destinée à guider les usagers. Espace de dégagement : Espace autour d une borne sèche laissé libre de tout obstacle. Force de frappe : Se compose du délai d intervention, du personnel affecté aux opérations de sauvetage et d extinction, des débits d eau nécessaires à l extinction de l incendie ainsi que des équipements d intervention, dont plus particulièrement ceux destinés au pompage et, s il y a lieu, au transport de l eau. Obstacle : Une haie, arbre ou arbuste, une clôture, un abri d auto, ou tout autre objet ayant pour effet de limiter l accès ou l utilisation d une borne sèche. Poteau indicateur : Poteau muni d un ou plusieurs panneaux qui indique la présence d une borne sèche. Réseau d alimentation en eau : Communément appelé «réseau d aqueduc». Réservoir étang : Source d approvisionnement en eau que l on retrouve sous la forme d un plan d eau d origine naturel ou construit par l homme. Réservoir souterrain : Source d approvisionnement en eau situé sous le niveau du sol qui est aménagé par l homme. Schéma : Schéma de couverture de risques en sécurité incendie de la MRC d Abitibi-Ouest.
1. MISE EN CONTEXTE La disponibilité en eau et la fiabilité de son approvisionnement influencent directement l efficacité d une intervention incendie. En effet, la disponibilité en eau constitue l un des quatre (4) éléments qui composent une force de frappe à déployer sur le lieu d un incendie. Dans le cas d un point d eau aménagé, il s avère donc primordial qu il donne accès à une source d approvisionnement en eau fiable en toute période de l année et que ses installations soient maintenues en bon état de fonctionnement. En terme d efficacité, il est important que les services de sécurité incendie aillent une bonne connaissance de la localisation et de la capacité de chaque point d eau aménagé sur le territoire municipal. À cette fin, le Programme d évaluation, de vérification et d entretien des bornes sèches se veut un moyen de s assurer de la fiabilité de la source d approvisionnement et du bon fonctionnement de la borne sèche. Dans le contexte où l entraide mutuelle entre services de sécurité incendie sera de plus en plus fréquente, ce programme se veut aussi un moyen de standardiser certaines pratiques à l échelle de l Abitibi-Ouest. L élaboration de ce programme est prévue à l action #58 du Plan de mise en œuvre du SCRSI. Quant à son contenu, il doit y inclure les actions suivantes : analyser les sources potentielles d'approvisionnement en eau à proximité ou à l'intérieur du périmètre urbain et transmettre les conclusions de l'analyse à la MRC. (action #54) localiser et analyser les points d eau de manière à rendre leur utilisation optimale et en faire des recommandations au comité de sécurité incendie. (action #55) identifier tous les points d'eau conformes, autre qu'un poteau incendie, à l aide d un panneau de signalisation afin de bien les repérer en tout temps. (action #56) aménager des points d'eau en utilisant les recommandations de la norme NFPA 1142 Approvisionnement en eau pour la lutte contre l incendie en milieux semi urbain et rural. (action #57). Ce programme prévoit : une section sur la planification et l aménagement des points d eau; un approvisionnement minimum en eau (débit et volume); un accès facile à la borne sèche; une visibilité accrue des bornes sèches; une inspection régulière des bornes sèches. Inspirées par la norme NFPA 1142 - Standard on Water Supplies for Suburban and Rural Fire Fighting, les dispositions de ce programme devront être intégrées à la réglementation municipale en matière de sécurité incendie. NOTE : - Les encadrés «Proposition» ne font pas partie des exigences du présent programme; ils sont inclus à titre d information seulement. Page 1 sur 8
2. PLANIFICATION DES POINTS D EAU Afin de répondre aux objectifs du SCRSI, chaque périmètre urbain (ou à proximité) doit compter, en tout temps y compris en période hivernale, sur un point d eau aménagé dont la source d approvisionnement en eau est appropriée pour toute intervention. 2.1 Généralité Chaque source d approvisionnement d eau doit être capable de fournir un volume minimum de 30 000 litres d eau 1 en tout temps, être accessible et aménagée de manière à optimiser et à faciliter son utilisation. Une fois aménagé, le point d eau doit également être capable de fournir un débit minimal de 1 500 litres d eau par minute. En ce sens, la municipalité doit procéder à une analyse des sources potentielles d approvisionnement en eau partout sur son territoire conformément aux exigences du schéma 2. Les sources d approvisionnement en eau peuvent être naturelles (ruisseau, cours d eau, rivière, lac, etc.) ou artificielles (réservoir étang, réservoir souterrain, etc.). Sans en faire une liste exhaustive, la planification des sources d approvisionnement en eau doit minimalement tenir compte des éléments suivants : l accessibilité à la source d approvisionnement en eau ; la fiabilité de la source d approvisionnement en eau (volume) la localisation des sources d approvisionnement en eau de façon à optimiser leur répartition sur le territoire de façon à minimiser le nombre de points d eau à aménager; les endroits ayant des problématiques en approvisionnement en eau; les endroits où la présence de débris transportés par le courant risque d'endommager la crépine ou les tuyaux; l'épaisseur de la glace, le frasil, l'accumulation de sédiments ou la prolifération des plantes aquatiques peuvent nuire au bon fonctionnement de la borne sèche. etc. À titre indicatif, plusieurs points d eau ont été inventoriés au SCRSI 3 sur la base de l expérience du responsable de l approvisionnement en eau ou du directeur des SSI tandis que d autres l ont été sur la base d une hypothèse réaliste. Cet inventaire peut constituer une base à l analyse et la localisation des points d eau à aménager. Une copie de l analyse des sources potentielles d approvisionnement en eau doit être transmise à la MRC 4 tout en identifiant et localisant celles retenues pour fin d aménagement d un point d eau, qu elle soit naturelle ou artificielle. 1 Minimum requis pour un risque faible. 2 Action #55 du Plan de mise en œuvre local, annexe 8 du SCRSI. 3 Voir annexe 7 Carte synthèse du SCRSI. 4 Action #55 du Plan de mise en œuvre local, annexe 8 du SCRSI. Page 2 sur 8
PROPOSITION : - Non seulement la municipalité doit procéder à une analyse des sources potentielles d approvisionnement en eau partout sur son territoire, mais elle devrait également tenir compte des sources potentielles d approvisionnement en eau, près de ses limites municipales, situées dans les municipalités voisines. Les municipalités devraient s informer mutuellement de leur intention d aménager ces points d eau 2.2 à l intérieur d un périmètre urbain 5 Afin de répondre aux objectifs du Schéma de couverture de risques en sécurité incendie, chaque périmètre urbain (ou à proximité) doit compter sur un point d eau aménagé dont la source d approvisionnement est appropriée pour toute intervention. En ce sens, une municipalité dont le périmètre urbain est dépourvu d un point d eau aménagé doit procéder à une analyse des sources potentielles d approvisionnement en eau à l intérieur de celuici conformément aux exigences du schéma. Une copie de l analyse et de ses conclusions doit être transmise à la MRC. 3. AMÉNAGEMENT DES POINTS D EAU 6 Suite à l analyse des sources potentielles d approvisionnement en eau, incluant celles à l intérieur du périmètre urbain, certaines d entre elles ont été retenues pour fin d aménagement d un point d eau. Ces points d eau doivent être munis d une borne sèche de manière à réduire le temps de remplissage des camions chargés du transport de l eau. Ce point d eau, une fois aménagé, doit être capable de fournir en tout temps un débit minimal de 1 500 litres d eau par minute et un volume minimum de 30 000 litres d eau 7. PROPOSITION : - Un plus grand volume d eau devrait être prévu dans le cas où le point d eau aménagé assure l approvisionnement en eau pour un risque plus élevé (moyen, élevé et plus élevé). 5 Action #54 du Plan de mise en œuvre local, annexe 8 du SCRSI. 6 Action #57 du Plan de mise en œuvre local, annexe 8 du SCRSI. 7 Minimum requis pour un risque faible. Page 3 sur 8
Dans le cas où la municipalité ne dispose pas d un point d eau aménagé dans son périmètre urbain, ce dernier doit être aménagé prioritairement à ceux planifiés à l extérieur du périmètre urbain. 4. IDENTIFICATION DES POINTS D EAU L emplacement d une borne sèche doit être visible en tout temps du chemin public. De plus, toute borne sèche doit être numéroté et identifié afin de faciliter son repère par les pompiers lors d une intervention. 4.1 Numérotation des bornes sèches Toute borne sèche doit être numérotée. Cette numérotation servira principalement à pouvoir identifier la borne sèche notamment lors de ses inspections. 4.2 Poteau indicateur des bornes sèches Toute borne sèche doit être identifiée par un poteau indicateur muni d un panneau représentant une borne sèche sur lequel son numéro est affiché (figure 1). Ce poteau indicateur doit être situé à l arrière de la borne sèche, ayant pour référence le corridor d accès 8 à la borne sèche. De plus, il doit être muni d un 2 e panneau, celui-ci signifiant «défense de stationner». Ces deux (2) panneaux doivent être installés perpendiculairement au corridor d accès. Figure 1 : Panneaux à l arrière de la borne sèche : EXEMPLES PROPOSÉS 8 Corridor d accès : Endroit où se stationne le véhicule incendie lors de son remplissage. Page 4 sur 8
Dans le cas où la borne sèche est situé le long d un chemin secondaire (ex. : chemin de villégiature, accès aux ressources), un poteau indicateur supplémentaire doit être installé le long du chemin principal (ex. : route, rang, montée) afin de mieux orienter les services de sécurité incendies vers la borne sèche. Dans ce cas, ce poteau indicateur doit être muni d un panneau représentant une borne sèche et d un autre, avec une flèche, indiquant la direction de ladite borne sèche (figure 2). Ces panneaux doivent être installés perpendiculairement au chemin principal de façon à être vu dans les deux directions de la circulation routière. Figure 2 : Panneaux le long d un chemin principal : EXEMPLES PROPOSÉS PROPOSITION : - Il est proposé que le fond du panneau représentant la borne sèche soit d une couleur autre que blanche (ex. rouge) afin d en permettre une meilleure visibilité pendant la saison hivernale. - Il est proposé d inscrire sur le panneau de la borne sèche la mention suivante «À l usage exclusif des pompiers». - Si la borne sèche est reliée à un cours d eau, il est proposé que la crépine soit identifiée d une quelconque manière de façon à rendre les lieux sécuritaire pour les activités aquatiques (baignade, navigation, etc.). Page 5 sur 8
5. ACCESSIBILITÉ AUX BORNES SÈCHES 5.1 Zone d accès de la borne sèche Une aire de virage pour véhicule incendie doit être prévue dans la zone d accès de la borne sèche afin de faciliter la manœuvre des véhicules. La zone d accès doit minimalement : être accessible aux véhicules incendie en tout temps; prévoir un dégagement minimum de 6,6 mètres de chaque côté de la borne sèche; être libre de tout obstacle/aménagement (ex. : haie, arbre, arbuste, abri d auto, clôture, etc.) ayant pour effet de limiter l accès ou l utilisation de la borne sèche; permettre d atteindre la borne sèche avec un ou deux tuyaux d aspiration de 3,05 mètres de longueur. Toute borne sèche doit être située à plus de 30 mètres de tout bâtiment, exception de celui abritant ladite borne.. La circulation routière ne doit pas être gênée lors de l utilisation de la borne sèche par le service de sécurité incendie. 5.2 Dégagement autour d une borne sèche Autre que le dégagement de chaque côté prévu à 5.1, un espace de un (1) mètre de rayon autour de la borne sèche doit être laissé libre en tout temps. Cet espace doit être libre de tout obstacle/aménagement (ex. : haie, arbre, arbuste, abri d auto, clôture, etc.) ayant pour effet de limiter l accès ou l utilisation de la borne sèche, exception faite du poteau indicateur de ladite borne sèche et de ses panneaux. PROPOSITION : - Afin d éviter des bris à la borne sèche, que se soit en la déneigeant ou lors des opérations de recul des véhicules incendie, il est proposé d y installer un délinéateur aux quatre (4) coins de la borne sèche. Les délinéateurs ne devraient pas se situer à l intérieur de l espace libre autour de la borne (voir 5.2). Page 6 sur 8
6. INSPECTION DES BORNES SÈCHES L inspection, le maintien et la remise en état des bornes sèches doivent être réalisés afin d en assurer le bon fonctionnement, leurs visibilités et leurs accessibilités. Toute anomalie, bris, gel, débit en dessous de 1500 l/min ou d un volume disponible inférieur à 30 000 litres d eau 9 doit être signalé sans délai au service de sécurité incendie et à la direction de la municipalité. Les inspections au présent chapitre doivent être effectuées par des personnes qualifiées pour effectuer ces tâches. 6.1 Inspection semestrielle (2 fois par année) Une inspection doit être faite au moins deux (2) fois par année, de préférence à l automne et au printemps. Chaque borne sèche doit faire l objet d une mise à l essai lors de cette inspection afin de s assurer qu elle est en état de fonctionnement, qu elle n a pas été vandalisée, brisée ou abîmée. La mise à l essai est également nécessaire après y avoir effectué une réparation sur la borne sèche. D ailleurs, toute anomalie doit être signalée sans délai au service de sécurité incendie et à la direction de la municipalité. 7. CARTOGRAPHIE DES BORNES SÈCHES 7.1 La cartographie Une cartographie à jour, localisant chaque borne sèche, doit être réalisée. PROPOSITION : - Cette cartographie devrait être disponible à l intérieur de chaque caserne et dans chaque véhicule d intervention susceptible d utiliser les bornes sèches. 9 Minimum requis pour un risque faible. Page 7 sur 8
8. BIBLIOGRAPHIE GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Orientation du ministre de la Sécurité publique en matière de sécurité incendie : Pour une véritable gestion des risques par les municipalités, Ministère de la Sécurité Publique, mai 2001, pp. 71. MINISTÈRE DES AFFAIRES MUNICIPALES, DES RÉGIONS ET DE L OCCUPATION DU TERRITOIRE, Guide sur l acquisition de données des réseaux d eau potable et d égouts des petites municipalités, 2010, pp. 92. MRC D ABITIBI-OUEST, Schéma de couverture de risque en sécurité incendie, 1 er décembre 2010, pp. 274. NATIONAL FIRE PROTECTION ASSOCIATION, NFPA 1142-Approvisionnement en eau pour la lutte contre l incendie en milieux semi-urbain et rural, Édition 2001 Page 8 sur 8