Se nourrir : produits, recettes, approvisionnement, conservation, tables des seigneurs ou des humbles
Tâches : 1) Dans la salle 11 (3è étage) vous nous proposerez 2 repas : celui d'un noble seigneur et celui d'une famille paysanne. Soyez inventifs et décrivez les lieux, les objets, l'ambiance et bien sûr les plats. 2) Lors de la visite, précisez que les lieux de conservation des aliments : cellier/cave, silo à grain, moulin (salle 6), salle 3 et 4 avec crochets pour suspendre les viandes (et pas les prisonniers).
Conserver : silo de la tour du Croton
I- Se nourrir : généralités Au Moyen Age, l'alimentation a une grande importance, car les famines sont fréquentes. Le paysan du Moyen Age mange peu de viande ; le porc tué en novembre fournit la charcuterie pour toute l année. Il mange du pain, de la galette, de la bouillie et des œufs. Le mouton est utilisé pour sa laine et pour sa viande. Le lait des brebis sert à faire du fromage.
Les nobles ont une cuisine plus riche et surtout, utilisant beaucoup d'épices, signes de richesse. L'alimentation est principalement composée de viande : pâtés, ragout (comme pour le peuple) plus viande à la broche pour les bourgeois et les seigneurs. Des pâtisseries. Le sucre vient du miel récupéré dans les essaims des abeilles sauvages. Une cuisine diététique : assez peu de corps gras, des sauces bien souvent épaissies à la mie de pain ou encore avec du jaune d'œuf mais absolument sans matière grasse (ex : sauce au raisin noir).
II- Les viandes : La viande la plus courante est le porc et ses dérivés de charcuterie. Les gros gibiers (sanglier, cerf et chevreuil) sont réservés aux nobles, le petit peuple se contente de lièvres et lapins de garenne. Les oiseaux de prestige (faisans, cygnes, aigles, paons) sont servis lors des festins seigneuriaux. Les nobles consomment également des poulardes, oies, dindes, canards (pas de pintades ni de dindes). Le peuple se contente de perdrix, pigeons, bécasses, cailles, et de petits oiseaux (merles, grives, ortolans ). La poule, la vache et le mouton sont plus rares car habituellement conservés pour les oeufs, le lait, la laine. Le boeuf étant l'animal de trait le plus répandu au Moyen Âge est peu servi à table.
III- Les heures du repas On mange deux fois par jour. Notre actuel déjeuner est appelé "dîner". Il se prend entre 9 et 11 heures le matin, tandis que le souper se situe selon les cas entre 16 et 19 heures. Chez les paysans, un déjeuner (notre petit déjeuner) peut être pris à l'aube, retardant l'heure du dîner. Les horaires sont alors dictés par le rythme des travaux des champs.
IV- La cuisine (le lieu) - Le centre de la maison paysanne est le foyer. Installé dans la pièce principale, ouvert à même le sol, il sert à la fois de source de chaleur et de lumière, et de lieu de préparation des repas. - Dans les demeures nobles, la cuisine est séparée de la pièce où l'on mange. L'équipement de la cuisine: dans l'équipement de base de la cuisine, on trouve le chaudron, les pots et marmites de terre et la poêle de fer, manifestant trois types de cuisson : l'ébullition, la cuisson lente à l'étouffée et la friture. Grils et broches n'apparaissent que dans les milieux urbains ou dans les châteaux.
V- Déroulement d'un grand repas La table est «dressée» pour le repas avec une planche et des tréteaux (pas de pièce spécialisée «salle à manger»). La "longière" longue et étroite, en bordure de table, permet de s'essuyer les mains et la bouche. Les convives mangent avec les doigts. Seuls les plus riches possèdent leur couteau, leur cuiller et leur hanap. L'écuelle pour manger les potages et la planche ou tailloir pour les viandes sont souvent partagés entre deux convives. La vaisselle d'or ou d'argent est un luxe rare, de même que le verre.
Un souci diététique : on démarre par des salades assaisonnées ou des fruits frais, destinés à ouvrir l'appétit. Ensuite viennent les potages ou brouets puis les viandes rôties accompagnées de sauces diverses. Puis vient l'entremets, sorte de distraction entre les mets... ballade chantée, jongleries, pitreries de bouffon... Tout le monde profite du spectacle en grignotant de petites préparations salées (petits beignets par exemple).
Le repas reprend après avec «la Desserte», qui correspond à notre dessert et enchaîne sur «l'issue de table» composée de fromages, fruits ou gâteaux légers. Des vins légèrement sucrés accompagnent ces derniers plats qui visent à fermer le repas, à accélérer la digestion. Enfin, pour terminer complètement le repas, des dragées, des épices, ce que l'on nommait le «boute-hors». Ces petites gâteries de fin de repas s'accommodent parfaitement des vins de claret et d'hypocras. L'hypocras est un vin blanc doux dans lequel on a laissé macérer de nombreuses plantes et épices (cannelle, gingembre, cardamome...).