FICHE DE SYNTHESE du rapport annuel 2013/2014

Documents pareils
Changement du trait de côte et images satellites. Tempêtes 2014, plage de la Salie, côte atlantique française

L évolution du trait de côte : un bon indicateur de la dynamique sédimentaire de l avant côte? Le cas du Languedoc-Roussillon

Eric Chaumillon UMR CNRS 7266 Littoral Environnement et Sociétés LIENSs Université de la Rochelle

Le littoral des Bas-Champs (Picardie, France) soumis aux risques perpétuels d inondation

Trait de côte Histolitt v1.0 Descriptif technique Version du document 1.0 *** Sommaire

ENQUÊTE PUBLİQUE RÉALİSATİON D'AMÉNAGEMENTS DE STABİLİSATİON DU TRAİT DE CÔTE A LA GUÉRİNİÈRE ET L'ÉPİNE (SECTEUR DES ÉLOUX) Exposé

Site d étude. Résultats

Grille de planification Expédition météo. Spécialiste de la cartographie Graffiti de ce que l équipe sait de la météorologie (10 minutes).

Évolution du trait de côte et conséquences sur les ouvrages maritimes: Application au Phare de la Coubre (17)

Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte

Etude de l évolution du trait de côte du littoral des Bouches-du-Rhône au regard de l érosion marine

Projet de parc éolien en mer au large de Courseulles-sur-Mer

1. L'été le plus chaud que la France ait connu ces cinquante dernières années.

Plan de Prévention des Risques Naturels sur les Bas-Champs du Sud de la Baie de Somme Rencontre Nationale IFFORME Dimanche 23 octobre 2011

FORD C-MAX + FORD GRAND C-MAX CMAX_Main_Cover_2013_V3.indd /08/ :12

Évolution du contexte du fait du changement climatique..148 L impact du changement climatique sur les océans et le littoral...148

Synthèse des travaux menés sur l observation de l évolution du trait de côte. Rapport final

1. IDENTIFICATION ET LOCALISATION GEOGRAPHIQUE 2. DESCRIPTION DE LA MASSE D'EAU SOUTERRAINE CARACTERISTIQUES INTRINSEQUES

A I La problématique d érosion à Lacanau. B Bilan de l expérimentation locale. > Site test de LACANAU. C Conclusion & perspectives.

CHAPITRE 6 : LE RENFORCEMENT DU MODELE PAR SON EFFICACITE PREDICTIVE

Colloque des arbitres et des commissaires aux résultats Moulin mer

L érosion côtière et le Ministère de la sécurité publique

Bilan d activité 2013 de la surveillance des pollens en Poitou-Charentes

accessibilité des maisons individuelles neuves

Mobilité du trait de côte et cartographie historique

Elaboration d un Plan Local d Urbanisme / d un Agenda 21

Bilan électrique français ÉDITION 2014

Projet Nador West Med

RAPPORT présenté par. Monsieur Alain COUSIN. Député de la Manche. Laurent Mignaux - Meddtl

5.2. EVOLUTION DU TRAIT DE COTE SUR LES PHOTOGRAPHIES AERIENNES DE L'IGN ET LES CARTES ANCIENNES DU SHOM

Sommaire INTRODUCTION / Le contexte général de la commune / L état des réseaux / Le diagnostic des ouvrages d épuration...

Consignes d'utilisation de l'aérodrome de Saint Tropez-La Môle. Pour une exploitation en Transport public

Avancées et reculs des mangroves guyanaises: bilan par analyse spatiale sur plusieurs décennies

CONCASSAGE, CRIBLAGE DE MATERIAUX : ENREGISTREMENT ICPE, ARRETE DE PRESCRIPTIONS GENERALES ICPE L essentiel

Evolution de la dynamique. l Estuaire de la Vilaine

ÉTUDE DIACHRONIQUE ET HISTORIQUE DE L ÉVOLUTION DU TRAIT DE CÔTE DE LA BAIE DE TANGER (MAROC)

Pour une gestion durable du trait de côte

Présenté par : Dr Asmae Nouira. Novembre Hanoi Journées Scientifiques Inter-Réseaux AUF

Manuel d utilisation DeveryLoc

BIEN CHOISIR VOTRE SYSTEME DE GUIDAGE PAR SATELLITES

COMMUNIQUE DE PRESSE. «MED LINK PORTS» : le port de Marseille Fos et 8 plateformes multimodales concluent un partenariat de promotion

Jean Pierre THIBAULT / DREAL Aquitaine / Stratégie nationale

Généralités. Front froid

STI2D ANALYSE COMPARATIVE DE CYLE DE VIE TERRAIN EN GAZON NATUREL OU SYNTHETIQUE

AUTOPORTE III Notice de pose

Fiche technique n 1 : le logement construction des boxes.

Fonctions de plusieurs variables

Compte-rendu des observations posttempêtes sur le littoral aquitain (décembre 2013 janvier 2014) Rapport final

LE GOUVERNEUR CUOMO ANNONCE UNE BARRIERE BRISE-LAMES VIVANTE DE 60 MILLIONS DE DOLLARS POUR PROTEGER LE LITTORAL ET L HABITAT DE STATEN ISLAND

Science et technologie : Le truc de Newton

Activité 45 : La responsabilité de l Homme sur son environnement géologique

REGLEMENT DE CONSULTATION (R.C.) REPROFILAGE DU PORT DE LA BAIE DE LA GENDARMERIE - (COMMUNE DE SAVINES-LE-LAC)

IGN Usages et besoins d informations géographiques sur le littoral

Rosemont- La Petite-Patrie. Îlots de chaleur urbains. Tout. savoir! ce qu il faut

Sommaire 3.4. CRUE SUR UN PETIT BASSIN VERSANT INTUMESCENCE - DYSFONCTIONNEMENT D OUVRAGES HYDRAULIQUES...22

T-TOUCH II Mode d emploi

NOUVEAU DISPOSITIF REGLEMENTAIRE Les ERP

PRÉSENTATION DU PROGRAMME DE SERVICE PUBLIC 2014 DE L IGN

MISE EN DÉCHARGE. Une entreprise de Bayer et LANXESS

La gestion des écoulements dans les Wateringues du Nord - Pas de Calais Incidence prévisible des changements climatiques

MUNICIPALITÉ DE ST-ETIENNE-DE-BEAUHARNOIS

Analyse des processus de sédimentation dans le lit majeur et les annexes fluviales

Sécurisation du réseau

Eléments de doctrine de maîtrise de l'urbanisation dans les zones à risques proposée par la DDTM en l'attente de validation en CAR

B- Météorologie. En présence de cumulus alignés en bande parallèles vous prévoyez un vent: R : de même direction que les alignements

2.7 Le bétonnage par temps chaud par temps froid

mesure des débits et des volumes dérivés par les canaux gravitaires

P.L.U. Plan Local d'urbanisme PRESCRIPTION D'ISOLEMENT ACOUSTIQUE AU VOISINAGE DES INFRASTRUCTURES TERRESTRES DOCUMENT OPPOSABLE

2. LECTURE ET ADOPTION DE L ORDRE DU JOUR

Etude expérimentale et numérique de la Sédimentation/Consolidation de sols à très forte teneur en eau

DES DESSABLEURS EFFICACES POUR LES CENTRALES HYDRO-ÉLECTRIQUES

Où sont les Hommes sur la Terre

NOMENCLATURE DES OPERATIONS SOUMISES A AUTORISATION OU A DECLARATION EN APPLICATION DES ARTICLES L A L DU CODE DE L ENVIRONNEMENT

NOUVEAU SITE INTERNET S O N D E À C O M P O S T

Installations classées pour la protection de l'environnement Campagne de mesure de bruit SOMMAIRE I. OBJET DE L ETUDE... 3

Le bac à graisses PRETRAITEMENT. Schéma de principe. Volume du bac à graisses. Pose

et la promotion de l action en faveur du climat

Suivi pérenne de l évolution du trait de côte à La Réunion vers une intégration dans le SOERE «trait de côte»

Sillage Météo. Notion de sillage

Alarme domestique- Présentation

Q U E S T I O N S. 2/ Le soleil nous procure (plusieurs réponses correctes) De la lumière De l énergie Du feu De la chaleur De la pluie

Journée technique ARRA Gestion quantitative de la ressource en eau

LA 4L PANTONE. Vagal âme a adapté un système écologique de type PANTONE sur une 4L.

Synthèse de référence des techniques de suivi du trait de côte

Principes généraux de la modélisation de la dispersion atmosphérique

NOTICE TELESERVICES : Gérer les contrats de paiement de l impôt sur le revenu

Résumé non technique. Tableaux d estimation

ÉTAT DES LIEUX DES SENTIERS BOIS DU MOLLARD. Date : 18/06/2015 Evénement : Reconnaissance Lieu : Bois du Mollard Chartreuse - Isère

La surveillance appliquée à la gestion des risques géotechniques miniers

MASTER (LMD) GESTION DE DONNEES ET SPATIALISATION EN ENVIRONNEMENT (GSE)

NOUS intervenons partout

Guide utilisateur Application Gestion de club. Accès à l application GESTION DE CLUB. Les étapes :

Réhabilitation de la Maison de Radio France LA MISE EN SECURITE INCENDIE DE LA MAISON DE RADIO FRANCE

Guide utilisateur Performance

PowerControl VI Getting Started 09/06/2008 1

Vulnérabilité et adaptation du littoral tunisien à l élévation du niveau de la mer due aux changements climatiques. Banlieue sud de Tunis

Tous. véhicules Garanties. Responsabilité civile. Protection du conducteur DPRSA (1) DPRSA (1) DPRSA (1) DPRSA (1) PJ (2)

Dossier de presse. Création de l observatoire sanef 1 ère étude scientifique des comportements au volant sur autoroute JUILLET 2012

RAPPORT DE FIN DE SEJOUR

CENTRALES HYDRAULIQUES

Transcription:

FICHE DE SYNTHESE du rapport annuel 2013/2014 DE L EMBOUCHURE DE L AGLY JUSQU AU PORT DU BARCARES CELLULE HYDRO-SEDIMENTAIRE N 9 COMMUNES sur la CELLULE : Torreilles Le Barcarès 0

L unité hydrosédimentaire de 44km 1

1 L UNITE HYDRO-SEDIMENTAIRE SUIVIE PAR L OBSERVATOIRE : 1.1 Structure : Cette unité est constituée d une côte sableuse de 44km de long qui s étend du Cap Leucate jusqu aux falaises du Racou, à Argelès sur mer (cf. illustration ci-contre). Des déplacements sableux ont lieu entre les deux «barrières» naturelles que forment ces caps rocheux. Au sein de cette unité, on distingue 11 cellules plus petites et interdépendantes délimitées par des «barrières semi-étanches» comme les ouvrages portuaires ou les estuaires des fleuves. 1.2 Fonctionnement : Le courant induit par la houle au sein de cette unité provoque une «dérive littorale» (courant transportant le sable) du sud vers le nord. Les mouvements de sable dans chaque cellule sont donc influencés par ceux des cellules voisines. Chaque modification du transit (naturelle ou artificielle) influe donc sur les cellules avoisinantes. Les fortes houles, lors des tempêtes, emportent en mer le stock sableux situé à terre. A l inverse lors des petites houles, les stocks de sable immergés (barre d avant côte) sont ramenés petit à petit vers la terre. 1.3 Evolution : L analyse de l histoire récente de cette unité hydro-sédimentaire montre que nous vivons actuellement sur un stock sédimentaire (sable) fortement hérité des apports de la crue de 1940 qui avait fait avancer le trait de côte (limite terre/mer) de plusieurs dizaines de mètres à certains endroits. Depuis les années 60/70, différents aménagements ont modifié les équilibres sédimentaires de cette cellule : - les aménagements sur les fleuves (notamment les barrages) limitent le rechargement du stock sédimentaire en réduisant les apports des cours d eau ; - l urbanisation du littoral limite l accès au stock sableux (l urbanisation s étant faite en partie sur les dunes) ; - les aménagements portuaires limitent le transit naturel du sable le long de la côte. Nous sommes donc aujourd hui dans une période d épuisement de notre stock sableux, causé par un déficit des apports et entrainant un recul du trait de côte estimé à 1m/an lors des 30 dernières années. A cela s ajoutent les effets du réchauffement climatique sur l élévation du niveau de la mer qui accentuent encore le phénomène. L ObsCat, en appui à la compétence GIZC portée par PMCA, suit et analyse ce phénomène le plus finement possible afin d en limiter les conséquences par la mise en œuvre d une gestion adaptée. 2

CELLULE 9 1.4 Observation menée dans le cadre de l ObsCat: Au sein de cette unité, des campagnes de mesures sont menées annuellement avant et après chaque hiver. Il s agit essentiellement de relevés topo-bathymétriques (relevés d altitude terrestre et de profondeur marine) permettant notamment d obtenir deux indicateurs majeurs : -la position du trait de côte marquant l avancée ou le recul de la plage émergée, -le bilan sédimentaire, permettant d analyser l évolution de la quantité de sable sur toute la zone étudiée (émergée ET immergée). Cette fiche synthétise les premiers résultats enregistrés d Octobre 2013 à Avril 2014 sur une des cellules suivie par l ObsCat au travers de ces deux indicateurs principaux et les confrontent aux données antérieures pour en apprécier l évolution. On notera que ce premier hiver est caractérisé par des conditions météo-marines modérées (absence de tempête majeure) ayant généré relativement peu de transport sédimentaire et qu il fait suite à un évènement de crue antérieur (mars 2013). 2 DE L EMBOUCHURE DE L AGLY JUSQU AU PORT BARCARES : CELLULE N 9 2.1 Etendue de la cellule hydro-sédimentaire n 9 au sein de l unité : La cellule s étend sur environ 2 km depuis l embouchure de l Agly au sud jusqu au port du Barcarès au nord. (Cf. illustration ci-contre). 2.2 Caractéristiques de la cellule : Le Barcarès S3 Le sable est plutôt grossier et mélangé à des graviers et des petits galets (diamètre inférieur à 5cm). Les pentes des plages de la cellule sont raides à proximité du rivage. L avant côte (partie immergée de la plage) présente deux barres sableuses à environ 250 et 500m de la plage. Sur cette cellule, le littoral est très artificialisé (station balnéaire du Barcarès). Les jetées du port du Barcarès au nord de la zone bloquent le transit sédimentaire. De ce fait, la cellule 9 bénéficie d une accumulation du sable. S4 Deux secteurs ont été étudiés sur cette cellule (S3, S4 cf. l illustration cicontre) : - Secteur 3. Zone d accumulation (accrétion) près de la jetée de port au sud de l ouvrage (gisement sableux). - Secteur 4. Zone d accumulation potentielle à l estuaire de l Agly. 3 Torreilles

Jetées de port 3 Le secteur 3 : Port Barcarès Sud 3.1 Evolution passée (depuis 1942) Le Trait de côte a avancé d environ 100 m depuis les années 40. Cette avancée est liée à la construction des jetées du port du Barcarès qui tendent à bloquer le sable dans sa dérive littorale (sud nord). SECTEUR 3 Ces dernières années (2009-2013), le trait de côte arrive presque en bout de jetée de port et n avance plus. Cette stabilité est due en grande partie aux prélèvements mécaniques de sable réalisés annuellement sur cette zone d accrétion pour recharger les plages déficitaires situées au nord du port (travaux de by-passing). D autre part, il est possible qu une fois cette zone engraissée à son maximum, le sable finisse par contourner la jetée de port via les bancs de sable (barres d avant côte) et reprenne sa dérive naturelle vers le nord Le bilan sédimentaire depuis 2009 confirme la stabilité du secteur (étant donné les travaux de by-passing réalisés). 3.1 Bilan entre octobre 2013 et avril 2014 L évolution du stock sédimentaire sur cet hiver est positive (+ 36 000 m 3 ). Une partie de ce stock (environ 20 000 m 3 ) a été utilisée au début de l été suivant (juin 2014) pour recharger les plages au droit des 3 nouveaux brise-lames. 4 Le secteur 4 : Embouchure de l Agly Le Barcarès SECTEUR 4 4.1 Evolution passée (depuis 1942) L embouchure de l Agly s est naturellement déplacée de 100m vers le nord sous l influence de la dérive littorale. La construction, en 1949, d une digue de calibrage a entrainé la stabilisation de l embouchure et du trait de côte associé. Entre 2009 et 2013, le stock sédimentaire a diminué d environ 100 000m 3 en lien avec le transport des sédiments vers le nord Cependant les embouchures des fleuves sont des zones dynamiques, caractérisées par des variations annuelles importantes de leurs stocks sédimentaires. Elles s ensablent puis se «vident» en lien avec les crues et les conditions météorologiques 4

4.2 Bilan entre octobre 2013 et avril 2014 A l inverse de l évolution récente, le stock sédimentaire durant l hiver 2013/2014 s est accru d environ 60 000m 3. Cette augmentation s explique par l a présence d un stock sédimentaire hérité de la crue de mars 2013 et qui s est déplacé vers la partie immergé du site durant l hiver. EN RESUME CONCERNANT LA CELLULE N 9 La première année d observation est caractérisée par des conditions météo-marines modérées sans impact extrême sur les stocks sableux. Aucune tempête majeure n a été enregistrée durant l hiver 2013/2014. Le secteur au sud du port du Barcarès constitue bien une zone d accrétion créée par la présence des jetées du port. Des travaux de by-passing (transferts mécanique du sable au nord des jetées de port) sont réalisés chaque année pour restaurer la dérive littorale. L étude du secteur à plus long terme permettra d estimer si un contournement naturel des ouvrages par le sable a lieu. Lors de cette première année de mesures, l embouchure de l Agly a constitué une zone d accrétion. POUR PLUS DE DETAILS MERCI DE CONSULTER LE SITE INTERNET DE L OBSERVATOIRE www.obscat.fr Vous y trouverez entre autres, le rapport d expertise complet du BRGM ainsi qu un outil cartographique vous permettant de visualiser les traits de côte relevés lors de cette première année. 5