EVALUATION DES INCERTITUDES POUR LES POLLUANTS REGLEMENTES Bilan 2011

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EVALUATION DES INCERTITUDES POUR LES POLLUANTS REGLEMENTES Bilan 2011 INTRODUCTION 2 1. Généralités sur les modes de calcul d incertitudes utilisées 5 2. Application aux polluants réglementés mesurés par analyseurs automatiques 6 2.1 Polluants pour lesquels il existe une chaîne de raccordement (SO2, CO, O3, NO, NO2) 6 2.1.3 Incertitudes sur la mesure QH produite par un Analyseur 8 2.2 Mesure automatique pour laquelle il n existe pas de chaîne d étalonnage 12 3. Application aux polluants réglementés mesurés par prélèvements et analyses en différé 14 3.1 Le benzène 14 3.2 Le benzo(a)pyrène (BaP) 14 CONCLUSION 16 Page 1 / 16

INTRODUCTION AIRPARIF réalise des mesures afin de déterminer les concentrations dans l air ambiant pour certains polluants. Ces mesures sont obtenues par différentes méthodes : des méthodes de mesures fournissant des résultats de mesure automatiquement. des méthodes de mesures fournissant des résultats en différé après analyse en laboratoire. Pour toutes ses mesures AIRPARIF doit répondre aux exigences : du Décret 2010-1250 du 21 octobre 2010 par lequel a été transposé la Directive 2008/50/CE du Parlement Européen et du Conseil du 21 mai 2008 concernant la qualité de l air ambiant et un air pur pour l Europe. de la Directive 2004/107/CE du Parlement Européen et du Conseil du 15 décembre 2004 concernant l arsenic, le cadmium, le mercure, le nickel et les hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l air ambiant. Les exigences formulées dans ces textes sont de plusieurs ordres. Nous nous intéresserons dans la suite de ce document à vérifier celles concernant les incertitudes de mesure. En effet, il est notamment précisé que : - pour une mesure fixe en continu (à utiliser lorsque les résultats trouvés sont supérieurs à des seuils d évaluation déterminés pour chaque polluant), l exigence doit être évaluée conformément aux principes énoncées dans le GUM ou à la méthodologie prévue dans la norme 5725-1 «Exactitude (justesse et fidélité) des résultats et méthodes de mesure» ; - la valeur de l incertitude fournie (15%) est applicable dans la plage de la concentration servant de seuil (valeurs cibles et objectifs de qualité par exemple). Le tableau suivant récapitule les objectifs de qualité, valeurs limites, seuils de recommandation et d information, les seuils d alerte et les niveaux critiques fixés par ces textes. Page 2 / 16

Polluants Type d objectif Variable utilisée Période de référence Valeur SO2 NO 2 O 3 CO Benzène PM10 PM 2.5 Plomb Benzo(a) pyrène Seuil de recommandation et d information journalière horaire 3 dépassements maximum par an 24 dépassements maximum par an Incertitude exigée par les Directives 125µg/m3 15% 350µg/m3 15% horaire 300µg/m3 - Seuil d alerte horaire 3 heures consécutives 500µg/m3 - Niveaux critiques et moyenne hivernale (01/10 au 31/03) 20µg/m3 - Seuil de recommandation et d information horaire Année civile 18 dépassements maximum par an 40µg/m3 200µg/m3 horaire 200µg/m3 - Seuil d alerte horaire 3 heures consécutives Niveaux critiques Seuil de recommandation et d information Seuils d alerte Valeur cible Valeur cible (2012) Arsenic Valeur cible (2012) Cadmium Valeur cible (2012) Nickel Valeur cible (2012) Année civile 400µg/m3 ou 200µg/m3 si dépassement de ce seuil la veille et risque dépassement le lendemain 30 µg/m3 (Nox équivalent NO2) horaire 180µg/m3 - horaire 8 heures 8 heures journalière 1 heure 3 heures consécutives 3 heures consécutives 1 heure 240µg/m3 240µg/m3 300µg/m3 360µg/m3 15% 15% Année civile 120µg/m3 15% Année civile 10mg/m3 15% Année civile 5µg/m3 25% Année civile 40µg/m3 25% 35 dépassements max par an 50µg/m3 25% 28,5 µg/m3 en 2010 décroissant linéairement chaque année pour atteindre 25 µg/m3 en 2015 - - - 25% Année civile 0,5 µg/m3 25% Année civile 0,001 µg/m3 50% Année civile 0,006 µg/m3 40% Année civile 0,005 µg/m3 40% Année civile 0,02 µg/m3 40% Page 3 / 16

Parmi tous ces polluants, certains procèdent d une mesure automatique en continu, d autres d une mesure en différée (analyses en laboratoire). Enfin parmi les premiers, certains disposent de chaînes de traçabilité à l étalon de référence national et d autres pas. La méthode de calcul de l incertitude varie suivant ces situations. Page 4 / 16

1. Généralités sur les modes de calcul d incertitudes utilisées Le calcul doit être réalisé en respectant les règles du GUM ou celui de la norme ISO 5725-1. Le choix dépend de la connaissance que l on a ou pas des différents maillons qui rentrent dans l incertitude sur la mesure. Soit on connaît parfaitement le processus de mesure et on dispose d un modèle mathématique pour décrire son processus de mesure et on utilise le GUM. Soit on ne connaît pas les caractéristiques de chaque composante entrant dans l incertitude de mesure et on utilise alors des jeux d essai globaux qui permette de déterminer la justesse et la fidélité telles que décrites dans l ISO 5725. L objectif de ce document est de fournir des informations sur la méthode et la quantification des incertitudes de mesure des polluants règlementés. Le document ne rentre pas dans le détail du calcul. Pour cela, on peut se reporter aux fascicules : - «Qualité de l air Guide pratique d utilisation de l incertitude de mesure des concentrations en polluants dans l air ambiant Partie 2 : Estimation des incertitudes de mesure sur les mesurages automatiques de SO 2, NO, NO 2, NO x, O 3 et CO» (AFNOR FD X 43-070-2 2007) - «Recommandations techniques pour la mise en œuvre de la partie 2 du guide d'estimation des incertitudes portant sur les mesurages automatiques de SO 2, NO, NO 2, NO x, O 3 et CO réalisés sur site» (LCSQA. Novembre 2009). Pour les polluants règlementés traités dans ce document, le choix s est porté sur le GUM ainsi que les normes CEN suivantes: NF EN 14211 - Qualité de l'air ambiant - Méthode normalisée pour le mesurage de la concentration en dioxyde d'azote et monoxyde d'azote par chimiluminescence NF EN 14212 : Qualité de l'air - Méthode normalisée pour le mesurage de la concentration en dioxyde de soufre par fluorescence UV NF EN 14625 : Qualité de l'air ambiant - Méthode normalisée de mesurage de la concentration d'ozone par photométrie UV NF EN 14626 : Qualité de l'air ambiant - Méthode normalisée de mesurage de la concentration en monoxyde de carbone par la méthode à rayonnement infrarouge non dispersif Pour les PM10 l ISO 5725 a également été utilisée. Page 5 / 16

2. Application aux polluants réglementés mesurés par analyseurs automatiques 2.1 Polluants pour lesquels il existe une chaîne de raccordement (SO2, CO, O3, NO, NO2) Pour ces polluants, le processus de mesure est connu rigoureusement et il est donc pratique d utiliser le GUM. C est donc cette méthode qui est utilisée pour évaluer les incertitudes de ces polluants. 2.1.1 Chaîne d étalonnage et incertitudes des étalons utilisés pour raccorder les analyseurs Notre domaine d activité dispose de références nationales pour les 5 polluants cités plus haut. Ces étalons de référence nationaux sont détenus au Laboratoire National d Essais qui est accrédité étalonnage par le COFRAC. Ces chaînes d étalonnage permettent de raccorder les mesures effectuées en stations de mesures (niveau 3) aux étalons de référence nationaux (niveau 1) par l intermédiaire d une succession d étalons de qualité métrologique différente (transfert 1 vers 2, référence 2, transfert 2 vers 3 et contrôle 3). Le niveau 1 est occupé par le Laboratoire National d Essai (accrédité étalonnage), le niveau 2 est occupé par un Laboratoire Inter régional de Métrologie (accrédité étalonnage) et le niveau 3 correspond aux stations de surveillance de la qualité de l air dans lesquels les mesures sont réalisées (accrédité essais). Le raccordement des différents étalons les uns avec les autres est effectué régulièrement de façon à satisfaire les exigences des directives européennes quant aux incertitudes demandées. L étalon de référence de niveau 1 appartient au LNE et permet de raccorder tous les étalons de référence de leurs clients. L étalon de qualité métrologique juste inférieur est l étalon de référence inter régional installé en laboratoire. Pour l ozone, cet étalon de niveau 2 est transportable au LNE pour être raccordé. Pour les autres polluants, on a intercalé un étalon de transfert entre l étalon de niveau 1 et celui de niveau 2 (appelé transfert 1 vers 2) qui fera office d étalon de référence de niveau 2 et qui permettra de raccorder l étalon installé dans le laboratoire inter régional, celui qui permet de raccorder les étalons des clients. L étalon de référence niveau 2 installé au laboratoire est donc comparé à la référence nationale par LNE qui lui donne un titre et une incertitude sur ce titre. Le certificat d étalonnage ainsi délivré permet ensuite pour une durée de 3 mois maximum de raccorder les étalons des «clients» appelés étalons de transfert 2 vers 3. Chaque étalon de transfert utilisé sur le terrain dispose d un certificat de raccordement disponible au laboratoire de métrologie. Pour avoir plus de détails, se référer au mode opératoire MO250 «Raccordement d un étalon». Ces étalons de transfert sont ensuite utilisés par le personnel de maintenance sur le terrain pour raccorder les analyseurs produisant les données de qualité de l air et aussi pour fournir Page 6 / 16

un titre aux étalons de contrôle installés sur site qui permettent de contrôler pendant 3 mois la réponse des analyseurs. L ensemble des ajustages des analyseurs du réseau est réalisé avec les étalons de transfert 2 vers 3 et tracé sur les fiches de vie de chaque analyseur archivées dans une base de données. Ces fiches de vies sont ensuite utilisées dans le calcul d incertitude, pour estimer par exemple la dérive du couple «analyseur/étalon de transfert. Ce principe de chaîne de raccordement aux étalons de référence nationaux existe pour 5 gaz (SO2, NO/NO2, CO et O3). La teneur de gaz choisie est la même tout au long de la chaîne. Elle est de : 200.10-9 mol/mol pour l O3 800.10-9 mol/mol pour le NO / NOx 800.10-9 mol/mol pour le NO2 100.10-9 mol/mol pour le SO2 15.10-6 mol/mol pour le CO Ces teneurs choisies sont représentatives de l air ambiant ou sont fonction de seuils pour lesquels les directives demandent d avoir 15% d incertitude. Le descriptif détaillé de l estimation de l incertitude sur un étalon de référence de niveau 2 est fourni dans le Plan d Assurance Qualité PAQ 240 «Etalonnage». Ci-dessous l estimation des incertitudes sur les étalons utilisés par AIRPARIF pour 2010 : Etalons de référence de niveau 2 (Laboratoire InterRégional d Etalonnage) Polluant Concentration étalon niveau 2 Incertitude absolue Incertitude (%) CO 15 ppm 0,14 ppm 0,9 NO/NOX 800 ppb 6,1 ppb 0,8 NO2 800 ppb 6,5 ppb 0,9 O3 200 ppb 4,4 ppb 2,2 SO2 100 ppb 1,6 ppb 1,6 Etalons 2 vers 3 Polluant Concentration étalon 2 vers 3 Incertitude absolue Incertitude Relative CO 15,60 0,18 ppm 1,2% NO/NOX 816 16 ppb 2,0% NO2 816 16 ppb 2,0% O3 200,0 4,7 ppb 2,4% SO2 104.0 2,5 ppb 2,4% Page 7 / 16

2.1.3 Incertitudes sur la mesure QH produite par un Analyseur Compte tenu du processus de production d une donnée de qualité de l air, nous allons retrouver une variance liée : au prélèvement aux caractéristiques des analyseurs au raccordement de l analyseur par l intermédiaire de l étalon de transfert 2 vers 3 (déterminé dans le paragraphe ci-dessus) à la sensibilité des analyseurs aux facteurs d influence aux interférents à l acquisition de la donnée et à son arrondi La variance relative à chacun de ces paramètres est déterminée. Elle est définie à la fois à partir de l expérience dont dispose AIRPARIF et aussi à partir d essais réalisés permettant de confirmer ces valeurs. Pour plus de détails, se reporter à la procédure P213 «Incertitude de mesure». Les Ecarts Maximal Tolérés (EMT) pour chaque paramètre figurent dans le document Excel : «Bilan 2011 des paramètres utilisés pour le calcul d incertitude». Pour les analyseurs d oxydes d azote, deux cas de figure ont été distingués : pour les analyseurs double-chambre, une corrélation de 0,8 entre le NO et le NOx a été conservée tandis que pour les analyseurs mono-chambre, une corrélation de 1 entre le NO et le NOx a été suivant les recommandations nationales. Ce dernier choix diminue fortement les covariances du calcul et de fait l incertitude sur le NO2. Dans le tableau ci-dessous, il est établi un récapitulatif d une majorité de valeurs seuils réglementaires auxquelles sont associées les incertitudes, compte-tenu des EMT choisis par Airparif pour 2010. Ces incertitudes sont estimées sur les valeurs moyennes à partir des incertitudes estimées sur les données quart-horaire. Pour cela, le référentiel ISO 11222 est utilisé. Les valeurs fournies sont obtenues : - à partir d analyseurs ayant passés avec succès la certification de produit. - à partir de quart-horaires identiques (et il ne manque pas de quart horaire). Ces valeurs sont donc indiquées à titre illustratif pour permettre d avoir une idée sur les meilleures valeurs possibles actuellement. Page 8 / 16

Incertitudes minimales autour des valeurs seuils réglementaires pour 2010 Polluant Valeur (µg/m 3 ) Incertitude (µg/m 3 ) O3 (O341M) SO2 (AF21M) Incertitude (%) QH : 180 21.5 12.0 QH : 240 28.1 11.7 QH : 300 34.4 11.5 QH : 360 41.1 11.4 H : 180 12.9 7.2 H : 240 16.5 6.9 H : 300 20.1 6.7 H : 360 23.9 6.6 3H : 180 10.0 5.6 3H : 240 12.6 5.2 3H : 300 15.2 5.1 3H : 360 18.0 5.0 8H : 120 7.2 6.0 QH : 300 38.2 12.7 QH : 500 60.9 12.2 H : 300 26.9 9.0 H : 500 43.7 8.7 An : 20 7.1 35.5 NO2 H:200 et 50 de NO 11.5 5.7 (42i) H : 200 et 700 de NO 13.1 6.6 H:400 et 50 de NO 23.9 6.0 H : 400 et 700 de NO 26.4 6.6 An:40 et 20 de NO 2.1 5.3 CO (48C) 8H:10mg/m3 0.3 3.4 Le tableau ci-après indique, quant à lui, le nombre de données autour des valeurs seuils obtenues sur le réseau de mesure d Airparif en 2010. Et, parmi elles, combien répondent au critère de conformité sur l incertitude. Ces résultats proviennent de l utilisation du module «XR_Incertitude» développé par Airparif, module qui permet de tenir compte des caractéristiques réelles des analyseurs associés à tout instant à telle mesure. Page 9 / 16

Incertitudes calculées sur les mesures du réseau Airparif en 2010 Polluant Max toléré Pas de temps ou valeur cible considérée Plage de concentration considérée Maximum de l incertitude obtenue (%) Nombre de données dans la plage Nombre de données conformes CO 15% 8H 10 mg/m3 8 à 12 mg/m3 x 0 x x Nombre de données nonconformes NO2 15% H 200 µg/m3 170 à 230 µg/m3 11.10 1427 1427 0 15% Année 40 µg/m3 36 à 46 µg/m3 7.29 12 12 0 O3 15% 8H 120 µg/m3 100 à 140 µg/m3 10.09 5777 5777 0 SO2 PM10 (FDMS) PM10 (TEOM corrigé) 15% 1H 350 µg/m3 300 à 400 µg/m3 x 0 x x 15% J 125 µg/m3 105 à 145 µg/m3 x 0 x x 25% J 50 µg/m3 40 à 60 µg/m3 15 (1) 180 180 0 25% Année 40 µg/m3 30 à 50 µg/m3 x 0 0 0 25% J 50 µg/m3 40 à 60 µg/m3 23 (1) 953 953 0 25% Année 40 µg/m3 30 à 50 µg/m3 5.2 5 5 0 PM2.5 (FDMS) 25% Année 29 µg/m3 22 à 36 µg/m3 x 0 0 0 PM2.5 (TEOM corrigé) 25% Année 29 µg/m3 22 à 36 µg/m3 5.1 1 1 0 Benzène Tubes actifs 25% Année 5 µg/m3 4 à 6µg/m3 x 0 0 0 Pb 25% Année 0.5 µg/m3 0.4 à 0.6 µg/m3 x 0 0 0 Page 10 / 16

Incertitudes calculées sur les mesures du réseau Airparif en 2010 Polluant Max toléré Pas de temps ou valeur cible considérée Plage de concentration considérée Maximum de l incertitude obtenue (%) Nombre de données dans la plage Nombre de données conformes As 40% Année 6 ng/m3 3.6 à 8.4 ng/m3 x 0 0 0 Cd 40% Année 5 ng/m3 3 à 7 ng/m3 x 0 0 0 Ni 40% Année 20 ng/m3 12 à 28 ng/m3 x 0 0 0 HAP dont BaP 50% Année 1 ng/m3 0.5 à 1.5 ng/m3 x 0 0 0 Nombre de données nonconformes Plage symétrique autour de la VL avec marge de dépassement (1) sans manque temporel Page 11 / 16

2.2 Mesure automatique pour laquelle il n existe pas de chaîne d étalonnage La production de données PM est basé sur une correction depuis le 01/01/2007. Le calcul d incertitude tient compte de cette correction depuis 2010. Il repose sur le document : «Guide pratique d utilisation pour l estimation de l incertitude de mesure des concentrations en polluants dans l air ambiant - Partie 5 : Estimation des incertitudes sur les concentrations massiques de particules mesurées en automatique» (GT National Incertitude. Avril 2010) Le calcul n étant pas encore informatisé l estimation sera réalisée sur une étude de cas représentant trois cas de figure rencontrés : Le premier cas est une concentration massique journalière corrigée C1_J proche de la valeur limite des 50 µg/m3 dont la correction est la plus faible possible (< 2 µg/m3). HAUS le 20-09-2010 - Incertitude d'un TEOM Corrigé Concentration de PM10 en µg/m3 0 20 40 60 80 100 C1HAUS + PM10HAUS +++ +++ + + ++ + + + + + + + + + +++ + ++ + + + +++ + + ++ + + + + + + ++++ + ++ + + + + ++ ++ ++++ + + + ++++++ +++ ++ + + + ++ ++ + +++ ++++ +++++++ journalière = 43.9 +/- 9.9 en µg/m3 0 20 40 60 80 pas de temps QH Pour ce cas l incertitude de mesure pour la VL journalière est d environ 22,5 %. S il manquait 25 % des données de cette journée, l incertitude de mesure tenant compte de ce manque temporel au dessus des 25% Le deuxième cas est une concentration massique journalière corrigée C1_J proche de la valeur limite des 50 µg/m3 dont la correction est la plus grande possible (> 30 µg/m3). Page 12 / 16

RUR-S le 17-02-2010 - Incertitude d'un TEOM Corrigé Concentration de PM10 en µg/m3 0 20 40 60 80 100 C1R_S + PM10R_S journalière = 59.2 +/- 12.8 en µg/m3 ++++ + + ++ ++++ +++ ++++++++++++++ + ++++++ +++++++++++++ ++++++++++ ++ + +++ +++++++ + +++++++ +++++++ ++++ +++++ 0 20 40 60 80 pas de temps QH Pour ce cas l incertitude de mesure pour la VL journalière est d environ 21,6 % (l augmentation de l incertitude absolue par rapport au premier cas est due à la part de l incertitude sur la correction plus importante). Le troisième cas est une concentration massique journalière FDMS P1_J proche de la valeur limite des 50 µg/m3. GEN - Incertitude d'un FDMS Concentration de PM10 en µg/m3 0 20 40 60 80 100 P1GEN journalière = 56.1 +/- 8.4 en µg/m3 0 20 40 60 80 pas de temps QH Page 13 / 16

Pour ce cas l incertitude de mesure pour la VL journalière est d environ 14,9 %. Si il manquait 25 % des données de cette journée, l incertitude de mesure tenant compte de ce manque temporel passerait à environ 18 %. 3. Application aux polluants réglementés mesurés par prélèvements et analyses en différé 3.1 Le benzène La méthode utilisée depuis 2007 au sein du réseau pour déterminer la moyenne de benzène sur les 12 sites de mesure d Airparif est le tube passif à désorption thermique (code 145 de chez Radiello). En 2008, des prélèvements actifs ont été mis en parallèle sur plusieurs sites afin de valider un changement vers la méthode de tube pompé, méthode de référence nationale. Pour ce polluant, le processus de mesure est connu et il est donc pratique d utiliser le GUM, tel que le définissent les parties 3 et 6 du guide de l expression de l incertitude pour le benzène proposé par le groupe de travail national. C est donc cette méthode qui est utilisée pour évaluer les incertitudes de ces polluants et décrite dans le document de synthèse : «Incertitude Benzène Actif 2010» et «Incertitude Benzène Passif 2010» Cette incertitude est de 11 à 13 % pour la méthode référence pompée pour des teneurs de 5 µg/m3 de benzène et peut atteindre 25%pour des concentrations de 2µg/m3 avec la méthode passive (et 21% pour des teneurs de 5 µg/m3 de benzène) 3.2 Le benzo(a)pyrène (BaP) Le référentiel utilisé pour évaluer l incertitude sur ce polluant est le guide EURACHEM/CITAC en accord avec la norme ISO/CEI 17025 : 1999. Ce guide décrit l application du GUM aux mesures en chimie. Les prélèvements et analyses de BaP sont réalisés par le Laboratoire d Hygiène de la Ville de Paris. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques sont prélevés sur filtres et résines XAD2. Ils sont ensuite extraits au laboratoire et préparés pour être analysé par HPLC avec détection fluorimétrique. La concentration finale est obtenue par la formule suivante : C j j C X v = d V où Cj (ng/m3) : concentration dans l air du composé j V (m3) : volume d air prélevé v (ml) : volume de l extrait (3 ml) CjX (ng/ml) : concentration du composé j dans l extrait X d : facteur de dilution de l échantillon si celui-ci est trop concentré Page 14 / 16

Les différentes étapes nécessaires à la détermination des concentrations des hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l air, ainsi que les différentes sources d incertitudes sur le résultat final sont résumées sur les schémas ci-dessous : Préparation support de prélèvement Prélèvement actif Extraction des HAP Dilution échantillon Courbe d étalonnage Reproductibilité C j X Dilution C0j Débit Durée V (air) Concentration de l extrait Détermination par HPLC / Fluorimétrie RESULTAT Préparation étalons pour étalonnage Etalonnage de l appareil HPLC / Fluorimétrie Conditions d environnement Blanc Piégeage polluant Etalonnage tube conique Lecture Températur v (extrait) Résultat Procédure de prélèvement et d analyse des HAP Sources d incertitude (en couleur : les variables non prises en compte) le terme «reproductibilité» regroupe les étapes de conservation, d extraction, de concentration et d analyse de l extrait. L incertitude type relative composée sur la concentration de HAP dans l air est obtenue par la formule ci-dessous : u( C C j j ) = u( C j Cx j x 2 2 u( v) + v 2 u( V ) + V 2 u( d ) + d Pour les mesures individuelles (journalières) du benzo(a)pyrène, l incertitude relative élargie U(Cj)/Cj à 95% de niveau de confiance est de 24% pour une concentration de 1ng/m3. L étude du LHVP a montré que cette valeur peut être considérée constante d une mesure à l autre (à la même concentration) si l analyse ne nécessite aucune dilution, ce qui est le cas le plus fréquent Page 15 / 16

CONCLUSION Concernant les particules, le calcul d incertitude est à informatiser pour avoir une estimation plus fine des dépassements des valeurs guides de la Directive tenant compte des manques temporels. Pour le BaP la représentativité du prélèvement 1j/3 pour définir une moyenne devrait être justifiée et une comparaison entre différente méthode de prélèvement sera réalisée à partir de 2008 (LVS HVS). Par ailleurs, le calcul d incertitude sera poursuivi sur ce polluant lorsque la mesure sur le réseau sera conforme aux exigences de la Directive. Page 16 / 16