FRANÇAIS, LANGUE D ENSEIGNEMENT JEAN LAMPRON, ENSEIGNANT (voix hors champ) : Quand on a commencé à travailler sur le projet de l humour à tous les temps ou «L humour et le durable», on a commencé par faire une recherche d idées. On a travaillé en équipes avec des grafitti circulaires avec lesquels on cherchait nos idées et, à la fin, chaque équipe réussissait à faire sa synthèse. On a procédé ensuite à la recherche d info à partir des humoristes québécois de la fin du XIX e siècle jusqu à aujourd hui et, avec les outils du web, vous avez réussi à trouver des informations sur les différents humoristes. Et on a réussi à faire des liens entre culture et société. Trois élèves assis FILLE BLONDE : L humour, c est vraiment un outil exceptionnel parce que ça permet de toucher à... de remettre en question parfois des sujets, des phénomènes de société qu autrement on remettrait pas en question. GARÇON FRISÉ : C est ça un peu qui nous a ouverts sur le... un peu sur l histoire du Québec en même temps que sur la culture. Pis, pour ça, c est vraiment... Je trouve que c est une bonne façon d apprendre d où notre... d où le Québec vient. YVON DESCHAMPS : J en ai fait beaucoup de monologues. Est-ce que c est ce que j ai fait de mieux dans ma vie? Je suis pas sûr. Je pense que ce que j ai fait de mieux, c est trois belles filles, avec ma femme. J ai fait... on a fait ça ensemble. On savait pas quoi faire un soir, en tout cas. Et puis, aujourd hui, vous allez rencontrer l aînée de ces filleslà. ANNIE DESCHAMPS : L École de l humour, ça prend deux ans, l École nationale de l humour, pour devenir humoriste. Pour devenir auteur, ça prend un an si t es pas obligé d apprendre à monter sur la scène, juste écrire. Et ça, c est valide aussi parce que du monde comme Sébastien Ravary finit en 2010 et il est scripteur n o 1 pour le show de Patrick Huard maintenant. Alors, ça vaut pas rien d aller à l École de l humour pendant un an même si on veut pas devenir humoriste. Trois élèves assis FILLE BLONDE : Moi, j ai trouvé ça super intéressant de pouvoir avoir à proximité comme ça un témoignage vraiment réel de comment ça se passe dans le métier. C était vraiment plus vrai que tout ce qu on peut apprendre autrement. ANNIE DESCHAMPS : Avec mon ami Sébastien Savary, on a écrit une réponse comme si j étais le grand tarla. JL : Ça, c est un moment attendu et magique, je dois dire. Les élèves étaient à l écoute.
Ils étaient euh... ils voulaient voir comment elle, elle avait compris ce monologue-là de son propre père alors qu elle était adolescente. Et ils avaient envie d entendre sa réponse. AD le tarla : Tu sais, la plupart des jeunes de mon âge, leurs parents sont divorcés. Moi, les miens sont encore ensemble. Pis, ils s aiment encore, en plus. JL : Les élèves ont aimé cela. Ça leur a donné une nouvelle façon d analyser le sujet. Pis, ça leur a permis de trouver de nouvelles portes d analyses différentes que la simple analyse du texte pur d Yvon Deschamps. AD le tarla : Ben, j ai dit «Une chance, mon homme! Une chance que t as pas demandé à me mettre au monde parce qu avec la face que t as, la réponse, ça aurait été NON!» JL : Qu est-ce que vous diriez à Yvon Deschamps si on vous donnait la chance de lui répondre? Ça va? Dans un premier temps, il faut que vous vous entendiez en équipe sur quelles caractéristiques vous allez travailler. Quatre filles FILLE : C est psychologique aussi. Y a vraiment beaucoup de choses à dire là-dessus. Y a beaucoup de choses à y répondre aussi. Parce que, tout de suite, de la façon qu il l imite, surtout sur des aspects psychologiques qu il exagère. GARÇON (voix hors champ) : L aspect qui dit que l adolescent grogne, c est pas tant confirmé que ça... FILLE AUX LUNETTES : Oui, c est ça. On n a pas un bagage. On n a pas un gros bagage mais, c est certain que... qu on a un plus gros bagage que : ouah, ouah... FILLE À LA CASQUETTE : Bonjour. Je me nomme Auguste DesRuisseaux. Je suis âgé de 16 ans. Groupe de quatre filles FILLE AUX LUNETTES : Ben, c est ça qu on va faire. On va vraiment prendre quelqu un qui, genre, comme une parodie d un jeune qui parle mal et qui fait rien que grogner et qu il y a un interprète par-dessus. FILLE À LA CASQUETTE : Au début, ils me faisaient répéter. Ils semblaient mal comprendre mes propos et, par la suite... plus rien. Je semblais être devenu un animal sauvage! Quatre garçons GARÇON : Nous, on a étudié le rap, qui est une poésie utilisée par les jeunes pour
s exprimer. On a vraiment rendu ça absurde. GARÇON QUI FAIT DU RAP : Paroles inaudibles. Trois élèves sur un arbre FILLE : Moi, j ai répondu que pour moi, la vie c était comme une pointe de pizza. Mais, genre, la croûte, c est comme l univers. GARÇON : Ouais, je comprends. En classe GARÇON : Mais tu sais, on avait dit qu on marchait avec les perspectives. Ça fait que ça, ça pourrait être la perspective de l adolescent qui a vraiment une discussion profonde, profonde là. Et la mère pense qu'il parle de fleurs et d affaires de même, d abeilles genre, et je sais pas, là. Élèves à l extérieur GARÇON ASSIS : Il faut que ça ait l air quand même philosophique mais, tu sais, pas trop con pareil. Il faut... FILLE : Ben oui, il faut que ça soit bon. GARÇON FRISÉ : Mais tu sais, il faut que tu gardes ça philosophique, mais tes métaphores, c est des métaphores d un gars de 16 ans. GARÇON ASSIS : Ouais. C est dérisoire mais il faut pas que ça soit... GARÇON FRISÉ :...dérisoire sans être stupide. Mais, c'est pas... c est semi-songé quand vous parliez de la pizza et du pepperoni qui trempe dans la sauce. Ouais, c était stupide. GARÇON ASSIS : C était stupide. C est pas drôle, genre. C était stupide et pas drôle. Ça fait que... ça amenait rien. JL : Au début de la semaine dernière, j ai travaillé encore beaucoup sur le contenant. Qu est-ce qui est drôle? Qu est-ce qui est moins drôle? Comment faire de l humour? Mais, depuis jeudi, ils sont davantage sur le contenu parce qu ils se sont rendus compte que ça prend un propos là, hein? Il faut quelque chose à dire là-dedans. FRISÉ : On s est fait amener des méthodes de travail qui étaient vraiment différentes, qui sortent un peu des zones de confort, mais, en même temps, ça nous permettait d explorer un peu mieux les sujets.
Trois élèves assis FILLE BLONDE : J ai vraiment aimé l ambiance qu il y avait dans la classe quand on faisait ce projet-là parce que c est super différent de ce qu on fait habituellement. GARÇON AUX BOUCLES D OREILLES : Ça apporte quelque chose de nouveau à l école. Ça apporte une nouvelle façon d apprendre l argumentatif. GARÇON FRISÉ : Ça, l espèce de notion de partage et de... de chacun son rôle, ça me donne, ça me donne l impression qu on est vraiment, tu sais, qu on est une machine qui fonctionne. Et c est vraiment, c est vraiment l fun pour ça. FILLE S ADRESSANT À LA CLASSE : Nous, on va essayer d exploiter ce fait-là en mettant deux époques différentes, en démontrant que, nous autres, aujourd hui, c est plus correct mais ils faisaient pire avant ou ils faisaient la même chose. Groupe de trois élèves FILLE : Puis pour imaginer le durable encore plus, on a décidé de le faire à la Charlie Chaplin. AD : Ce qui est extraordinaire, c est qu ils ont réussi à utiliser des procédés humoristiques pour décider comment faire leur projet sans s en rendre compte. En musique, en pastiche, en chanson, en dialogue... le documentaire. Eux, comment ils pensent à leurs choses aussi, ça fait une transposition. Le rap, tout a rapport avec déjà un procédé humoristique. Trois élèves FILLE : Maintenant, quand je regarde à la télé des humoristes, je essaie de me dire : Hey! Wow! Ça, je sais c est quoi là, c est la règle de trois ou être capable de faire la différence. JL : L humour pour les élèves, avant ce travail-là, ce n était que «on se bidonne». Et, maintenant, ils ont découvert qu il y avait quelque chose derrière, qui avait du sens derrière tout ça. Qui avait des réalités, euh... que ça faisait référence à des faits de société souvent. GARÇON DEVANT LA CLASSE : J aimerais beaucoup remercier Annie qui nous a permis de vivre cette expérience où on a pu combiner éducation et culture. Ça a été vraiment enrichissant. Euh... on va rajouter votre photo à notre endroit du temps... JL : Il manquait pas d élèves, hein? Les élèves travaillaient aussi, faisaient ce qu ils avaient à faire. Ils apprenaient. Alors, je pense que des projets de ce type-là où on allie
école et culture devraient être beaucoup plus fréquents. GARÇON AUX BOUCLES D OREILLES : C est vraiment une méthode de travail le fun. C est dynamique. Ça donne le goût d aller à l école.