LLSDL611 Cours du 24 mai Séance du 11 mai Correction TON Exercice sur les entassements (structures de liste, structures de pile) Introduction aux grammaires de dépendance Séance du 24 mai TD: Exercice syntaxe de dépendance (suite) TD: Exercice structure informationnelle CM: Intonosyntaxe : marquage prosodique des dépendances syntaxiques CM: Grammaticalisation
Exercices : deuxième série Dépendances contigües vs à distance Pourquoi dans les énoncés suivants, les dépendances représentées par des flèches sont fausses? Corriger. (M. Chirac a balayé le soupçon d'un revers de main ( ) mettre en place des centres de compétence ( ) une femme meurt chaque minute dans le monde de complications reconnu travailleur handicapé par la Cotorep.
Exercices, 3 ème série Dessiner les stemmas des phases suivantes 1) Ce type là est en train de faire un mauvais coup 2) J ai eu mon cadeau j étais très content 3) On a nos enfants qui sont partis en Amérique
Exercice structure informationnelle
CONSTRUCTIONS LOUCHES ASPECTS Intonosyntaxiques
je rentrais chez moi en voiture j'en avais pour cinq minutes On veut savoir si le segment en voiture se rattache à la CV qui précède (circonstanciel régi, (a)) ou à celle qui suit (cadratif adjoint (b)) : (a) je rentrais chez moi en voiture / j en avais pour cinq minutes = ds le noyau verbal (b) je rentrais chez moi / en voiture j en avais pour cinq minutes = pré-noyau
HYPOTHÈSE La prosodie, en ce qu elle signale les regroupements entre les (groupes de) mots à l oral, devrait permettre de désambiguïser. cf. ponctuation à l écrit : (a)je rentrais chez moi en voiture, j en avais pour cinq minutes (b)je rentrais chez moi, en voiture j en avais pour cinq minutes Le segment ambigu forme-t-il un groupe prosodique avec le segment qui suit ou avec celui qui précède?
Structure A-B-C ANALYSE DU CORPUS B est le constituant «louche» Quatre cas de figures [AB] [C] [A] [BC] [ABC] [A] [B] [C] Prosodie a un pouvoir désambigüisant Prosodie ne permet pas de l ambiguïté
1. STRUCTURES NON AMBIGUËS [AB][C]
[AB][C] 1 4 3 {H} {Xle ; D} {D ; +#}
[AB] [C] 2 3 3 {M} {D ; +#} {D ; +#}
2. STRUCTURES NON AMBIGUËS [A][BC]
[A][BC] 4 2 3 {D; HB ; +#} {M} {D; HB ; +#}
[A][BC] 4 1 1 3 {M ; XLe} {Le} {H} {M ; +#}
3. STRUCTURES AMBIGUËS [ABC]
[ABC] 1 2 1 3 {H} {M} {H} {D ; +#}
[ABC] 2 3 4 {M} {Le; H+; +Z} {Le; HB; +#}
[ABC] 3 3 4 {Le ; M} {Le ; D} {HB ; +#}
4. STRUCTURES AMBIGUËS [A][B][C]
[A][B][C] 3 3 2 2 {D; +#} {D; +#} {+#;+Z} {MD}
Changement linguistique & Grammaticalisation
1. Le CHANGEMENT DES LANGUES
1.1. Toutes les langues naturelles changent et avec elles leur syntaxe et elles changent sans cesse! gains / pertes / modifications de formes et de constructions. Constat empirique qui ne va pas de soi : On perçoit mal le changement au moment où il se produit
Paradoxe du changement : Toutes les langues changent alors que c est a priori un facteur de trouble dans l intercompréhension
Charles Bally : 1932, Linguistique générale et linguistique française, p.18 «Les langues changent sans cesse et ne peuvent fonctionner qu en ne changeant pas. A chaque moment de leur existence, elles sont le produit d un équilibre transitoire. Cet équilibre est donc le résultat de deux forces opposées : la tradition, qui retarde le changement, lequel est incompatible avec l emploi régulier d un idiome, et d autres part les tendances actives, qui poussent cet idiome dans une direction déterminée.»
2. La GRAMMATICALISATION: UN TYPE DE CHANGEMENT
2.1. Définition Evolution d une forme d un statut lexical vers un statut grammatical, ou d un statut grammatical vers un statut plus grammatical = Elément linguistique>élément plus grammatical Meillet (1912) : «passage d un mot autonome au rôle d élément grammatical»
-> Importance des constructions et des contextes : une forme n évolue pas de manière isolée. Idée d'une «pente» : item lexical > item grammatical > clitique > affixe > 0 (ce qui ne signifie pas que toute la pente est parcourue)
Quelques exemples «type» de grammaticalisation : - «(un) beau coup» > beaucoup, - «be going to» / «aller» : > futur - «will» : volonté > futur - Verbes > adverbes énonciatifs ou marqueurs de discours (attends, écoute, etc)
2.2.1. Prérequis et facteurs déclenchants : Les prérequis : Nature des «candidats» : catégories majeures (nom, verbe) / catégories mineures : (adverbes, prépositions, conjonctions, déterminants, adjectifs (?), pronoms (?)) Sémantisme d'une assez grande généralité: «aller» s'est grammaticalisé en auxiliaire, mais pas «cheminer» ou «courir» Fréquence (critère lié au précédent)
Prérequis nécessaires mais non suffisants :on n'a pas grammaticalisation dans tous les cas attendus Les motivations : (restent difficiles à évaluer) Rôle essentiel des nécessités communicationnelles et plus précisément du désir d'expressivité Idée récurrente : jeu constant entre innovation et conventionalisation : Développement de valeurs sémantiques qui extrapolent les valeurs canoniques, puis conventionalisation et base pour de nouvelles extrapolations
Mécanismes sémantiques : Désémantisation, perte, «semantic bleaching» - et au final, il y a acquisition d'un sens grammatical
2.3.2. Difficile délimitation entre lexical et grammatical Définitions de la grammaticalisation qu est-ce qu une forme grammaticale / lexicale? Rapport entre grammaire et lexique? Idée d'un continuum entre catégories lexicales et fonctionnelles Instabilité et variabilité des catégories et des unités linguistiques : conception scalaire Problème aussi de l'évolution au sein des categories mineures (grammat > + grammat)