Principes et application des techniques t d Hybridation. Fluorescente (FISH) en Anatomie-Pathologie



Documents pareils
Biomarqueurs en Cancérologie

Les tests de génétique moléculaire pour l accès aux thérapies ciblées en France en 2011

A Belarbi, ZC Amir, MG Mokhtech, F Asselah Service d Anatomie et de Cytologie Pathologique CHU Mustapha Alger

cytogénétiques , 12, 13, ainsi qu à des travaux moléculaires 14, 15 16, les questions posées par l équipe

PLACE DE L IMAGERIE CELLULAIRE DANS L ETUDE DES CELLULES SOUCHES «PLACE DE L ANATOMIE PATHOLOGIQUE DANS L ETUDE DES CELLULES SOUCHES»

SERVICE PUBLIC FEDERAL, SANTE PUBLIQUE, SECURITE DE LA CHAINE ALIMENTAIRE ET ENVIRONNEMENT COMMISSION DE BIOLOGIE CLINIQUE RAPPORT GLOBAL

Leucémies de l enfant et de l adolescent

Les renseignements suivants sont destinés uniquement aux personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer

Les tests de génétique moléculaire pour l accès aux thérapies ciblées en France en 2010

HMB-45 + Mart-1 (Melan A) + Tyrosinase (HMB-45+A103+T311)

ANTICORPS POLYCLONAUX ANTI IMMUNOGLOBULINES

TD de Biochimie 4 : Coloration.

Dr E. CHEVRET UE Aperçu général sur l architecture et les fonctions cellulaires

Anormalies moléculaires et ciblage thérapeutique des cancers broncho-pulmonaires non à petites cellules

Introduction générale

DES de Pathologie AFIAP

PROFIL DE POSTE PRATICIEN ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES

3: Clonage d un gène dans un plasmide

Les plateformes de génétique

Moyens et objectifs de l anatomie pathologique en médecine. Collège Français des Pathologistes (CoPath)

Sujets présentés par le Professeur Olivier CUSSENOT

BIOPSIE de MOELLE OSSEUSE

MAB Solut. vos projets. MABLife Génopole Campus 1 5 rue Henri Desbruères Evry Cedex. intervient à chaque étape de

Montréal, 24 mars David Levine Président et chef de la direction DL Strategic Consulting. DL Consulting Strategies in Healthcare

L axe 5 du Cancéropole Nord Ouest

LEUCEMIE MYELOÏDE CHRONIQUE (LMC)

Thérapies ciblées en Onco-Hématologie

ANEMIE ET THROMBOPENIE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS D UN CANCER

Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons.

L immunoenzymologie. Technique puissante couramment utilisée e en recherche et en diagnostic cificité des anticorps pour leurs nes

Pemetrexed, pionnier de la chimiothérapie histoguidée. Dr Olivier CASTELNAU Institut Arnault TZANCK ST Laurent du Var

DON DE SANG. Label Don de Soi

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

Recommandations Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

CORRELATION RADIO-ANATOMIQUE DANS LE CARCINOME HEPATOCELLULAIRE TRAITE PAR TRANSPLANTATION HEPATIQUE : IMPACT SUR LA RECIDIVE

BASE. Vous avez alors accès à un ensemble de fonctionnalités explicitées ci-dessous :

Comprendre les lymphomes non hodgkiniens

THERANOSTIC. Pr. C. BOHUON Conférence CORATA Namur 08 juin 2011

Cytokines & Chimiokines

TUMEURS DU BAS APPAREIL URINAIRE

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

Situation de la chimiothérapie des cancers en 2009

Lymphome non hodgkinien

- 2 - faire industriel dans la mise au point des produits biologiques. L Institut Roche de Recherche et Médecine Translationnelle (IRRMT, basé à

Diagnostic des Hépatites virales B et C. P. Trimoulet Laboratoire de Virologie, CHU de Bordeaux

Planches pour le Diagnostic microscopique du paludisme

Test d immunofluorescence (IF)

Peut-on ne pas reprendre des marges «insuffisantes» en cas de Carcinome canalaire infiltrant

INAUGURATION LABORATOIRE DE THERAPIE CELLULAIRE 16 FEVRIER 2012 DOSSIER DE PRESSE

GUIDE PATIENT - AFFECTION DE LONGUE DURÉE. La prise en charge des leucémies aiguës de l adulte

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

M Cancer du colon et du rectum. Coordination : Pr Hahnloser

Innovations thérapeutiques en transplantation

Les greffes de cellules souches

d anatomo-pathologiste

TECHNIQUES D AVENIR LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING

UE2 CANCEROLOGIE Place de la Médecine Nucléaire

CATALOGUE DES PRESTATIONS DE LA

Validation clinique des marqueurs prédictifs le point de vue du méthodologiste. Michel Cucherat UMR CNRS Lyon

Un laboratoire d auto-immunité paperless : mythe ou réalité? L.Lutteri Laboratoire d auto-immunité Service de Chimie Clinique CHU Liège

Essai Inter-groupe : FFCD UNICANCER FRENCH - GERCOR

Chapitre 7 : Structure de la cellule Le noyau cellulaire

Qu est-ce que le cancer du sein?

ATELIER IMAGEJ. Différentes applications vous sont proposées pour apprendre à utiliser quelques fonctions d ImageJ :

«La rapidité ne doit pas primer sur la qualité»

Cancer du sein in situ

STAGE À L UNITÉ DE SOINS DES GREFFÉS (5CD)

DIAPOSITIVE 1 Cette présentation a trait à la réglementation sur les thérapies cellulaires.

CRYOPRÉSERVATION DE TISSUS, CELLULES ET LIQUIDES BIOLOGIQUES ISSUS DU SOIN

Transgene accorde une option de licence exclusive pour le développement et la commercialisation de son produit d immunothérapie TG4010

Quel apport de l imagerie dans les traitements anti-angiogéniques?

Plateforme Transgenèse/Zootechnie/Exploration Fonctionnelle IBiSA. «Anexplo» Service Transgenèse. Catalogue des prestations

Biologie Appliquée. Dosages Immunologiques TD9 Mai Stéphanie Sigaut INSERM U1141

Les grandes voies de transmission du signal en cancérologie : où en sommes-nous?

LA MITOSE CUEEP - USTL DÉPARTEMENT SCIENCES BAHIJA DELATTRE

1 Culture Cellulaire Microplaques 2 HTS- 3 Immunologie/ HLA 4 Microbiologie/ Bactériologie Containers 5 Tubes/ 6 Pipetage

QUELLES SONT LES OPTIONS DU TRAITEMENT DE LA LMC?

ALK et cancers broncho-pulmonaires. Laurence Bigay-Gamé Unité d oncologie thoracique Hôpital Larrey, Toulouse

CHAPITRE 3 LA SYNTHESE DES PROTEINES

1 of 5 02/11/ :03

IMMUNOLOGIE. La spécificité des immunoglobulines et des récepteurs T. Informations scientifiques

La surveillance biologique des salariés Surveiller pour prévenir

Les grands syndromes. Endoscopie trachéo-bronchique. Professeur D. ANTHOINE CHU de NANCY

SEQUENÇAGE LI-COR DNA 4200

RAPPORT DU CONTROLE DE MARCHE DES DISPOSITIFS MEDICAUX DE DIAGNOSTIC IN VITRO DE DOSAGE DE THYROGLOBULINE

Diagnostic biologique de la toxoplasmose

IRM du Cancer du Rectum

Orientation diagnostique devant une éosinophilie 1

Compte-rendu d examen anatomo-pathologique - hépatite chronique

Qu est-ce qu un sarcome?

MYRIAD. l ADN isolé n est à présent plus brevetable!

à Mulhouse un centre pionnier de recherche médicale

RNV3P Recherche de pathologies émergentes

Information génétique

Les différents types de cancers et leurs stades. Dr Richard V Oncologie MédicaleM RHMS Baudour et Erasme La Hulpe 1/12/07

PLATE-FORME DE MICROSCOPIE ÉLECTRONIQUE À TRANSMISSION

Programme AcSé. Accès Sécurisé aux Innovations Thérapeutiques Deux études pilotes : AcSé - crizotinib et AcSé - vémurafenib

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

VIABILITE DES GREFFONS DE CELLULES SOUCHES NON CRYOPRESERVES A UNE TEMPERATURE DE 4 C

Transcription:

DES Patho moléculaire 2011 Principes et application des techniques t d Hybridation In Situ Fluorescente (FISH) en Anatomie-Pathologie Christiane Copie-Bergman, Département de Pathologie, CHU Henri Mondor, UPEC, INSERM U955, Créteil, France

PLAN I. Introduction- Historique-Définitions II. La technique de FISH III. Applications

I- Introduction Rappel historique 19th siècle premières images des chromosomes humains (Hansemann et al) 1956 1er caryotype: 46 chromosomes (Levan et al) 1960 Chromosome de Philadelphie et Leucémie myéloïde chronique (Nowell et Hungerford) 1960-1970 Chromosomes banding: fluorochromes remplacé par la suite par le Giemsa (bandes G et R) 1969 1 ere hybridation in situ ADN-ARN* = cytogénétique moléculaire (Joe Gall et Mary Lou Pardue) 1970-1980 développement des techniques de détection: d abord radioactive, fluorescence indirecte (1977), puis couplage direct ARN/ADN à un fluorochrome (1986) 1990 FISH, RT-PCR, CGH, CGH array 2000 Puces à ADN «microarrays, transcriptome, bioinformatique.

Définitions Sarma & Reinberg Nat Rev Mol Cell Biol 2005

Définitions Cytogénétique tique conventionnelle Caryotype permettant une vision globale de l ensemble des chromosomes résolution de 10 7 pb (culture divisions cellulaires blocage en métaphase étalement sur lames dénaturation coloration bandes spécifiques de chaque chromosome) Cytogénétique tique moléculaire techniques d hybridation in situ en fluorescence (FISH) résolution de 50kb-2Mb métaphase Noyaux interphasiques

II-La technique de FISH en Anatomie Pathologie Principe Échantillons Sondes Méthode Visualisation

Principes de la cytogénétique tique moléculaire en Anatomie-Pathologie o Cytogénétique interphasique: une analyse cytogénétique par hybridation in situ sur noyaux non mitotiques avec des sondes ADN spécifiques de chromosomes o Propriétés d hybridation de l ADN (séquences nucléotidiques complémentaires) o Révélation du complexe sonde-cible, à l aide de sondes fluorescentes (FISH), ou chromogéniques (CISH) ou métallographiques (SISH)

PRINCIPE SONDE CIBLE ADN marqué ADN Noyaux A T T C C ADN simple brin Dénaturation Thermique Hybridation spécifique T A A G G ADN simple brin Observation au microscope

Principe de l hybridation l in situ Speicher et al, Nature review genetics 2005

MATERIEL/ECHANTILLONS TISSULAIRES Empreintes tissulaires tissu frais ou congelé Suspensions de noyaux - tissus frais - tissus congelés - tissus fixés et inclus en paraffine Coupes tissulaires Coupes tissulaires - congelées - tissus fixés et inclus en paraffine

Sondes utilisées pour la technique de FISH

Sondes commercialisées Directement couplées à un fluorochrome (CY3,TR,FITC) ou marquées à la biotine ou digoxygénine (+2ème couche) 1- Sondes satellites: CEPs («Chromosome enumeration probes») Sondes DNA de séquences hautement répétées. 2- Sondes spécifiques d'un locus: LSI («Locus specific identifier») Détection d anomalies chromosomiques de «nombre» ou de structure: délétion, inversion, duplication, isochromosome, translocation chromosomiques

Sondes «maison» -Sondes cosmidiques ou BAC Une séquence précise complémentaire d'un gène d intérêt, est insérée dans un fragment d'adn circulaire bactérien ou cosmide. Réplication en grand nombre dans des bactéries. Lyse des bactéries Extraction d ADN PCR du fragment d intérêt Contrôle de la taille sur gel. Marquage par «Nick Translation» Contrôles de la spécificité sur chromosomes métaphasiques

Sonde marquée

Sondes Fusion Point de cassure Gène A Gène B Point de cassure Principe 2 sondes marquées de couleurs différentes qui s hybrident à leur locus respectif A et B situés sur 2 chromosomes différents Permet de connaître le gène partenaire Ventura et al,journal of Molecular Diagnoics 2006 intérêt: détection de translocations chromosomiques

Sondes split-signal ou break-apart Gene A breakpoint region Principe: 2 sondes marquées (couleurs #) qui flanquent la région des points de cassure du gène d intérêt Détection de translocations Indépendant du gène partenaire Interprétation plus facile +++: - diminue le risque de signaux «fauxpositifs» - lecture plus facile Ventura et al,journal of Molecular Diagnoics 2006

Méthode J1 - préparation des lames (3µm) déparaffinage prétraitement - digestion pepsine : 10 minutes - hybridation avec les sondes DNA dénaturation 5min 82 C, hybridation 14-20h 45 C J2 Lavages stringents, déshydratation, montage Lecture en double aveugle Acquisition d images J Hematopathol 2008, 1:119-126.

J1 Méthode 1. Déparaffinage - 3x5mn dans des bains de Xylène pur - réhydratation dans une série décroissante d éthanol - eau courante et lavage (2SSC ou wash du DAKO) 2. Prétraitement (rompre les liaisons covalentes liées à la fixation) - Solution de prétraitement (citrate) au Bain-Marie ou au micro-ondes - lavages 2x3mn à température ambiante 3. Digestion protéolytique (favoriser l'accès de la sonde au noyau) - Pepsine - +/-10mn à 37 C puis arrêt par lavages Conditions à adapter au type d'échantillon Compromis entre préservation du tissus et pénétration de la sonde

J1 Méthode Début de la technique pour empreintes et cytospins 4. Déshydratation (éviter une dilution de la sonde) - Bains d alcool croissants - Séchage 20 à l air 5. Application de la sonde - Décongeler quelques minutes - déposer 10 µl par lame - Poser une lamelle 22X22 - Sceller à la colle autour de la lamelle 6. Co-dénaturation et hybridation noyaux cibles et sondes sont dénaturés ensemble - Ex : 5 minutes à 82 C (conditions selon sonde) - Hybridation 15 à 20h à 37 ou 45 C sur plaque chauffante ou étuve ou hybridizer.

J2 Méthode 7. Lavages stringents ( Eliminer les hybridations non spécifiques) Augmenter la température et le % de formamide du bain ou Diminuer la concentration en sels favorisent la stringence 0,4SSC 72 C 2 ou 2 SSC/50% formamide 37 C 2X5 8. Déshydratation - dans des bains d alcool croissants -séchage rapide à l air 9. Montage en DAPI+ «anti-fading» -Appliquer10 µl de milieu -Recouvrir d une grande lamelle -Stockage à 4 C à l abri de la lumière

DETECTION DU COMPLEXE SONDE-GENE CIBLE Par Immunofluorescence directe ou indirecte Sonde couplée à un fluorochrome Sonde-DIG + anti-dig/fitc

FISH double couleur Sondes CEN 17 et HER2: amplification de HER2 Certif Patho Mol 2011

FISH Multi-couleurs Halling et al, Human Path 2007

C.I.S.H. Chromogenic In Situ Hybridization Technique indirecte http.hgv.org.au

C.I.S.H Sonde HER2 biotinylée +Streptavidine/Per +DAB Pas d'amplification du gène amplification HER2 >10 spots amplification HER2 avec des clusters

CISH double couleurs

Silver In Situ Hybridization Technique indirecte S.I.S.H Tissu sain : 2 signaux par noyaux Powell et al, Human Path 2007 Tumeur : amplification du gène HER2

Double marquage du gène g HER2 par S.I.S.H et de la protéine HER2 par immunohistochimie (IHC) SISH: Amplification du gène HER2 : «points noirs» dans les noyaux IHC: surexpression membranaire de la protéine HER2: marquage rouge de la membrane des cellules tumorales Powell et al, Human Pathol, 2007

FICTION Fluorescence Immunophenotyping and Interphase Cytogenetics as a Tool for Investigation of Neoplasms Sonde fusion t(11;14) IHC Mib1 (bleu) Ventura et al, J Mol Diagn 2006 www.tissuemarkers.org.uk/fish_review

Lecture des lames Equipement microscope à fluorescence équipé d une caméra et logiciel d acquisition et de traitement d images Lecture étape préanalytique: analyse de la lame HES +++ (qualité de la coupe, nécrose. et pourcentage de cellules tumorales (anti-cd20 par exemple) Contrôle qualité de la technique: aspect des noyaux au dapi)/intensité du signal/ bruit de fond lecture «en double aveugle»

Analyse automatisée e des signaux FISH sur coupes FFPE Logiciel Visilog 6.5 NOESIS Rearrangement du gène c-myc

APPLICATIONS Maladies génétiques acquises Cancérologie

I. Anomalies chromosomiques: de nombre ou amplification d un d oncogène ne Quelques exemples Cancer du sein+++ recherche d une amplification de l oncogène HER2 Tumeurs de vessie - monosomie du 9p21 (Tr papillaire de bas grade) - polysomies 3, 7 (Tr de haut grade) Lymphome de la zone marginale de type MALT Trisomie 3, 18

Facteurs pronostiques biologiques et moléculaires des cancers du sein STATUT HER2 - Oncogène HER-2 (c-erbb-2) (Human epidermal growth factor receptor 2) membre d une famille de gènes codant pour des récepteurs transmembranaires de facteurs de croissance (EGFR, HER2, HER3, HER4) - code pour une glycoprotéine transmembranaire dont la partie intra cytoplasmique possède une activité tyrosine kinase rôle dans la croissance et différenciation cellulaire - 15-20% des cancers mammaires infiltrants sont HER2+

Récepteurs ERBB et signalisation Hynes et al, Nature Review Cancer 2005

La surexpression de la protéine HER2 par les cellules tumorales - marqueur d agressivité: les cancers HER2+ ont un pronostic plus péjoratif que les cancers du sein HER2- (tumeurs de haut grade, métastases ganglionnaires, résistance à certains types de chimiothérapie, récidive.) - cible thérapeutique: Trastuzumab (Herceptin ) (anticorps monoclonal humanisé) ciblant spécifiquement les cellules surexprimant la protéine HER2 Hynes et al, Nature Review Cancer 2005

Détection de la surexpression du gène g HER2 dans les cellules tumorales FISH/CISH Immunohistochimie - l expression de la protéine HER2 est corrélée à l amplification du gène HER2 - Détection par immunohistochimie +/- FISH, CISH

Détermination du statut HER2 par immunohistochimie 4 scores semi quantitatifs de marquage selon le nombre de cellules marquées et le caractère continu ou non du marquage membranaire HES Protéine HER2 Sein normal: score 0 Carcinome: score 1 Carcinome: score 2 l amplification doit être prouvée par FISH/CISH Carcinome: score 3

Détermination du statut HER2 par FISH interphasique: Hybridation In Situ Fluorescente Le gène HER2 est situé sur le chromosome 17 (17q12) -Sonde centromérique CEN-17 (FITC): permet de compter le nombre de chromosome 17 par noyaux - Sonde HER2 (Texas Red): permet de détecter le nombre de copies du gène HER2 par cellules tumorales

FISH double couleur CEN 17 et HER2

3 échantillons tumoraux 1 Détermination du statut HER2 par CISH: Hybridation In Situ Chromogénique Profil normal 2 copies HER2 (rouge) et 2 centromères CEN17 (bleu) par noyau Profil intermédiaire 2 2 à 6 copies HER2 par noyau mais rapport HER2/CEN 17<2,2 (comptage sur 40 noyaux) = pas de véritable amplification 3 Amplification sous forme de «clusters» Lame Duo CISH HER2

Wolff, JCO 2007

II. Anomalies chromosomiques de structure Délétions (del) 17p13 (locus du gène P53) dans les tumeurs du sein Inversions (inv) 2 cassures suivies d un recollement après inversion du segment chromosomique délétion Duplications (dup) duplication d un segment au sein d un même chromosome duplication

Anomalies chromosomiques de structure Isochromosomes 2 bras identiques aux 2 extrémités (2 courts ou 2 longs) isochromosome Translocations (t) chromosomiques définition=cassure et déplacement d un fragment de chromosome sur un autre chromosome - «spécifiques» de certaines tumeurs - «marqueur» diagnostique et évolutif - exemples: lymphomes - # méthodes de détection dont la FISH translocations réciproque

Exemple d applications d en hématologieh

Lymphome 12 000 nouveaux cas/an en France Atteinte privilégiée des organes hématopoïétiques Hétérogénéité histologique d importance clinique et thérapeutique Tumeurs chimiosensibles (globalement 50% de guérison)

Classification OMS des hémopathies h lymphoïdes Blood 2008, 112 p4384 environ ~90 entités s différentes parmi les hémopathies h matures et immatures chaque entité est définie d à partir de ses caractéristiques ristiques cliniques, morphologiques, moléculaires et cytogénétiques tiques.

Classification OMS des hémopathies h lymphoïdes 3 catégories essentielles Lymphomes de Hodgkin Lymphomes B Lymphomes T/NK lymphomes non-hodgkiniens Au sein des lymphomes B et T/NK - lymphomes immatures stades précoces de la différenciation - lymphomes «périphériques» ou matures stades plus avancés de la différenciation Pour chaque entité définition de la cellule d origine ou contrepartie normale reposant essentiellement sur le stade de différenciation de la cellule tumorale

Répartition des lymphomes non Hodgkiniens LNH B de la zone marginale 3% LNH B zone marginale du MALT 8% LNH B folliculaire 22% autres 6% LNH B type LLC 8% LNH anaplasique T/nul 2% LNH B à cellules du manteau 6% Lymphomes T périphériques 7% LNH lymphoblastique 2% LNH B de Burkitt 1% Lymphome Diffus à grandes cellules B 35%

Outils diagnostiques PRELEVEMENT De bonne taille +++ Fixation au FORMOL Frais pour CONGELATION + ETUDE CYTOGENETIQUE +/- CMF ANALYSE MORPHOLOGIQUE HES, Giemsa IMMUNOHISTOCHIMIE/CMF MOLECULAIRES PCR, RT-PCR, PCR-Q Hybridation in situ Cyclin D1 CYTOGENETIQUE Conventionnelle et moléculaire FISH interphasique

Translocations chromosomiques et lymphomes Lymphome translocation récurrente Gènes Burkitt Folliculaire t(8;14)(q24;q32) t(2;8)(p12;q24) t(8;22)(q24;q11) t(14;18)(q32;q21) t(3;14)(q27;q32) MYC/IGH IGK/MYC MYC/IGL BCL2/IGH BCL6/IGH Manteau t(11;14)(q13;q32) CCND1/IGH Lymphome Diffus à grandes cellules B (LDGCB) Marginal zone (MALT type) t(3;14)(q27;q32) t(14;18)(q32;q21) t(8;14)(q24;q32) t(11;18)(q21;q21) t(14;18)(q32;q21) t(1;14)(p22;q32) BCL6/IGH BCL2/IGH MYC/IGH API2/MALT1 IGH/MALT1 BCL10/IGH Anaplasique t(2;5)(p23;q35) NPM/ALK variants

Mise en évidence d une d translocation Cytogénétique conventionnelle et moléculaire (FISH) Southern blot PCR ADN FISH interphasique mise en évidence de la conséquence d une translocation: - transcrits: RT-PCR (compétitive, ou quantitative) (ex: transcrit de fusion API2-MLT, Cycline D1) - protéine: IHC (ex: cycline D1, ALK )

Etude comparative des différentes techniques de FISH, IHC, PCR et RT-PCR dans le diagnostic des lymphomes du manteau IHC (protéine cyclin D1): 69% RT-PCR (mrna): 77% PCR t(11;14): 37% FISH t(11;14): 97% (pourcentage de cas positifs sur les 35 cas de MCL analysés) Belaud-Rotureau et al, Mod Pathol 2002

Sondes ADN split-signal signal Principe: 2 sondes marquées (couleur #) qui flanquent la région du (des) points de cassure Détection de translocations Indépendant du gène partenaire Interprétation plus facile +++: - diminue le risque de signaux «faux-positifs» - lecture plus facile

Sondes «split»

FISH c-myc Objectif x40 Objectif x40 Apposition ganglionnaire Objectif x40 Zoom

BO-C18481-2 Objectif x40 FISH c-myc Lymphome de Burkitt Objectif x40 Zoom Objectif x40 myélogramme

FISH c-myc Lymphome de Burkitt Objectif x40 Zoom Objectif x40 Coupe paraffine Biopsie gastrique fixée au formol

Révélation possible par Hybridation In Situ Chromogénique nique: : CISH Masse tumorale intracardiaque chez une femme de 18 ans Histologie: lymphome à grandes cellules Phénotype: CD20+, CD10+, MIB 100%, BCL2- CISH: réarrangement de cmyc absence de réarrangement de BCL2 Diagnostic: Lymphome de Burkitt BCL2 Colocalisation des 2 signaux: absence de réarrangement cmyc 1 signal de fusion + 1 signal bleu et un signal rouge séparés= réarrangement

Observation 1 Femme de 39 ans Douleurs abdominales depuis 3 mois Pas d antécédents d ulcère gastrique Examen clinique négatif

Endoscopie Janvier 2006 ulcère de l antre de 5x5cm Réalisation de biopsies gastriques fixées en formol, inclues en paraffine et coupe tissulaires de 5µm colorées par l HES (hématéine éosine safran).

Histologie (1) HE

Histologie (2) HE HE HE HE

Caractérisation risation immunohistochimique de la tumeur (1) CD20 BCL2 CD10 CD5

Immunohistochimie (2) BCL6 Mib1 EBERs - MUM1 P53

Hypothèse diagnostique Lymphome de Burkitt Nécessité d une étude cytogénétique à la recherche d un réarrangement de l oncogène cmyc

Cytogénétique tique du lymphome de Burkitt t(8;14)(q24;q32) Probe IGH / MYC Variants : t(2;8)(p11;q24) : 10% t(8;22)(q24;q11) : 15% cmyc (8q24) <-> IgH (14q32), IgK (2p11), IgL (22q11) gain(1q), der13q, 7q FISH interphasique Sondes «split»

FISH Interphasique Sonde DNA Split-signal c-myc Mise en évidence d un réarrangement de cmyc c-myc (www.euro-fish.org)

FISH IGH Mise en évidence d un réarrangement du gène codant pour la chaine lourde des immunoglobulines IGH IGH

Conclusion Confirmation du diagnostic de lymphome de Burkitt avec mise en évidence dans les cellules tumorales d une translocation t(8;14)(cmyc-igh) Prise en charge thérapeutique: chimiothérapie : cyclophosphamide, vincristin, prednisone, doxorubicin et methotrexate avec injections intrathécale de methotrexate. Endoscopie de contrôle tous les 6 mois Dernier bilan en mars 2008: en rémission complète

Evolution À 3 mois de traitement

Conclusions: FISH interphasique sur tissus fixés Avantages Inconvénients Flexibilité Coût Technique très sensible pour détecter des translocations sur tissus fixés d archive. Outil très attractif et efficace en particulier quand une analyse CGC n est pas possible mais peut être complémentaire de la CGC Nécessite un temps non négligeable au microscope à fluorescence pour l analyse des lames Intérêt de la CISH Intérêt de l analyse automatisée

Conclusions FISH interphasique avec les autres outils diagnostiques comme la cytogénétique conventionnelle, la CGH, PCR, est importante pour le diagnostic et la prise en charge des patients atteints de lymphomes Permet d identifier certaines entités comme les LF 3q27/BCL6+ ou des entités provisoires définies dans la classification OMS 2008 (BCLu) qui nécessitent d être mieux caractérisées Intérêt pour l identification de facteurs pronostiques dans les LDGCB (réarrangement de CMYC.)

Références FISH analysis for the detection of lymphoma-associated chromosomal abnormalities in routine paraffin-embedded tissue Ventura et al, J Mol Diagn: (8) 141-151, 2006. In situ techniques in diagnostic pathology. Human Pathology: (38) 1104-1144, 2007. Detection of three common translocation breakpoints in non-hodgkin s lymphomas by fluorescence in situ hybridization on routine paraffinembedded tissue sections Haralambieva et al, J Pathol: (198) 163-170, 2002 Immuno-Fluorescence in situ hybridization Index predicts survival in patients with Diffuse Large B-Cell lymphoma treated with R-CHOP: A GELA study. C Copie-Bergman et al, J Clin Oncol 2009, 27:5573-5579

Fishing is possible!

Département de Pathologie, Hôpital Henri Mondor, Créteil Pr Gaulard Pr Zafrani Pr Leroy Pr Allory Maryse Baia Nadine Martin Association pour la Recherche Thérapeutique, Génétique et Immunologique dans les Lymphomes (ARTGIL) PHRC Remerciements