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Transcription:

Année 1918 : année de la victoire Octobre 1918 : le prélude de la victoire Depuis la fin du mois de juillet 1918, les offensives décidées par Foch obligent l ennemi, malgré de grands efforts de résistance, à battre en retraite et à abandonner le terrain conquis depuis le début de la guerre et notamment depuis les attaques du maréchal Ludendorff au printemps 1918. À la fin de l été, les Alliés ont déjà bien entamé leur campagne de reconquête. En septembre, les troupes franco-britanniques continuent à percer vers le nord. Après la reprise totale de la Somme, il s agit pour les Alliés de poursuivre les Allemands sur la ligne Hindenburg où ils se sont rabattus, pour donner l attaque finale et les bouter hors de France et de Belgique. À partir du 26 septembre, trois grandes batailles pour la France sont orchestrées par le maréchal Foch : d abord l attaque britannique aidée des Français au centre, en direction de Cambrai et de Saint-Quentin par la ligne Hindenburg ; puis l offensive anglo-franco-belge dans les Flandres pour reprendre la Belgique, et enfin la libération de la Lorraine et de la Champagne par les forces franco-américaines. C est sur le front de Cambrai et de Saint-Quentin que l offensive doit être déclenchée. Au nord de ce segment, la 3 e armée britannique du général Byng reprend Crèvecœur et le corps canadien conquiert le village de Ramillies ; elles peuvent ainsi investir Cambrai. Au sud, la 1 re armée française de Debeney attaque la région de Saint-Quentin : le 15 e corps d armée attaque par le nord, et le 36 e corps d armée entre dans Saint-Quentin par le sud, qui est repris le 2 octobre. Sur le front entre ces deux villes reconquises, le corps australien de la 4 e armée britannique menée par le général Rawlinson encercle Le Catelet. Les nouvelles positions alliées permettent, le 8 octobre, de lancer un assaut sur la ligne Hindenburg, obligeant les Allemands à se rabattre derrière la Selle et à perdre l imprenable ligne, symbole de leur résistance. La 1 re armée française libère également la ville de La Fère, appuyée au sud par la 10 e armée du général Mangin qui progresse depuis Soissons jusqu aux lignes de l armée allemande du général Boehn. L armée Mangin, soutenue à sa droite par la 5 e armée de Berthelot, libère Laon le 13 octobre 1918. Au nord, depuis le 28 septembre, la 2 e armée britannique du général Plumer, l armée belge du général Gillain et la 6 e armée française du général Degoutte (qui prend les fonctions de chef d état major du groupe d armées des Flandres et que le général Boissoudy remplace à la tête de la 6 e armée à partir du 12 octobre), lancent une offensive sous les ordres du roi belge Albert I er, sur Armentières, puis en direction de l axe Lille-Roubaix-Tourcoing. Du 14 au 16 octobre, l armée belge, aidée des Français et des Anglais, s empare des villes de Roulers et de Thourout. De son côté, la 2 e armée britannique occupe Menin, puis traverse la Lys à 15 km de Lille, dont elle prend à revers les défenses nord. La 5 e armée britannique attaque Lille par le sud. La retraite des Allemands devient inévitable. Avant d abandonner la ville, ils incendient la gare de marchandises, la gare Saint-Sauveur, et organisent un dernier pillage. Le 17 octobre, Lille est libérée par les troupes franco-britanniques. Les Allemands quittent les villes de Douai, Roubaix et Tourcoing le lendemain. Du 15 au 20 octobre, le groupe d armées des Flandres passe l Yser et libère la Belgique dont Dixmude, Ostende, Bruges et Zeebrugge. À l est, les troupes franco-américaines se battent en Champagne et en Lorraine. Du 26 au 30 septembre, le corps expéditionnaire américain, dont la 1 re armée est commandée par le 1

général Pershing (jusqu au 12 octobre où il est remplacé par le général Hunter Liggett), oblige l ennemi à abandonner ses premières lignes et libère définitivement Verdun. Le 4 octobre, une nouvelle offensive est orchestrée. La 4 e armée du général Gouraud et la 1 re armée américaine, comprenant les corps d armées Liggett, Bullard, et Cameron, progressent en Argonne en direction de la ligne de chemin de fer reliant Sedan à Mézières, vitale au ravitaillement de l ennemi. En tout, ce sont trente-sept divisions françaises et américaines qui sont déployées sur le front de l Est, contre vingt-quatre divisions allemandes. 2

I / Les troupes anglaises progressant sur l axe Cambrai-Saint-Quentin Au centre du front, la 4 e armée britannique du général Rawlinson et la 3 e armée du général Byng (dirigeant tous deux les corps australiens et canadiens), appuyées par la 1 re armée française menée par le général Debeney, évoluent entre Saint-Quentin et Cambrai, et poussent l ennemi hors de la ligne Hindenburg. En direction de Cambrai, les armées Horne (1 re armée britannique) et Byng, doivent enlever les fortes positions qui couvrent la ville entre le canal du Nord et le canal de l Escaut. Le 3 octobre, Le Catelet, au centre de ce front, est pris par l armée Rawlinson. La veille, l armée Debeney reprenait Saint-Quentin repoussant les troupes de Hutier. La ligne Hindenburg est sur le point de céder. Le 8 octobre, la 3 e armée britannique lance une offensive décisive sur Cambrai, obligeant le lendemain, l armée Marwitz à quitter la ville et à battre en retraite derrière la Selle, jusqu au nord du Cateau. - Photo n 1 : Deux prisonniers allemands capturés au début du mois d octobre prennent leur repas lors d une halte. 1/ Réf.: SPA 27 LO 1875 Raillancourt-Sainte-Olle, Nord, prisonniers allemands faisant la pause. 02/10/1918, opérateur Lorée. - Photo n 2 : Les troupes britanniques investissent Cambrai. Devant la ville, un poste d observation permet de signaler les mouvements ennemis. Un opérateur cinématographique a placé son appareil à cet endroit. 2/ Réf: SPA 27 LO 1878 Cambrai, Nord, poste anglais d observation. 02/10/1918, opérateur Lorée. 3

- Photo n 3 : Les troupes britanniques avancent sur Cambrai appuyées de chars Mark V, équipés d un canon 37 mm sur chaque côté. 3/ Réf: SPA 27 LO 1882 Près de Cambrai, Nord, char britannique Mark V. Début octobre 1918, opérateur Lorée. 4/ Réf: SPA 30 LO 2029 Cambrai, Nord, la Grand-Place. 10/10/1918, opérateur Lorée. - Photo n 4 : Depuis le mois de septembre, les troupes franco-britanniques ont enfoncé les défenses allemandes, récupérant ainsi le territoire conquis par l ennemi depuis le début de l année 1918. La ville de Cambrai est reprise grâce à l action de la 3 e armée britannique menée par le général Byng. Avant leur retrait à l arrière de la ligne Hindenburg, les Allemands ont détruit une grande partie de la ville. 4

5/ Réf.: SPA 30 LO 2040 Cambrai, Nord, Canadiens combattant un incendie. 10/10/1918, opérateur Lorée. - Photo n 5 : En 1916, le corps canadien est composé de presque 100 000 hommes qui sont envoyés dans des camps d entraînement avant d être dirigés sur le front de la Somme et des Flandres. Depuis la bataille de Vimy, en avril 1917, le corps canadien est commandé par le général Arthur Currie, remplaçant le général Julian Byng, placé à la tête de la 3 e armée britannique. Cette armée libère la ville de Cambrai le 8 octobre 1918. Dans la ville en ruine, un incendie qui s est déclaré, peut-être dû au dernier bombardement ou aux mines posées par l ennemi, est combattu par les pompiers du corps canadien. - Photo n 6 : Cambrai est occupé par les Allemands depuis 1914. À l automne 1918, suite aux violentes offensives de Foch, la Kommandantur de la ville annonce l évacuation de la ville avant les combats des 6, 7 et 8 septembre. Les autorités ont prévu des trains et des bateaux pour les habitants qui devront être munis de leurs papiers d identité et de leurs affaires personnelles. L affiche de l évacuation est placardée dans toute la ville. 6/ Réf. : SPA 30 LO 2044 Cambrai, Nord, ordre d évacuation. 10/10/1918, opérateur Lorée. 5

7/ Réf. : SPA 30 LO 2053 Cambrai, Nord, façade de la mairie. 10/10/1918, opérateur Lorée. - Photo n 7 : Lors de l occupation de Cambrai, la Kommandantur a envahi les locaux de la mairie. Le général Fergusson, commandant le 17 e CA (corps d armée) britannique, accompagné d officiers de la 3 e armée, posent sur la place de la mairie. - Photo n 8 : À l autre extrémité du front central, la 1 re armée française du général Debeney a comme objectif la reprise de Saint- Quentin et par conséquent la prise de la ligne Hindenburg. La ville est libérée le 2 octobre, après des combats violents. Ici, un soldat allemand a été tué lors de l avancée des troupes françaises par le sud de Saint-Quentin à la fin du mois de septembre, à l épine de Dallon, reprise le 18 septembre et située à 4 km au sud-ouest de Saint-Quentin. 8/ Réf. SPA 98 V 3180 Devant Saint-Quentin, Aisne, cadavre allemand. 05/10/1918, opérateur Henri Bilowski 6

9/ Réf. : SPA 98 V 3191 Saint-Quentin, Aisne, les piliers intérieurs de la collégiale sont minés. 05/10/1918, opérateur Henri Bilowski. - Photo n 9 : À son arrivée à Saint-Quentin, l armée Debeney découvre une ville en ruine et surtout piégée. Avant de battre en retraite rapidement, les Allemands pillent et détruisent les villes qu ils occupaient. Ici, dans la collégiale de Saint-Quentin en partie détruite, les piliers ont été chargés d explosifs par les soldats de l armée Hutier. Il s agit pour les sapeurs du génie de la 1 re armée française de désarmer ces pièges. 7

II / Libération de Laon et de La Fère Au sud de l Aisne les villes de La Fère et de Laon s inscrivent dans l axe Cambrai- Saint-Quentin. Alors que la 1 re armée de Debeney libère La Fère le 13 octobre, la 10 e armée du général Mangin traverse l Aisne et progresse depuis Soissons vers Craonne, en direction de Laon, pour repousser la 7 e armée allemande du général Boehn. À l est de ce front, la 5 e armée du général Berthelot enfonce les lignes allemandes. Le 13 octobre, Mangin reprend Laon et libère ainsi 6 500 habitants. - Photo n 10 : Sur la route reliant Soissons à Laon, des habitants de la région accueillent les soldats de la 10 e armée qui ont libéré l Aisne de la 7 e armée allemande du général Boehn. 10/ Réf. : SPA 5 NS 231 Laon, Aisne, habitants libérés accueillant les troupes sur la route de Soissons. 14/10/1918, opérateur inconnu. - Photo n 11 : Le général Mangin, chef de la 10 e armée, accueille le président Poincaré à Laon pour fêter la libération de la ville. 11/ Réf. : SPA 5 NS 247 Laon, Aisne, Raymond Poincaré et le général Mangin. 14/10/1918, opérateur inconnu. 8

- Photo n 12 : Les batailles de Picardie, notamment dans l Oise, ont été d une extrême violence. La voierie et les infrastructures ont été totalement détruites, comme ici au nord de Noyon, où un soldat du groupe d armées du général Fayolle pose devant les ruines d un pont. 12/ Réf. : SPA 73 X 3064 Beaurains-lès-Noyon, Oise, pont détruit sur le canal du Nord. Octobre 1918, opérateur Jacques Agié. - Photo n 13 : Entre Soissons et Laon, le fort de la Malmaison est un lieu symbolique de la guerre qui fut notamment au cœur de la bataille du Chemin des Dames. Ici, un avion de bombardement français est tombé lors de l offensive de la 10 e armée sur Laon et Craonne, appuyée par la 5 e armée de Berthelot sur la rivière Suippe. 13/ Réf. : SPA 5 NS 261 Près du fort de la Malmaison, Aisne, avion français de bombardement tombé dans la nuit du 16 octobre. 17/10/1918, opérateur inconnu. 9

14/ Réf. : SPA 73 X 3043 La Fère, Aisne, caricatures dessinées par les Allemands dans la caserne. Octobre 1918, opérateur Jacques Agié - Photo n 14 : Des soldats allemands, lors de l occupation ennemie de La Fère, ont dessiné une fresque caricaturale, photographiée lors de la reprise de la ville par la 1re armée de Debeney. Le dessin de gauche qui représente les colonies françaises, est intitulé «l espoir de Briand». Sous le dessin, la légende indique avec sarcasme: «La relève des Français». À droite, l empereur italien Victor Emmanuel III est caricaturé de façon ridicule. Il est écrit : «Représentation du jubilé italien». En bas, à droite, une portée musicale, accompagnée de paroles, est traduite ainsi : «(Je suis) abandonné, abandonné, abandonné», et explique ainsi le désarroi des fantassins des troupes ennemies. - Photo n 15 : Près de La Fère, une section du génie de la 1re armée française est chargée de la reconstruction des routes et des ponts détruits soit par les bombardements, soit par les Allemands avant leur retraite. 15/ Réf. : SPA 73 X 3059 La Fère, Aisne, reconstruction d un pont à l entrée de la ville. Octobre 1918, opérateur Jacques Agié. 10

III / Le groupe d armées des Flandres : le front du nord Sur le front nord, depuis les côtes belges jusqu au sud de Lille, le groupe d armées des Flandres, dirigé par le roi belge Albert I er tente de dégager la région et oblige les Allemands, épuisés, à se retirer hors des territoires français et belge. Le groupe d armées des Flandres est composé du contingent belge (12 divisions), de la 6 e armée du général Degoutte (remplacé par le général Boissoudy le 15 octobre) composée de 6 divisions, et de la 2 e armée britannique (10 divisions) commandée par le général Plumer. À cela, s ajoute la 5 e armée britannique menée par le général Birdwood (remplaçant de Gough) qui enfonce les défenses présentes au sud de Lille, libérée le 17 octobre. Cette victoire oblige l ennemi à se replier toujours et encore, permettant aux Alliés de reprendre les territoires belges occupés à la fin du mois d octobre. 16/ Réf: SPA 27 LO 1851 Ypres, Belgique, section d automitrailleuses faisant halte. 01/10/1918, opérateur Lorée. - Photo n 16 : Des automitrailleuses françaises Peugeot sont stationnées à Ypres. Elles sont équipées ici d une mitrailleuse de 8 mm placée sur le toit du blindé. - Photo n 17 : À 5 km au nord-est d Ypres, le général Robillot, commandant le 2 e corps de cavalerie, sous les ordres du roi belge Albert I er, consulte une carte d état-major avec ses officiers. 17/ Réf : SPA 27 LO 1860 Saint-Juliaan, Belgique, PC du général Robilleau. 02/10/1918, opérateur Lorée. 11

- Photo n 18 : Au nord-ouest d Ypres, un convoi d artillerie lourde belge fait halte à Elverdinghe. 18/ Réf : SPA 27 LO 1867 Elverdinghe, Belgique, artillerie lourde belge se dirigeant vers les lignes 01/10/1918, opérateur Lorée - Photo n 19 : À Saint-Juliaan, dans la région d Ypres, des chars d assaut Renault FT 17, camouflés à la peinture, appuient l infanterie belge et l infanterie française lors de l offensive du groupe d armées du Nord lancée le 26 septembre. 19/ Réf : SPA 27 LO 1872 Saint-Juliaan, Belgique, char d assaut Renault sur la route. 02/10/1918 ; opérateur Lorée. 12

- Photo n 20 : Lors de l offensive du groupe d armées du Nord, les 2 e et 5 e armées britanniques, commandées par les généraux Plumer et Birdwood, libèrent, le 17 octobre, la ville de Lille occupée depuis quatre ans par l ennemi. Ici, un cavalier anglais est accueilli par les enfants de la ville 20/ Réf : SPA 33 LO 2090 Lille, Nord, arrivée des troupes anglaises dans les faubourgs de la ville. 18/10/1918, opérateur Lorée. 21/ Réf. : SPA 33 LO 2122 Porte de Canteleux, Nord, le général Birdwood et la garde d honneur attendent le président Poincaré. 20/10/1918, opérateur Lorée. - Photo n 21 : À Lille, le général britannique Birdwood (5 e armée) et la garde d honneur, attendent le président Raymond Poincaré, pour fêter la ville libérée trois jours auparavant. 13

III / Les troupes franco-américaines en Lorraine Depuis la fin du mois de septembre, les troupes américaines, dirigées par le général Pershing, sont déployées sur le front est de Champagne et de Lorraine, entre Sainte- Menehould et Pont-à-Mousson. Leur objectif premier est de repousser les Allemands au-delà de la Meuse. En glissant sur les deux flancs de l Argonne, les troupes franco-américaines, en liaison permanente, doivent se retrouver au défilé de Grandpré et pousser l ennemi pour couper la grande ligne de communication allemande : la voie ferrée Sedan-Mézières qui permet toujours à l ennemi de se ravitailler. Tandis que la 4 e armée française du général Gouraud tient le saillant ouest de l Argonne, à l est sont déployés trois corps américains : Bullard, Cameron, et Ligget (dont les divisions Dickman, Summerall, Hines), qui font face à 11 divisions allemandes et à 7 divisions de réserve. À partir du 12 octobre, le corps d armée de Bullard est déplacé à l est de Saint-Mihiel. Le 30 septembre les premières et les deuxièmes lignes allemandes sont conquises, permettant le dégagement définitif de Verdun. Le 4 octobre, le général Pershing déclenche une attaque entre Beaumont et l Argonne qui rencontre une grande résistance. Pour l assister, le 17 e corps d armée français, comprenant 26 divisions placées au nord de Verdun, est mis à sa disposition, ainsi que les 23 e et 33 e divisions d infanterie américaines. À la fin du mois d octobre, les troupes franco-américaines ont fait 20 000 prisonniers allemands, ont pris 150 canons et 1000 mortiers. Depuis cette offensive, les troupes allemandes n auront de cesse de reculer. 22/ Réf : SPA 333 M 5615 Pompey, Meurthe-et-Moselle, artilleurs américains sur la route de Pont-à-Mousson. 14/10/1918, opérateur Lavergne. - Photo n 22 : À 8 km au nord-ouest de Nancy, la 8 e armée américaine du général Gerard avance dans une région restée relativement calme depuis le début de la guerre. À l extrême est du front, des artilleurs du corps expéditionnaire américain rencontrent la population civile lors de la dernière offensive. 14

- Photo n 23 : Dans le secteur de Bois-le-Comte, près de Toul, une cloche d église est utilisée comme alarme en cas d attaque aux gaz. 23/ Réf. : SPA 333 M 5623 Bois-le-Comte, Meurthe-et-Moselle, cloche signalant les alertes au gaz. 14/10/1918, opérateur Lavergne. - Photos n os 24 et 25 : En liaison avec la 4 e armée française (Gouraud) qui avance à l est de l Argonne, la 1 re armée américaine, dirigée depuis le 12 octobre par le général Hunter Liggett remplaçant de Pershing, doit repousser l ennemi à l ouest pour rejoindre Grandpré avant de monter vers Sedan. A 3 km au sud-est de Grandpré, les fantassins des premières lignes américaines, vraisemblablement du 1 er CA américain du général Dickman (remplaçant de Liggett), se reposent dans les talus. Au même endroit, un mitrailleur guette les lignes ennemies, équipé d une mitrailleuse britannique Vickers. 24/ Réf: SPA 5 EY 95 Chevières, Meuse, repos d Américains en première ligne. 21-23/10/1918, opérateur Léon Heymann. 25/ Réf. : SPA 5 EY 100 G Chevières, Meuse, mitrailleuse américaine dans une tranchée. 21/10/1918, opérateur Léon Heymann. 15

- Photo n 26 : À 6 km au sud-ouest de Verdun, des fantassins et des brancardiers du 3 e CA américain établi dans la région de Verdun, s apprêtent à partir vers les lignes pour récupérer les blessés. 26/ Réf: SPA 5 EY 81 D Baleycourt, Meuse, brancardiers américains montant aux lignes. 23/10/1918 ; opérateur Léon Heymann. - Photo n 27 : Un soldat américain allume une cigarette à l aide de la loupe de ses jumelles, dans une tranchée de première ligne dans la Meuse. 27/ Réf. SPA 5 EY 101 G Chevières, Meuse, soldat américain en première ligne. 23/10/1918, opérateur Léon Heymann. 16

- Photo n 28 : Des soldats américains de la 1 re armée américaine se reposent dans un campement entre deux assauts dans la région de l Argonne. 28/ Réf. SPA 5 EY 90 G Chevières, Meuse, campement américain près des premières lignes. 23/10/1918, opérateur Léon Heymann. - Photo n 29 : Le RMLE (régiment de marche de la Légion étrangère) défile dans la ville de Nancy. Ici, la section des cyclistes sur la place de la ville. 29/ Réf : SPA 333 M 5653 Nancy, Meurthe-et-Moselle, défilé des cyclistes du RMLE. 22/10/1918, opérateur Lavergne. 17

- Photo n 30 : Pendant la dernière offensive, des contingents continuent les exercices dans des camps d entraînement. Ici, les mitrailleurs du 151 e RI (régiment d infanterie) s exercent au tir de canon 37 mm à TR (tir rapide) modèle 1916. Le régiment est commandé par les lieutenantscolonels Perchenet et Martin et appartient à la 69 e DI (division d'infanterie) 30/ Réf : SPA 334 M 5667 Ecuelle, Meurthe-et-Moselle, le 151 e RI à l exercice avec un canon 37 mm à tir rapide. 23/10/1918, opérateur Lavergne. 18