1 / 6 Chap. 2 : Analyse de la performance financière (Les SIG et la CAF) Les indicateurs calculés à partir du compte de résultat (les soldes intermédiaires de gestion SIG et la capacité d autofinancement CAF) et les ratios associés à l analyse du résultat permettent de compléter le diagnostic financier en mettant en évidence les performances de l entreprise. (Il n existe pas de «compte de résultat fonctionnel», comme pour le bilan, mais le tableau des SIG est assimilable à un compte de résultat fonctionnel.) I- Du compte de résultat au tableau des SIG A) Le compte de résultat Exemple : Cf. Compte de résultat (système de base) de la SA Malere 1) Approche comptable du résultat Résultat = Produits (comptes 7) Charges (comptes 6) Produits : biens et services vendus. Charges : biens et services consommés (pour réaliser les produits). 2) Approche financière du résultat Le résultat (positif) est une ressource (moyen de financement) : c est aussi un compte de bilan (compte 12). Le résultat correspond à la ressource propre (ressource interne) créée ou consommée (détruite) par l activité de l entreprise au cours d un exercice comptable (12 mois). Résultat N = Variation des ressources propres (capitaux propres) au cours de l exercice N Le résultat permet d augmenter le FR (ressources stables). C est une source de financement essentielle. C est aussi un indicateur de performance : capacité de l entreprise à créer des ressources. Le résultat est une ressource nette, après déduction de toutes les charges i.e. une ressource destinée aux investissements ou pour faire face à une augmentation du BFR. L importance du résultat justifie son analyse détaillée à l aide des SIG.
2 / 6 B) Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) Les SIG permettent une analyse détaillée de la formation du résultat : ils sont calculés en cascade en incorporant progressivement, par étape, les produits et les charges du compte de résultat. 1) Les résultats intermédiaires du compte de résultat Le classement des charges et produits du compte de résultat en trois rubriques (exploitation, financier et exceptionnel) permet de calculer des résultats intermédiaires (exploitation, financier, courant avant impôts et exceptionnel). Cependant, ils ne sont calculés que dans la présentation en liste. Exemple : SA Malere Résultat d exploitation = 9 374 204 8 996 434 = 377 770 Résultat financier = 11 100 110 200 = - 99 100 Résultat courant avant impôts = Résultat d exploitation + Résultat financier = 377 770 99 100 = 278 670 Résultat exceptionnel = 22 300 8 777 = 13 523 Résultat de l exercice = Résultat courant + Résultat exceptionnel (Participation + IS) = 278 670 + 13 523 (18 200 + 45 307) = 228 686 (Il ne manque que les SIG avant le résultat d exploitation : niveau «le plus» important.) 2) Les SIG du PCG Le PCG donne une définition (un mode de calcul) des SIG et prévoit un tableau des SIG (qui fait partie de l annexe du système développé). Exemple : SA Malere : Tableau des SIG du PCG 2.1- La marge commerciale La marge commerciale permet de mesurer la rentabilité d une entreprise commerciale (ou de l activité commerciale d une entreprise industrielle et commerciale) : Taux de marge commerciale = Marge commerciale Ventes de marchandises = 390 216 = 31 % 1 256 000
3 / 6 2.2- La production de l exercice La production de l exercice est un indicateur de mesure de l activité des entreprises industrielles ou des entreprises prestataires de services. 2.3- La valeur ajoutée La valeur ajoutée correspond à la création de richesse réalisée par l entreprise au cours du processus de production (en simplifiant, c est la différence entre la valeur des ventes et la valeur des achats aux fournisseurs de biens et services consommés pour produire). La VA est un indicateur de performance économique. Elle permet de rémunérer les facteurs de production qui ont contribué à la création de richesse (les salariés, l Etat, les banques et les actionnaires). (Au niveau macroéconomique, le PIB Produit Intérieur Brute qui est égal à la somme des VA des entreprises, représente la richesse créée par un pays et donc les revenus distribués.) 2.4- L excédent brut d exploitation (EBE) L EBE (VA Impôts et taxes (hors IS) Charges de personnel) représente le surplus potentiel de trésorerie généré par les opérations d exploitation de l entreprise (son activité principale et habituelle). L EBE est l indicateur essentiel de la performance (ou de la rentabilité) économique d une entreprise (il prend en compte uniquement les opérations d exploitation sans l incidence des choix en matière d amortissement et de financement). 2.5- Le résultat d exploitation Le résultat d exploitation est la ressource générée par les opérations d exploitation après déduction des dotations d exploitation aux amortissements, dépréciations et provisions (charges calculées). 2.6- Le résultat courant avant impôt Le résultat courant représente le bénéfice ou la perte généré par les opérations d exploitation et les opérations financières (activité courante). La comparaison avec le résultat d exploitation permet de mettre en évidence l incidence de la situation financière de l entreprise sur ses résultats (Par exemple, dans le cas d une entreprise fortement endettée, le poids des charges financières peut se traduire par un résultat courant nettement inférieur au résultat d exploitation. A l inverse, pour les entreprises industrielles ou commerciales dont l activité permet de dégager beaucoup de liquidités, une part importante des résultats peut provenir du placement de ces liquidités). 2.7- Le résultat exceptionnel Du fait de sa nature, le résultat exceptionnel n est pas significatif.
4 / 6 2.8- Le résultat de l exercice Le résultat de l exercice représente le bénéfice (ressources créées) ou la perte (ressources détruites) généré par l ensemble des opérations d une entreprise au cours d un exercice comptable (12 mois). Il correspond au revenu qui revient aux associés (propriétaires). Après déduction des bénéfices mis en réserve, il détermine le montant des dividendes distribués. Le résultat de l exercice n est pas un flux de trésorerie (même si une partie est liquide ou le deviendra!). Les produits et les charges sont enregistrés indépendamment de leur encaissement ou décaissement et certains d entre eux ne correspondent pas à des entrées ou sorties d argent (reprises et dotations aux amortissements, dépréciations et provisions). Du fait de son mode de calcul, le résultat est parfois peu significatif pour apprécier la performance d une entreprise (d où l intérêt des soldes précédents!). 3) Les SIG retraités (corrigés) Pour permettre des comparaisons entre entreprises, il est possible d effectuer un reclassement (ou retraitement) de certaines charges pour calculer les SIG (notamment les redevances de crédit-bail et les charges du personnel intérimaire). Cf. annexe : Les (principaux) retraitements du compte de résultat pour le calcul des SIG II- La capacité d autofinancement (CAF) Le résultat correspond à la ressource interne créée par l activité de l entreprise mais il est calculé en appliquant des règles comptables et fiscales qui ne représentent pas une réalité financière (par exemple, les amortissements sont déduits du résultat alors qu il ne s agit pas d une diminution de ressources). A) Définition de la CAF CAF = Produits encaissables (1) Charges décaissables (1) : A l exception des produits de cessions d immobilisations. (Encaissables : qui génèrent une entrée d argent ; Décaissables : une sortie d argent.) On retient donc les produits et les charges de la comptabilité (comptes 7 et 6) sauf ceux qui ne donnent pas lieu à un encaissement ou à un décaissement : on élimine ainsi les produits et charges calculés (ou assimilés).
5 / 6 Charges calculées : - Dotations aux amortissements, aux dépréciations et aux provisions (681 ; 686 ; 687) - Valeurs comptables des éléments d actif cédés (675) Produits calculés (ou assimilés) : - Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions (781 ; 786 ; 787) - Produits des cessions d éléments d actif (775) (Produit encaissable non retenu pour le calcul de la CAF!) - Quote-part des subventions d investissement virée au résultat de l exercice (777) Tous les autres produits et charges sont encaissables ou décaissables. La CAF représente la ressource interne de financement générée par l activité de l entreprise (opérations d exploitation, financières et exceptionnelles sauf cessions d immobilisations). La CAF est un potentiel de ressources et non un flux réel de liquidité, de trésorerie (il ne s agit pas d une différence entre des produits encaissés et des charges décaissées mais seulement encaissables et décaissables). En effet, à la fin de l exercice, une partie des produits encaissables n est peut être pas encaissée (i.e. cette partie de la CAF est sous la forme de créances) et une partie des charges décaissables n est peut être pas décaissée (i.e. cette partie de la CAF est sous forme de dettes). C est une limite à la CAF, et aux SIG, qui justifie les analyses en termes de flux de trésorerie : ETE et tableaux de flux de trésorerie ; les seules ressources disponibles étant les ressource liquides! B) Les méthodes de calcul de la CAF La CAF est calculée à partir du compte de résultat mais il existe deux méthodes de calcul : la méthode soustractive (méthode logique) et la méthode additive (méthode rapide). Exemple : SA Malere : Calcul de la CAF NB : L EBE ne comporte que des produits (d exploitation) encaissables et des charges (d exploitation) décaissables. C) Intérêt de la CAF La CAF est la ressource interne de l entreprise (ressource propre donc ressource stable). Elle permet : - de rémunérer les actionnaires, en leur versant des dividendes ; - de financer les emplois stables (autofinancement) et / ou de rembourser les emprunts.
6 / 6 Autofinancement = CAF Dividendes distribués III- Les ratios associés à l analyse du compte de résultat Cf. Annexe : Les ratios du compte de résultat Cf. Cas Infodor Cas Electropol