POSITION COMMUNE DE LA CEDEAO SUR LE TRAITE SUR LE COMMERCE DES ARMES

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Transcription:

COMISSÂO DA CEDEAO ECOWAS COMMISSION COMMISSION DE LA CEDEAO POSITION COMMUNE DE LA CEDEAO SUR LE TRAITE SUR LE COMMERCE DES ARMES COTONOU, DECEMBRE 2010 1

GENERALITES ET JUSTIFICATION 1. Lors de sa 55ème réunion plénière du 2 Décembre 2009, l Assemblée Générale des Nations Unies a adopté la Résolution A/RES/64/48 à travers laquelle elle a décidé de convoquer en 2012, une Conférence des Nations Unies pour un Traité sur le Commerce des Armes (TCA) avec pour mandat d élaborer un instrument juridiquement contraignant établissant les normes internationales communes les plus strictes possibles, pour le transfert des armes classiques. 2. Le Paragraphe 7 de la Résolution demande qu à ses quatre sessions de 2010 et 2011, le Comité Préparatoire recommande à la Conférence des Nations Unies pour un Traité sur le Commerce des Armes les éléments d un instrument juridiquement contraignant efficace et équilibré. 3. La Résolution, en son paragraphe 10, autorise les organisations intergouvernementales qui ont reçu une invitation permanente à participer en qualité d observateurs aux travaux de l Assemblée générale, à prendre part, comme observateurs, aux réunions du Comité Préparatoire. 4. La Communauté Economique des Etats de l Afrique de l Ouest s est engagée à jouer un rôle majeur dans les négociations sur le TCA, en vue d assurer que les préoccupations régionales, notamment les dimensions sécurité humaine et développement du commerce des armes classiques, particulièrement les armes légères et de petit calibre (ALPC) sont pris en compte au cours de l élaboration du TCA. 5. A cette fin, les Etats membres de la CEDEAO, sont décidés à adopter une Position Commune dans le cadre d une approche coordonnée vers l élaboration du TCA afin de s assurer que les intérêts de la région sont pris en compte dans le futur Traité sur le Commerce des Armes. FONDEMENTS POLITIQUE ET JURIDIQUE 6. Dans le cadre de la Résolution A/RES/64/48 de l Assemblée Générale des Nations Unies qui donne mandat pour négocier un Traité sur le Commerce des Armes d ici à 2012, les Etats membres de la CEDEAO sont décidés à adopter une approche coordonnée par rapport au TCA comme le moyen le plus efficace et le plus efficient d assurer que les intérêts de l espace CEDEAO sont fortement exprimés et protégés dans le futur TCA. La position commune de la CEDEAO sur le TCA est fondée sur les cadres politique et juridique suivants : a) Le Programme d Action des Nations Unies pour Prévenir, Combattre et Eradiquer le Trafic Illicite des Armes Légères et de Petit Calibre dans Tous ses Aspects adopté en 2001; 2

b) Le Protocole des Nations Unies sur la Fabrication et la Circulation Illicites des Armes à Feu, de leurs pièces, éléments et munitions, additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée adoptée en mai 2001; c) L Instrument international visant à permettre aux États de procéder à l identification et au traçage rapides et fiables des armes légères et de petit calibre illicites de 2007; d) La Déclaration de Bamako sur une Position Commune Africaine sur la Prolifération, la Circulation et le Trafic Illicites des Armes Légères et de Petit Calibre adoptée le 1 er décembre 2000; e) Le Protocole de Non Agression de la CEDEAO de 1978; f) Le Protocole sur l Assistance Mutuelle en matière de Défense adopté en 1981; g) Le Traité Révisé de la CEDEAO de 1993 (et les Amendements) ; h) Le Protocole de la CEDEAO de 1999 relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien de la Paix et de Sécurité ; i) La Convention de la CEDEAO sur les Armes Légères et de Petit Calibre, leurs Munitions et Autres Matériels Connexes de 2006. PRINCIPES 7. Reconnaissant que le contrôle des armes, le désarmement et la non prolifération sont indispensables pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales ainsi que pour le développement; Les Etats membres de la CEDEAO réaffirment qu un Traité sur le Commerce des Armes efficace et équilibré doit être fondé sur ce qui suit: a) les buts et principes inscrits dans la Charte des Nations Unies et dans l Acte Constitutif de l Union Africaine; b) le droit inhérent de tous les Etats à la légitime défense individuelle et collective, conformément à l Article 51 de la Charte des Nations Unies; ainsi que le Protocole de Non Agression de la CEDEAO et le Protocole sur l Assistance Mutuelle en matière de Défense ; c) l interdiction générale de l utilisation de la force et les principes de règlement pacifique des différends et de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats, tel que prévu par l Article 2 de la Charte des Nations Unies; 3

d) les buts et principes inscrits dans le Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion et de Règlement, de Maintien de la Paix et de Sécurité et de la Convention de la CEDEAO sur les Armes Légères et de Petit Calibre, leurs Munitions et Autres Matériels Connexes; e) la reconnaissance de la responsabilité première des Etats en matière de commerce et de transfert des armes classiques et des responsabilités respectives des exportateurs et importateurs; f) le transfert des armes classiques, particulièrement les armes légères et de petit calibre, doit être expressément autorisé par les autorités gouvernementales compétentes ainsi qu une prohibition claire des transferts aux acteurs non-étatiques non-autorisés. g) le droit de tous les Etats à fabriquer, importer, exporter, transférer et posséder des armes classiques pour des besoins légitimes de défense et de sécurité, de maintien de l ordre et de participation à des opérations de soutien à la paix; h) l obligation pour tous les Etats de respecter totalement les embargos sur les armes imposés par le Conseil de Sécurité des Nations Unies ainsi que toute autre décision conformément à la Charte des Nations Unies; i) le respect des autres engagements, décisions ou accords pris au plan international, régional ou sous-régional sur la non-prolifération, le contrôle des armes légères et de petit calibre et le désarmement auxquels les Etats impliqués dans le transfert sont parties; j) le respect du droit international, notamment le droit international relatif aux droits de l homme, et le droit international humanitaire ainsi que les droits et responsabilités de chaque Etat conformément à la Charte des Nations Unies ; k) l obligation pour les Etats des mesures afin d empêcher le détournement des armes classiques du circuit légal vers le marché illicite; l) la nécessité de prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite des armes classiques, y compris les armes légères et de petit calibre, leurs munitions et autres matériels connexes; 4

BUT ET OBJECTIFS 8. Le TCA vise à établir les normes internationales communes les plus strictes en matière de transfert international d armes classiques, particulièrement les ALPC et leurs munitions, afin de réduire la souffrance humaine liée au mauvais usage de ces armes. Les objectifs d un TCA sont, entre autres: a) d empêcher le détournement des armes classiques du circuit légal vers les marchés illicites et les usages et utilisateurs non autorisés ; b) d empêcher que les armes classiques soient utilisées pour alimenter ou faciliter les conflits armés, les violations massives des droits humains et du droit international humanitaire, les violations des sanctions et embargos sur les armes des Nations Unies et autres obligations internationales, le crime organisé, les actes terroristes, ce qui sape la paix, la sécurité, la stabilité ainsi que le développement économique et social durable ; c) promouvoir la transparence et l obligation de rendre compte en matière de transfert des armes classiques, y compris les ALPC et leurs munitions ; d) contribuer à la paix, la sécurité et la stabilité internationales et régionales. CHAMP D APPLICATION 9. Le champ d application d un TCA doit être conforme aux dispositions du paragraphe 4 de la Résolution 64/48 de l Assemblée Générale des Nations Unies qui demande l élaboration d un instrument juridiquement contraignant établissant les normes internationales communes les plus strictes possibles pour le transfert des armes classiques. 10. La Résolution ne se limite pas à un type ou à des types particuliers d armes classiques, et par conséquent, un TCA doit porter sur tous les types d armes classiques, particulièrement les armes légères et de petit calibre ainsi que leurs munitions, leurs pièces détachées, leurs composantes et autres matériels connexes, et les transferts de technologie 11. Les transactions ou activités couvertes par un TCA comprennent l importation, l exportation, le transit, le transbordement, le transport, le courtage, la délivrance de permis, la réexportation, les transferts, les baux, les prêts, les dons et l assistance technique. 5

12. En outre, seules les transactions entre Etats doivent être autorisées et, par conséquent les armes ne doivent pas être transférées aux acteurs non-étatiques sans autorisation expresse du pays importateur PARAMETRES/CRITERES COMMUNS 13. Le TCA doit contenir un certain nombre de critères permettant d évaluer tout transfert d armes avec l exigence de refuser un transfert lorsque l un quelconque des critères convenus n est pas rempli. Ces critères incluent entre autres la prise en compte de ce qui suit: a) la conformité du transfert des armes aux obligations juridiques internationales auxquelles l Etat concerné a souscrit, notamment les obligations prescrites au titre de la Charte des Nations Unies, des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies relatives aux embargos sur les armes et autres instruments internationaux et régionaux juridiquement contraignants auxquels l Etat est partie ou le droit coutumier international; b) le risque que les armes à transférer n aient un impact négatif sur la paix, la sécurité, la stabilité nationales, régionales et internationales ainsi que sur le développement socio-économique durable c) le risque que les armes à transférer ne provoquent, n exacerbent ou ne prolongent les tensions ou conflits existants, ou ne soient utilisés pour commettre des actes terroristes d) le risque de détournement des armes, notamment le détournement vers des marchés illicites, des usages non prévus ou des utilisateurs finaux non-autorisés ou des acteurs non-étatiques; e) le risque que les armes à transférer ne soient utilisées pour commettre des violations massives des droits humains et du droit international humanitaire. MISE EN ŒUVRE ET APPLICATION 14. Les Etats membres de la CEDEAO adhèrent à un Traité qui impose des obligations nationales et s appuie sur un organe international pour aider à la mise en œuvre, l application, la vérification et /ou le suivi. 6

15. Par conséquent, il est nécessaire de: Identifier les obligations nationales à imposer dans le cadre d un TCA et de fixer un délai précis pour l adoption ou l amendement des mesures législatives et administratives à cet effet par les Etats parties au TCA; a) identifier, au titre des législations et règlementations nationales, les autorités chargées de contrôler et de délivrer des autorisations pour le transfert des armes; b) convenir d un certain nombre de critères minimum pour la délivrance d un certificat d utilisation finale et d un certificat d utilisateur final et en assurer la sécurité ; c) faire un rapport biennal sur les décisions ou activités relatives au transfert à un organe spécialisé, en tenant compte des possibilités de faire des rapports au niveau régional; d) convenir du niveau de détails, de la nature et de l étendue des informations requises au titre des rapports; e) renforcer, au besoin, les capacités nationales pour une élaboration efficace des rapports; f) convenir des procédures d enregistrement; g) convenir des procédures et des mécanismes de règlement des différends; h) mettre sur pied un secrétariat d appui à la mise en œuvre dont la nature, le coût et le mandat feront l objet d un accord ; i) créer un fonds pour financer l assistance aux victimes et autres activités liées à la promotion du TCA ; j) inclure la coopération et l assistance internationales dans la mise en œuvre du TCA; k) mettre en place des mécanismes/procédures de vérification et prévoir des sanctions pour la violation des dispositions du TCA. 7

PROMOTION ET MISE EN ŒUVRE DE LA POSITION COMMUNE DE LA CEDEAO 16. L approche coordonnée doit couvrir la phase des négociations et plus tard les phases de mise en œuvre et de suivi du TCA et est fondée sur les éléments suivants: Négociations et adoption du TCA 17. A partir de la phase des négociations jusqu à la phase d adoption du TCA, les Etats membres sont décidés à : a) assurer leur participation totale et effective dans les différentes phases de négociation ainsi que dans les forums pertinents relatifs au TCA; b) accroître dans leur juridiction respective et avec le soutien de la Commission de la CEDEAO, la compréhension des enjeux, défis et opportunités liés au TCA pour la région; c) se concerter en vue d harmoniser leurs différentes positions sur les éléments clés nécessaires à un TCA efficace et équilibré; d) travailler en étroite collaboration avec la Mission Permanente de la Présidence en exercice de la CEDEAO auprès des Nations Unies, en vue de préparer et de coordonner au plan technique les interventions lors des négociations, et en cas de besoin, de confier à la présidence en exercice la responsabilité de parler en leur nom; e) se servir de la Convention de la CEDEAO sur les Armes Légères et de Petit Calibre, leurs Munitions et Autres Matériels Connexes comme élément de référence pour la convergence des positions des Etats membres; f) promouvoir une approche coordonnée avec l Union Africaine et les autres Communautés Economiques Régionales pour adopter une Position Africaine Commune afin d assurer une participation active dans les négociations sur le TCA ; g) se rapprocher des autres Groupes tels que l UE, le CARICOM, l Amérique Latine, d autres Communautés Economiques Régionales Africaines ou des Etats individuels, etc. à travers les Ambassades et les Missions Permanentes des Etats membres de la CEDEAO, et avec l appui de la Commission de la CEDEAO, afin d obtenir un soutien à leur position sur le futur TCA; h) promouvoir une plus grande synergie entre la Commission de la CEDEAO et les Ambassades et Missions Permanentes des Etats membres pour un 8

partage plus efficace de l information et promouvoir les positions communes de la CEDEAO Signature et ratification du TCA 18. Les Etats membres de la CEDEAO s engagent à signer un TCA solide et équilibré établissant les normes internationales communes les plus strictes pour le transfert des armes classiques, auquel adhérera le plus grand nombre de membres possible des Nations Unies, de manière ouverte et transparente. 19. Les Etats membres de la CEDEAO s engagent à ratifier le TCA, dans un délai le plus court possible, dans le respect des procédures nationales en vigueur. 20. Les Etats membres exhortent la Commission de la CEDEAO à prendre les mesures appropriées en vue de lancer une campagne de plaidoyer et de sensibilisation efficace et efficiente pour une ratification rapide du TCA une fois adopté. Mise en œuvre du TCA 21. La mise en œuvre du TCA au niveau national relève de la seule responsabilité des Etats membres. Toutefois, les Etats membres de la CEDEAO peuvent chercher à bénéficier, avec le soutien de la Commission de la CEDEAO, de la coopération et de l assistance internationales, en vue d une mise en œuvre efficiente du TCA. 22. La Commission de la CEDEAO doit travailler avec l organisme International assurant le Secrétariat dans le cadre du suivi et de la supervision de la mise en œuvre par les Etats membres des obligations découlant du TCA. 23. La Commission de la CEDEAO doit prendre des mesures urgentes pour donner à la Division des Armes Légères de la CEDEAO les capacités nécessaires pour lui permettre de suivre la mise en œuvre de la Convention de la CEDEAO sur les Armes Légères et de Petit Calibre et la mise en œuvre du TCA lorsqu il sera adopté. Partenariat avec la Société Civile 24. Les Etats membres ainsi que la Commission de la CEDEAO doivent faciliter la mobilisation des organisations de la société civile et travailler en partenariat avec elles pour a) soutenir l élaboration d un TCA solide et rigoureux ; b) promouvoir la ratification et la mise en œuvre du TCA. 9