TECHNIQUE DU FROID ET DU CONDITIONNEMENT DE L AIR Tâche T6.2 : Analyser l installation, diagnostiquer Compétence C1.1-10 : Identifier des règles d'hygiène Thème : S4 : Approche scientifique et technique des installations frigorifiques Séquence : S4.3 : Microbiologie appliquée Séance : La légionellose Date : Objectif de la séance : La légionellose est une infection respiratoire grave due à l inhalation d un aérosol d eau contaminée par la bactérie Legionella. L infection survient 2 à 10 jours après l inhalation. Le risque de légionellose peut être réduit en adoptant les mesures nécessaires pour limiter la prolifération des légionelles dans les installations à risque de dispersion d aérosols. De nombreuses actions ont été engagées dans le domaine de la lutte contre la légionellose par les pouvoirs publics depuis 1997. Les actions de prévention concernent la conception et l entretien de ces installations (réseaux d eau chaude sanitaire, tours aéroréfrigérantes...). Chacun peut également agir chez soi en adoptant des mesures simples. Qu est-ce que la légionellose? La légionellose est une infection pulmonaire grave causée par une bactérie nommée Legionella. Il ne s agit pas d une maladie contagieuse d une personne à une autre. La légionellose affecte essentiellement les adultes et touche plus particulièrement les personnes présentant des facteurs favorisants. Il existe plus de 50 espèces de souches de légionelles, mais seulement quelques-unes d entre elles sont à l origine d infections humaines. Les souches les plus couramment associées à la légionellose en France sont les Legionella pneumophila. Page 1 sur 7
Comment contracte-t-on la légionellose? Les Legionella sont des bactéries naturelles de l environnement hydrique (eaux et sols humides) qui, sous certaines conditions, peuvent proliférer dans différentes installations et réseaux d eau. La contamination humaine est alors possible par inhalation de fines gouttelettes d eau (<5 μm) contenant la bactérie. Les facteurs favorisant l apparition de cas de légionellose sont donc de deux types : Prolifération de la bactérie dans les installations pour diverses raisons : - élévation de la température de l eau entre25 et 42 C (optimum de croissance à 35 C) - faible circulation, voire stagnation de l eau - présence dans l eau d autres microorganismes (algues, amibes, autres protozoaires) libres ou adhérés aux parois des réservoirs et canalisations (biofilm), car certains de ces microorganismes peuvent jouer un rôle de réservoir et de site de multiplication des Legionella - présence de dépôts de tartre et/ou de corrosion Dispersion d aérosols : - tours aéro-réfrigérantes - douches sur les réseaux d eau chaude - humidificateurs, brumisateurs - bains à remous Rappels réglementaires : Les prescriptions techniques réglementaires applicables sur les installations de refroidissement par dispersion d eau dans un flux d air sont les suivantes : L arrêté ministériel du 13 décembre 2004(publié au Journal officiel du 31décembre 2004) relatif aux installations de refroidissement par dispersion d eau dans un flux d air soumises à autorisation au titre de la rubrique 2921(l'installation n'est pas du type circuit primaire fermé et la puissance thermique évacuée maximale est supérieure ou égale à 2 000 kw). L arrêté ministériel du 13 décembre 2004 (publié au Journal officiel du 31décembre 2004) relatif aux prescriptions générales applicables aux Installations Classées soumises à déclaration sous la rubrique n 2921 : Installations de refroidissement par dispersion d eau dans un flux d air (l'installation n'est pas du type circuit primaire fermé et la puissance thermique évacuée maximale est inférieure à 2 000 kw ou lorsque l'installation est du type circuit primaire fermé ). Page 2 sur 7
Il est important de noter que l on réalise une analyse de risque pour l ensemble de l installation comportant les n tours, le ou les échangeur(s), le circuit d eau à refroidir en contact avec l air ainsi que les circuits d eau d appoint et de purge. Nota : - Une installation est de type "circuit primaire fermé" lorsque l eau dispersée dans l air refroidit un fluide au travers d un ou plusieurs échangeurs thermiques étanches situés à l intérieur de la tour de refroidissement ou accolés à celle-ci ; tout contact direct est rendu impossible entre l eau dispersée dans la tour et le fluide traversant le ou les échangeurs thermiques. - Dans le texte l ensemble constituant l installation de refroidissement par dispersion d eau dans un flux d air sera nommé installation. - L'exploitant de l'installation est celui qui déclare l'installation au préfet ou celui qui est titulaire de l'autorisation d'exploiter. Page 3 sur 7
Les symptômes et le diagnostic : Les symptômes sont généralement similaires à ceux d une grippe : fièvre, frissons, toux, difficultés respiratoires et parfois autres signes comme la nausée et la confusion. Ils apparaissent au bout de 2 à 10 jours après la contamination par les légionelles, et dans la majorité des cas dans les 5 à 6 jours. Pour les patients qui présentent les symptômes de la maladie, il existe plusieurs méthodes pour confirmer le diagnostic de la légionellose : entre autres, la recherche de l antigène de Legionella pneumophila de sérogroupe 1 (en cause dans plus de 90 % des cas) dans les urines, la recherche par tests sanguins (2 tests sont nécessaires à 3-4 semaines d intervalle), et la recherche de souches à partir de prélèvements pulmonaires («culture»). La légionellose : une pathologie grave? La gravité de l infection dépend de plusieurs facteurs, notamment de la virulence de la souche contractée et de la vulnérabilité de l individu (tabagisme, âge, personnes immunodéprimées, transplantées, personnes atteintes de diabète, d insuffisance rénale, coexistence d une maladie chronique ). Les conséquences sanitaires des expositions aux légionelles peuvent prendre la forme : d infections non-pulmonaires de type grippal (fièvres de Pontiac notamment) dont l issue est généralement favorable d infections pulmonaires graves, la légionellose. La légionellose est une pneumopathie sévère. La létalité, bien que plus faible que par le passé, atteint 11%. La légionellose peut-elle être traitée? La légionellose se traite avec des antibiotiques. La durée du traitement est généralement de 14 à 21 jours. La plupart des patients atteints doivent être pris en charge à l hôpital. Les cas de légionellose notifiés correspondent souvent à des personnes hospitalisées en réanimation ou en unité de soins intensifs. La guérison est obtenue souvent après plusieurs semaines voire plusieurs mois. Quand le diagnostic et le traitement interviennent tôt, l issue est généralement favorable. Le contexte sanitaire en France : En 2014, 1348 cas de légionellose ont été notifiés en France dont 122 ont conduit à un décès. Une exposition à risque lors de la période d incubation a été rapportée pour 37 % des cas. Parmi eux, 72 cas (5 % de l ensemble des cas) avaient séjourné dans un établissement hospitalier pendant la période d incubation dont 36 (50 %) étaient des cas nosocomiaux certains (hospitalisés durant toute la période supposée d exposition). Le mode d exposition principal était un voyage avec un séjour dans un établissement de tourisme pour 161 cas (12 % de l ensemble). Page 4 sur 7
Quelques conseils pratiques : Chacun d entre nous peut agir chez soi pour lutter contre l exposition aux légionelles en : Faisant couler l eau froide et l eau chaude au moins 1 fois par semaine au niveau des points d eau qui sont peu utilisés (évier, lavabos, douche, etc.) et après chaque période d absence prolongée, pour tous les points d eau avant de les réutiliser (notamment la douche) Surveillant la température de l eau chaude au domicile : elle doit être très chaude mais pas «bouillante» (au moins 50 C et au plus 60 C au niveau de l évier de la cuisine) Procédant régulièrement au détartrage et à la désinfection des embouts de robinetterie (brise-jets, pommeaux de douches, etc.) Utilisant de l eau stérile pour les appareils biomédicaux (nettoyage et remplissage des appareils d oxygénothérapie ou de lutte contre l apnée du sommeil) Il est nécessaire de définir, dans un premier temps, le champ de l étude, à savoir l'installation concernée par l analyse de risques, en précisant son point de départ et son point final. Page 5 sur 7
Le champ de l étude est formalisé sur un schéma de principe qui englobe la totalité de l installation et des procédés mis en oeuvre : l installation de refroidissement avec le système d échangeur, la production de panache, le bac de récupération des eaux de ruissellement ; le réseau de recirculation de l eau refroidie, dont les pompes et les échangeurs les éventuels stockages d eau les rejets d eaux usées Une fois le champ de l étude défini, ilconvient de réaliser un bilan de toutes les données existantes sur l installation afin de partir sur de bonnes bases et pouvoir réaliser dans de bonnes conditions la suite de l analyse de risques. Page 6 sur 7
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