III. LES 1 Les accidents barotraumatiques (voir annexes page A4). En plongée, du fait de l augmentation de la pression (Loi de Mariotte), les cavités remplies d air peuvent nous poser des problèmes : La variation de pression est plus importante entre 0 et 10m, c est dans cette zone qu il faut faire le plus attention. 3 sinus 4 masque 2 poumons Barotraumatismes 1 oreilles 5 dents 6 estomac intestins a Les oreilles. Le corps humain comme tous les tissus sont incompressibles seul les cavités peuvent être compressées : l'estomac les sinus le pharynx les poumons les oreilles La plupart de ces cavités sont généralement équilibrées naturellement. Pour les oreilles il faut effectuer la manoeuvre de Valsalva afin de les équilibrer. Cette manoeuvre consiste à forcer le passage d'air dans la trompe d'eustache dans le sens pharynx > oreille moyenne. Remarque : Il existe également d'autres manières de décompresser ses oreilles : La béance tubulaire volontaire (BTV) : Elle consiste à ouvrir la trompe d'eustache par un bayement sans ouverture de la bouche et à équilibrer sans forcer. La manoeuvre de Frenzel : Elle consiste à déglutir de manière à ouvrir la trompe d'eustache. Ces deux méthodes permettent d avoir une commande presque volontaire des muscles qui ouvrent cycliquement la trompe d Eustache sans que nous en ayons conscience. Thierry GOMILA 42
Mécanisme : Organe de l équilibre Organe de l audition Tympan Trompe d Eustache figure 1 figure 2 A la descente, la pression augmente sur le tympan (figure 2). Si l'équilibre n'est pas réalisé ou ne peut pas être réalisé, soit en raison d'une malformation, soit en raison d'un rhume ou d'une sinusite, le tympan dépasse son seuil de déformation et peut se déchirer. Déformation du tympan figure 3 Fermeture de la trompe figure 4 Pour éviter cela il suffit d envoyer de l air dans l oreille moyenne par la trompe d Eustache : c est la manœuvre de Valsalva (figure 3). Cependant si la différence de pression est importante il se peut que la manœuvre de Valsalva ne soit plus possible. En effet la trompe d Eustache peut se fermer sous l effet de la pression (figure 4). Il est alors impératif de remonter pour limiter la différence de pression et permettre cette manœuvre. Bouchon (rhume) figure 5 figure 6 Thierry GOMILA 43
figure 7 Déformation du tympan A la montée, si la trompe d'eustache est obstruée (figure 5), la pression extérieure diminuant (figure 6), le tympan se déforme dans le sens inverse et peut se déchirer (figure 7). Il n'y a pratiquement aucun moyen d'équilibrer, et l'obligation de remonter fait que l'accident est inévitable. Moralité, il ne faut pas plonger lorsque l on est enrhumé. Le simple fait d être obligé de forcer la manœuvre de Valsalva lors de la descente doit vous alerter sur la possibilité de boucher la trompe à cette occasion. Stopper la descente et remonter sur le bateau est la meilleure solution. Lorsque le tympan est perforé, l'eau froide fait irruption dans la caisse du tympan et déclenche des vertiges et éventuellement une syncope. Si le vertige est important le plongeur éprouvera des difficultés à s'orienter et à trouver la surface. Il y a parfois saignement de l'oreille. Si le vertige persiste avec des sifflements aigus, c'est que l'oreille interne est atteinte. Prévention : Ne pas plonger si vous avez un rhume ou une sinusite. Jamais de Valsalva violent et trop prolongé. Jamais de Valsalva à la remontée. Jamais de Valsalva répétés au palier. Traitement : Consulter rapidement un médecin O.R.L. Si vertiges persistant : appliquer la procédure normale à tout les accidents de plongée (voir annexes). b Les sinus. Le crâne possède également d'autres cavités : Les sinus Ils sont disposés sur la face comme l'indique la figure cidessous. frontaux frontaux ethmoïdaux maxillaires Thierry GOMILA 44
Ses cavités débouchent dans la fosse nasale et sont généralement équilibrées naturellement. Mais il peut arriver, qu'en raison d'un rhume, d'une sinusite ou d'une malformation, le conduit entre le sinus et la fosse nasale soit bouché. Mécanisme. Le barotraumatisme du sinus résulte d une impossibilité d'équilibrer la pression dans un ou plusieurs sinus, en raison d'une obstruction de ou des orifices de drainage. Cette obstruction peut provenir d un simple rhume avec congestion des muqueuses, ou bien d une déviation de la cloison nasale rétrécissant la filière nasale, ou encore d un polype bouchant l'orifice du sinus. Bouchon Orbite Cloison nasale Fosse nasale maxilaire Liquide A la descente, la pression extérieure augmentant et la pression intérieure restant constante, la muqueuse va être aspiré d'où une grande douleur et l épanchement d un liquide dans le sinus. Si vous ne remontez pas, vous pouvez risquer saignements et décollement de la muqueuse. A la montée, le phénomène est contraire (et plus rare), et la muqueuse est plaquée contre la paroi. Il s'en suit une grande douleur, et des saignements. La seule chose à faire est de remonter très lentement en espérant que le sinus pourra s'équilibrer. Thierry GOMILA 45
Prévention. Ne pas plonger si vous avez un rhume ou une sinusite. Ne jamais forcer sur les sinus, interrompre la plongée dès l'apparition de la douleur. Consulter un ORL pour vérifier que vous n avez aucun problème physiologique à ce niveau là (déviation de la cloison nasale rétrécissant la filière nasale, ou polype bouchant l'orifice du sinus). Traitement. Consulter un médecin O.R.L. c La surpression pulmonaire. La surpression pulmonaire est l'accident de plongée le plus grave car pouvant entraîner la mort en un cours laps de temps. Il se produit chez le débutant, le paniqué ou l'apnéiste ayant pris de l'air au fond à un plongeur. Elle peut se produire également lors d une remontée à deux sur un embout lors des phases d apnée (surtout sur les derniers mètres). Blocage Expiration insuffisante Expiration suffisante Pneumothorax, embolies, emphysèmes, compression du coeur (arrêt) Distensions alvéolaires Distensions alvéolaires Glotte bloquée Thierry GOMILA 46
Mécanisme. Le plongeur remonte glotte bloquée, la pression diminuant le volume de la cage thoracique augmente jusqu'à la déchirure des alvéoles pulmonaires. L'air rentre directement dans l'organisme sous forme gazeuse et peu produire : embolies (cérébrales > hémiplégies, cardiaque > arrêt du coeur, pneumothorax, emphysèmes,...) La déchirure des alvéoles provoque le mélange entre l air alvéolaire et le sang (embolies), le passage de l air entre la plèvre et le poumon (pneumothorax) et donc l affaissement du poumon. Embolies (hémiplégie) Paroi thoracique Poumon droit décollé Rupture pulmonaire Compression cardiaque (arrêt) Plèvre Présence d air dans la cavité thoracique (pneumothorax) Distension pulmonaire Prévention. Souffler lorsqu'on remonte sans l'embout. Ne jamais bloquer sa respiration. Ne jamais donner d'air à un apnéiste. Traitement. Appliquer la procédure normale à tous les accidents de plongée (voir annexes page A6). Ne pas donner ni d eau ni d aspirine dans ce cas. d Le plaquage du masque. Le plaquage du masque est un accident qui se produit à la descente si le plongeur ne souffle pas dans son masque afin d'équilibrer cette cavité. Thierry GOMILA 47