RESTAURATION ECOLOGIQUE EN MILIEU DUNAIRE : Friches agricoles de Terre-Neuve, domaine du Conservatoire du Littoral (Grau du Roi, 30)

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Transcription:

Projet LIFE+LAG Nature RESTAURATION ECOLOGIQUE EN MILIEU DUNAIRE : Friches agricoles de Terre-Neuve, domaine du Conservatoire du Littoral (Grau du Roi, 30) Bilan des suivis et évaluation Janvier 2014

Projet LIFE+LAG Nature RESTAURATION ECOLOGIQUE EN MILIEU DUNAIRE : Friches agricoles de Terre-Neuve, domaine du Conservatoire du Littoral (Grau du Roi, 30) Coordination : Benjamin Sirot (CEN L-R) Données faune : Janvier 2014 - Orthoptères - 2009 : Xavier Rufray (CEN L-R), Alice Saintvanne (CEN L-R), Alexis Rondeau (CEN L-R), Stéphane Jaulin (OPIE L-R) / 2012-2013 : Maxime Gaymard (CEN L-R) - Coléoptères - 2009 : Alice Saintvainne (CEN L-R), Alexis Rondeau (CEN L-R), Stéphane Jaulin (OPIE L-R) / 2012-2013 : Maxime Gaymard (CEN L-R) Données flore et cartographie habitats naturels : Benjamin Sirot (CEN L-R) Analyse et interprétation des données faune : Olivier Scher (CEN L-R) Analyse et interprétation des données flore : Benjamin Sirot (CEN L-R) Relecture : Claudie Houssard (CEN L-R)

SOMMAIRE 1. Introduction, objectifs et cadre de l action... - 1-2. Description des travaux réalisés... - 3-3. Protocoles et suivis mis en place... - 7-4.Résultats et interprétations... 9 4.1. Suivi coléoptères... 9 4.1.1. Synthèse du jeu de données coléoptères... 9 4.1.2. Interprétations... 9 4.2. Suivis orthoptères... 11 4.2.1. Synthèse du jeu de données coléoptères... 11 4.2.2. Interprétations... 12 4.3. Relevés floristiques exhaustifs (transects)... 13 4.3.1. Découpage des listes d espèces relevées... 13 4.3.2. Synthèse du jeu de données.... 14 4.3.3. Analyses et interprétations... 15 4.4. Cartographie des habitats naturels... 17 5.Conclusions et perspectives... 18

1.Introduction, objectifs et cadre de l action Le domaine de Terre-Neuve se situe dans le département du Gard et sur la commune du Grau du Roi, à moins de 500 mètres du trait de côte, au sein d une propriété du Conservatoire du Littoral et du site Natura 2000 de la Camargue Gardoise (voir carte cidessous). Il fait donc partie du littoral gardois qui constitue l extrémité occidentale du delta de la Camargue. Ce littoral constitue une zone dunaire d importance majeure tant en terme de paysages, de milieux naturels, de dynamique dunaire que de surface. Site Natura 2000 Camargue Gardoise Massif dunaire de l Espiguette Parcelles de Terre-Neuve L objectif de cette opération de génie écologique sur le domaine de Terre-Neuve a consisté en la restauration d habitats naturels dunaires en lieu et place de friches agricoles. En effet, à partir des années 1950, l agriculture (viticulture et asperge) s est largement développée sur le secteur de l Espiguette, arasant des dunes pour rendre les terres cultivables. Aujourd hui, tributaire de lourdes contraintes (érosion, drainage, salinité du sol ) l agriculture littorale apparaît moins opportune et laisse place à ces friches sableuses. Au delà des parcelles de Terre-Neuve, cette action s inscrit dans un cadre plus large : la mise en place sur l ensemble de l Espiguette d un cordon dunaire de second rang dans une optique de protection préventive face à la montée des eaux. Les travaux réalisés sur Terre-Neuve concourent donc à double objectif : restauration écologique et protection naturelle fonctionnelle. Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation - 1 -

Milieux dunaires Cultures Zones humides Vue aérienne montrant les différentes entités paysagères de l Espiguette T.Gendre Cliché montrant sur la droite, l ancienne dune boisée fluviatile et sur la gauche la friche agricole B.Sirot Comme on peut le voir sur la photographie aérienne suivante, les parcelles de Terre- Neuve s inscrivent au sein d un complexe dunaire et lagunaire. Les dunes boisées sont probablement des dunes fluviatiles très anciennes nées des apports sableux du Rhône puisqu elles sont parallèles au Rhône de St Roman. Il semble que l organisation de cet ancien cordon dunaire fonctionnel et dynamique date du XVII/XVIIIème siècle. Par contre, la mosaïque dunaire littorale au sud des parcelles restaurées est sûrement bien plus récente puisqu il s agit de dunes côtières peu évoluées (dunes blanches, grises, pannes dunaires) et parallèles au trait de côte. Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation - 2 -

Dunes fluviatiles boisées de Pins Bras mort du Rhône de St Roman Dunes littorales ouvertes Lagune temporaire du Chaumadou Vue aérienne montrant la parcelle de Terre-Neuve et les systèmes naturels proches T.Gendre CEN LR 2. Description des travaux réalisés Après plusieurs années d études, notamment vis-à-vis du retour d expérience d un projet similaire en termes d objectif (restauration écologique des parcelles de Baronnets menée en 2007), le Syndicat Mixte de la Camargue Gardoise (SMCG) et le Conservatoire d Espaces Naturels du Languedoc-Roussillon (CEN L-R) aux côtés de la commune du Grau du Roi ont établi un protocole de travaux lequel a été présenté et validé par le comité scientifique du LAG Nature. C est bien grâce à ce projet européen que cette action a pu se concrétiser. Elle a été menée sous maîtrise d ouvrage du SMCG avec l appui technique du CEN L-R. Les travaux se sont déroulés de début août 2012 à fin octobre 2012. Ils ont été les suivants : Etape 1 - Elimination des barrières nuisant aux échanges avec les espaces dunaires de proximité : abattage des haies de Peupliers hybrides et des ronciers entourant la parcelle (gyrobroyage, tronçonnage, rogneuse de souches, exports des matériaux, etc.). Etape 2 - Disparition des reliefs issus de l activité agricole : comblement des drains. Etape 3 - Création de divers reliefs : o reconnexion aux dunes littorales au sud-ouest de la parcelle et création d un champ de dunes sans orientation dominante type montilles (1 à 1,5m de hauteur) avec apport de sable de la pointe de l Espiguette (zone en accrétion), o création d arcs dunaires (1,5 à 2m de hauteur) orientés en fonction des vents dominants au milieu de la parcelle, avec ou sans ganivelles, o création de zones humides basses (pannes dunaires) et de dépressions (mares), o micro-bosselage (30 cm en moyenne de hauteur) sans orientation dominante du reste de la parcelle. Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation - 3 -

Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation - 4 -

Coupe et export des haies de Peupliers hybrides B.Sirot CEN LR Rognage des souches de Peupliers hybrides B.Sirot CEN LR Création des dunes en montilles B.Sirot CEN LR Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation - 5 -

Création des dépressions et des mares A.Rondeau CEN LR Création d un arc dunaire avec fixation à l aide d une ganivelle - A.Rondeau CEN LR Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation - 6 -

3. Protocoles et suivis mis en place Les groupes naturalistes suivants ont été utilisés pour réaliser les suivis/évaluation. Les protocoles ont été validés par le comité scientifique du projet en novembre 2009. Cartographie précise des habitats naturels (1/250 ème ) basée sur une photographie aérienne précise (1pixel = 20 cm) datant de l été 2009. Transects flore : relevés floristiques exhaustifs avec, pour chaque espèce présente, une estimation de son abondance-dominance (échelle de Londo). Les transects sont (sur la parcelle travaillée) espacés de 80 m en respectant une distance d au moins 15m de la lisière de la parcelle pour limiter l effet «bordure». Les relevés sont réalisés le long des transects tous les 70 m sur un carré fictif de 2 x 2 m. 6 relevés sont réalisés pour chaque transect. 3 transects témoins ont été réalisés, un sur la friche non travaillée, deux au sein des milieux dunaires de référence. Orthoptères (Indices Linéaires d Abondance) : o 1 ère série : le dispositif réalisé initialement dont les états «0» ont été réalisés en 2009 n étaient finalement pas adaptés aux travaux réalisés (qui ont été modifiés au cours du projet). 30 transects dont seuls les états «0» ont été réalisés (tout de même utilisés pour les interprétations ci-dessous). o 2 nde série : en 2012, un nouveau dispositif a été mis en place adapté au protocole de travaux. 30 transects de 20 m de long ont été réalisés dont 20 témoins (10 sur la friche non travaillée et 10 au sein des milieux dunaires de référence). Les états «0» ont donc été réalisés en 2012 et suivis en 2013 après travaux. Coléoptères (quadrats) : 4 points au total dont 1 situé sur le parking des Montilles. o 1 ère série : le dispositif réalisé initialement dont les états «0» ont été réalisés en 2009 n étaient finalement pas adaptés aux travaux réalisés (qui ont été modifiés au cours du projet). 16 quadrats dont seuls les états «0» ont été réalisés (tout de même utilisés pour les interprétations ci-dessous). o 2 nde série : en 2012, un nouveau dispositif a été mis en place adapté au protocole de travaux. 16 quadrats ont été réalisés dont 8 témoins (4 sur la friche non travaillée et 4 au sein des milieux dunaires de référence). Les états «0» ont donc été réalisés en 2012 et suivis en 2013 après travaux. Calendrier d application des différents protocoles utilisés Protocole 2009 2010 2012 Travaux de : août à octobre 2012 Cartographie des habitats - 6 juillet - - Relevés floristiques 24 - - (transects) juillet Orthoptères (ILA) 19 août 2009-7 juin Coléoptères (quadrats) 23 juin et 23 septembre - 7 juin 2013 19 juillet 17 juin et 9 septembre 17 juin et 9 septembre Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation - 7 -

Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation - 7 -

Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation - 8 -

4.Résultats et interprétations 4.1. Suivi coléoptères 4.1.1. Synthèse du jeu de données coléoptères Session 2009 Session 2012 Session 2013 Témoin Témoin Zone Témoin Témoin Quadrats friche Dune restaurée friche Dune Ammobius rufus 96 206 60 331 229 170 220 Zone restaurée Brindalus porcicollis 3 2 47 Carabidae sp. 1 1 Catomus consentaneus 1 Cerambycidae 1 Curculionidae 2 6 Leichenum pulchellum 1 Philopedon plagiatum 2 Psammodius pierottii 27 Pseudoseriscius pruinosus 3 Stenosis intermedia 3 Tentyria mucronata 1 1 2 1 Xanthomus pellucidus 1 Abondance 100 209 62 346 230 173 298 Richesse spécifique 3 3 2 6 2 3 7 Indice de conservation du système dunaire 9 6 3 8 6 6 14 Nombre d'ind/quadrat 12,5 26,125 7,75 43,25 28,75 21,625 37,25 Nombre d'sp/quadrat 0,375 0,375 0,25 0,75 0,25 0,375 0,875 1-Simpson (D) --> diversité max = 1 Shannon (H') --> diversité max = 1 0,08 0,03 0,06 0,08 0,01 0,03 0,42 0,08 0,04 0,06 0,10 0,01 0,04 0,35 4.1.2. Interprétations Premier constat, ce site est particulièrement dégradé avec une note d état de conservation des dunes inférieure à 9 (soit «très dégradé») dans toutes les situations avant 2013. En outre, le cortège est complétement dominé par Amnobius rufus, même dans la zone de dune grise considérée comme en meilleur état de conservation. En définitive, c est la zone restaurée qui apparaît comme étant en meilleur état (même en 2012, lors de l état 0). La présence de Pseudoseriscius pruinosus est d ailleurs particulièrement remarquable du fait de sa forte patrimonialité. Si cette espèce a disparu en 2013 suite aux travaux, elle devrait vraisemblablement réapparaitre une fois l écosystème redynamisé par les apports naturels de sable. Il est d ailleurs important de Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation 9

noter la réponse très rapide du cortège des coléoptères dunaires suite à la modification profonde du site. En effet, deux coléoptères caractéristiques de ces habitats ont réapparu en nombre (Ammobius rufus et Brindalus porcicollis) ainsi que Psammodius pierottii, espèce à la répartition encore peu connue. Enfin, et de même que sur le site de Pissevaches, la présence de Leichenum pulchellum est à noter du fait de sa patrimonialité. Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation 10

4.2. Suivis orthoptères 4.2.1. Synthèse du jeu de données orthoptères Session 2009 Session 2012 Zone à Zone restaurer témoin Acrida ungarica 5 20 1 Session 2013 Aiolopus sp. 1 Anacridium aegyptium 2 Acrotylus insubricus 28 4 Calliptamus barbarus 50 26 79 72 Calliptamus italicus 1 Chorthippus jucundus 3 1 Decticus albifrons 22 43 6 3 Dociostaurus jagoi 2 13 Dociostaurus sp. 13 Euchorthippus elegantulus 4 7 12 7 Locusta migratoria 1 Oedaleus decorus 1 Oedipoda caerulescens 8 2 31 11 Platycleis sabulosa 1 7 1 Platycleis sp. 1 Platycleis tessellata 2 2 Ruspolia nitidula 1 Sphingonotus caerulans 17 32 18 Tylopsis lilifolia 1 1 Abondance 135 113 186 129 Richesse spécifique 8 10 15 10 Nombre d'ind/ila 9 7,53 6,2 4,78 Nombre d'sp/ila 0,53 0,67 0,50 0,37 1-Simpson (D) --> diversité max = 1 0,78 0,77 0,76 0,65 Shannon (H') --> diversité max = 1 0,73 0,74 0,77 0,64 Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation 11

4.2.2. Interprétations Lors du premier passage, en 2009, peu de différences étaient observées entre les deux secteurs suivis (zone prévue des travaux et habitats environnants) à l exception de deux espèces supplémentaires dans la zone témoin, ce qui est logique. Si l on s intéresse aux données de 2012 et 2013, on observe une baisse de la richesse spécifique avant et après les travaux de restauration (15 espèces versus 10) et une légère baisse de la diversité. Néanmoins, et comme pour ce qui a été constaté avec les coléoptères, la reconquête du site est remarquable. Nous noterons en particulier la présence de Chorthippus jucundus, espèce patrimoniale et déterminante ZNIEFF. La disparition des espèces du genre Platycleis s explique quant à elle par l absence d herbes hautes après les travaux. Ceci devrait évoluer rapidement dans le temps une fois que l écosystème aura repris sa trajectoire naturelle. Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation 12

4.3. Relevés floristiques exhaustifs (transects) 4.3.1. Découpage des listes d espèces relevées. Dans un premier nous avons classé par catégorie l ensemble des espèces relevées : les espèces dites rudérales et les espèces typiques des milieux dunaires. Ces listes sont présentées ci-dessous. Les données brutes ne sont pas jointes à ce rapport (ou même en annexe) car le nombre de relevés (60) empêche leur mise en forme de façon lisible. Nous nous limiterons à l essentiel c est-à-dire aux données mises en forme et à leur interprétation. ESPECES TYPIQUES DES MILIEUX DUNAIRES Ammophila arenaria Anthemis maritima Artemisia campestris subsp. glutinosa Bolboschoenus maritimus Cakile maritima Clematis flammula Corrispermum gallicum Crucianella maritima Echinophora spinosa Erianthus ravennae Euphorbia paralias Helichrysum stoechas Imperata cylindrica Juncus bufonius Juniperus phoenica subsp. turbinata str. arbustive Juniperus phoenica subsp. turbinata str. herbacé Lobularia maritima Malcolmia littorea Medicago littoralis Medicago marina Pancratium maritimum Pinus halepensis str. arboré Pinus halepensis str. arbustive Pinus halepensis str. herbacé Pinus pinea Rumex roseus Salsola kali Samolus valerandi Schoenus nigricans Scirpoides holoschoenus subsp. romanus Sporobolus pungens Smilax aspera Tamarix gallica ESPECES RUDERALES Agrostis sp. Allium ampeloprasum Allium sp. Amaranthus sp. Anacyclus radiatus Aster squamatus Avena fatua Bromus sterilis Carduus tenuiflorus Chenopodium album Cirsium tenuiflorum Conyza sumatrensis Cortaderia selloana Cynodon dactylon Datura stramonium Daucus carota Elaeagnus angustifolia Erodium cicutarium Holcus lanatus Lactuca viminea Lathyrus aphaca Melilotus albus Oenothera biennis Papaver dubium Picris hieracioides Plantago scabra Poa trivialis Populus alba Populus italica Populus nigra Rubus fruticosus Rumex crispus Scolymus hispanicus Silybum marianum Solanum nigrum Solanum sp. Sonchus asper Sonchus oleraceus Tragopogon porrifolius Tribulus terrestris Trifolium arvense Trifolium dubium Trifolium squamosum Verbascum blattaria Vicia cracca Crepis capillaris subsp. vesicaria Lagurus ovatus Vulpia fasciculata Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation 13

4.3.2. Synthèse du jeu de données. N Transect N Relevé Travaux réalisés 2012 2013 2012 2013 2012 2013 2012 2013 Nombre d'espèces Recouvrements total rudérales (%) Dominante D : dunaire R : rudérale rudérales (%) 1 R1 Dune en montilles + sable 10 9 60 56 D D 29 0 1 R2 Dune en montilles + sable 7 12 71 75 R D 100 0 1 R3 Dune en montilles + sable 9 3 78 67 R D 100 0 1 R4 Micro-bosselage 7 7 86 57 R D 100 0 1 R5 Micro-bosselage 6 7 67 43 D D 33 0 1 R6 Micro-bosselage 7 4 71 75 R D 100 50 2 R1 Micro-bosselage 4 6 75 67 D D 17 0 2 R2 Micro-bosselage 8 6 75 50 R D 100 0 2 R3 Micro-bosselage 8 10 88 70 R R 100 67 2 R4 Panne dunaire 7 7 71 71 R D 100 0 2 R5 Panne dunaire 7 3 86 33 D D 0 0 2 R6 Dune en montilles + sable 8 4 63 0 R D 100 0 3 R1 Arc dunaire + ganivelles 7 4 71 25 R D 5 0 3 R2 Micro-bosselage 6 19 83 79 R R 90 100 3 R3 Micro-bosselage 6 11 83 73 R R 100 83 3 R4 Micro-bosselage 7 8 71 75 D R 40 100 3 R5 Micro-bosselage 9 7 100 57 R R 100 75 3 R6 Mare 9 8 78 75 R D 50 0 4 R1 Non intervention 4 8 50 75 D R 0 100 4 R2 Micro-bosselage 9 7 78 57 R D 100 0 4 R3 Micro-bosselage 10 10 80 80 D R 40 67 4 R4 Mare 8 10 88 60 D D 33 0 4 R5 Micro-bosselage 7 6 100 100 R R 100 100 4 R6 Micro-bosselage 6 6 100 100 R R 100 100 5 R1 Mare 8 8 88 63 D D 0 0 5 R2 Micro-bosselage 10 9 80 89 R R 100 100 5 R3 Micro-bosselage 9 8 100 100 R R 100 100 5 R4 Arc dunaire 9 7 78 57 D R 33 88 5 R5 Micro-bosselage 8 12 88 100 R R 75 100 5 R6 Arc dunaire 8 10 50 100 D R 0 100 6 R1 Micro-bosselage 7 11 86 91 R R 5 100 6 R2 Micro-bosselage 10 10 90 90 D R 0 100 6 R3 Micro-bosselage 10 5 100 100 R R 100 100 6 R4 Micro-bosselage 10 9 90 89 R R 100 100 6 R5 Micro-bosselage 6 9 100 100 R R 5 100 6 R6 Micro-bosselage 10 9 80 100 R R 100 100 TOTAUX - parcelle restaurée 7,81 8,03 80,59 72,17 33% D 44% D 66% R 56 % R 63 54 7 R1 Témoin friche 6 7 67 57 R D 50 33 7 R2 Témoin friche 5 4 60 75 D R 0 100 7 R3 Témoin friche 5 4 60 50 D R 0 100 7 R4 Témoin friche 6 3 67 67 R R 50 100 7 R5 Témoin friche 6 6 67 67 R R 67 50 7 R6 Témoin friche 6 4 50 50 R R 100 100 7 R7 Témoin friche 5 7 80 71 R R 100 50 7 R8 Témoin friche 7 5 86 60 R R 100 100 TOTAUX - friches 7,61 7,66 79,94 71,98 32% D 39% D 63,29 59,46 9 R1 Témoin dune grise 7 5 14 40 D D 0 0 9 R2 Témoin dune grise 7 8 29 38 D D 0 0 9 R3 Témoin dune grise 4 6 0 67 D D 0 25 9 R4 Témoin dune grise 9 10 22 50 D D 0 0 9 R5 Témoin dune grise 8 7 0 29 D D 0 0 9 R6 Témoin dune grise 3 8 0 38 D D 0 33 9 R7 Témoin dune grise 3 7 0 57 D D 0 33 9 R8 Témoin dune grise 6 8 0 25 D D 0 50 TOTAUX - témoins dune grise 5,88 7,38 8,13 42,80 100%D 100%D 0,00 17,71 Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation 14

4.3.3. Analyses et interprétations Remarques préalables : - Les relevés témoins au sein de la dune boisée n ont pas été réalisés à nouveau en 2013 car il s agit d un habitat particulièrement stable et que les milieux restaurés vont évoluer lentement (15-20 ans à minima) vers ce type de dunes boisées de pins. - Nous avons établi deux catégories, les plantes rudérales et les plantes typiques des zones dunaires. Ainsi lorsqu on observe 10% de rudérales, cela signifie implicitement qu on observe 90% de plantes dunaires. Evolution globale du nombre total d espèces relevées. Entre 2012 et 2013 un an après travaux, aucune différence n est observée, le nombre moyen d espèces restant à environ 7.5 espèces au sein de la parcelle restaurée. En revanche, on observe une relative amélioration si l on sélectionne uniquement les plantes rudérales (donc à priori inféodées au passé agricole de la parcelle). En effet, le nombre d espèces rudérales semble diminuer au sein des friches restaurées puisque leur proportion passe de 78 % en 2012 à 70 % en 2013, pour autant que cette différence soit significative. Ces chiffres sont à mettre en comparaison avec l évolution des témoins des dunes grises (faible fréquentation et bonne dynamique dunaire) où la part des rudérales, passe de 8 à 43 %. Evolution des recouvrements des espèces Ce paramètre constitue un indicateur plus fidèle car il s agit bien du résultat final en terme de cortège végétal et donc d habitats naturels. A ce niveau, on observe déjà une évolution dans le bon sens : sur les 36 relevés réalisés dans la parcelle, seulement 12 (donc 33%) correspondaient avant travaux à un faciès dunaire contre 16 (donc 44%), 8 mois après les travaux. Répartition spatiale au sein de la parcelle Il semble qu il existe un lien entre l évolution positive des cortèges végétaux et leurs recouvrements et la proximité de la mer, des embruns, des vents dominants et de l ensemble des processus de dynamique dunaire (voir carte ci-dessous). Cette hypothèse que l on peut visualiser sur la carte suivante se trouve confortée lorsqu on confronte les transects est et ouest : sur les transects 1, 2 et 3 (moitié ouest) le recouvrement des plantes rudérales diminue largement (-44%) tandis que sur les transects 4, 5 et 6 (moitié est) il augmente de 26%. Enfin, il est possible de différencier ces évolutions entre les différents types de travaux réalisés (voir tableau ci-dessous). Si l intérêt des coûteux arcs dunaires semble limité en terme de biodiversité, c est l inverse pour les montilles (à relativiser car c est sur le quart sud-ouest plus dynamique que ce type de travaux a été testé). Régression (%) des recouvrements des plantes rudérales Dune en montilles + sable -82,14% Panne dunaire -50,00% Mare -27,78% Micro-bosselage -2,88% Arc dunaire 49,72% Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation 15

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4.4. Cartographie des habitats naturels Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation 17

5.Conclusions et perspectives La restauration des friches de Terre-Neuve réalisée d août à octobre 2012 par le SMCG et le CEN L-R dans le cadre du projet LAG Nature a constitué une action innovante et complexe mettant en œuvre de multiples savoir-faire (micro-bosselage, apports de sable de l Espiguette et création de dunes basses en montilles, d arcs dunaires plus conséquents, aménagements de dépressions et mares, etc.). Les protocoles utilisés par le CEN L-R pour réaliser le bilan scientifique visant l évaluation de l action sont au nombre de 4 : relevés floristiques, cartographie précise des habitats naturels, transects orthoptères, quadrats coléoptères. Ce bilan scientifique nous indique que l opération de restauration des Montilles est une réussite. Une succession végétale s est mise en place sur la zone restaurée, principalement sur la moitié ouest de la parcelle, et a permis l installation d habitats d Intérêt Communautaire. En 1 er lieu ce sont des milieux dunaires pionniers qui se sont exprimés à savoir les dunes embryonnaires (2110) et les pannes dunaires (2190) qui évolueront vers des habitats plus stables de type dunes grises (2210) puis vers des dunes boisées (2250*, 2270*). Dès aujourd hui, ces habitats d intérêt communautaire pourront recoloniser librement l espace en fonction des dynamiques naturelles. Sur l ensemble de la parcelle, le recouvrement des espèces végétales dunaires caractéristiques a augmenté par rapport à celui des espèces rudérales. Au niveau des insectes, l intérêt est évident comme en témoigne les communautés d insectes des dunes qui ont rapidement colonisé le site remodelé. Les suivis menés à long terme permettront certainement de valider ces tendances positives. Au-delà de l action menée, ce projet offre finalement un retour d expérience riche d enseignement quant à la restauration écologique des milieux dunaires : les secteurs connectés physiquement aux milieux naturels dunaires adjacents présentent un cortège floristique de meilleure qualité. Ainsi, un réel apprentissage peut être fait : on obtient de bien meilleurs résultats en cherchant à rendre les secteurs à restaurer écologiquement fonctionnels puis à laisser faire les processus naturels plutôt qu en jardinant les espaces. La conservation comme la restauration des milieux dunaires dépendent directement des processus responsables de la dynamique dunaire (apports des sédiments par les cours d eau, courants marins, espaces de liberté au sein des lidos, etc.). Or, ces processus sont à appréhender à une échelle globale (bassins-versants). Restauration écologique des friches agricoles de Terre-Neuve (C.2.1) bilan et évaluation 18