Réduction et valorisation des déchets alimentaires en Rhône-Alpes : quels objectifs? quelles actions?



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Réduction et valorisation des déchets alimentaires en Rhône-Alpes : quels objectifs? quelles actions? Dossier de presse 26 juin 2012

Sommaire Page 3 Page 00 Page 00 Communiqué de presse 1 Etat des lieux Ce que dit la législation Les enjeux de la réglementation Focus sur la réduction du gaspillage alimentaire Des enjeux forts en Rhône-Alpes 2 Quels dispositifs d accompagnement? L accompagnement opérationnel et financier de l ADEME Rhône-Alpes Des outils adaptés à chacun L accompagnement de la DRAAF : quelles actions menées autour de la prévention des déchets, du tri et de leur valorisation Un accompagnement commun : DRAAF / ADEME Rhône-Alpes Page 8 Page 11 Page 00 3 Des actions exemplaires Dans la restauration : l entreprise Patrick Verrière Traiteur Dans l industrie agroalimentaire : Charles et Alice Sur les marchés : le marché de Villefranche sur Saône Dans la restauration collective : le lycée des Sardières dans l Ain 4 Les projets pour l avenir La bourse aux dons Sindra Les appels à projets Annexe Présentation de l étude de denrées perdues ou gaspillées par métier

Communiqué de presse 1 er colloque régional consacré aux déchets alimentaires organisé par l ADEME et la DRAAF Rhône-Alpes Mardi 26 juin à Lyon Depuis le 10 janvier 2012, la loi Grenelle 2 rend obligatoire le tri et la valorisation des biodéchets par les gros producteurs de déchets. Déchets alimentaires : grande distribution, restauration et industries agro-alimentaires concernées L objectif de ce colloque est : d informer les producteurs de déchets alimentaires des conséquences de cette loi qui s appliquera progressivement à toutes les entreprises produisant plus de 10 t/an, de les accompagner dans la mise en place de solutions adaptées à leur problématique. Les déchets alimentaires (hors déchets verts) représentent en France 2,4 millions de tonnes/an. Aujourd hui, la majorité des déchets alimentaires des entreprises se retrouve en mélange dans les poubelles d ordures ménagères ou de déchets d activité économique. Des réponses en matière de réduction à la source, de tri et de valorisation des déchets alimentaires existent et seront présentées au cours de cette journée. Ce colloque s adresse aux gros producteurs de déchets alimentaires (industries agro alimentaires, grande distribution, cuisines centrales, restaurations collectives, marchés ) aux responsables de la restauration scolaire (conseils généraux, conseil régional, communes ) et aux prestataires de collecte et de traitement des déchets. Plus de 150 personnes sont attendues pour mieux comprendre les aspects réglementaires et échanger sur les bonnes pratiques déjà mises en place. Des exemples concrets de projets réalisés tant par des collectivités que par des industriels jalonneront cette journée, tels que le don de produits ou repas à des organismes caritatifs, l expérience de compostage mécanique réalisée sur le site de Biomérieux par Tarvel, le tri et la valorisation des déchets sur le marché de Villefranche, ou la collecte et la valorisation des déchets alimentaires mises en place en Haute-Savoie par le pays de Faverges et le GAEC Châtelet. Contacts : ADEME Rhône-Alpes Florence BARBETT Tél : 04 72 83 46 23 florence.barbett@ademe.fr DRAAF Paulette POILANE Tél : 04.78.63.34.13 paulette.poilane@agriculture.gouv.fr Dossier de presse 26 juin 2012 2 / 3

1 Etat des lieux Ce que dit la législation L article 204 de la loi n 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l environnement dite loi Grenelle 2, codifié à l article L. 541-21-1 du code de l environnement, prévoit que les personnes qui produisent ou détiennent une quantité importante de déchets composés majoritairement de biodéchets sont tenues d en assurer le tri à la source en vue de leur valorisation organique. La prévention des déchets reste naturellement une exigence située en amont de la valorisation : c est l objectif que les producteurs de biodéchets doivent se fixer en priorité. Les secteurs économiques les plus directement concernés par l instauration de cette obligation sont la restauration collective et le commerce alimentaire, y compris les marchés forains. D autres secteurs, tels l entretien des espaces verts et les industries agroalimentaires, sont également concernés mais dans une mesure moindre car le tri à la source des biodéchets y est d ores et déjà pratiqué dans la majorité des cas. Les seuils dégressifs visés permettent l extension progressive de l obligation à l ensemble des acteurs : seuil 2012 : 120 tonnes par an (sont concernés les déchets issus par 1000 m² de surface de vente alimentaire) seuil 2013 : 80 tonnes par an (sont concernées les industries agro alimentaires) seuil 2014 : 40 tonnes par an équivaut aux déchets issus par un hôpital de 380 lits ou une restauration effectuant 1100 repas jours. seuil 2015 : 20 tonnes de déchets par an seuil 2016 : 10 tonnes par an (sont concernés les déchets issus des marchés forains, les déchets issus d un restaurant servant 300 repas par jour et les commerces de 100 m² de surface de vente consacrée à l alimentation. Les enjeux de cette réglementation En France, les déchets alimentaires (hors déchets verts) représentent 2,4 Millions de tonnes/an. Aujourd hui, la majorité des déchets alimentaires des entreprises se retrouve en mélange dans les poubelles d ordures ménagères ou de déchets d activité économique (DAE). La prévention de la production des déchets représente un véritable enjeu de société. Réduire les déchets est de la responsabilité de chacun et nécessite l adhésion et la mobilisation de tous. Dans la continuité du Grenelle Environnement, la France s est dotée d une politique de gestion des déchets avec notamment les objectifs chiffrés suivants : réduction des quantités de déchets incinérées et stockées de 15% à l horizon 2012, réduction de 7% de la production des ordures ménagères et assimilées par habitant sur 5 ans, et recyclage matières et organiques des déchets des entreprises fixé à 75 %. Pourquoi enfouir des biodéchets au risque de dégager du méthane (GES 20 fois plus impactant que le CO2) ou incinérer de tels produits riches en humidités alors qu ils pourraient être évités, ou s ils sont inévitables, nourrir des hommes, des animaux, produire du compost ou de l énergie? Les enjeux de la réduction, du tri et de la valorisation des déchets alimentaires portent tout autant une dimension sociale et solidaire qu environnementale. La définition des biodéchets La définition du biodéchet figure à l article R. 541-8 du code de l environnement : «Tout déchet non dangereux biodégradable de jardin ou de parc, tout déchet non dangereux alimentaire ou de cuisine issu notamment des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que tout déchet comparable provenant des établissements de production ou de transformation de denrées alimentaires.» Gisement de déchets alimentaires ÉTAPE 1 : PRÉVENTION Limiter les excédents de production Réemployer les retraits de vente Les donner à une association Valoriser les sous-produits pour l alimentation animale ÉTAPE 2 : COLLECTE Gestion interne (au sein de l entreprise) : à organiser Gestion externe : Avec les biodéchets des particuliers? Lors d une collecte spécifique pour les gros producteurs de déchets? En sac, en bacs? Avec une fréquence d une fois par semaine, 2 fois? Par la collectivité, par un prestataire privé? ÉTAPE 3 : TRAITEMENT Traitement interne : Compostage autonome (en bacs, sur une petite unité dédiée ou en compostage électromécanique...) Méthanisation en interne Lombricompostage Traitement externe : Compostage Co-compostage à la ferme Méthanisation

Focus sur la réduction du gaspillage alimentaire Les pertes et gaspillages alimentaires ont lieu tout au long de la chaîne et représentent un enjeu important pour notre société, tant sur le volet économique, qu écologique, social et éthique. Les institutions internationales, ainsi que de nombreux pays européens pointent aujourd hui la nécessité de mieux comprendre ce phénomène, dans l objectif de construire un système alimentaire plus durable. Différentes études menées en France permettent de disposer d ordre de grandeur quant à ces pertes/gaspillages pour certains secteurs : ainsi, dans les ordures ménagères et assimilées, on trouve l équivalent de 20 kg/habitant/an de déchets alimentaires dont 7 kg de produits alimentaires encore emballés. au niveau de la restauration collective en régie, il est estimé qu un repas (préparation et consommation) génère en moyenne 150g de biodéchets constitués de 50 g d épluchures et restes de préparation et 100 g de restes de repas (dans ces 100 g, une part vraisemblablement marginale est constituée de déchets inévitables tels que os, noyaux de fruits ). l étude de préfiguration de l obligation de valorisation des biodéchets par les gros producteurs, fournit des données sur les marchés et les biodéchets générés par différents secteurs d activités. Des études en cours co-fiancées par l ADEME vont permettre d affiner ces données par secteurs. Elsa Thomasson, ADEME Rhône-Alpes, thématique : prévention des déchets Quel est le rôle de l ADEME en matière de gestion des biodéchets? Quel est l état de la valorisation des déchets organiques en Rhône-Alpes? La circulaire du 10 janvier 2012 oblige les gros producteurs à trier et valoriser les biodéchets, à savoir les déchets alimentaires, les huiles alimentaires et les déchets verts. Des filières sont déjà en place en ce qui concerne les huiles et les déchets verts. L Ademe se focalise donc sur les déchets alimentaires. Notre rôle est d informer et d accompagner les entreprises et organismes concernés qui nous en font la demande. Nous pouvons financer les interventions d associations ou de prestataires qui effectuent des diagnostics ou mettent en place des actions, ainsi que des programmes de collectivités qui accompagnent les entreprises dans la mise en place de solutions. Car chaque producteur de déchets a une problématique propre en fonction de son lieu d implantation, de son activité, du type de déchets produits, des quantités, etc. Un marché de gros, une cantine scolaire ou un hypermarché n ont pas les mêmes contraintes. Nous les aidons donc directement, ou en les mettant en lien avec des spécialistes, à identifier et mettre en place la solution la plus appropriée. On estime la production annuelle de déchets organiques à 310 000 tonnes en Rhône-Alpes, soit 13 % du total national. Si les plus grosses entreprises (industries agroalimentaires, marchés de gros) ont déjà mis en place des solutions de méthanisation, de compostage hors site et d alimentation animale ce n est pas le cas des plus petites. Encore trop de déchets sont simplement incinérés ou enfouis. Il faut travailler à leur réduction à la source puis les trier en amont des ordures ménagères pour les valoriser en nourriture humaine, animale ou en retour à la terre. Des enjeux forts en Rhône-Alpes En Rhône-Alpes les déchets alimentaires (hors déchets verts) représentent 310 000 t/an. Quelques chiffres : 130 hypermarchés en Rhône-Alpes 297 cuisines centrales (cuisines privées ou publiques qui fabriquent pour eux et pour un ou plusieurs sites extérieurs) environ 6 400 établissements scolaires (lycées + collèges + écoles) 4 579 industries agroalimentaires La région Rhône-Alpes est particulièrement concernée par les enjeux de réduction, de tri et de valorisation des déchets. Par la richesse de son tissu agroalimentaire, par une forte implantation des grandes et moyennes surfaces, et par ses nombreuses restaurations collectives, publiques ou commerciales, significatives de ses nombreux bassins de vie et de son activité touristique. Dossier de presse 26 juin 2012 4 / 5

2 Quels dispositifs d accompagnement? Pour répondre aux enjeux et contraintes de cette nouvelle législation, les acteurs rhônalpins peuvent s appuyer sur l expertise et l accompagnement de plusieurs structures telles que l ADEME Rhône-Alpes et la DRAAF. L accompagnement opérationnel et financier de l ADEME Rhône-Alpes «A partir de notre expérience auprès d entreprises de différents univers, nous avons élaboré une fiche d autodiagnostic qui permet aux établissements de définir leurs quantités de déchets alimentaires. De plus, en 2011, nous avons édité un guide intitulé «Les déchets alimentaires. Premiers pas vers la réduction et la valorisation» pour donner une aide méthodologique et technique sur ces questions. En un an, il a été téléchargé un millier de fois depuis notre site internet, ce qui démontre l intérêt des entreprises pour le sujet. Ces deux outils, développés en Rhône-Alpes, ont été étendus au niveau national. Un nouveau «Guide méthodologique du compostage en établissement», réalisé par l ADEME avec le ministère de l Ecologie, du Développement durable et de l Energie, sortira en septembre. Car de plus en plus d entreprises vont devoir remplir les obligations légales introduites par la circulaire, le tonnage de biodéchets concerné étant progressivement réduit.» Elsa Thomasson, ADEME Rhône-Alpes, thématique : prévention des déchets L ADEME peut subventionner les actions non règlementaires (réalisées par un prestataire externe) : d étude : taux maximum 50% d animation, communication, formation : taux maximum 50% d investissement (composteur, génie civil,...) : taux maximum de 50% L aide de l ADEME est attribuée en fonction de l ambition du projet en terme de la quantité de biodéchets détournée, du nombre de repas servis, des mesures d accompagnement prévues et de l aspect innovant du projet. Cependant, ces aides n ont aucun caractère systématique : elles sont décidées après analyse du dossier de demande et en fonction des moyens budgétaires disponibles. Des outils adaptés à chacun Pour des opérations de petite envergure, des guides techniques de l association GESPER (Gestion de Proximité de l Environnement en Région) sont mis à disposition sur le site internet http://compostage.free.fr. Ils traitent du micro-compostage collectif des biodéchets en bac, du lombricompostage domestique et microcollectif, ou encore de la gestion des déchets dans les établissements scolaires. Pour aider les structures de taille plus importante (entreprises, collectivités...), l ADEME met à disposition plusieurs documents : un autodiagnostic : sous la forme d un questionnaire, il permet de quantifier et caractériser les déchets alimentaires produits sur une année un guide «Premier pas vers la réduction et le gestion des déchets alimentaires» un document avec les ratios de déchets de restauration des fiches présentant des retours d expériences. Pour les établissements de restauration (cantines, restaurants d entreprises...) un travail préalable sur la réduction du gaspillage alimentaire est à mener. L accompagnement de la DRAAF : quelles actions menées autour de la prévention des déchets, du tri et de leur valorisation w Education au développement durable Le réseau régional «Éducation au développement durable» de l enseignement agricole existe depuis 2000, il a pour but le développement des projets d éducation à l environnement dans les établissements agricoles publics. L éducation en vue du développement durable est une priorité pour le ministère de l agriculture et de l agroalimentaire. Elle répond à trois enjeux importants : enjeu d éducation et de formation de tous les individus, en tant que citoyens, enjeu de formation professionnelle, dans le cadre des divers métiers préparés, enjeu d exemplarité des établissements eux-mêmes, à travers leur fonctionnement quotidien. Les projets sont nombreux, en général un projet par établissement et par an. Les partenaires techniques y tiennent une place importante.

Un exemple d action réussie de dons de repas à des associations pour limiter le gaspillage de la fin de semaine : Le lycée agricole de la Motte Servolex : tous les vendredis, l association «la Cantine Savoyarde» vient chercher les repas qui n ont pas été consommés. Dans le cadre de son engagement pour une agriculture durable, l établissement d enseignement agricole Reinach de La Motte Servolex a investi dans la construction d une unité de méthanisation. Cette unité de méthanisation offre des avantages environnementaux et agro-économiques mais également elle est un support expérimental et pédagogique. Le méthaniseur a démarré en juillet 2011. Le biogaz est valorisé par un cogénérateur qui produit de l électricité et de la chaleur. La totalité de l électricité produite est vendue à EDF pour financer le projet. La chaleur est utilisée pour les serres horticoles, l eau de la fromagerie, le laboratoire pour l élevage d escargots et les bureaux de l exploitation. w Des soutiens aux investissements dans les industries agroalimentaires La DRAAF finance au travers de la gestion des crédits de l état et de l Union Européenne différents projets concourant à la réduction des déchets ou à la valorisation des déchets alimentaires dans les IAA. A titre d exemple, le financement dans le cadre de la mesure du Fisiaa (Fonds d Intervention Stratégique en faveur des IAA) d un projet porté par l Union des Producteurs de Beaufort consistant en la valorisation locale du lactoserum en ricotta (fromage de protéines sériques), combinée à la méthanisation des liquides résiduels après fabrication. w Des actions soutenues dans le cadre du programme national pour l alimentation Le programme national pour l alimentation (PNA) a pour objectif de garantir à tous une alimentation sûre, de qualité et respectueuse de l environnement, et de valoriser les dimensions de convivialité, de culture et de plaisir. Plusieurs projets peuvent être cités avec des effets très positifs sur la réduction du gaspillage et des déchets alimentaires : Les actions de promotion en restauration collective de l approvisionnement en produits de proximité, bio ou conventionnels : la gestion différente des approvisionnements entraîne toute une réorganisation, des menus à la préparation jusqu au service qui incite à réduire significativement toute perte de matière et retrouver ainsi un minimum de marge de manœuvre sur le coût d achat des denrées ; de plus, une meilleure qualité des approvisionnements se traduit par de moindres déchets dans l assiette des convives. Actions d accompagnement pour un approvisionnement en fruits et légumes de saison en vrac et en circuits courts dans les épiceries sociales et solidaires : Incitations aux dons ponctuels et réguliers de denrées alimentaires à des associations, dans le respect des bonnes pratiques d hygiène et de sécurité. Un accompagnement commun : DRAAF / ADEME w Des soutiens aux projets d unités de méthanisation Dans une volonté commune d accompagner le développement de la méthanisation agricole, la DRAAF et l ADEME organisent depuis 2011 un appel à projets annuel pour les porteurs de projets rhônalpins. L objectif est de soutenir les projets de méthanisation agricole exemplaires et innovants. Cette action contribue à répondre aux engagements du Grenelle de l Environnement, en soutenant des opérations pertinentes en matière de gestion et de valorisation des déchets et de production d énergie renouvelable dans le domaine agricole. L appel à projets régional est financé à parts égales par l ADEME (via le fonds déchet) et le fond européen agricole pour le développement rural (FEADER). Dossier de presse 26 juin 2012 6 / 7

3 Des actions exemplaires L exemple de l entreprise Patrick Verrière Traiteur à Saint-Marcellin-en-Forez (Loire) L entreprise Patrick Verrière Traiteur prépare des plats cuisinés haut de gamme à base de viande, poissons et légumes, et des spécialités de charcuterie pâtissière. Elle commercialise en grande distribution, commerces de proximité (traiteurs) et grossistes. Toutes les semaines, des produits sont donnés et livrés à l épicerie sociale des 4 ponts, distante d une dizaine de kilomètres. Gaëlle BUFFET, de l entreprise Patrick Vérrière Traiteur Pourquoi donner des produits à cette épicerie? Notre PDG a été convaincu par l importance de ce type de structure pour des personnes en situation de précarité, qui peuvent faire leurs courses à prix réduits, reconstruire un budget familial mais aussi être accompagnées pour leurs projets. Quels produits donnez-vous? Nous travaillons des produits à Date Limite de Conservation (DLC) courte, et certains clients exigent des livraisons avec une période de vente déterminée, ce qui pourrait nous amener à jeter des produits qui sont encore consommables. De plus, nous avons des produits qui sont écartés commercialement, parce qu ils présentent un défaut visuel, alors qu ils peuvent être consommés. Vous travaillez une gamme de produits ultra frais. Comment gérez-vous les contraintes sanitaires pour ces dons? Les produits donnés suivent exactement le même circuit de stockage et de logistique que les produits commercialisés. La livraison est assurée par l un de nos camions qui l intègre dans sa tournée. L épicerie dispose quant à elle de l équipement réfrigéré nécessaire pour le stockage et la présentation des produits et ce type de structure est régulièrement contrôlé par les services de l Etat en charge de la sécurité alimentaire au même titre que tout commerce de distribution alimentaire. Vos dons sont réguliers toutes les semaines. Pourquoi? Il faut souligner que les quantités que nous donnons sont dérisoires par rapport à notre volume de production, mais qu elles sont très importantes pour les bénéficiaires de l épicerie, qui apprécient ces produits qu ils n achèteraient pas en magasin traditionnel. Au-delà de notre motivation humaine et sociale, notre politique est de diminuer le plus possible des déchets alimentaires qu on ne peut pas valoriser facilement. Ces dons sont également très motivants pour nos salariés, très réticents à jeter des produits tout à fait consommables. Enfin, rappelons que les dons en nature permettent une réduction d impôts à hauteur de 60% du montant des dons effectués. w Dans l industrie agroalimentaire L exemple de Charles & Alice Installée dans la Drôme, au cœur du plus grand verger de France, l entreprise HERO a été créée en 1976 et vend à l époque des desserts aux fruits servis en coupelle aluminium, sur le marché de la restauration collective (hôpitaux, cantines...). Dans les années 80, HERO se développe et propose des desserts aux fruits dans les grandes surfaces françaises, puis une large gamme de produits bio. En 2010, HERO se rapproche de la société Charles Faraud et elles créent ensemble la marque Charles & Alice. Respectueux des fruits qu elle cultive et de son environnement, l entreprise a mis en place une politique de préservation des ressources naturelles avec des résultats concrets : depuis 4 ans par exemple, Charles & Alice a économisé 45% d eau / tonne produite (soit l équivalent de 34 millions de packs d eau). Cette politique passe également par l aspect social : l entreprise a créé des groupes de travail avec l implication de tous les salariés de l entreprise afin d améliorer la qualité des produits et la mise en œuvre opérationnelle. Frédéric Jean, Responsable environnement et sécurité de la société Charles et Alice, dans la Drôme Charles et Alice a transformé 39 000 tonnes de pommes en purée en 2011. Quels déchets fabriquezvous et que deviennent-ils? Le premier déchet issu de la transformation est la drèche de pomme, composée des peaux, pépins et queues des fruits. 1 000 tonnes sont cédées gracieusement à un éleveur de chèvre local qui prend en charge le transport. Ce partenaire, avec qui nous travaillons depuis trois ans, utilise la drèche en la mélangeant avec son fourrage. Il a constaté une meilleure appétence de la ration qu il distribue à son élevage, pour une production constante et un gain de temps puisqu il ne le nourrit plus qu une fois par jour au lieu de deux. 500 tonnes de drèche saisonnière

(de septembre à mi-janvier) sont par ailleurs destinées à l alimentation bovine via un transporteur qui se charge de les distribuer à des éleveurs. Avec ce système de valorisation, nous privilégions les filières locales et avons réduit notre facture déchets de 40 000 par an. Que faites-vous des rebus de transformation? En 2005, nous avons investi dans une machine qui permet de récupérer la partie liquide conditionnée dans les pots non vendables, quand la température de pasteurisation n a pas été atteinte par exemple. 800 tonnes sont récupérées chaque année et remplacent l eau dans la soupe préparée pour les porcs d un élevage voisin. Nous avons investi fortement chez l éleveur mais cela nous a permis de réduire notre facture déchets de 35 000 par an environ. Enfin, depuis peu, nous donnons nos pommes bio abimées à un agriculteur bio qui les mélange avec des déchets de plantes aromatiques pour fabriquer du compost. C est tout l intérêt du développement durable : sortir du stade de déchet pour devenir un coproduit. Dalle déchet Charles et Alice w Sur les marchés Nombre de collectivités accueillent des marchés et sont donc tenus d assurer la séparation des déchets à la source : elles doivent mettre à disposition des vendeurs des conteneurs spécifiques clairement identifiés, dédiés à la collecte des biodéchets, et de leur donner des consignes précises en ce sens. Dans le Rhône, on recense 350 marchés chaque semaine. L exemple du marché de Villefranche sur Saône Arielle Bagdassarian, Directrice de l Association pour le Développement et la Promotion des Marchés (ADPM), Lyon En quoi consiste la gestion des déchets mise en place sur le marché couvert de Villefranche-sur-Saône? Le marché rassemble une centaine de commerçants alimentaires, dont 67 de fruits et légumes. En 2008, il s est engagé dans le projet pilote Eden Marché (Engagement pour une dynamique environnementale sur notre marché). Celui-ci consiste à effectuer le tri sélectif des déchets, à valoriser les déchets organiques et à réduire l utilisation des sacs plastiques. Une sensibilisation des commerçants a été effectuée par l ADPM et, désormais, une personne de la halle est référente en la matière. Quel est le bilan, après quatre ans d expérimentation? Sur le plan budgétaire, l opération est intéressante pour la Ville de Villefranche qui réalise une économie de 70.000 sur le coût annuel de traitement des déchets. De plus, la sensibilisation des commerçants les a conduits à réduire la production de déchets de 12 % par an. Même le tri des cartons, déjà ancré dans les mœurs, a progressé de 18 points. Au total, on estime que la réduction des émissions de gaz à effet de serre sur le cycle total des déchets du marché atteint 25 %. Quels sont les volumes de déchets et que deviennent-ils? Le marché génère 270 tonnes de déchets par an. 85 % sont désormais valorisés et 15 % incinérés, alors que le taux d incinération était de 70 % en 2008. Les cartons non souillés sont depuis longtemps triés et valorisés par l association Le Transit. Le bois est utilisé à 80 % comme biocombustible, le solde est réutilisé par un prestataire. Les végétaux sont compostés à Arnas et le reste est incinéré à Villefranche dans le système de récupération de chaleur et de production d électricité. Marché - Crédit ADPM Dossier de presse 26 juin 2012 8 / 9

w Dans la restauration collective La restauration collective est l un des secteurs économiques les plus concernés par l extension d obligation de tri et de valorisation, dès 2012 pour les huiles et plus largement à partir de 2014 pour les autres biodéchets. 40 tonnes de déchets produites chaque année, cela correspond par exemple à un restaurant d entreprise servant plus de 1 000 repas par jour pendant 260 jours par an, ou à un hôpital de 380 lits si les repas sont préparés sur place. Beaucoup d initiatives ont été mises en place et portent aujourd hui leurs fruits, comme à Chambéry (73), où la Cantine Savoyarde récupère les surplus des cantines scolaires pour servir des repas aux plus démunis et éviter ainsi le gaspillage alimentaire. Depuis 25 ans, les plats sont récupérés à 12h30 dans les cantines et servis le soir même ou au plus tard, le lendemain midi en veillant à conserver la chaîne du froid pour écarter tout risque sanitaire. Et ça marche : en moyenne chaque jour ce sont 170 repas qui sont servis midi et soir grâce à cette opération. A retenir : 30% de la nourriture en Europe est jetée sans être consommée, et dans les cantines scolaires, ce taux atteint couramment 40%. L exemple du lycée des Sardières dans l Ain Laurence Gaillard, formatrice et chargée d ingénierie environnement et développement durable, Lycée agricole des Sardières, dans l Ain La quantité de pain jeté au restaurant scolaire a été réduite des deux tiers. Comment avez-vous procédé? L établissement, qui est également centre de formation d apprentis et adultes, dispose d une exploitation agricole de vaches laitières et de volailles, ainsi que d un atelier de transformation agroalimentaire, est engagé dans la démarche éco-responsable de la Région Rhône-Alpes depuis 2006. En 2007, nous avons constaté que 40 kg de pain étaient jetés par semaine au sein du restaurant scolaire, qui distribue 450 repas par jour. Nous avons décidé, avec l équipe de cuisine, de placer le pain en fin de chaîne de service plutôt qu au début. Nous avons aussi limité le nombre de tranches et sensibilisé les convives au gaspillage. Cela nous a permis de passer à 25 kg de pain jeté par semaine. Ce qui était encore trop. Nous avons ensuite travaillé sur la qualité du pain en proposant du pain bio deux fois par semaine. Les quantités de déchets sont désormais stables, à 13 kg par semaine. Le pain jeté est valorisé en alimentation animale. Qu est-ce qui a été mis en place pour les restes d assiettes? Nous avons réduit les déchets organiques à 72 g par repas, en privilégiant des produits frais, souvent bio, et des présentations sous forme de buffet de crudités où l on se sert en fonction de ses goûts. En fin de repas, chacun est désormais tenu de jeter les restes organiques de son assiette dans des bacs en plastique situés en zone de desserte. Ces déchets sont ensuite déversés dans des poubelles placées en local réfrigéré et, deux fois par semaine, sont amenés sur l exploitation du lycée où ils sont compostés avec le fumier. 9 tonnes de déchets organiques sont ainsi valorisés par an et non plus mélangés avec les ordures ménagères.

4 Les projets pour l avenir Cette évolution de la législation va amener des nombreux industriels à limiter leurs déchets, donner davantage de produits, proposer de nouveaux systèmes de retraitement et de valorisation des déchets aux professionnels concernés. Là encore, l ADEME Rhône-Alpes et la DRAAF proposent d ores et déjà des outils permettant de se renseigner et d anticiper ces changements Bourse aux dons L idée d une Bourse aux dons est née du constat suivant : nombreux sont les professionnels, associations caritatives et les centres communaux qui souhaitent faire des dons mais n ont pas le temps ou les contacts afin de pouvoir réaliser ce projet. Et nombreux sont les associations caritatives ou les Centres communaux d action sociale (CCAS) qui ont des besoins en denrées alimentaires mais n ont pas le temps ou les contacts pour augmenter leur volume de denrées disponible. Entre les deux, il manquait un pont. Ce pont est désormais établi ; il s agit d une plateforme interactive entièrement dédiée à la mise en relation des associations caritatives ou des Centres communaux d action sociale avec les professionnels souhaitant procéder à des dons en denrées alimentaires ou en matériel. La Bourse aux dons a pour objectif de contribuer à la réduction des gaspillages et d augmenter l autonomie des associations qui ont besoin de grandes quantités de denrées alimentaires de qualité. Dans le cadre du programme national pour l alimentation (PNA), le ministère de l agriculture et de l agroalimentaire met désormais à disposition une plate-forme électronique afin de mobiliser davantage de dons pour l aide alimentaire. La bourse aux dons permet aux différents utilisateurs de déposer des offres ou des demandes de dons, et de se mettre en relation pour réaliser directement les dons. Elle permet également d accéder à différents documents ressources en lien avec les dons alimentaires. Pour y accéder : http://alimentation.gouv.fr/bourse-aux-dons Sindra, Système d Informations des Déchets en Rhône-Alpes En développant Sindra, l ADEME et la Région Rhône- Alpes ont voulu mettre à la disposition des collectivités locales un outil susceptible de les aider dans leur gestion des déchets ménagers. Elles souhaitaient ainsi favoriser une meilleure cohérence des politiques engagées sur l ensemble du territoire régional et susciter une complémentarité voire une solidarité entre territoires. De nombreuses concertations, notamment avec les collectivités locales, les Départements, les services de l État en région, ont, depuis 2000, progressivement façonné et enrichi cet outil pour en améliorer son utilité, son efficacité. En 2007, les Conseils Généraux deviennent co-financeurs de ce système d informations pour qu il serve de base de suivi des Plans Départementaux. Chaque porteur de projet pourra se rendre sur sindra.org pour rechercher des bureaux d études ou des prestataires pouvant répondre à leurs problématiques de déchets alimentaires. En effet, les entreprises du déchet mettent à jour leur fiche individuelle. Appels à projets ADEME RHONE-ALPES L ADEME Rhône-Alpes réalise une fois par an des appels à projets sur des thématiques aussi variées que le gaspillage alimentaire, la méthanisation ou le tri et la valorisation Dossier de presse 26 juin 2012 10 / 11

3 Annexe : Présentation de l étude de denrées perdues ou gaspillées par métier Face au manque de données en France, le Ministère de l alimentation a décidé de mener une étude sur la caractérisation quantitative et qualitative des pertes et gaspillages alimentaires dans les métiers de la remise directe au consommateur et de la restauration collective. Les objectifs visés par ce travail, mené entre avril et octobre 2011, étaient les suivants : définir les volumes et la typologie de denrées perdues ou gaspillées par métier, en identifier les causes potentielles et proposer des pistes de leur réduction à la source. La méthodologie de l étude repose à la fois sur une analyse bibliographique, sur une interrogation d experts de la restauration collective, commerciale et de la distribution alimentaire et des représentants des corps professionnels et une campagne de pesée d une semaine en septembre 2011 dans une sélection de commerces de centre ville. Elle couvre les métiers suivants : I. Métiers de la remise directe au consommateur Distribution (grandes et moyennes surfaces, commerces alimentaires de proximité) Métiers de bouche/artisanat alimentaire (boulangeries, boucheries, primeurs, etc) Restauration commerciale (restauration et hôtellerie-restauration) II. Restauration collective Scolaire (maternelles/primaire, collèges et lycées, universités) médico-sociale et de santé (hôpital et maison de retraite) d entreprises (privée et d administrations) Par pertes et gaspillages alimentaires nous entendons la quantité de nourriture qui aurait pu être mangée par l homme et qui est finalement jetée. En l absence d une définition commune au niveau européen pour la qualifier, nous utilisons le terme générique pertes et gaspillages alimentaires. Le terme déchets alimentaires est utilisé dans cette étude pour qualifier les volumes de nourriture jetée qui comportent un mélange des parties potentiellement comestibles par l homme et des parties non comestibles. En restauration, nous nous intéressons aux pertes et gaspillages de préparation (cuisines) et de consommation sur place (analyse des retours de plateaux des self services); en distribution, les pertes et gaspillages étudiés sont principalement ceux liés à l approvisionnement et à la gestion des rayons. En raison de la faible représentativité de l échantillon étudié et d une très grande variabilité de situations et de pratiques rencontrées, la généralisation des données présentées comporte un taux d incertitude relativement élevé. Pertes et gaspillages dans les métiers de la restauration De manière générale, la restauration collective génère moins de pertes et gaspillages par convive à chaque repas (167g/pers/repas), que la restauration commerciale (211g/pers/repas). Toutefois, les volumes varient plus fortement dans la restauration collective (écart type de 75g) qu en restauration commerciale (écart type de 32g) ce qui est lié aux disparités de convives et d établissements. De tous les métiers de la restauration collective, la restauration collective en établissements de santé et médico-sociaux enregistre le plus gros volume de pertes et gaspillages (264g/pers/repas en moyenne avec 139g d écart type). Les patients en séjour court (à l hôpital) produisent 2 fois plus de pertes et gaspillages par repas que les résidents en long séjour (à l hôpital ou en maison de retraite). De tous les métiers de la restauration collective, la restauration collective d entreprise génère le volume le plus faible de pertes et gaspillages par convive à chaque repas (125g/pers/repas en moyenne avec 35,4g d écart type). En restauration collective scolaire, les cantines des collèges et des lycées enregistrent les plus gros volumes de pertes et gaspillages alimentaires (179 200g/pers/repas) alors que les écoles primaires enregistrent les volumes les plus faibles de pertes et gaspillages par convive à chaque repas (110 130g/pers/repas). Les plus gros volumes de pertes et gaspillages par convive pour chaque repas se situent en restauration traditionnelle (230g/pers/repas) et en restauration gastronomique (229/pers/repas). Toutefois, en restauration gastronomique près de 60% des déchets alimentaires par repas sont constitués de déchets de préparation en cuisine (produits de 1ère gamme). Les plus faibles volumes de pertes et gaspillages par convive pour chaque repas sont enregistrés par la restauration rapide (175g/pers/repas) en raison de l utilisation des produits semi-industriels (dont les déchets de préparation ont été générés en amont) et de l incapacité de comptabiliser les pertes et gaspillages des plats à emporter.

w Pertes et gaspillages alimentaires dans les métiers de la restauration (collective et commerciale) Métiers de la restauration Sous-groupe Perte et gaspillages alimentaires moyens g/pers/repas Perte et gaspillages moyens g/pers/repas Source Restauration collective 167 g/pers/repas (écart type de 75) Milieu scolaire Etablissements médicaux-sociaux et de santé 147 g/pers/repas 264 g/pers/repas Primaire : 120 Secondaire : 185 Supérieur (universités) : 135 Interrogation d experts, campagne de pesée, association De mon assiette à ma planète. Hôpital court séjour : 362 Extrapolation, campagne de pesée, Hôpital long séjour et Centre hospitalier maison de retraite : du Mans 166 Entreprise 125 g/pers/repas Interrogation d experts Restauration commerciale 211 g/pers/repas (écart type de 32) Restauration traditionnelle Restauration gastronomique Restauration rapide 230 g/pers/repas 229 g/pers/repas 175 g/pers/repas Extrapolation données ADEME 1999 Campagne de pesées terrain Extrapolation données ADEME 1999 Pertes et gaspillages dans les métiers de la distribution alimentaire. Les gaspillages alimenaires moyens enregistrés sont de 197t/établissements/an du type de supermarché ou hypermarché (plus de 400m 2 ) et de 2,6t/établissement/an pour les métiers de bouche/artisanat alimenaire. w Pertes et gaspillages alimentaires dans les métiers de la distribution (grande distribution et métiers de bouche) Métiers de la distribution Grande distribution 197t/établissement/an Métier de bouche/ artisanat alimentaire 2,6t/établissement/an Sous-groupe Perte et gaspillages moyens C.A. moyen par l établissement de 50 à 199 salariés 139t/établissement/an 25 900 000 + de 200 salariés 507t/établissement/an 434 200 000 épicerie 1,6t/établissement/an 280 000 boulangerie artisanale 3,6t/établissement/an 265 000 Source Extrapolation données INSEE 2004 2 et 2006 3 Campagne de pesée terrain : CA est une moyenne du secteur (FDNE) Campagne de pesée terrain : CA est une moyenne du secteur (FEBPF) 1 : Plus d un tiers du CA des hypermarchés est réalisé par la vente en alimentation (Source : INSEE) 2 : Source : Enquête Points de vente 2004, enquête annuelle d Entreprise Commerce, INSEE 2004 3 : Source : Production des déchets non dangereux selon la catégorie de déchets, la taille et le secteur de l établissement, INSEE, 2006. L hypothèse utilisée : les pertes et gaspillages représentent 50% des déchets non-dangereux en mélange Dossier de presse 26 juin 2012 12 / 13

w Typologie des denrées perdues ou gaspillées Métiers de la restauration (restauration collective et ommerciale) Métiers de la distribution (grande distribution et métiers de bouche) Déchets alimentaires potentiellement évitables (par ordre d importance) Déchets alimentaires inévitables Déchets alimentaires potentiellement évitables (par ordre d importance) Pain, trop cuisiné, restes non-servis, accompagnement du plat principal (RC scolaire) Produits bruts de 1 ère gamme (produits frais en l état) Produits des rayons suivants : boucherie, fruits et légumes, traiteur, boulangeriepâtisserie, poissonnerie, charcuteriesaucisserie, ultra-frais Denrées les plus souvent perdues ou gaspillées dans les métiers de la remise directe au consommateur. Les denrées les plus souvent perdues ou gaspillées dans les métiers de la restauration sont le pain (quand il est servi à volonté en libre service), les crudités, les accompagnements à base de légumes (Restauration collective scolaire) et les desserts (ex. yoghourts). Dans les métiers de la distribution, ce sont par ordre d importance les produits carnés, les fruits et légumes et les produits du rayon traiteur dans le cas de la grande distribution. Pour une épicerie de quartier, en s appuyant sur l enquête terrain, les produits les plus sensibles sont les produits carnés et les produits laitiers. Accéder aux résultats de cette étude et aux propositions d actions : http://alimentation.gouv.fr/gaspillage-alimentaire-etude

Notes Dossier de presse 26 juin 2012 14 / 15

l ademe en bref La draaf en bref L Agence de l Environnement et de la Maîtrise de l énergie (ADEME) est un établissement public sous la triple tutelle du ministère de l Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, du ministère de l Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère de l Economie, des Finances et de l Industrie. Elle participe à la mise en oeuvre des politiques publiques dans les domaines de l environnement, de l énergie et du développement durable. Afin de leur permettre de progresser dans leur démarche environnementale, l Agence met à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public, ses capacités d expertise et de conseil. Elle aide en outre au financement de projets, de la recherche à la mise en oeuvre et ce, dans les domaines suivants : la gestion des déchets, la préservation des sols, l efficacité énergétique et les énergies renouvelables, la qualité de l air et la lutte contre le bruit. La direction régionale de l alimentation, de l agriculture et de la forêt est un service déconcentré régional du Ministère de l Agriculture et de l Agroalimentaire. La DRAAF est en charge de la déclinaison régionale du Programme National pour l Alimentation. Ce programme encourage notamment les modes de production durable, les circuits courts et la lutte contre le gaspillage alimentaire. www.draaf.rhone-alpes.agriculture.gouv.fr et www.alimentation.gouv.fr impression sur papier recyclé Conception - Rédaction : PLUS2SENS réalisation graphique : www.geraudbauza.com Contacts presse PLUS2SENS 104, rue Tronchet - 69006 Lyon Tél. : 04 37 24 02 58 Claire-Marie Signouret cm@plus2sens.com Carmela Silletti carmela@plus2sens.com