Horizon Santé DIRECTION DE SANTÉ PUBLIQUE DE LA MONTÉRÉGIE MAI 2017

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UNE PUBLICATION DE L ÉQUIPE SURVEILLANCE DE L ÉTAT DE SANTÉ DE LA POPULATION Horizon Santé DIRECTION DE SANTÉ PUBLIQUE DE LA MONTÉRÉGIE MAI 2017 BILAN DES DÉCÈS EN MONTÉRÉGIE FAITS SAILLANTS La Montérégie enregistre 9 675 décès en 2015, un sommet depuis 1981. La croissance et surtout le vieillissement de la population peuvent expliquer ce phénomène. Les maladies chroniques, tels le cancer et les maladies de l appareil circulatoire, ainsi que les traumatismes non intentionnels figurent parmi les principales causes de décès et sont des problèmes de santé prioritaires qui peuvent être évités. L espérance de vie à la naissance augmente constamment et s élève à 81,9 ans en 2010-2012. Les femmes peuvent espérer vivre jusqu à 83,7 ans et les hommes jusqu à 79,8 ans. Les trois RTS de la Montérégie présentent une espérance de vie semblable. Toutefois, certaines disparités existent entre les RLS. En 2015, les tumeurs ont entraîné environ 3 330 décès, soit le tiers des décès. Pour leur part, les maladies de l appareil circulatoire ont engendré plus de 2 390 décès, soit le quart des décès. Les décès chez les hommes de moins de 40 ans sont davantage marqués par les traumatismes non intentionnels et les suicides alors que chez les femmes du même âge, les tumeurs malignes arrivent au premier rang. Chez les hommes et les femmes de 40 ans et plus, les tumeurs malignes dominent le tableau des décès. POURQUOI S Y INTÉRESSER? Le fardeau des maladies et des traumatismes ainsi que l efficacité du système de santé peuvent, entre autres, être évalués grâce à certains indicateurs de santé en lien avec les décès, permettant ainsi aux autorités sanitaires de déterminer si elles prennent des mesures de santé publique adéquates (OMS, 2014). De plus, la surveillance des décès s inscrit dans l axe transversal de la surveillance continue de l état de santé de la population et de ses déterminants tel que décrit dans l offre de service du Programme national de santé publique (MSSS, 2015). Dans le présent document, certains indicateurs globaux de l état de santé de la population seront abordés tels les décès, la mortalité prématurée et l espérance de vie. Ils seront déclinés selon l âge, le sexe, la cause et le territoire.

26 % 15 % DÉCÈS MORTALITÉ PRÉMATURÉE 9 675 Montérégiens sont décédés en 2015 39 % des décès surviennent prématurément La mortalité prématurée a diminué depuis 2000 PRÈS DE 4 DÉCÈS SUR 10 SURVIENNENT PRÉMATURÉMENT En 2015, 9 675 Montérégiens sont décédés, soit le nombre le plus élevé depuis 1981 (figure 1). Au cours des trois dernières décennies, le nombre de décès s est accru, en moyenne, de 1,9 % par an. Toutefois, le taux ajusté selon l âge a diminué de manière importante. En Montérégie, à l instar du Québec, la majorité des décès surviennent chez les personnes âgées. La mortalité prématurée définit par les décès survenant à un âge relativement jeune, soit avant 75 ans correspond au potentiel de décès évitables. En 2015, 39 % des décès sont survenus prématurément. Entre 2000 et 2015, les hommes présentent une diminution de la mortalité prématurée plus importante que les femmes (26 c. 15 %). Toutefois, les femmes bénéficient d une mortalité prématurée 30 % plus faible que celle des hommes. La mortalité prématurée par maladies de l appareil circulatoire est la cause ayant connu la plus forte diminution, et ce, autant chez les hommes (42 %) que chez les femmes (54 %). La plupart des décès prématurés sont liés à des facteurs de risque courants, à savoir le tabagisme, la mauvaise alimentation, l inactivité physique et la consommation nocive d alcool (ASPC, 2017). De plus, la mortalité prématurée augmente systématiquement avec le niveau de défavorisation matérielle et sociale (Frohlich et autres, 2008). 2

ESPÉRANCE DE VIE À LA NAISSANCE EN 2010-2012 79,8 ans 83,7 ans UNE ESPÉRANCE DE VIE QUI NE CESSE D AUGMENTER En Montérégie, l espérance de vie à la naissance s élève à 81,9 ans en 2010-2012. Les femmes bénéficient d une espérance de vie supérieure à celle des hommes (83,7 c. 79,8 ans), ces derniers ayant toutefois une espérance de vie significativement plus élevée que leurs compatriotes québécois (79,5 ans). Par ailleurs, l écart entre les hommes et les femmes s amenuise dans le temps, de sorte que seulement 3,9 ans séparent les deux sexes, comparativement à 7,1 ans en 1983-1985 (figure 2). L espérance de vie augmente en moyenne de 6 mois à chaque année chez les femmes et de près de 10 mois chez les hommes. L espérance de vie à 65 ans, qui est un bon indicateur du nombre d années de vie à la retraite, a elle aussi augmenté. Chez les hommes, elle atteint 18,7 ans tandis que chez les femmes elle s élève à 21,7 ans en 2010-2012. Par ailleurs, l espérance de vie à 65 ans est significativement plus faible chez les femmes de la Montérégie que chez leurs homologues du Québec. Plus un individu avance en âge, plus l âge qu il peut espérer atteindre augmente. Ainsi, les personnes ayant déjà survécu jusqu à 65 ans peuvent espérer atteindre un âge plus élevé que l espérance de vie à la naissance. Les gains actuels en espérance de vie sont davantage générés par la diminution de la mortalité des personnes de 60 à 89 ans plutôt que de celles en bas âge (Girard, Charbonneau, Payeur, 2014). 3

UNE ESPÉRANCE DE VIE VARIABLE SELON LE RLS Au RTS de la Montérégie-Centre, on observe 2,0 ans de différence dans l espérance de vie selon qu on habite le RLS de Champlain (82,7 ans) ou celui du Haut-Richelieu Rouville (80,7 ans) (figure 3). Au RTS de la Montérégie- Est, il y a 1,5 an de différence en espérance de vie entre le RLS de Richelieu-Yamaska (82,2 ans) et celui de Pierre- De Saurel (80,7 ans) tandis qu au RTS de la Montérégie- Ouest il y a 2,7 ans de différence entre le RLS de Vaudreuil-Soulanges (82,4 ans) et celui du Haut-Saint- Laurent (79,7 ans). AUX DEUX EXTRÊMES, ON RETROUVE LES RLS DE CHAMPLAIN ET DU HAUT-SAINT-LAURENT AVEC UNE DIFFÉRENCE DE 3 ANS EN ESPÉRANCE DE VIE. Outre le RLS du Haut-Saint-Laurent, trois autres RLS affichent une espérance de vie significativement plus faible que celle du Québec : du Suroît (80,0 ans), du Haut- Richelieu Rouville (80,7 ans) et Pierre-De Saurel (80,7 ans). Ces disparités géographiques rappellent les inégalités sociales qui subsistent entre les populations des différents RLS. Partout dans le monde, on constate non seulement la persistance, mais bien le creusement des inégalités en matière de santé. Le Québec ne fait pas exception : on a estimé qu environ cinq ans d espérance de vie et près de quinze années de vie en bonne santé y séparent les populations les plus défavorisées des groupes les plus avantagés (Frohlich et autres, 2008). 4

TUMEURS ET MALADIES DE L APPAREIL CIRCULATOIRE Les tumeurs et les maladies de l appareil circulatoire représentent environ 60 % des décès La plupart des maladies chroniques sont évitables. L OMS estime qu au moins 80 % des cas de cardiopathie, d AVC et de diabète et 40 % de tous les cancers peuvent être prévenus (ASPC, 2017). LES DÉCÈS PAR CANCER : TOUJOURS AU PREMIER RANG! Depuis le début des années 2000, la mortalité par tumeurs excède celle par maladies de l appareil circulatoire (figure 4). Ces deux causes représentent près de 60 % des décès. En 2015, les tumeurs malignes ont entraîné environ 3 330 décès, soit plus du tiers de l ensemble des décès. Pour leur part, les maladies de l appareil circulatoire ont engendré environ 2 390 décès, soit le quart des décès. Entre 2000 et 2015, le taux de mortalité par maladie de l appareil circulatoire a diminué de près de moitié chez les hommes et du tiers chez les femmes. La mortalité par tumeur a également diminué, mais dans une moindre mesure. En 2008-2012, une dizaine de causes provoquent à elles seules environ 75 % des décès. Parmi celles-ci on retrouve, outre les tumeurs malignes et les maladies de l appareil circulatoire, les maladies des voies respiratoires inférieures (374 décès, 4,3 %), la maladie d Alzheimer (327 décès, 3,8 %) et les traumatismes non intentionnels (288 décès, 3,3 %). 5

DES CAUSES DE DÉCÈS VARIABLES SELON LE SEXE ET L ÂGE La répartition des causes par âge et par sexe dresse un tableau intéressant des décès (figure 5). Ainsi, en 2008-2012, chez les hommes de moins de 40 ans, les traumatismes non intentionnels et les suicides sont à l origine de près de la moitié des décès. Chez les femmes du même âge, les tumeurs malignes (23 %) arrivent au premier rang des causes de décès. Autant chez les hommes que chez les femmes, les tumeurs malignes occupent la première place des causes de décès chez les personnes de 40 à 69 ans; toutefois, la part des femmes excède celle des hommes (60 c. 45 %). Chez les hommes âgés 70 ans et plus, les tumeurs malignes dominent toujours le tableau des décès (34 %) alors que chez les femmes de cet âge les décès par maladies du cœur (21 %) arrivent non loin derrière les décès par tumeurs (25 %). Figure 5 Répartition des principales causes de décès selon le groupe d âge et le sexe, Montérégie, 2008-2012 6

DES DISPARITÉS IMPORTANTES À L ÉCHELLE DES RLS L examen des indicateurs globaux de mortalité nous indique que les Montérégiens sont relativement en bonne santé (tableau 1). En effet, les Montérégiens présentent une espérance de vie accrue, une mortalité évitable inférieure et des taux de mortalité pour certaines causes en deçà de ceux du Québec. Toutefois, des disparités importantes subsistent à l échelle locale. À titre d exemple, au RTS de la Montérégie-Centre, le RLS de Champlain affiche des taux de mortalité significativement plus faibles que ceux du Québec, tandis qu à l opposé, le RLS du Haut-Richelieu Rouville affiche des taux significativement plus élevés, particulièrement par tumeurs, par maladies de l appareil circulatoire et respiratoire, ainsi que par maladie d Alzheimer. On retrouve un phénomène semblable dans le RTS de la Montérégie-Est, le RLS Pierre-Boucher présente des taux de mortalité significativement plus faibles (sauf pour la maladie d Alzheimer) que ceux du Québec, tandis qu à l opposé, le RLS Pierre-De Saurel arbore un portrait plus sombre surtout en ce qui concerne les maladies de l appareil circulatoire, la maladie d Alzheimer et la mortalité évitable. Finalement, au RTS de la Montérégie-Ouest, les RLS du Suroît et du Haut-Saint-Laurent présentent également une situation défavorable se traduisant par des taux de mortalité évitable excédants celui du Québec. Les gains de santé ne profitent pas de la même manière à toute la population. De façon générale, plus une personne est pauvre, plus elle risque d être malade et de mourir jeune, ce qui entraîne une espérance de vie inférieure à celle des personnes les plus favorisées. De surcroît, plus la durée de privation socioéconomique est longue, plus les dommages sur la santé s avèrent importants (MSSS, 2015). Indicateur de santé Nombre 1 Taux 2 Nombre 1 Taux 2 Nombre 1 Taux 2 Nombre 1 Taux 2 Nombre 1 Taux 2 Nombre 1 Taux 2 RTS de la Montérégie-Centre 880 244 638 184 233 68 103 31 83 23 (-) 284 79 RLS de Champlain 456 228 (-) 313 161 (-) 103 53 (-) 54 29 39 20 (-) 142 72 (-) RLS du Haut-Richelieu Rouville 423 265 (+) 326 214 (+) 130 86 (+) 50 34 (+) 44 27 142 88 RTS de la Montérégie-Est 1 233 244 945 193 (+) 279 57 (-) 144 30 118 24 (-) 396 80 RLS Pierre-Boucher 557 238 387 172 (-) 129 57 (-) 71 33 (+) 51 22 (-) 170 73 (-) RLS de Richelieu-Yamaska 504 245 416 208 (+) 107 54 (-) 48 25 50 24 164 81 RLS Pierre-De Saurel 172 268 142 223 (+) 43 67 25 38 (+) 17 29 62 108 (+) RTS de la Montérégie-Ouest 958 258 661 187 253 73 90 27 107 28 313 82 RLS de Vaudreuil-Soulanges 273 252 157 159 (-) 62 65 23 25 28 26 80 66 (-) RLS du Suroît 202 301 (+) 145 211 (+) 59 86 (+) 11 16 * (-) 23 35 (+) 61 104 (+) RLS du Haut-Saint-Laurent 73 278 59 226 (+) 17 63 10 40 * (+) 12 49 * (+) 28 114 (+) RLS de Jardins-Roussillon 411 243 300 190 115 75 46 31 44 25 144 81 Montérégie 3 070 248 2 244 189 (+) 765 65 (-) 338 29 (+) 307 25 (-) 993 80 (-) Québec 19 824 248 14 664 183 5 595 70 2 209 28 2 216 28 6 210 83 1 Nombre annuel moyen. 2 Taux ajusté pour 100 000. Tumeurs malignes Principales cause de décès, RLS, RTS, Montérégie et Québec, 2010-2012 Maladies de l'appareil circulatoire Tableau 1 (+), (-) Valeur significativement plus élevée ou plus faible que celle du reste du Québec au seuil de 5 %. * Coefficient de variation supérieur à 16,66 % et inférieur ou égal à 33,33 %. La valeur doit être interprétée avec prudence. Sources de données : MSSS, Fichier des décès; MSSS, Estimations et projections démographiques; MSSS, Fichier des naissances. Production : équipe Surveillance de l'état de santé de la population, DSP Montérégie, avril 2017. Maladies de l'appareil respiratoire Maladie d'alzheimer Traumatismes non intentionnels Mortalité évitable 7

VIVRE SANS FUMÉE, BIEN MANGER ET ÊTRE ACTIF : UN TRIO GAGNANT POUR AMÉLIORER SA SANTÉ, SA QUALITÉ DE VIE ET RÉDUIRE LE FARDEAU DES MALADIES CHRONIQUES QUE PEUT-ON FAIRE? Le vieillissement de la population et l espérance de vie accrue résultent en un nombre croissant de personnes vivant avec une maladie chronique. Celles-ci figurent parmi les principales causes de décès. En 2015, à elles seules, les tumeurs malignes et les maladies de l appareil circulatoire occasionnent plus de 5 700 décès, soit plus de la moitié des décès chez les Montérégiens. Le fardeau engendré par les maladies chroniques peut, en partie, être prévenu ou reporté. La prévention des maladies chroniques doit reposer notamment sur la promotion de saines habitudes de vie, l aménagement d environnements favorables à celles-ci et la réduction des inégalités sociales à l échelle populationnelle par des politiques publiques qui améliorent les conditions de vie. Selon une étude réalisée auprès des adultes, l adoption de saines habitudes de vie est associée à une diminution du risque de décès en plus de procurer une longévité accrue et à une meilleure qualité de vie (Khaw et autres, 2008). Méthodologie Sources de données Les données sur les décès proviennent du Registre des événements démographiques du Québec, tenu par l Institut de la statistique du Québec. Depuis avril 2015, la Montérégie exclut les RLS La Pommeraie et de la Haute-Yamaska. Limites Le passage de la classification CIM-9 à la classification CIM-10 rend difficile la comparabilité avec les données antérieures à 2000. En plus de modifier les catégories et les nomenclatures des causes, la dernière révision change également la façon de sélectionner la cause initiale de décès et les autres causes impliquées dans la chaîne de causalité du décès (Statistique Canada, 2005). Références 8 Agence de la santé publique du Canada (2017). Quel est l état de santé des Canadiens? Analyse des tendances relatives à la santé des Canadiens du point de vue des modes de vie sains et des maladies chroniques. 48 p. Frohlich, K. et autres (2008). Les inégalités sociales de santé au Québec, Les Presses de l'université de Montréal. 404 p. Girard, C., Binette-Charbonneau, A. et Payeur, F. (2014). Le bilan démographique du Québec Édition 2014. Institut de la statistique du Québec. 163 p. Khaw, K. T. et autres (2008). Combined impact of health behaviours and mortality in men and women: the EPIC-Norfolk prospective population study. PLoS Med 5(1): e12. MSSS (2015). Programme national de santé publique 2015-2025. Pour améliorer la santé de la population du Québec. 88 p. OMS (2014). Principales causes de mortalité dans le monde. Aide-mémoire N 310 [En ligne]. http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs310/fr/index4.html (Consulté le 18 avril 2017). Payeur, F. (2015). La mortalité et l espérance de vie au Québec en 2014. Coup d œil sociodémographiques, Institut de la statistique du Québec, no 40, p. 1-7. Citation suggérée : Noiseux, Manon. Bilan des décès en Montérégie. Horizon Santé, Avril 2017, Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre, Direction de santé publique, Surveillance de l état de santé de la population. Ce document peut être reproduit ou téléchargé pour une utilisation personnelle ou publique à des fins non commerciales, à condition d en mentionner la source. Auteure : Manon Noiseux, M. Sc. Épidémiologie et médecine préventive Direction : Dre Julie Loslier, directrice de santé publique