Les Mémos Roche de l Insuffisant Rénal Chronique La PolyKystose rénale Autosomique Dominante (PKAD)
La polykystose rénale autosomique dominante (PKAD) est la plus fréquente des maladies rénales génétiques. Elle se caractérise par la présence de kystes qui vont détruire progressivement le parenchyme rénal. Il n y a pas actuellement de traitement permettant de ralentir la croissance des kystes, mais une meilleure compréhension de sa physiopathologie a permis l identification de nombreux candidats médicaments. Les essais thérapeutiques en cours donnent l espoir qu il y ait un traitement dans les années à venir. 1 Est-ce une maladie fréquente? La fréquence de la polykystose rénale autosomique dominante (PKAD) est de 1/400 voire 1/1000 dans la population générale. C est une des maladies génétiques les plus fréquentes. Elle est responsable de 10 % des cas d insuffisance rénale chronique terminale (IRTC) mais certaines personnes ne parviennent jamais au stade ultime de la maladie. 2 Quelle est la cause de la maladie? La PKAD est une maladie génétique de transmission autosomique dominante. Le risque de transmettre le gène muté à ses enfants est de 50 %. Dans 10 % des cas il n y a pas d antécédents familiaux, on parle de mutation de novo.
Les deux gènes mutés sont PKD1 et PKD2 : PKD1 est localisé sur le bras court du chromosome 16, il code pour une protéine la polycystine-1. Les mutations de PKD1 sont responsables de 80 % des cas. PKD2 est localisé sur le bras long du chromosome 4. Il code pour la polycystine-2. Les mutations de PKD2 sont responsables de 15 % des cas. Les mutations dans PKD1 sont associées à un moins bon pronostic rénal que les mutations de PKD2, l âge moyen de début du traitement de suppléance est de 54 ans dans la forme liée à PKD1 contre 72 ans dans la forme liée à PKD2. 3 Quelles sont les manifestations de la maladie? La PKAD est une maladie qui peut affecter d autres organes que le rein. Les kystes rénaux peuvent être responsables de diverses manifestations rénales : hypertension artérielle, maladie lithiasique, infections urinaires, hématurie, compressions, douleurs, insuffisance rénale chronique. Les douleurs lombaires sont fréquentes. Les douleurs aigües sont le symptôme d une complication : hémorragie, calcul, infection urinaire. Les douleurs chroniques sont secondaires à l augmentation de volume des reins. Les kystes hépathiques sont responsables d une augmentation du volume du foie qui peut s associer à des douleurs, à une sensation de pesanteur et des compressions des organes de voisinage. Le volume hépatique peut être très important surtout chez les femmes. Les autres localisations kystiques peuvent être le pancréas, l arachnoïde et les épididymes.
Les anévrysmes des artères cérébrales (AAC) sont présents chez 15 % des patients atteints de PKAD. Il existe un risque plus important si un membre de la famille a présenté un anévrysme. Le dépistage ne se fait que dans ce cadre. L examen de référence est l angio-irm. En cas de découverte d un AAC, il faut une prise en charge multidisciplinaire. Les maladies valvulaires cardiaques : il existe une insuffisance mitrale, un prolapsus valvulaire mitral ou une insuffisance aortique chez 20 % des personnes atteintes de PKAD. Les autres atteintes possibles sont les bronchiectasies, la stérilité masculine, une diverticulose colique et des hernies de la paroi abdominale. 4 Est-ce que j ai une polykystose rénale autosomique dominante? Le diagnostic repose sur deux piliers : la mise en évidence de kystes dans le parenchyme rénal (échographie rénale) et une histoire familiale de maladies kystiques rénales de transmission autosomique dominante (arbre généalogique). Après 30 ans, l absence de kystes dans les reins élimine le diagnostic de PKAD. Dans les cas difficiles ou sans histoire familiale, la recherche de mutations dans les gènes PKD1 et PKD2 peut apporter une certitude diagnostique. 5 Est-ce que l insuffisance rénale chronique est inévitable? L insuffisance rénale chronique (IRC) se définit par une altération irréversible de la fonction rénale. La PKAD est une maladie d une grande variabilité d expression phénotypique. Il est difficile de donner un pronostic individuel.
L insuffisance rénale chronique terminale (IRTC) (nécessité de dialyse ou de transplantation) survient chez la moitié des sujets atteints de PKAD entre 50 et 60 ans, ensuite tous les 10 ans. 10 % des sujets atteints de PKAD vont développer une IRTC. 6 Qu est-ce que je dois faire? Il n existe pas de traitement curatif de la polykystose rénale autosomique dominante. Il existe de nombreuses pistes thérapeutiques en cours d évaluation. Des mesures permettent d éviter certaines complications. La première mesure est de dépister et de traiter l hypertension artérielle. Il faut que l hypertension artérielle soit dépistée et traitée précocement chez les sujets à risque de présenter une PKAD. Son traitement repose sur des règles hygiéno-diététiques : limitation de l apport en sel, exercice physique régulier, perte de poids s il y a un surpoids et prise de médicament.
La classe thérapeutique à privilégier est celle des bloqueurs du système rénine angiotensine. Il faut arrêter de fumer et limiter sa consommation en café. Il faut éviter les épisodes de déshydratation en buvant régulièrement de l eau de façon à obtenir une diurèse supérieure à 2 litres par jour. CONCLUSION La polykystose rénale autosomique dominante est une maladie génétique fréquente. La prise en charge néphrologique doit être précoce et régulière. Le contrôle de la tension artérielle est nécessaire pour prévenir les complications cardio-vasculaires. La maladie est mieux connue et des traitements sont en cours de développement pour empêcher l apparition ou ralentir la progression de l insuffisance rénale chronique. Roche 30, cours de l Ile Seguin 92650 Boulogne-Billancourt cedex Tél. : +33 (0)1 47 61 40 00 Fax : +33 (0)1 47 61 77 00 www.roche.fr D-16/0824 - Etabli le 09/02/2017