CAMEROON MINISTERE DE LA CONDITION FEMININE QUESTIONNAIRE SUR L EVALUATION DECENNALE DE LA MISE EN OEUVRE DES PLATES FORMES DE DAKAR ET DE BEIJING



Documents pareils
Avant projet de texte légal portant régime de l intégration du genre dans les politiques nationales de croissance et de l emploi

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES

E/CN.6/2010/CRP.9. Compte-rendu de l animateur de la réunion. Distr. limitée 11 mars 2010 Français Original : anglais

PRESENTATION DU PROGRAMME D ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES TERRES ET DES FORETS EN RDC

Nations Unies Haut Commissariat aux Droits de l Homme, réf: NVebU mes 2011

Plan d Action de Ouagadougou contre la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, tel qu adopté par la Conférence

SOMMAIRE PARTIE 1 : POURQUOI «DONNER DU CREDIT AUX FEMMES RURALES»?... 3 PARTIE 2 : EPARGNE/CREDIT DU SYSTEME FINANCIER INFORMEL...

Réunion mondiale sur l Éducation pour tous UNESCO, Mascate, Oman mai 2014

L AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT AU CAMEROUN. Le secteur privé

demain Aujourd hui ACDIC A. PRESENTATION DE L ACDIC B. 10 ANS D ACTIONS. Des actes concrets, des effets, des impacts C. DES ACQUIS ET ATOUTS CERTAINS

Le système de protection sociale en santé en RDC

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

LES OMD EN CHIFFRES. Par Raulin Lincifort CADET INTRODUCTION

Ministère des Mines, de l Industrie et des PME PROGRAMME NATIONAL «PLATE-FORME MULTIFONCTIONNELLE POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE (PN-PTFM)

NOTE DE PRESENTATION DU PROGRAMME STATISTIQUE DE L UEMOA

INTÉGRATION DES SERVICES FINANCIERS DANS LES STRATÉGIES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ Un aperçu Général

L approche populationnelle : une nouvelle façon de voir et d agir en santé

Organisation des Nations Unies pour le développement industriel

Conférence mondiale sur les déterminants sociaux de la santé. Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé

PLAN R E V A RETOUR VERS L AGRICULTURE

Commentaires de l ICÉA à la Commission canadienne de l UNESCO - Suivi de CONFITEA VI page 2

PROMOUVOIR LA SANTÉ ET LES DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS

Une école adaptée à tous ses élèves

L Assurance agricole au Sénégal

République de Côte d Ivoire NOTE D INFORMATION UN INSTRUMENT PROFESSIONNEL AU CŒUR DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE ET DES FILIERES DE PRODUCTION

Promulgue la loi dont la teneur suit : TITRE I

DONNER NAISSANCE NE DOIT PAS ÊTRE UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT

Alliance Globale pour la Résilience AGIR Sahel et Afrique de l Ouest

ROYAUME DU MAROC DIRECTION DU BUDGET

Enjeux et Perspectives de la composante «Environnement Santé» du Plan d Action de l Initiative Environnement du NEPAD

POLITIQUE DE COHÉSION

Asie centrale. Environnement opérationnel. Kazakhstan. Kirghizistan. Ouzbékistan. Tadjikistan. Turkménistan

CONGRES INTERNATIONAL SUR L ASSURANCE ET LA RÉASSURANCE DES RISQUES AGRICOLES. Partenariat Public Privé dans l Assurance Agricole

Stratégie du Pôle Social. Stratégie du Pôle Social

Réduire la pauvreté : comment les collectivités territoriales peuvent-elles être des catalyseurs du développement économique pro-pauvre?

CONGRES REGIONAL CTA/ ATPS DE LA JEUNESSE EN AFRIQUE

Titre : La Mutuelle Communautaire de Santé de Yaoundé : Un mécanisme solidaire de financement collectif d accès aux soins de santé de qualité.

RÉUNION DES MINISTRES DE L'ALIMENTATION, DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE DES PAYS MEMBRES DU CIHEAM 9ÈME DECLARATION FINALE

Plus de recrutements et deux concours externes

Groupe de la Banque africaine de développement. ALLOCUTION D OUVERTURE DE M. OMAR KABBAJ Président du Groupe de la Banque africaine de développement

PROJET GCP/GLO/208/BMG «CountrySTAT pour l Afrique Sub-Saharienne» RAPPORT PANORAMA I SUR LES STATISTIQUES AGRICOLES ET ALIMENTAIRES C A M E R O U N

Indicateurs de performance de l UNCT relatifs à l égalité des sexes. Guide de l utilisateur

OBJECTIFS DU MILLENAIRE

Argumentaire du Développement de la Couverture Universelle en Santé au Niger

Secrétariat d Etat auprès du Premier Ministre chargé des Technologies Nouvelles

Oeuvrer pour que les populations rurales pauvres se libèrent de la pauvreté aux Comores

POLITIQUE D OCTROI DES DONS ET COMMANDITES

L AIDE AU DÉVELOPPEMENT FRANÇAISE

LES FONDS EUROPÉENS EN NORD-PAS DE CALAIS

FONDS D INVESTISSEMENT CLIMATIQUES

Le point sur la couverture du risque maladie au Niger

STRATÉGIE DU CONSEIL DE L EUROPE pour l égalité entre les femmes et les hommes

ÉDUCATION-FORMATION-EMPLOI

GUIDE D ORIENTATION AUX ORGANISATIONS DE BASE

COOPERATION BELGIQUE - BURUNDI Programme 2012 de bourses d études et de stage hors-projet

BOAD en Bref. Edition 2014 BANQUE OUEST AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

Réforme du crédit à la consommation. Statut des enseignants chercheurs. Point sur les États généraux de l outre-mer

Négociation ministérielle pour un prêt de la Banque mondiale

JOURNAL OFFICIEL DU SENEGAL

DÉCLARATION SUR LES PROBLEMES ET ENJEUX FONCIERS EN AFRIQUE

BANQUE CENTRALE DU CONGO

Conseil d administration Genève, mars 2000 ESP. Relations de l OIT avec les institutions de Bretton Woods BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL

Promouvoir des synergies entre la protection des enfants et la protection sociale en Afrique de l Ouest et du Centre

Note Simplifiée. UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE La Commission

Redressement et stabilisation du cadre. Reformes structurelles de l économie Reformes des finances publiques Bonne gouvernance

Post-alphabétisation des jeunes agriculteurs / éleveurs (JA/JE) déscolarisés

PROTOCOLE A LA CHARTE AFRICAINE DES DROITS DE L HOMME ET DES PEUPLES RELATIF AUX DROITS DES FEMMES

Table des matières 1 INTRODUCTION.. 1

Institut National de la Statistique - Annuaire Statistique du Cameroun Chapitre 26 : LE CAMEROUN DANS LA ZONE CEMAC

N0TE DE SYNTHESE SUR L EVALUATION DU 4 ème CREDIT D AJUSTEMENT STRUCTUREL (CAS IV)

Observations sur l avant-projet de loi, Loi sur l aménagement durable du territoire et l urbanisme

Evaluation du projet Fonds pour la consolidation de la paix, Welthungerhilfe Butembo République Démocratique du Congo

Programme statistique du Secrétariat Exécutif de la CEDEAO

Centre Mohammed VI de Soutien à la Microfinance Solidaire

PLACE DE L ASSURANCE PRIVEE DANS LA MISE EN ŒUVRE D UNE ASSURANCE MALADIE DITE UNIVERSELLE

FORMATION D EXPERTS REGIONAUX POUR UNE GESTION DURABLE DES FORETS DU BASSIN DU CONGO

Les Politiques macro-économiques

SYNTHESE DE PRESENTATION DU PPILDA

et à Hammamet (en Tunisie) 4, en mars Ces consultations ont été complétées par une enquête en ligne 5 amorcée en 2011.

Comité des produits Discours du Directeur général. 29 mai DISCOURS D OUVERTURE DU DIRECTEUR GÉNÉRAL AU COMITÉ DES PRODUITS.

Renforcement des systèmes de santé

Charte. pour. de la coopération décentralisée. le développement durable

Mobilisation contre le décrochage scolaire. Bilan de l action entreprise sur l année 2013 et perspectives pour l année 2014

Préfectures couvertes. Kankan 12 CRD. Mandiana 8 CRD. Kérouané 5 CRD

Programme d Appui au Développement du Secteur Privé (PADSP) du Cameroun. Le 5 novembre 2013

Définition et exécution des mandats : analyse et recommandations aux fins de l examen des mandats

Note sur l extension de la couverture d assurance maladie au Rwanda

Nations Unies. Note d information du Secrétaire général* * * 25 juillet 2008 Français Original : anglais (F)

Investir dans l action pour le climat, investir dans LIFE

FORUM INTERNATIONAL DU DAKAR-AGRICOLE

Qu est-ce que l adaptation au changement climatique?

Investissements d avenir. Action : «Projets agricoles et agroalimentaires d avenir (P3A)»

INVESTIR AU TCHAD. Le Tchad est un pays d agriculture et d élevage, un pays dont le peuple est laborieux, un pays dont le sous sol est promoteur.

3 The Millennium Development Goals: Report Objectifs du Millénaire pour le développement Rapport asdf NATIONS UNIES

Couverture du risque maladie dans les pays en développement: qui doit payer? (Paris, 7 mai 2008)

MAQUETTE GENERALE MASTER DIDL.

Atelier de réflexion et de validation du projet du système de veille/observatoire des réformes foncière et forestière au Cameroun

REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple Un But Une Foi RAPPORT SUR LES MECANISMES DE MISE EN ŒUVRE ET DE SUIVI DU DSRP

Alliance Public-Privé des Nations Unies pour le Développement Rural

Transcription:

CAMEROON MINISTERE DE LA CONDITION FEMININE QUESTIONNAIRE SUR L EVALUATION DECENNALE DE LA MISE EN OEUVRE DES PLATES FORMES DE DAKAR ET DE BEIJING (CONTRIBUTION DU CAMEROUN)

PREMIERE PARTIE: Aperçu des réalisations et défis à relever en ce qui concerne la promotion de l égalité entre les sexes et la démarginalisation des femmes. UNE POLITIQUE SUR L EGALITE ENTRE LES SEXES ET LA DEMARGINALISATION DES FEMMES; Le Ministère chargé des questions relatives à la femme est crée pour la première fois par décret du Président de la République en 1984. Avec la crise économique qui s aggrave à partir de 1987, le Cameroun adopte un plan d ajustement structurel qui impose la réduction des dépenses publique et entre autres mesures, la restructuration du Gouvernement. C est ainsi que le Ministère de la Condition Féminine et le Ministère des Affaires Sociales ont été fusionnés par décret n 88/1281 du 21 septembre 1988. En décembre 1997, le Président de la République, conscient des spécificités des femmes et soucieux d améliorer leur statut crée de nouveau le Ministère de la Condition Féminine par décret N 97/205 du 7 décembre 1997, portant organisation du gouvernement. L alinéa 8 de l article 5 de ce décret dispose: «Le Ministère de la Condition Féminine est chargé de l élaboration et de la mise en œuvre des mesures relatives au respect des droits de la femme et à l accroissement des garanties d égalité dans les domaines politique, économique, social et culturel..» Pour la promotion du statut de la femme dans les domaines économique et socioculturel, la déclaration de politique d Intégration de la Femme au Développement, ainsi que le plan d action Multisectoriel Femme et Développement, et le Plan d Action National d Intégration de la Femme au Développement ont été élaborés et validés en 1997 et adoptés par le gouvernement en 1999. La promotion et la protection de la petite fille constituent l un des axes prioritaires de ces documents. Dans le cadre de cet axe les actions suivantes ont été réalisées: - la création d un fond spécial de soutien aux jeunes filles dans les disciplines scientifiques et techniques et d autres formes d aides aux étudiants méritant des deux sexes; - la suppression de certaines mesures pénalisantes telle que la limite d âge qui défavorisait plus les jeunes filles dans l enseignement supérieur ; - la promotion socio-juridico-économique pour les filles n ayant plus l âge requis pour l école classique dans les structures d éducation non formelle (Centres de Promotion de la Femme, Centres de Jeunesse et d Animation, Centres Sociaux et Centres de Formation Professionnelle); - la mise sur pied d un programme national d alphabétisation fonctionnelle et d éducation non formelle de la jeune fille ; - l adoption d une déclaration sur la nouvelle politique de l éducation pour lutter contre l exclusion scolaire, réduire les inégalités régionales et lever les obstacles à l exclusion des filles; - l adoption d une nouvelle loi d orientation scolaire de l éducation au Cameroun qui relève le caractère obligatoire et gratuit de l enseignement primaire et l accès non discriminatoire à l éducation des enfants de sexe masculin et féminin. 2

Ces documents ont été élaborés avec la participation des acteurs de promotion féminine que sont les administrations, le secteur privé et l association civile. La mise en œuvre de ces politiques est multisectorielle, transversale et coordonnée par le Ministère de la Condition Féminine. Depuis la tenue à Beijing en 1995 de la quatrième Conférence Mondiale sur les femmes, les préoccupations des femmes sont de mieux en mieux prises en compte dans les grandes réformes engagées au niveau national. Au cours du document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), l approche participative utilisé a permis l implication de 30 à 40% des femmes dans ce processus. La «Déclaration du Millénaire», a largement inspiré l élaboration du DSRP. L axe 6 du DSRP, à savoir le renforcement des ressources humaines, du secteur social et l insertion des groupes défavorisés dans le circuit économique, accorde une attention particulière à l objectif 3 sur l égalité entre les sexes et l autonomisation des femmes, le Gouvernement met un accent sur la démocratisation de l enseignement, la non discrimination entre les sexes pour permettre aux garçons et filles d avoir accès à l école. C est dans cette optique que l enseignement primaire public est gratuit. Aussi, le gouvernement a finalisé sa stratégie de promotion de la femme qui à prévu des programmes sur l éducation et la formation de la femme. Le Cameroun a présenté son rapport initial sur la mise en œuvre de la CEDEF en juin 2000 au Comité pour l élimination de la discrimination à l égard des femmes à New York. Les recommandations formulées par le Comité au gouvernement concernent la préparation du prochain rapport périodique, l accélération de l élaboration du code de la famille, le renforcement des capacités des responsables chargés de la rédaction des rapports périodiques de mise en œuvre de la CEDEF, la vulgarisation de la CEDEF. Des actions concrètes ont été menées dans la mise en œuvre de ces recommandations: - des séminaires de sensibilisation des acteurs sociaux sur la CEDEF ont été organisés; - des dépliants sur la CEDEF ont été distribué à la population pour une vulgarisation à large échelle; - sur les plans législatifs et politiques, les résultats suivants ont été obtenus au cours de la décennie écoulée: le nombre des femmes à l Assemblée Nationale est passé de 10 en 1997 à 19 en 2002 sur 180 députés. 3

DEUXIEME PARTIE: Progrès réalisés au niveau de la mise en œuvre des initiatives prises dans les domaines critiques définis dans le programme d action de Beijing et autres initiatives et mesures identifiées de l Assemblée Générale. 1) La femme et la pauvreté Le gouvernement camerounais dispose actuellement d un document cadre en matière de politique économique et social du pays: le Document de Stratégie Réduction de la Pauvreté (DSRP). C est un cadre intégré pour le développement du Pays qui s articule autour d un ensemble de stratégies macroéconomiques et sectorielles visant à accélérer la croissance et à réduire la pauvreté. Ce document traduit clairement les ambitions des autorités à œuvrer pour la réalisation des objectifs de développement du millénaire. Il comporte sept axes principaux qui sont en cohérence avec les grands objectifs du développement auxquels le Cameroun a souscrit. L axe 6 concernant «le renforcement des ressources humaines, du secteur social et l insertion des groupes défavorisés dans le circuit économique» intègre de façon particulière les préoccupations d égalité et d équité. Les objectifs retenus dans la DSRP concernant les femmes vont dans le sens de l amélioration des conditions de vie des femmes à travers: - le renforcement du pouvoir économique des femmes avec un accent particulier sur les femmes rurales; - l élimination des disparités de genre dans la scolarisation de la jeune fille; - la facilitation de l accès des femmes en âge de procréer et des adolescentes aux services de santé de reproduction et à l information; - la promotion des technologies appropriées pour l allègement du travail des femmes ; - le renforcement de l accès des femmes au crédit et aux facteurs de production; - la promotion de l entreprenariat féminin. Par ailleurs, le Ministère de la Condition Féminine dans le cadre de la promotion socio-économique de la femme mène des actions d appui à la micro entreprise féminine, de promotion de l emploi des femmes, de renforcement des capacités des femmes. Les programmes et projets suivants ont été mis en place; - le Programme National de Gouvernance où les aspects de Gouvernance économique tiennent compte de la pauvreté de la femme; - le Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricole (PNVRA) qui fournit des services d encadrement agricole de proximité aux femmes rurales; 4

- le Programme Global pour l Avancement des Femmes et l Egalité de Genre financé par le PNUD. Ce Programme octroie des micro crédits aux femmes des provinces pilotes de l Adamaoua, du Littoral, du Nord-Ouest et de l Ouest. 240 micro projets des femmes ont été financés dans ce cadre; - le Programme d Amélioration du Revenu Familial Rural dans les Provinces Septentrionales qui bénéficie de l Assistance Financière de la Banque Africaine de Développement. Ce Programme comporte un importa nt volet d appui aux activités économiques des femmes ; - Le projet Micro Projets Productifs en faveur des femmes du Cameroun qui bénéficie de l assistance financière de l Agence Canadienne de Développement Internationale (l ACDI). Il a permis la mise en pla ce de trois coopératives d Epargne et de crédit afin de permettre aux femmes de mener des activités génératrices de revenus. Depuis 1998, prés de 8000 femmes ont bénéficié des prêts d un montant cumulé de cinq (5) milliards de francs CFA; - Le projet «Appui à l intégration de la femme dans la micro entreprise» octroie le matériel aux femmes pauvres organisées en associations et en groupes d Initiatives Communes (GIC) pour la réalisation de leurs projets dans les domaines de l agriculture, de l élevage, des transformations alimentaires, de l artisanat, etc.; - Le projet de Promotion de l Egalité et de l Equité entre les sexes forme les leaders des associations féminines en zones rurales pauvres en animation des groupes, éducation à la parenté responsable et gestion des activités de développement communautaire; - Le projet de Réduction de la Pauvreté et Actions en faveur des femmes dans la province de l Extrême-Nord (PREPAFEN) bénéficient du concours financier de la BAD et du PNUD. Il a octroyé des micro-crédits d une valeur de 600 millions de francs CFA et 70% de ce montant sont allés aux femmes. Le PREPAFEN a mis à la disposition des populations pauvres dont les femmes des micro-infrastructures communautaires pour améliorer leurs conditions de vie et de travail. Des femmes des zones rurales ont suivi des formations en agro-alimentaires, en élevage de la volaille et du petit ruminant. - Des journées d échanges ont été organisées avec les femmes Bayam sellam des marchés de Yaoundé, Mbalmayo et Kumba. Les femmes Bayam sellam (femmes revendeuses du secteur informel) ont été formées sur les techniques de gestion des micro-projets générateurs de revenus et sur les relations avec l environnement fiscal et réglementaire. 2) Education et formation des femmes Des textes portant organisation et fonctionnement des Centres de Promotion de la Femme (CPF) et des Centres de Technologies Appropriées (CTA) en faveur des femmes ont été signés en janvier 2000 par le Premier Ministre Chef du Gouvernement. Ces Centres, Unités techniques spécialisées du Ministère de la Condition Féminine ont pour principales missions l éducation civique, morale et intellectuelle de la femme et de la jeune fille. On dénombre en ce moment trente un (31) CPF et un CTA opérationnels. Des chantiers de construction d autres CPF ont été lancés. 5

Pour assurer un accès égal à l éducation et conformément à l objectif n 2 du millénaire qui consiste à assurer l éducation primaire pour tous, un texte réglementaire (décret présidentiel) à été pris pour la gratuité de l enseignement primaire. Des actions concourant à l élimination de l analphabétisme féminin sont menées par les animatrices rurales et communautaires. A cet effet un guide théorique et pratique d animation a été élaboré. Les animatrices rurales ont été recyclées à son utilisation. Dans le cadre du renforcement de la mobilisation sociale en faveur de la scolarisation des filles, plus de 600 animateurs communautaires ont été formés. Des boîtes à images ont été élaborées à leur intention. Une cérémonie dénommée Excellence au Féminin a été organisée pour primer 152 meilleures élèves filles de l enseignement secondaire général et technique des systèmes francophones et anglophones du pays de l année scolaire 2002 2003. Dans la mise en œuvre du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), l éducation est considérée comme secteur prioritaire. Aussi, les ressources mobilisées par le budget de l Etat et les autres partenaires au Développement, de même que celles issues de l admission du Cameroun à l initiative PPTE, sont orientées prioritairement au secteur éducation. 3) Femme et Santé Le gouvernement du Cameroun entend améliorer la situation sanitaire de la population à travers la mise en œuvre de la stratégie sectorielle de la santé adoptée en octobre 2001. Cette stratégie souligne la spécificité de la femme dans le programme de lutte contre les IST et le VIH/SIDA. Outre le fait qu elles soient les plus touchées par cette pandémie, les femmes représentent le groupe social le plus vulnérable. C est ainsi que parmi les axes stratégiques préconisés par le document de la stratégie sectorielle de la santé, la prévention de la transmission du VIH/SIDA de la mère à l enfant et la promotion de l utilisation du préservatif féminin et masculin figurent en bonne place. A cet effet un certain nombre d actions destinées spécifiquement aux femmes ont été formulées: - sensibiliser les femmes et les jeunes filles sur le problème du VIH/SIDA; - mettre en place une stratégie de plaidoyer pour améliorer le niveau de scolarisation de la jeune fille; - mettre en place une stratégie d amélioration des conditions économiques des femmes. S agissant de la prévention de la transmission du VIH/SIDA de la mère à l enfant, des actions sont menées avec succès au sein de la Fondation Chantal BIYA où les femmes enceintes sont prises en charge jusqu à leur accouchement. Leur suivi se poursuit également après l accouchement. Par ailleurs, un plan de lutte contre le VIH/SIDA, secteur femmes a été élaboré et adopté en mai 2003. Sa mise en œuvre est assurée par le Ministère de la Condition Féminine à travers: - la formation des leaders d organisation et associations féminines des dix provinces et celle du personnel du Ministère de la Condition Féminine; 6

- la sensibilisation des populations féminines au sein des associations, des groupes organisées et à l occasion des journées commémoratives aux malades vivant avec le VIH dans les formations hospitalières. En outre les autorités ont adopté un programme de lutte contre le paludisme (programme Roll back Malaria) dont l objectif est de réduire de moitié d ici 2010 la morbidité et la mortalité liées au paludisme, en particulier au sein des populations les plus vulnérables (enfants de moins de 5 ans et femmes enceintes). Dans ce cadre, des moustiquaires imprégnées ont été distribuées aux femmes enceintes en 2003. Obstacles rencontrés: - persistance de l analphabétisme au sein des populations féminines; - absence ou insuffisance des revenus en milieu féminin; - persistance de certaines coutumes : mutilations génitales féminines, lévirat, sororat 4) Femmes et Economie Pour la mise en œuvre de cet axe du plan d action de Beijing, les domaines suivants ont été identifiés au niveau national: agriculture, élevage et pêche, forêt, environnement, commerce, industrie, artisanat, tourisme, emploi. Ces domaines contribuent aussi à la lutte contre la pauvreté. Le Gouvernement a élaboré une stratégie intégrée de développement rural bâtie autour de quatre grands axes dont la modernisation de l appareil de production, la restructuration du cadre institutionnel, l amélioration du cadre incitatif et de la gestion durable des ressources naturelles. Cette stratégie met un accent particulier sur l approche genre et la démarche participative. Pour promouvoir le développement local et renforcer les capacités des communautés afin de faire participer plus activement les acteurs à la base au développement de leur localité, les programmes suivants ont été mis en place: Programme National de Développement Participatif (PNDP), Programme d Appui au Développement Communautaire (PADC). Le Programme National de Micro-finance vise l amélioration de l accès des ruraux aux institutions de micro-finance et le renforcement des capacités des institutions de la micro finance. Le Programme «Fonds d Investissement de Micro Réalisation Agricole et Communautaire (FIMAC)» rentre dans le cadre du renforcement de la sécurité alimentaire. Il a pour objet d augmenter le pouvoir d achat des groupes bénéficiaires et de favoriser l autopromotion des populations rurales. Le Programme Nationale de Vulgarisation et de Recherche Agricole (PNVRA) a pour objectif d accroître la productivité des paysans par le renforcement de leur compétence technique ; Le Crédit Rural Décentralisé soutient les initiatives économiques des populations rurales. 7

Les femmes sont impliquées dans les autres filières agricoles prometteuses à l instar du poivre, de l horticulture, de la pastèque et de l agriculture biologique. Dans le domaine de l élevage, l aviculture et l élevage porcin constituent des activités habituellement menées par les femmes. Ces filières sont désormais mieux soutenues par des actions consistant à diminuer la mortalité. Dans le but de promouvoir un développement intégré des zones rurales et de faire accéder les populations rurales aux ressources d informations découlant de l innovation technologique, un projet d installation des télé-centres communautaires a été mis en place. Ce projet a pour vocation de dispenser des services des technologies de l information et de la communication pour améliorer la qualité de vie des populations, créer des activités génératrices d emplois et de revenus et lutter contre l exode rural. Dans le domaine du commerce les actions ont été menées en collaboration avec des organisations des femmes d affaires, pour mieux tirer profit des opportunités d exportations ouvertes par l American Growth and opportunity Act (AGOA). Le secteur financier décentralisé a connu une croissance rapide. Des mesures visant la protection des épargnants ont été prises. Le Fonds National de l Emploi (FNE) a développé des programmes d insertion, d information et d appui à l auto emploi. Notons la création de plusieurs coopératives d Epargne et de crédits gérés par les femmes tant en milieu urbain que rural. 5) Les femmes et l Environnement Le Gouvernement s est engagé dans un processus d une gestion rationnelle et durable de ses ressources forestières et naturelles. Le Programme Sectoriel Forêt/Environnement (PSFE) vise la mise en place d un cadre cohérent pour toutes les interventions qui concourent à la réalisation des objectifs de la politique forestière et faunique du pays. Les femmes sont fortement impliquées dans la gestion des forêts communautaires. Le Plan National de Gestion de l Environnement (PNGE) comporte un volet «Femmes dans les programmes environnementaux». Il a pour objectif l intégration des femmes dans les programmes environnementaux et la promotion par les femmes de l utilisation des méthodes protectrices de l environnement. 8

TROISIEME PARTIE: Développement institutionnel sexe. Cette partie parlera des mécanismes institutionnels et des données désagrégées par 1) Mécanismes institutionnels Les questions relatives à la condition de la femme ont été confiées au Ministère de la Condition Féminine qui en plus de son Secrétariat Général, d une Inspection Générale, des Directions Techniques Spécialisées dispose: - des Services Extérieurs implantés dans les Provinces, les Départements, les Arrondissements et qui assurent une couverture très étendue de l activité du ministère sur l ensemble du territoire national; - les animatrices rurales: leur rôle est d encadrer les groupes de femmes à la base, de les guider et de les orienter dans leur activités; - les Centres de Promotion de la Femme : structures d encadrement et de proximité pour la formation aux petits métiers, pour l éducation non-formelle de la femme et de la jeune fille; - d un Centre de Technologie Appropriée qui a pour missions de réduire la pénibilité du travail des femmes et de vulgariser les technologies appropriées; - d un Observatoire Nationale de la Femme crée à partir du décret n 97/068/ du 04 mai 1998 portant organisation du Ministère de la Condition Féminine, chargé de suivre l évolution de la situation de la femme au Cameroun. Le projet de texte portant organisation et fonctionnement de l Observatoire a été élaboré mais n est pas encore opérationnel; - des points focaux chargés de représenter le Ministère de la Condition Féminine dans certains ministères compte tenu de l approche de transversalité de ses activités. Ce département ministériel travaille également avec les associations de promotion féminine et donne la possibilité à ces dernières de signer des conventions de partenariat avec lui. Par ailleurs, des ONG et associations sont impliquées dans le suivi/évaluation de la plate forme d action de Beijing. C est ainsi que l Association de Lutte contre les Violences faites aux Femmes (ALVF) mène des activités de sensibilisation vers d autres associations et ONG. Le budget d investissement public alloué à ce département ministériel a connu ces dernières années une réelle amélioration passant de 390 millions pour l exercice budgétaire 1996/1997 à 3.538.000.000 f CFA en 2004. L évolution de ce budget témoigne de l intérêt que l Etat accorde à la réduction des disparités entre les sexes. 9

2) Données désagrégées par sexe Au Cameroun, le Ministère des Affaires Economiques, de la Programmation et de l Aménagement du Territoire (MINEPAT) assure la tutelle des grandes institutions nationales chargées de la collecte des données: le Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population (BUCREP) et l Institut National de la Statistique (INS). Ces deux structures ont la responsabilité de conduire toutes les opérations de collecte, d analyse et de publication des données statistiques sur l ensemble du territoire national. Ces données portent sur des domaines variés tels que l économie, la politique et le social. De nombreuses bases de données désagrégées par sexe existent au niveau national et permettent de suivrent et d évaluer les progrès réalisés dans les différents domaines de la vie nationale. On peut citer entre autre : - l enquête à indicateur multiples (MICS 2000) ; - le tableau de bord social (TBS 99) sur la situation des enfants et des femmes au Cameroun en 1999; - l enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM I et II) réalisée respectivement en 1996 et 2001; - les annuaires statistiques qui sont des compilations de données de plusieurs enquêtes et de collectes dans les administrations publiques, parapubliques et le secteur privé. De plus, le fonds des Nations Unies pour la population appuie le Gouvernement camerounais à la mise en place d une base des données socio-démographiques. Celle-ci comporte plus de deux cent variables désagrégées par sexe. 10

QUATRIEME PARTIE: Principaux problèmes et mesures prise pour y remédier. Parmi les domaines où il est encore nécessaire de prendre des mesures on peut citer: la lutte contre les violences faites aux femmes et l amélioration du statut juridique de la femme. 1) Lutte contre les violences faites aux femmes. Un avant-projet de loi sur les mesures de gestion et de prévention des violences sexistes est en cours d élaboration. Le phénomène des violences faites aux femmes et aux filles est aussi observé au Cameroun. Ces violences ont un impact négatif sur leurs victimes, les auteurs, le développement de la famille, voire de notre pays. Une loi contre les violences faites aux femmes et aux filles ne peut atteindre des résultats efficients que si elle intègre les éléments essentiels de notre contexte socio-culturel. Aussi quatre préoccupations majeures ont guidé l élaboration de ce projet de loi: - la traduction en acte législatif de la volonté politique affirmée d améliorer le bien-être des femmes en particulier et celui de la famille en général, afin de parvenir à une société plus juste et plus harmonieuse ; - la mise en conformité de notre législation aux engagement pris, ainsi qu aux instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits humains ratifiés par notre pays qui prônent pour l essentiel, l égalité dans l exercice et la protection des droits et libertés de tout individu dans la société; - l institutionnalisation du rôle des différents intervenants sociaux (autorités religieuses et traditionnelles, psychologiques, travailleurs sociaux et société civile); - la nécessité de lever certaines barrières qui peuvent entraver les actions des victimes et des témoins des actes de violence ou celles des intervenants sociaux. L objectif de cette loi est de mettre en place des mesures axées sur le changement de comportements et la sanction n étant que l ultime recours contre les auteurs de violences récalcitrants ou récidivistes. 2) L amélioration du statut juridique de la femme Parmi les actions à réaliser dans ce domaine on peut citer l élaboration d un projet portant code des personnes et de la famille. Ce dernier poursuit son processus de validation avant d être soumis à l Assemblée Nationale. Ce document renferme des dispositions favorables à la promotion de la femme (âge pour contacter le mariage, régimes matrimoniaux, les successions, etc..). 11