Historique de la 89 e promotion ( ), promotion du Centenaire d Austerlitz

Documents pareils
Maurice Louis BOULANGÉ 29 ans

Annexe 64 : les anarchistes de Londres en 1894

N 308 SENAT SECONDE SESSION ORDINAIRE DE * Annexe au procès-verbal de la séance du 12 juin FAIT

FORMATION BUREAUTIQUE PLATEFORME INTERMINISTERIELLE Sites de proximité ACADÉMIE DE GRENOBLE. GRETA Adresse du siège

DOCUMENT L HISTOIRE DE L ÉDUCATION EN FRANCE

SUBVENTIONS A VERSER AUX COOPERATIVES D'ECOLE CONSEIL MUNICIPAL DE DECEMBRE 2010 SOUS-FONCTION ARTICLE AED

El Tres de Mayo, GOYA

L armée française en Recherches historiques et généalogiques concernant les soldats et leurs unités

DUN-LE-PALESTEL DUN-LE-PALESTEL. Généralité de Moulins, sénéchaussée de Guéret

Les Enfants du Paradis

Histoire Le Moyen-âge La société féodale

C était la guerre des tranchées

LE CONSEIL GÉNÉRAL DE LA LOIRE présente. 1914, cent ans après. Livret de l enseignant

cüézütååx wx ÄË ä ÇxÅxÇà

COMPTE RENDU DE LA REUNION DU CONSEIL MUNICIPAL DU 16 DECEMBRE 2014

Les LOURDEL d ABBEVILLE

Extraits «Le Figaro Magazine» du Samedi 27 novembre 2010 Reportage - Pages 72 à 78.

Nombre d'actes : 9 Naissances : 3 Mariages : 1 Décès : 4 Transcription de décès : 1

Manuscrits du Moyen Age

«En avant les p tits gars» Chanté Par Fragson Mais que chantait-on en Décembre 1913, à quelques mois du déclenchement de la grande tragédie?

50e anniversaire des indépendances africaines et malgache

LE RÈGLEMENT. du 20 Thermidor an VI. et les premiers insignes de grades des Officiers généraux

L offre de formation. des Lycées. Professionnels. de l Essonne. Cliquez ici pour voir la carte des formations. CIO Evry, janvier 2014

L ORGANISATION DU TRAVAIL DANS LA POLICE NATIONALE

Avis de vacance de poste :

Prêt(e) pour le CE1. Tu es maintenant au CE1. Avant de commencer les leçons, nous allons réviser avec toi!

LE 11 NOVEMBRE. Un Jour-Mémoire. Collection «Mémoire et Citoyenneté» MINISTÈRE DE LA DÉFENSE. Secrétariat général pour l administration

N 252 ASSEMBLÉE NATIONALE

On a l habitude de dire que la qualité de l emplacement détermine la pertinence de l investissement, pour Philéas Lodge c est une évidence.

conforme à l original

Mme la mairesse Caroline St-Hilaire, présidente M. Albert Beaudry M. Éric Beaulieu Mme Lorraine Guay Boivin Mme Sylvie Parent

Le Grand Troupeau de De Jean Giono.

CLASSE : : : ; : : : : LA LIBERTE GUIDANT LE PEUPLE EUGENE DELACROIX

N 201 SENAT PREMIÈRE SESSION ORDINAIRE DE Annexe au procès-verbal de la séance du 12 décembre RAPPORT FAIT

«Les Arabes sont musulmans, les musulmans sont arabes.»

été 1914 dans la guerre 15/02-21/09/2014 exposition au Musée Lorrain livret jeune public 8/12 ans

ERIC FRECHON. La cuisine pour un vélo, cela semble bien surprenant. Et pourtant, c est bien pour cela qu Eric Frechon est arrivé aux fourneaux.

Université Rennes 2 Université de Rennes 1 Rennes Métropole. Délégation de l Université Laval - Québec. Rennes - 24 au 28 juin 2012.


Carnets d Orient POINTS FORTS. La série C

La Libération du Nord-Pas de Calais

A R R E T E N 2010/ 538

2. LES COMITÉS DE L UNION QUI TRAVAILLENT SUR CE DOSSIER

Paris monuments II MO-ME-N-T MOderní MEtody s Novými Technologiemi CZ.1.07/1.5.00/

DE MÉMÉ À JEAN-NOËL GUÉRINI

2.871 ALPES-MARITIMES

CONVOCATION A L ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE

FONDS CHARLES COURNAULT ( )

JEUNESSE OUVRIÈRE CHRÉTIENNE (JOC) ET JEUNESSE OUVRIÈRE CHRÉTIENNE FÉMININE (JOCF)

ALPES-MARITIMES LES METIERS DU BTP : DU CAP AU BAC PRO ANTIBES CENTRE DE FORMATION D'APPRENTIS DU BATIMENT DES ALPES-MARITIMES (CFA)

Notes sur l'histoire des sociétés de secours mutuels de Montbrison

Conseil de Gestion UFR SLHS. 15 septembre 2011

Ambassador s Activities

VILLE D'APT EXTRAIT DU REGISTRE DES DELIBERATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL

- QUESTIONNAIRE HISTORIQUE

MARIAGE. Adresse du futur foyer: En l église paroissiale: Date du mariage, A (numéro postal, localité, commune) Diocèse de: ENTRE

L'an deux mil quatorze Et le vingt un octobre

Des mérovingiens aux carolingiens. Clovis, roi des Francs La dynastie carolingienne La fin de l'empire carolingien

Elaboration du Plan Communal de Sécurité

LA BANQUE NATIONALE DE SERBIE EXPRIME SES REMERCIEMENTS À LA BANQUE DE FRANCE POUR LES COPIES DE DOCUMENTS D ARCHIVES

Horaire des célébrations

Manuel POULAIN LONG-METRAGES. Postes : MENUISIER-TRACEUR - TOUPILLEUR CHEF CONSTRUCTEUR

Dossier de Presse 5 juin L Oeuvre de Vauban à Besançon

CTPA du 8 janvier 2009 ADAPTATION DE LA CARTE DES FORMATIONS PROFESSIONNELLES ET TECHNOLOGIQUES RENTREE 2010

Le CPAG de sa fondation à nos jours

Janvier lun. mar. mer. jeu. ven. sam. dim.

AMIN du 07 novembre 1945 (Mém. n 69 du 20 novembre 1945, p.866)

En 6 Choisis ton thème

Liste des centres du sommeil homologués par la Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil

LISTE DES CENTRES D ARCHIVES CHARGES DE L ADMINISTRATION DES ARCHIVES MILITAIRES DEPARTEMENTS ET TERRITOIRES D'OUTRE MER

COMMUNE DE VERQUIGNEUL SEANCE DU 29 SEPTEMBRE 2011 * * * CONVOCATION DU 21 SEPTEMBRE ORDRE DU JOUR

PRESENTATION ETABLISSEMENT PUBLIC FONCIER LOCAL DE LA MARTINIQUE

On trouve les premiers BONCORPS maçons à Fontenay

Dans la division 5 du cimetière, une tombe porte une inscription à la mémoire de Charles Jacquot. Charles est né en 1890 dans le 13 e arrondissement,

VILLE DE FORBACH CONSEIL DE QUARTIER DU CREUTZBERG

Séance ordinaire du conseil municipal de Sainte-Lucie-des- Laurentides tenue le 10 février 2015 à compter de 19 h 30.

SainteMarieInformations

EXTRAIT DES REGISTRES DES DELIBERATIONS DU BUREAU DE LA COMMUNAUTE URBAINE MARSEILLE PROVENCE METROPOLE

Migrants hors de la Corrèze. Originaires de : Rilhac-Xaintrie

Le management au Ministère de la Défense

Le verbe être au présent - 1

1/ OBJET : MOTION DU CONSEIL MUNICIPAL CONTRE LE PROJET DE PRIVATISATION DE LA POSTE.

AUDIENCE PUBLIQUE DU 30 OCTOBRE 2014

Leçon n 1 : «Les grandes innovations scientifiques et technologiques»

JOURNÉES PARIS 2006 AVIGNON MARS 2007

LIVRET DE VISITE. Autoportraits du musée d. musée des beaux-arts. place Stanislas

Quelques dates clés juin 1945 : Retour au Bourget de l escadrille "Normandie- Niemen" qui termine la guerre après 5240 missions effectuées.

2 - Être Marin. 3 - Être Marin

LIVRET DE VISITE. Textes en grands caractères

Dossier de Presse PERGAUD

La mobilité. Au service des Outre-mer

PREFECTURE DE LA ZONE DE DEFENSE SUD

! " " #$$% % % & ' & "

Réseau CAI Bpifrance L EQUIPE DES CHARGES D AFFAIRES INTERNATIONAUX UBIFRANCE

Bâtiment, travaux publics

COURT CIRCUIT 2 à Laon,

MAISON NATALE DE VICTOR HUGO

PROGRAMMES ET INSTRUCTIONS OFFICIELLES dans l enseignement primaire et secondaire en France BU Éducation - ESPE Besançon

Que chaque instant de cette journée contribue à faire régner la joie dans ton coeur

Transcription:

Général de brigade (2s) Jean Boÿ 18 octobre 2010 1 ère édition : août 2008 Historique de la 89 e promotion (1904-06), promotion du Centenaire d Austerlitz Origine du nom Le nom choisi par la 89 e promotion marque le centième anniversaire de la «victoire de apoléon I er sur l empereur d Autriche François II et le tsar Alexandre I er, le 2 décembre 1805 à Austerlitz en Moravie (Fête traditionnelle de l Ecole appelée d abord Pratzen, puis Saint-Austerlitz, enfin 2S)»*. *Extrait de : Origine des noms de baptême des promotions de l Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, édité dans le cadre des cours professés par le colonel Michel Camus**, chef du cours d histoire militaire à l Ecole spéciale militaire, années 1972-73. **Le colonel Michel Camus est également l auteur de Histoire des Saint-Cyriens (Ed. Lavauzelle, 1980). Cette promotion n a pas d insigne Plaque de shako de l Ecole spéciale militaire modèle 1887, toujours en service. Plaque en cuivre de 8,5 cm de haut et 11,5 cm de large. Effectifs à l entrée La 89 e promotion comprend trois cent cinq membres***. ***La liste des membres de cette promotion figure dans l Annuaire de la Saint-Cyrienne 1912. Français : trois cent quatre élèves officiers, dont un «à titre étranger», l élève officier Do-Huu-Vi. Etrangers : un Ottoman. La liste de promotion donne un seul étranger, l élève officier M. Djémil-Bey, sans plus de précisions. Or, la liste de la promotion précédente, le 88 e promotion (1903-05), promotion de la Tour d Auvergne, compte, elle, un étranger, l élève officier Sélim-Bey, dit «étranger, passé promotion suivante». Il semble bien qu il y ait une simple confusion dans l écriture en caractères latins d un nom de consonance arabe, en 1903 ou 1904. Le major d entrée est l élève officier René, Ch., Edouard, Ladislas Tatur (1885-.), sorti dans l Infanterie, plus tard chef de bataillon. Démissionnaire, il se reconvertit dans les affaires. 1

Le premier matriculé de la promotion, en 1904, est l élève officier H., P., M., F. Gilles de Fontenailles (.-.), plus tard lieutenant de Cavalerie. Nombre d officiers formés Deux cent quatre-vingt-dix-huit sous-lieutenants sortent de l Ecole en 1906 : - cent quatre-vingt-deux dans l Infanterie ; - trente-cinq dans l Infanterie coloniale ; - quatre-vingt dans la Cavalerie ; - un dans l Infanterie, «à titre étranger», le sous-lieutenant Do-Huu-Vi. Le major de sortie est le sous-lieutenant de Cavalerie Alfred, Georges, Jean, René Touny (1886-1944), plus tard lieutenant-colonel de réserve de Cavalerie, officier de la Légion d honneur, compagnon de la Libération, mort pour la France. Six élèves officiers ne sont pas promus en 1906 : un décède à l Ecole, deux la quittent non officiers et trois y restent afin de poursuivre leur formation. L élève étranger, simple stagiaire, n est (normalement) pas promu dans l Armée française. Morts pour la France et morts en service Cent trente-cinq officiers de cette promotion tombent au Champ d honneur***, suivant le colonel Jean Le Boulicaut, dans le Livre d or des Saint-Cyriens morts au Champ d honneur (Ed. La Saint-Cyrienne, 1990) : - un au cours d opérations de pacification en Algérie ; - un en Côte d Ivoire ; - deux au Soudan français ; - quatre à diverses périodes de la pacification du Maroc ; - cent seize au cours de la Première Guerre mondiale ou des suites de leurs blessures ; - un en Syrie ; - dix au cours de la Deuxième Guerre mondiale, ou en déportation. ***L expression «mort au Champ d honneur», qu utilise le colonel Jean Le Boulicaut n est pas réglementaire : l ordonnance n 452.717 du 2 novembre 1945 ne connaît que des «morts pour la France» et des «morts en service». Données historiques propres à cette promotion 1) La 89 e promotion donne plusieurs officiers généraux à l armée de Terre et à l armée de l Air. Armée de terre Un général d armée (GAR) - Beynet, Etienne, Paul, Emile, Marie (1883-1969), GAR (Infanterie), grand-croix de la Quatre généraux de corps d armée (GCA) - Bérard, Louis, Gustave (1886-1968), GCA (Infanterie). - De La Font, Pierre, Jules, André, Marie (1885-1963), GCA (Cavalerie). - Langlois, Jean, Léon, Albert (1885-.), GCA (Cavalerie), grand officier de la Légion d honneur 2

- Mordant, Eugène (1885-.), GCA (Infanterie coloniale). Huit généraux de division (GDI) - Alaurent, Auguste (1883-1970), GDI (Infanterie). - Boissau, Robert, Marie, Jules, Camille (1886-.), GDI (Infanterie). - De Verdilhac, Joseph, Antoine, Sylvain, Raoul (1883-1963), GDI (Infanterie). - Gibert, Pierre, Marius, Ernest (1885-1967), GDI (Infanterie coloniale). - Parvy, Maurice, René, Pierre (1883-.), GDI (Infanterie). - Richard, Raymond, Charles, Anatole (1885-.), GDI (Infanterie coloniale). - Roux, Henri, Charles, Alfred (1884-.), GDI (Infanterie). - Salvan, Joseph, Etienne (1883-1967), GDI (Infanterie). Un ingénieur général de 1 re classe (Ing G 1) - De Labretoigne du Mazel, Marie, Joseph, Louis, Félix (1885-1963), Ing G 1 (Infanterie puis Artillerie puis Matériel). Quatorze généraux de brigade (GBR) - Azan, Albert, Paul, Joseph (1885-.), GBR (Infanterie). - Bouchacourt Louis, Edouard, Joseph (1884-1966), GBR (Infanterie), grand officier de la - Conquet, Alfred, Augustin, Paulin, Pierre (1886-.), GBR (Infanterie). - Darde, René, Albert (1884-.), GBR (Infanterie). - De Bailliencourt dit Courcol, Maurice, Marie, Charles, Rodolphe (.-1961), GBR (Cavalerie). - Dupuis, Pierre, Gaston, Marie, Jean (1886-1945), GBR (Infanterie), chevalier de la Légion d honneur, mort pour la France. - Léonard de Juvigny, Albert, Marie, Victor, Louis (1884-1961), GBR (Infanterie), grand officier de la - Lespinasse-Fonsegrive, Charles, Etienne, Henri (1884-1970), GBR (Infanterie). - ormand, Hector, Louis, Ferdinand (1885-1979), GBR (Infanterie), grand officier de la - Picard, François (1885-1961), GBR (Cavalerie). - Placiard, Amédée, Jean, Henri, Constant (1886-1965), GBR (Infanterie). - Pollet de Saint-Fergeux, Louis, Gabriel (1883-1954), GBR (Infanterie). - Prévost, Jean, Marcel, Maurice (.-1963), GBR (Cavalerie). - Vincent, Jean, Charles, Marie, Alexandre (1883-1958), GBR (Infanterie). Un intendant général de 2 e classe (Int G 2) (Commissaire général de division, aujourd hui) - Bécheras, Etienne (1883-.), Int G 2 (Infanterie puis Intendance). Armée de l Air Un général de brigade aérienne (GBA) - Garde, Raoul, Louis, Marcel (1884-1946), GBA (Infanterie puis Air). 2) La 89 e promotion donne aussi à la société civile française : - un homme de religion : le chef de bataillon de réserve d Infanterie André, M., Ch., Franç. Durupt (1883-.), ordonné prêtre en 1926, est aumônier de lycée ; - trois hommes d affaires : le chef de bataillon d Infanterie René, Ch., Edouard, Ladislas Tatur (1885-.), major d entrée de la promotion, à la retraite, devient président directeur 3

général de l Union française coopérative d importation des pétroles, à Paris ; le chef d escadrons de Cavalerie Henri, Marie, Frédéric, Augustin Lambert de Frondeville (1884-1971), à la retraite, devient directeur général du Crédit franco-argentin, à Paris ; le chef de bataillon d Infanterie Julien, Adolphe Verly (1885-.), chevalier de la Légion d honneur, à la retraite, est directeur des services économiques des Salins du Midi, à Paris ; - un historien militaire : le chef de bataillon d Infanterie Marie, Emmanuel, Auguste, Henri Lachouque (1883-1971), chevalier de la Légion d honneur, historien militaire, se signale par de nombreux ouvrages, dont un remarquable apoléon à Austerlitz ; - un homme de loi : le chef de bataillon d Infanterie coloniale Pierre, François Gressin (1883-.), démissionne et devient avocat. Personnages marquants ou atypiques Le général d armée Etienne, Paul, Emile, Marie Beynet (1883-1969), grand-croix de la Légion d honneur, issu de l Infanterie, est blessé à cinq reprises pendant la Grande Guerre. En 1940, commandant le 14 e corps d armée, sur les Alpes, il arrête l avance italienne. Il préside ensuite la délégation française de la Commission d armistice de Wiesbaden avant de rejoindre Londres. Il termine sa carrière comme délégué plénipotentiaire de France au Levant et commandant supérieur des troupes (1944-46). Le général de brigade Maurice, Marie, Charles, Rodolphe de Bailliencourt dit Courcol (.-1961), officier de la Légion d honneur, après une belle carrière de soldat dans la Cavalerie, compte douze citations et une blessure au combat. Le général de brigade Hector, Louis, Ferdinand ormand (1885-1979), grand officier de la Légion d honneur, après une belle carrière de soldat dans l Infanterie, compte onze citations au combat, dont huit durant la seule Grande Guerre. Le lieutenant-colonel d Infanterie Félix, Louis, Maurice Happe (1882-1930), chevalier de la Légion d honneur, décoré de la croix de Saint-Georges (Russie), partage une carrière mouvementée entre l Infanterie et l armée de l Air naissante. Pendant la Grande Guerre, fantassin puis artilleur, il est fait prisonnier au cours d une mission d observation aérienne. Il s évade, passe dans l Aéronautique et devient un spécialiste du bombardement. Mis à l écart à la suite d une mésentente avec ses chefs, il refuse de quitter le front et retourne dans l Infanterie où il commande brillamment un bataillon du 50 e régiment d infanterie. Après la guerre, il réintègre cependant l Aéronautique. Commandant en second le 12 e régiment d aviation de bombardement, il meurt en service dans un accident d avion. Le colonel d Infanterie Marie, Henri Derendinger (1883-1944), officier de la Légion d honneur, meurt pour la France, en déportation, pendant la Seconde Guerre mondiale. Le colonel de Cavalerie Georges, Léopold, Joseph Labouche (1884-1940), chevalier de la Légion d honneur, meurt pour la France à Saint-Valéry-en-Caux, au début de la Seconde Guerre mondiale. Le général de brigade Pierre, Gaston, Marie, Jean Dupuis (1886-1945), chevalier de la Légion d honneur, vient de l Infanterie. Déporté à Buchenwald, il meurt pour la France, en 1945, pendant la Seconde Guerre mondiale. 4

Le capitaine d Infanterie Jean, Marie, Achille, Hervé Kühnoltz-Lordat (1883-1914), chevalier de la Légion d honneur, est l auteur du chant traditionnel : Les Fines, sous le pseudonyme de Guillaume Bercedague. Certains lui attribuent aussi un autre chant saintcyrien : Les petits casos. Suivant le colonel Jean Le Boulicaut, il meurt pour la France à Dieuze, pendant la Grande Guerre. Le chef de bataillon d Infanterie Pierre, C. Wunstel (Pierre Chanlaine, en littérature) (1885-1969), chevalier de la Légion d honneur, commandeur de l ordre des Arts et des Lettres, démissionne en 1908 et se tourne vers le journalisme. Il participe physiquement aux deux conflits mondiaux avant de rejoindre la Résistance. «Il collabora à de nombreuses publications, écrivit une soixantaine de livres consacrés aux romans psychologiques ou d aventure, aux romans historiques et de guerre, voire même aux romans d humour. Un des plus célèbres fut Mademoiselle Bonaparte, tiré à 120 000», lit-on dans Le Casoar 37, de mars 1970. Il est un temps président l Association des écrivains combattants. Le lieutenant-colonel de réserve de Cavalerie Alfred, G., J., R. Touny (1886-1944), officier de la Légion d honneur, compagnon de la Libération, est sept fois cité au cours de la Grande Guerre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, membre de l Organisation civile et militaire (O.C.M.) où il dirige le réseau de renseignement «Century», avant de la commander, il meurt pour la France, à Arras, fusillé par l ennemi. Il repose au Mont-Valérien. Pour la petite histoire Le lieutenant-colonel de réserve Alfred, Georges, Jean, René Touny, officier de la Légion d honneur, compagnon de la Libération, est le père du lieutenant Roger Touny, luimême commandeur de la Légion d honneur et également compagnon de la Libération. Ils représentent probablement le seul cas de deux générations successives d une même famille, dans l ordre de la Libération. 5