Le concept de thérapie non médicamenteuse personnalisée (TNMP) «Le projet personnalisé au service de la thérapie non médicamenteuse»

Documents pareils
Le référentiel professionnel du Diplôme d Etat d Aide Médico-Psychologique

ANNEXE I REFERENTIEL PROFESSIONNEL AUXILIAIRE DE VIE SOCIALE CONTEXTE DE L INTERVENTION

ANNEXE I REFERENTIEL PROFESSIONNEL AUXILIAIRE DE VIE SOCIALE CONTEXTE DE L INTERVENTION

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

Résidence MBV Les FIGUERES -Capendu-

«Tout le monde devrait faire une psychothérapie.»

PROJET DE SERVICE Du Service Accompagnement, relais de jour «La Relaillience»

Autisme Questions/Réponses

La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant

Définition, finalités et organisation

Stratégie d intervention auprès des élèves présentant des comportements et attitudes scolaires inappropriés

Moteur de recherche : Daniel Goutaine Page d'accueil Rubrique : contentions

Inventaire Symptomatique de la Dépression et du Trouble Affectif Saisonnier Auto-évaluation (IDTAS-AE)

DOSSIER DE SOINS INFIRMIERS

Gestion des troubles du comportement en EHPAD

Comment la proposer et la réaliser?

I. Qu est ce qu un SSIAD?

Troubles psychiques de la grossesse et du post-partum Q19. Psychiatrie adulte Module D Pr Jean Louis Senon Année universitaire

LES APPROCHES THERAPEUTIQUES NON MEDICAMENTEUSES

CONTRAT D ACCUEIL. Parents Assistant(e)s Maternel(le)s. Proposé par les Relais Assistantes Maternelles du Haut-Rhin

La P N L appliquée à la vente

Migraine et Abus de Médicaments

QU EST-CE QUE LA PROPHYLAXIE?

L E C O U T E P r i n c i p e s, t e c h n i q u e s e t a t t i t u d e s

L approche de collaboration: une voie de contournement des facteurs entraînant les troubles graves de comportement.

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

PRISE EN CHARGE NON MÉDICAMENTEUSE DE LA MALADIE D ALZHEIMER ET DES TROUBLES APPARENTÉS

CONNAISSANCE DE SOI APPRENDRE A AVOIR CONFIANCE EN SOI

La prise en charge d un trouble bipolaire

L ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT EN 15 QUESTIONS - RÉPONSES

Introduction. Pourquoice livre?... Comment utiliser ce livre?... Que contient ce manuel?... Chapitre 1

Spécial Praxies. Le nouveau TVneurones est enfin arrivé! Les métiers. NOUVEAUX JEUX de stimulation cognitive, orientés praxies.

CONTRAINTES PSYCHOLOGIQUES ET ORGANISATIONNELLES AU TRAVAIL ET SANTE CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT DES CENTRES HOSPITALIERS:

Les traitements non pharmacologiques : une approche différente de la MA

Résidence Saint Jean

Or, la prévention des risques psychosociaux relève de l obligation générale de l employeur de protéger la santé physique et mentale des salariés.

ANNEXE I REFERENTIEL PROFESSIONNEL AUXILIAIRE DE VIE SOCIALE CONTEXTE DE L INTERVENTION

Esprit critique et dérives psychologique

Sommaire. Sommaire. L Entreprise Page 3. Qu est-ce que la PNL? Page 4. Thérapie PNL et hypnose ericksonienne Page 7

ATELIER 2: Les «bénéfices psychologiques» de l ETP: psychothérapie, thérapie cognitivocomportementale. quels équilibres?

Réponse et temps de réponse aux items en psychométrie. R. Trouillet M.C.F. H.D.R. Lab. Epsylon EA4556

Critères de Choix d une Echelle de Qualité De Vie. Etudes cliniques dans l autisme. Introduction

Parmi ces recommandations, la cure thermale tient une place prépondérante dans le traitement et la prise en charge de la maladie.

Objectif. Développer son efficacité personnelle par une meilleure communication avec soi et les autres

Plan «Alzheimer et maladies apparentées»

Une revue de littérature étoffée. Travail de Bachelor. Par Laura Clerc Promotion Sous la direction de : Amélie Rosado Walker

DOMAINE 7 RELATIONS ET RÔLES

DIU Soins Palliatifs et d Accompagnement.

Développement personnel

SUPPLEMENT AU DIPLÔME

Calendrier des formations INTER en 2011

mentale Monsieur Falize la création et l utilisation d imagerie interactive, les associations noms-visages, la méthode des lieux.

S3CP. Socle commun de connaissances et de compétences professionnelles

Auto-évaluation. Évaluation de la promotion de la bientraitance

FICHE TECHNIQUE : SANTE ET SECURTE AU TRAVAIL

9.11 Les jeux de hasard et d argent

TROUBLES ENVAHISSANTS DU COMPORTEMENT (TEC)

Le risque TMS chez les intervenants à domicile

Présentation: Aline Mendes

Epilepsies : Parents, enseignants, comment accompagner l enfant pour éviter l échec scolaire?

Brochure d information destinée aux parents. Bienvenue à Clairival. Informations utiles sur la prise en soins de votre enfant

DOCUMENTATION CLINIQUE D UNE CHUTE D UN PATIENT

L aide aux aidants. Psychologue clinicienne. Capacité de gériatrie mars 2009

ACCUEIL EN CENTRE DE LOISIRS ENFANT PORTEUR DE HANDICAP

LES PROFESSIONNELS DE LA SANTE

L articulation Hôpital de jour Accueil de jour

L'aidant familial face à Alzheimer: la tablette un outil simple et pratique

VERSION 2.1 SOMMAIRE 8. INTERVENANTS UTILES A LA PRISE EN SOINS DU PATIENT DANS LA SITUATION ACTUELLE.. 10

Dossier de presse "Mutuelle santé : la médecine douce. pour les femmes"

PRÉVENIR LES RISQUES PROFESSIONNELS «DES AIDES À DOMICILE

Une échelle d évaluation semistructurée. B. Gravier

Le décret du 2 mars 2006 a institué le Diplôme d Etat d Aide Médico-Psychologique de niveau V.

La dépression qui ne répond pas au traitement

Risques psychosociaux et petites entreprises Outil "Faire le point"

Education Thérapeutique (ETP)

Règlement de Fonctionnement

Le bilan neuropsychologique du trouble de l attention. Ania MIRET Montluçon le

L adhésion au traitement: les clés du succès

Document de travail «Conduite de l évaluation interne dans les établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes» Mars 2011

Stress des soignants et Douleur de l'enfant

Démence et fin de vie chez la personne âgée

Université d été de l AFORPEL 30 juillet 4 août La Gestalt et les «état limite» (Borderline)

Se libérer de la drogue

ETES-VOUS PRET.ES A ALLER MIEUX?

Les stagiaires, au nombre de 12 maximum, disposent de tables de travail et de chaises.

Retours d expériences ATELIER EQUILIBRE. Viviane Granseigne Animatrice et formatrice d Ateliers Equilibre et Prévention des Chutes

EVALUATION DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX (RPS) Document Unique d'evaluation des Risques professionnels

Guide à l intention des familles AU COEUR. du trouble de personnalité limite

Création d interfaces facilitant l utilisation de tablettes tactiles par les personnes hébergées dans l établissement

CAHIER DES CHARGES INFIRMIER-ÈRE DIPLÔMÉ-E

Praticien PNL Certifié

Classifier le handicap épileptique avec ou sans autres déficiences associées. Réponses médico-sociales.

Plan de la présentation

HISTORIQUE DES SOINS PALLIATIFS ET ENJEUX POUR LE FUTUR

Les difficultés scolaires, ou «l Echec scolaire»

Votre santé, notre quotidien 2014/

Les contentions. Moteur de recherche : Daniel Goutaine Page d'accueil Rubrique : contentions

NOUVELLES TECHNOLOGIES

LE MARKETING SOCIAL ET

OBSERVATOIRE DE LA m-santé

Transcription:

Le concept de thérapie non médicamenteuse personnalisée (TNMP) «Le projet personnalisé au service de la thérapie non médicamenteuse» Docteur Thierry BAUTRANT gerontopsychiatre directeur de l'ehpad «le Domaine de la Source» 1

Les symptômes comportementaux et psychologiques des démences (SCPD) («(anciens «troubles du comportement ( émotionnelles,apathie Affectifs(anxiété,dépression,perturbations Psychotiques(idées délirantes, hallucinations, troubles de l identification et perceptifs) Comportementaux(agitation,agressivité,stéréotypies,comportem ( aberrant ent moteur Fonctions instinctuelles (troubles du sommeil, de l appétit,de la ( sexualité sepeuvent, gérésmalsonts ilsprécurseurssymptômeslestous transformer en troubles comportementaux qui sont les plus difficiles a gérer en institution ou a domicile Les psychotropes doivent être prescrits dans un but thérapeutique et non dans un but de contention chimique 2

QUE SIGNIFIE LA THERAPIE NON MEDICAMENTEUSE PERSONNALISEE (TNMP)? Ce n est pas la TNM qui s impose au résident et a son trouble, mais l inverse, (fin de la toute puissance d'une thérapie «soi disant bienfaitrice» ( résidents sur tous les La ou les TNM doivent être le résultat de l'analyse: ( évalués Du ou des troubles du comportement (bien définis et ( individualisé Du PVI (projet de vie Des capacités restantes Cette technique qui est indispensable à la bonne pratique de soin, je l appellerai LA TNMP c'est-à-dire la thérapie non médicamenteuse personnalisée. (À la carte en quelque sorte). 4

LES RAISONS POUR METTRE EN PLACE LES TNMP (thérapies non médicamenteuses ( personnalisées 1) Les thérapies mises en place dans les PASA doivent être thérapeutiques et non occupationnelles. 2) Beaucoup de troubles qui précédent les troubles perturbateurs peuvent être gérés en amont. (gestion du risque) 3) Confirmation de l intérêt par l étude ETNA3: -stimulation cognitive, -réminiscence thérapie -prise en charge individuelle avec travaux manuels ou lecture..) Seule la prise en charge individuelle (Intérêt du PVI) a montré un effet sur le ralentissement de la perte d'autonomie, la diminution du fardeau de l'aidant et le retard à l'entrée en institution. 5

La gestion du risque: les tnm évitent plusieurs erreurs qui peuvent être lourdes de conséquence - Erreur de diagnostic du trouble (exemple du cri) et surtout de la cause (phobie sociale) (non connaissance du projet de vie individuel) - Prescription de psychotropes a but de «contention chimique» avec en autre risque de chute - éviterpouvaitl onqueperturbateurstroublesdesdanger pour les résidents (comme la fugue ou l acte auto agressif) - Risque psycho-sociaux pour les soignants (violence agressivité opposition aux soins) (ils ne comprennent pas et surtout on ne donne aucune solution) ils deviennent acteurs avec les tnm (médecine du travail) 6

PASA QUI EST ELIGIBLE? Troubles du comportement modérés score strictement f*g>3 à au moins un item du NPI Troubles du comportement qui: Altèrent la sécurité et la qualité de vie de la personne et des résidents Dont l ampleur est mesurée par l échelle de retentissement du NPI- ES entre 2 et 4 Et qui interviennent selon une fréquence d au moins une fois par semaine lors du mois précédent N ayant pas de syndrome confusionnel Et mobiles, capables de se déplacer seul, y compris en fauteuil roulant Et ne remplissant pas les critères d admissibilité en UHR (f*g >7 et R >ou=4 et symptômes uniquement productifs) 7

LA MÉTHODE Réunion hebdomadaire de toutes les équipes dans notre PASA, Nous relevons le ou les troubles du comportement (cri, opposition..) de chaque résident. On met ce trouble en lien avec le symptôme psychiatrique (anxiété etc..) Ensemble nous détaillons la personnalité du résident, ses goûts et ses affinités (à travers son projet de vie individuel PVI). Nous évaluons ses capacités restantes A la suite de cette réunion, mise en œuvre d'une ou plusieurs Thérapies non médicamenteuses (TNMP) qui seront particulièrement adaptées à ce résident. 8

ÉLÉMENTS D'EFFICACITÉ Début et fin de traitement bien délimités: Éviter l'épuisement (du résident et de l'équipe) et tenir compte de l'évolution du résident. Le retour des équipes soignantes sur le trouble en soin Mise en place d'échelles objectives de troubles du comportement (NPI-ES, Inventaire apathie, GDS,Hamilton,Cohen-Mansfield, Zarit etc..) 9

APPROCHES TECHNIQUES ASPECTS DE LA MALADIE CIBLES COGNITIVES Stimulation cognitive (groupe) Rééducation cognitive (individuel) PSYCHO-SOCIALES Réminiscence - Montessori et le «manger main» - pnl, validation thérapie - Récupération espacée, estompage Psychothérapie : comportementale, 3eme vague Art thérapie - Médiation (humaine, objet, animal) Cognition, Dépression, comportement, qualité de vie, satisfaction de l aidant Dépression, comportement, qualité de vie, satisfaction de l aidant, anxiété AMENAGEMENT DE L ENVIRONNEMENT SENSORIELLES Musicothérapie Luminothérapie Aromathérapie Snoezelen Balnéothérapie Rééducation de l orientation (reality orientation thérapie) (serious games) Synchronisation du rythme veille-sommeil Humanitude Tai-chi Communication avec l entourage du patient (aidant, multimédia, structures d accueil adaptés (pasa) Dépression, comportement, qualité de vie, sommeil, apathie déambulation, opposition Dépression, comportement, qualité de vie, sommeil MOTRICES Entrainement physique Cognition, comportement THERAPIE POUR LE GRAND AGE Médiation Validation Comportement du vieillard, recherche de 10 communication

AMENAGEMENTDE L ENVIRONNEMENT «reality orientation therapy» Renforcement des repères spatiaux-temporaux (mme bour) Utilisation de carnet mémoire ou de communication pour renforcer les contacts sociaux et l attention Renforcement de l identité Intérêt du Pasa (environnement calme rassurant et lumineux) Intérêt pour les apathiques (on adapte l architecture au résident et non l inverse) Exemple des «serious games» 11

LA NOTION DE SYNCHRONISEUR! Au même titre que les repas etc.. le rdv doit être fixe Et la nuit accompagner la mise en sommeil (penser a la musique la nuit mais pas de tnm active la nuit!) Avec ancrage dans le temps (rappel du lieu de la date de l heure du groupe) En faire un moyen de stimuler le matin pour la journée Eviter le sun downing Photothérapie 12

REEDUCATION COGNITIVE INDIVIDUELLE LA TECHNIQUE DE MONTESSORI Activités sans échec, réalisation autonome des taches Prise en compte des déficits en les contournant Intègre les capacités préservées Elle consiste à ajuster les tâches aux besoins et aux capacités physiques, émotionnelles et mentales des patients. Chaque activité est individualisée en fonction du passé de la personne, de ses centres d intérêt et de ses anciennes occupations. L objectif principal de l approche Montessori est de permettre aux personnes accompagnées de recouvrer une certaine autonomie dans les gestes du quotidien pour associer dignité et plaisir. Le soignant est un personnage qui «sait» 13

LA TECHNIQUE DE VALIDATION Le soignant doit être vraiment disponible et met de côté ses propres soucis du moment. Il observe le résident et adopte la même attitude, même mimique et même respiration. Il ressent alors cette colère ou cette dépression ou autre sentiment que le résident manifeste et la reformule en la comprenant, Surtout ne pas raisonner (car le patient n a plus accès à la pensée logique et risque de rester sourde à ces conseils.), ne pas faire diversion (car le patient n est pas dans la réalité du temps présent et sa colère si elle n est pas écoutée va s amplifier) -cas de la venue du fils -cas de mme cust.. 14

Memoire à long theme : LES MÉMOIRES Mémoire déclarative (langage)ou explicite ou cognitive: (je vais chercher les infos) - épisodique (ce que j ai vécu) il pleuvait a mon mariage - sémantique (ce que je sais) «je me suis marié le 10 juin» Mémoire implicite procédurale non cognitive non verbale (les infos viennent toutes seules et s'impregnent) - procédurale (automatique) - prs (système de représentation perceptive) 15

TNM «LE PROBLÈME DU CRI» Nous allons prendre l exemple d un symptôme très invalidant en EHPAD Une formation reste indispensable pour pouvoir aborder les autres symptômes comportementaux et leur thérapie adaptée 16

CONCLUSIONS SUR LA TNMP Plusieurs bénéfices primordiaux: La baisse de ces troubles du comportement bien sur (et surtout de l opposition aux soins) mais aussi une baisse des psychotropes, une mise en sens du travail des soignants avec une meilleure connaissance du résident (risques psycho-sociaux), une meilleure implication des familles, un Projet de vie individuel respecté, C est donc une réponse adaptée à un risque majeur en EHPAD - pour le résident de développer un trouble perturbateur - Pour les soignants de développer une souffrance (risques psychosociaux) (gestion du risque) g17

Docteur Thierry BAUTRANT tbautrant@gmail.com