Chapitre introductif : Quelques définitions clés en sciences sociales (suite)

Chapitre introductif : Quelques définitions clés en sciences sociales (suite)

Sommaire I. Méthodologie de recherche en sciences sociales... 3 1.1 Différenciation entre méthode, méthodologie, approche et technique... 3 A. La méthode... 3 B. L approche... 3 C. La technique... 3 D. La méthodologie... 4 1.2. Les différentes méthodes de recherche en sciences sociales... 4 1.2.1. Méthode clinique... 4 1.2.2. Méthode expérimental... 5 1.2.3. La méthode statistique... 5 1.2.4. La méthode analytique... 5 1.2.5. La méthode déductive... 5 1.2.6. La méthode inductive... 5 II. Les différentes approches des sciences sociales... 5 2.1 L approche diachronique ou génétique... 6 2.2. L approche fonctionnaliste... 6 2.3. L approche structurale... 6 2.4. L approche systémique... 6 2.5. L approche dialectique... 7 Conclusion... 8 BIBLIOGRAPHIE... 9

I. Méthodologie de recherche en sciences sociales Une fois avoir défini l objet de la discipline qu on veut étudier (mise en lumière de l objet spécifique dont cette discipline veut rendre compte), il est important de choisir une méthode qui nous permettra de procéder à l étude de cet objet. Avant de détailler les principales méthodes en sciences sociales, il est important de mettre en évidence les différences et nuances qui existent entre les notions telles que méthode, méthodologie, approche et technique, pour lever toute confusion quant au sens mais aussi déterminer la contribution de chacune au travail de recherche. 1.1 Différenciation entre méthode, méthodologie, approche et technique A. La méthode «C est la procédure logique d une science, c est-à-dire l ensemble des pratiques particulières qu elle met en œuvre pour que le cheminement de ses démonstrations et de ses théorisations soit clair, évident et irréfutable» 1. La méthode est un ensemble de règles relativement indépendantes des contenus et des faits particuliers étudiés en tant que tels dans le cadre d une science donnée. B. L approche «L approche est à considérer comme une démarche intellectuelle qui n implique ni étapes, ni cheminement systématique, ni rigueur particulière» 2. On peut l assimiler à un état d esprit, une sorte d arrière fond philosophique ou métathéorique qui situe la recherche ou le chercheur, on parle d approche fonctionnaliste, culturaliste, structuraliste,.. C. La technique «C est un moyen précis pour atteindre un résultat partiel, à un niveau et à un moment précis de la recherche. Cette atteinte de résultat est directe et relève du concret, du fait observé, de l étape pratique et limitée» 3. 1 Omar Aktouf, Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations. Une introduction à la démarche classique et une critique, Montréal : Les presses de l université du Québec, 1987 2 Omar Aktouf, Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations. Une introduction à la démarche classique et une critique, Montréal : Les presses de l université du Québec, 1987, pp 27 3 Omar Aktouf, Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations. Une introduction à la démarche classique et une critique, Montréal : Les presses de l université du Québec, 1987, pp 27

Les techniques sont des outils dont l utilisation est limitée en terme de portée mais aussi en terme te temps, elles sont conjoncturelles dans le processus de recherche, contrairement à la méthode qui est plus dans la conception globale coordonnant plusieurs techniques. Il s agit par exemple de : sondage, jeu de rôle, tests, interview D. La méthodologie La méthodologie peut se définir comme étant l étude du bon usage des méthodes et techniques. La connaissance de ces dernières n est pas suffisante, il faut aussi être capable de les utilisées comme il se doit et les appliquées de manière rigoureuse à l objet de la recherche. Pour bien définir sa méthodologie, le chercheur doit formuler et élaborer son problème c est-à-dire le point précis et ses composants que le chercheur veut étudier. Afin d illustrer cela on va emprunter l exemple du chasseur (exemple emprunté à Pinto-Grawitz) : l auteur identifie un chasseur qui a comme approche : ne jamais chasser à l affût, ni le gibier arrêté, ni au gîte ; il a une ou plusieurs techniques : la maitrise du tir sur cible mobile, le tir en plein course ; et aussi une ou plusieurs méthodes : comment approcher le gibier en tenant compte du terrain, du temps, du travail du chien la coordination de tout cela serait la méthodologie de ce chasseur. Pour conclure, il faut insister sur l impossibilité et l inexistence du travail scientifique sans méthode et méthodologie. 1.2. Les différentes méthodes de recherche en sciences sociales Une méthode c est donc les modes opératoires, les façons de faire, nécessaire pour l aboutissement d un travail de recherche. On notera six types de méthodes. 1.2.1. Méthode clinique C est l observation directe du sujet à étudier et le suivi continu de toutes ses évolutions et ses modifications. Cette méthode est empirique, dans laquelle il n y a aucun intermédiaire entre l observateur et l objet qu il étudie, hormis la médecine, cette méthode est utilisée en ethnologie, les monographies 4, les observations participantes, les études de cas 4 Etude détailler sur un point spécial de l histoire, de science, sur une personne, sa vie, etc ; www.larousse.fr

1.2.2. Méthode expérimental Cette méthode est considérée comme la plus scientifique et la plus exacte, elle a comme origine la physique et les sciences de la nature. C est l expérimentation en laboratoire ou sur le terrain afin de dégager des lois à partir d observations recueillies durant l expérimentation. 1.2.3. La méthode statistique Cette méthode essaie de concilier entre les démarches qualitatives et quantitatives, le rationnel et le sensoriel, le construit et l observé. la méthode statistique permettrai de quantifier le qualitatif et le rendre par la suite accessible à des traitements mathématiques rigoureux, par exemple l attribution d un code ou d un score diverses qualités et attributs tels que le sexe, la nationalité pour en faire des données chiffrées et manipulables. 1.2.4. La méthode analytique Cette méthode consiste à démonter l objet d étude du plus complexe au plus simple, elle recherche le plus petit composant possible, l unité de base d un phénomène, cette méthode est à privilégier en laboratoire pour l analyse d objet inerte. On la retrouve en linguistique (l organisation structurale d une langue et la grammaire), en histoire (analyse des archives, des documents ). 1.2.5. La méthode déductive Elle consiste à analyser le particulier à partir du général, cette méthode permet de décrypter une situation concrète spécifique à l aide d une grille théorique générale préétablie. 1.2.6. La méthode inductive Cette méthode est plus courante que la méthode déductive, qui contrairement à cette dernière tente de généraliser à partir de cas particuliers. C est la succession : observation analyse interprétation généralisation, elle est très utilisée en sciences sociales, l étude de marché, le sondage d opinion relèvent de cette méthode. II. Les différentes approches des sciences sociales Comme défini précédemment l approche est une démarche intellectuelle qui n implique ni étapes, ni cheminement systématique, ni rigueur particulière. On distinguera ainsi entre :

2.1 L approche diachronique ou génétique C est une approche qui s inscrit dans le temps, dans la durée, elle cherche à reconstituer l origine des situations étudiées et cela en découvrant les antécédents de ces situations qui permettent de les comprendre. En psychologie, par exemple, la psychologie génétique étudie la naissance et le développement des processus psychologiques et intellectuels. En sociologie, l analyse diachronique ou génétique est celle qui fait appel à l histoire des phénomènes étudiés et qui a recours à l idée d évolution, en intégrant la dimension chronologique dans l explication des faits sociaux. Les approches diachroniques font donc appel aux notions de temps, d antécédent et d évolution. 2.2. L approche fonctionnaliste La fonction est la notion fondamentale de cette approche, elle est à prendre au sens analogue à celui qu il a en biologie, où il désigne le rôle que joue un élément au fonctionnement de l organisme dont il fait partie. En sciences sociales l approche fonctionnaliste d un phénomène est celle qui l explique par la fonction, le rôle qu il assure dans la sphère sociale à laquelle il appartient. Le recours à l approche fonctionnaliste est devenu courant en sciences sociales mais on lui reproche parfois d être plus dans la description que dans l explication, on lui reproche aussi une orientation idéologique conservatrice, en expliquant pourquoi les choses existent mais pas pourquoi elles changent. 2.3. L approche structurale La notion fondamentale de cette approche est la structure. On désigne par ce terme une réalité composée d éléments ayant entre eux des relations déterminées, de manière que l altération d une de ces relations modifie l ensemble de cette réalité. la relation de cette approche avec la réalité diffère selon les auteurs. Certains, considère la structure comme un modèle descriptif qui décrit la réalité d une manière globale, cohérente et articulée. Pour d autres, la structure est seulement un modèle théorique abstrait qui interprète et explique les faits. Il est construit autant par le raisonnement logique du chercheur que par son observation réelle. 2.4. L approche systémique Il existe deux conceptions à cette approche. Pour certains, la caractéristique de l approche systémique réside dans le fait que la réalité constitue un tout et que les phénomènes sociaux doivent être interprétés en fonction des relations d interdépendance qui les relient entre eux. Cette vision n est pas très loin de l approche structurale. Pour d autres

l originalité de cette approche est de distinguer dans la réalité deux parties, le système et son environnement, l environnement étant constitué par l ensemble des objets dont un changement affecte le système. David Easton définie cette approche comme suit : «Une analyse systémique repose sur la notion d un système immergé dans son environnement et sujet de la part de celui-ci à des influences» 5. Ce sont la biologie et la cybernétique qui ont donné naissance à la théorie des systèmes. 2.5. L approche dialectique Le terme «dialectique» signifie littéralement «lire à travers». Il s'agit de repérer les contradictions des notions. Souvent, nous sommes amenés à ne voir qu'un aspect d'un objet parce que notre capacité à observer le réel se fait d'une certaine façon. Or, dans cette approche, il s'agit de saisir le tissu de significations d'une notion en cherchant ses contradictions. C'est, selon nous la meilleure approche en méthodologie de la recherche. En fait, l'approche dialectique représente une tentative d'explication des faits sociaux et peut être holiste, c'est-à-dire qu'elle est liée à la notion de totalité. 5 David Easton, él, Varietties of political theory, Egglewood Cliff, 1966.

Conclusion La recherche dans le domaine des sciences et notamment dans les sciences sociales a connu un essor remarquable depuis plus de deux siècles l apport d auteurs comme Durkheim, Foucault, Smith, Weber ils ont mis en place la base des sciences sociales à travers un ensemble de techniques, de méthodes et d approches dont on a eu un petit aperçu lors de ce travail. Seulement le développement de ces connaissances ne s est pas fait sans difficulté, ces dernière sont toujours d actualité. Elles sont autant extérieures qu intérieurs. L un de ses obstacles qui peut entraver le chemin du chercheur c est la subjectivité, car le savoir immédiat nourrit par la vie quotidienne d un certain nombre de faits sociaux peut faire glisser le chercheur vers des «sens commun» qui parfois ne sont pas aussi infondés qu ils peuvent paraitre. L autre tentation dont le chercheur doit se prémunir contre c est la tentation normative et philosophique, car le chercheur doit tout le temps se souvenir que sa mission n est pas de juger les phénomènes ou les comportements qu il constate mais de les expliquer. Il doit adopter une neutralité exemplaire, il ne doit être ni moraliste, ni réformateur. Enfin, il est important de rester lucide sur les limites des méthodes et approches utilisées, car les connaissances acquises n appréhende que partiellement un phénomène et donc on obtient une vérité partielle. Cela ne doit pas nous empêcher de se féliciter des acquis des sciences sociales et de l intérêt et de l efficacité des méthodes et techniques qu elles mettent en œuvre.

BIBLIOGRAPHIE 1) Claude Mouchot, Introduction aux Sciences Sociales et à leurs Méthodes, Lyon presse universitaire, 1996. 2) David Easton, él, Varietties of political theory, Egglewood Cliff, 1966. 3) Guy Rocher, Introduction à la sociologie générale, Paris, Seuil, 1968. 4) Jean Louis Loubet del Bayle, Initiation aux Méthodes des Sciences Sociales, Paris- Montréal, l Harmattan, 2000. 5) Omar Aktouf, Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations. Une introduction à la démarche classique et une critique, Montréal : Les presses de l université du Québec, 1987 6) Raymond-Alain Thiétart, Méthodes de recherche en management, Paris, Dunod, 1999