Visite du plateau d Albion 18 juin 2015

Documents pareils
L IRSN VOUS OUVRE TOUTES SES PORTES

Groupe Areva Usine de La Hague Métier CNP

Nucléaire : l électricité ou la bombe? Les liens entre nucléaire civil et nucléaire militaire

La gestion à long terme des déchets de haute activité et/ou de longue durée de vie. Options

La Commission. canadienne de sûreté nucléaire Présentation à la Conférence nationale sur l assurance au Canada. suretenucleaire.gc.

Rapport du Directeur général

nucléaire EXIGENCE, FIABILITÉ, SÉCURITÉ

Chapitre n 6 MASSE ET ÉNERGIE DES NOYAUX

Quel avenir pour l énergie énergie nucléaire?

L Allemagne championne des énergies propres?

EDF FAIT AVANCER LA MOBILITÉ ÉLECTRIQUE. Contact presse Tél. :

Energie Nucléaire. Principes, Applications & Enjeux. 6 ème /2015

A) Les réactions de fusion nucléaire dans les étoiles comme le Soleil.

Sécurité nucléaire. Résolution adoptée le 26 septembre 2014, à la neuvième séance plénière

Métiers d études, recherche & développement dans l industrie

lj~ion DE L'EUROPE_OCCIDENT ALE Plate-forme sur les interets europeens en matiere de securite La Haye, 27 octobre 1987


Ce projet de loi fixe un plafond pour le budget de la Défense et un plancher pour le budget de l Aide internationale.

MARCHE A PROCEDURE ADAPTEE

Energie nucléaire. Quelques éléments de physique

INVENTAIRE NATIONAL des matières et déchets radioactifs. Les déchets immergés. Dossier

Le marché du démantèlement des installations nucléaires d EDF.

Ces efforts ont déjà contribué significativement à l atteinte des objectifs de l OTAN depuis 2014.

I. Introduction: L énergie consommée par les appareils de nos foyers est sous forme d énergie électrique, facilement transportable.

L ENERGIE NUCLEAIRE A T ELLE UN AVENIR? Une réponse dans l espace?

Assemblée générale. Nations Unies A/AC.105/C.1/L.320

Annexe III du Protocole au Traité sur l'antarctique, relatif à la protection de l'environnement Elimination et gestion des déchets

Secrétariat du Grand Conseil M 1114-B

Nouvel immeuble de bureaux pour la C.U.B - Groupe FAYAT

Commission canadienne de sûreté nucléaire : Leadership dans la réglementation aux fins de la sûreté

Document propriété du CEA Reproduction et diffusion externes au CEA soumises à l autorisation de l émetteur CEA - Cadarache PAGE 1

Etude de faisabilité

Le code INF et les navires spécialisés

Atelier «Innovation et Société»

PRESENTATION DU STANDARD TIA (Télécommunications Industry Association) 942

Avis et communications

GARANTIE DÉCENNALE. Les bonnes mesures pour protéger votre responsabilité. GUIDE MAAF

Construisons durable et écologique avec la Région Martinique! Les aides régionales pour l habitat

Se raccorder à un réseau de chaleur

PLAN COMMUNAL DE SAUVEGARDE COMMUNE DE PUNAAUIA PARTIE 2: OPERATIONNELLE

1 ROLE ET DESCRIPTION DES DIESELS D ULTIME SECOURS

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. Liberté Égalité Fraternité MINISTÈRE DE L INTÉRIEUR DEPARTEMENT PREVENTION COMMUNICATION. Cellule Sécurité du Secteur Economique

L information des Français vis-à-vis du nucléaire pour

Conférence Enjeux énergétiques et Développement durable ( )

Terrorisme nucléaire. Michel WAUTELET Université de Mons 6 août 2011

NPT/CONF.2010/PC.III/WP.39

Progresser sur la voie du stockage géologique des déchets radioactifs

Production électrique : la place de l énergie éolienne

NOTICE D UTILISATION

8/10/10. Les réactions nucléaires

SCIENCES TECHNOLOGIES

Rapport d information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague. Édition 2013

SURVEILLANCE RADIOLOGIQUE ET GÉOMÉCANIQUE DES ATOLLS DE MURUROA ET FANGATAUFA. Dossier de presse. Octobre 2013

L offre DualSun pour l eau chaude et le chauffage (SSC)

Les services de secours face aux phénomènes météorologiques: La gestion des alertes. Luxembourg, le 11 décembre 2012

CENTRE NUMERIQUE DU JURA REGLEMENTS, CONDITIONS ET ACCES AUX SERVICES

«Source» - Elena PAROUCHEVA, installation monumentale, Amnéville-les-Thermes, Concours Européen Supélec Sciences et Technologies dans l'art Européen

Réforme relative au permis de construire et aux autorisations d urbanisme

NOUVELLES POUR LE STOCKAGE DES

Areva, un groupe industriel intégré

Expert en Acoustique et en Vibration

POUR L INSTALLATION TEMPORAIRE DE TRIBUNES ET GRADINS EXTERIEURS ET INTERIEURS

Les textes et règlements

Les déchets pris en compte dans les études de conception de Cigéo

Accessibilité ERP Guide des obligations liées à l accessibilité des personnes handicapées dans les bâtiments ERP existants.*

Réhabilitation de la Maison de Radio France LA MISE EN SECURITE INCENDIE DE LA MAISON DE RADIO FRANCE

A. Énergie nucléaire 1. Fission nucléaire 2. Fusion nucléaire 3. La centrale nucléaire


CONSULTATION PROPRETE DES LOCAUX

S3CP. Socle commun de connaissances et de compétences professionnelles

5 >L énergie nucléaire: fusion et fission

3 - Sélection des fournisseurs Marche courante Conditionnement Transport Livraison... 5

Fukushima 2015 : état des lieux et perspectives

Invitation à soumissionner n PTD/10/056. Annexe I Cahier des charges

Commune de Saint André de Corcy Route de Monthieux Bp Saint André de Corcy

MARCHE PUBLIC DE SERVICES. «PRESTATION DE SURVEILLANCE et GARDIENNAGE DES LOCAUX D AGROCAMPUS OUEST, CENTRE DE RENNES»

243 La Belgique, le contrôle démocratique et la prolifération nucléaire

NOTICE D UTILISATION

suretenucleaire.gc.ca Par : Ramzi Jammal Premier vice président et chef de la réglementation des opérations

LISTE DES CENTRES D ARCHIVES CHARGES DE L ADMINISTRATION DES ARCHIVES MILITAIRES DEPARTEMENTS ET TERRITOIRES D'OUTRE MER

LA RENOVATION ENERGETIQUE. atelier o

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Ministère du logement et de l égalité des territoires

Green (?) datacenter. Green Datacenter - TIC et environnement - Institut Mines Telecom - 13 mai 2014, boutherin@lpsc.in2p3.fr

Compétence 3-1 S EXPRIMER A L ECRIT Fiche professeur

BOP: Environnement - Entretien des salles d'opération et des locaux annexes

L ÉNERGIE C EST QUOI?

LA LOGISTIQUE GLOBALE ET LE SUPPLY CHAIN MANAGEMENT Enjeux principes exemples. Philippe-Pierre Dornier Michel Fender. Deuxième édition 2007

Division Espace et Programmes Interarméeses. État tat-major des armées

Géophysique et sites pollués

ACCORD SUR LES AVANTAGES AU PERSONNEL ET PERIPHERIQUES SOCIAUX DE LA CAISSE D'EPARGNE AQUITAINE POITOU-CHARENTES

Accord N 34 La complémentaire santé au GIE AtlantiCA En date du 05 mars 2008

HAUSSMANN SAINT-LAZARE 92, rue Saint-Lazare Paris

La Fusion Nucléaire (Tokamak) Nicolas Carrard Jonathan Carrier Guillomet 12 novembre 2009

PROJET TOSA INFORMATIONS GÉNÉRALES

Politique de remboursement pour la conférence annuelle du CATON Concernant les DÉPENSES DE VOYAGE DES PARTICIPANTS

L ENERGIE CORRECTION

L IRSN et la surveillance de l environnement. Etat des lieux et perspectives

OUVERTURE ET FERMETURE DES PORTES D ACCES DU PARC DES VOYETTES A CYSOING

Transcription:

Visite du plateau d Albion 18 juin 2015 La France et le désarmement La France est pleinement engagée en faveur du désarmement nucléaire et du désarmement général et complet conformément aux objectifs du TNP. Son approche est globale, progressive et concrète : - globale et progressive, parce que le désarmement nucléaire n est pas un objectif qui peut être séparé de la sécurité collective. Il ne peut progresser qu en prenant en compte le contexte stratégique et doit s inscrire dans le cadre d un processus graduel garantissant la sécurité non diminuée de tous et l absence de nouvelle course aux armements ; - concrète, parce que ce qui importe, ce sont les actes. À cet égard, la France a pris des mesures unilatérales très significatives et fait des propositions ambitieuses pour la poursuite résolue du désarmement nucléaire au niveau international. Comme l a souligné le président de la République, François Hollande, dans son discours d Istres le 19 février 2015 : «Le désarmement nucléaire ne peut pas être une incantation ou même une invitation! Il doit être démontré et d abord par l État qui le proclame».

Le discours d Istres du Président de la République : de nouvelles mesures de transparence exemplaires La France continue de contribuer activement et concrètement au désarmement : cela a été rappelé dans le discours prononcé à Istres le 19 février dernier par le Président de la République, qui a annoncé des mesures importantes : mesures de transparence sur la composition de l arsenal nucléaire français : trois lots de 16 missiles portés par sous-marins, et 54 vecteurs ASMPA. C est la première fois que la France révèle ces chiffres dans un souci d effort de transparence réaffirmé. Elle appelle tous les États disposant de l arme nucléaire à faire le même effort de transparence et ce, pour toutes les catégories d armes de leur arsenal nucléaire ; proposition par la France d un projet de traité d interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires et les autres dispositifs explosifs nucléaires (dit Traité «Cut Off»). Il a été déposé auprès de la Conférence du désarmement le 9 avril 2015 et présenté en tant que document de travail à la Conférence d examen du TNP d avril-mai 2015. L importance de l enjeu d interdire la production des matières fissiles pour la fabrication des armes est reconnue par la communauté du désarmement depuis plus de 60 ans. Le Président de la République a récemment réaffirmé, dans le discours d Istres, la priorité qui s attache à la négociation de cet instrument qui permettrait d agir directement sur le développement quantitatif des armes et est la prochaine étape logique du désarmement nucléaire après l adoption du TICE. Comme l ont montré les travaux récemment achevés du groupe de 25 experts gouvernementaux (GGE/FMCT) par l adoption d un rapport final par consensus, ce projet est aujourd hui mûr pour négociation ; visites de nouveaux sites qui n accueillent plus d armes nucléaires : - la base aérienne de Luxeuil, dont les dépôts de stockage d armes nucléaires sont maintenant vides, qui a reçu la visite de représentants d une cinquantaine d États et d organisations internationales le 16 avril 2015. Ces derniers ont pu constater les effets concrets de la décision, prise par la France en 2008, de réduire d un tiers la composante nucléaire aéroportée ; - le plateau d Albion, où les systèmes sol-sol ont été définitivement retirés et démantelés.

Installations militaires du plateau d Albion La composante terrestre de la dissuasion nucléaire était implantée sur le plateau d Albion, choisi en avril1965 en raison de sa faible densité humaine et de son sol, capable de permettre un bon ancrage des silos renfermant les missiles, mais aussi capable d amortir l onde de choc en cas d agression nucléaire. Dix-huit silos et deux Postes de commandement et de tir (PCT) sont construits entre 1966 et 1971. La base de lancement de missiles Solsol balistiques stratégique (SSBS) est placée sous le commandement de la Force aérienne stratégique. Le 22 février 1996, le Président de la République annonce la fermeture et le démantèlement des installations d Albion. Les derniers étages propulsifs quittent le plateau d Albion en décembre 1997 ; la dernière tête nucléaire, en février 1998. Les travaux de démantèlement durent deux ans et se terminent en 1999. La transmission des installations à la Légion étrangère est réalisée durant l été 1999. Les dix-huit silos, les deux zones d instruction, les deux Postes de Commandement et de tir et les quatre sites de transmission ont été méthodiquement démontés. Le déséquipement a mobilisé un grand nombre de civils et de militaires. Ainsi, pour chaque silo, c est 35 tonnes de matériels que le personnel a déposées en 3 500 heures de travail, nécessitant une moyenne de 3 500 kilomètres parcourus par les engins spéciaux. Le coût total du démantèlement du plateau d Albion se monte à 75 millions d euros. Démantèlement des installations militaires du plateau d Albion Extraction des matériels du PCT. Recouvrement de la ZL-1. Aujourd hui, les zones de lancement, démantelées de manière irréversible, connaissent une reconversion civile : elles accueillent des centrales solaires photovoltaïques, un observatoire astronomique, une station sismique, les antennes radar pour la surveillance de l espace de l Onera, et même un restaurant.

Reconversion civile des installations militaires Zone de lancement reconvertie en centrale solaire photovoltaïque. Zone de lancement 1-1 reconvertie en observatoire astronomique amateur. Visite du 18 juin 2015 Laboratoire souterrain à bas bruit - ancien poste de commandement et de tir de Rustrel Seul exemple de conversion d une installation militaire en un laboratoire civil de recherche, la création du Laboratoire souterrain à bas bruit (LSBB) a été rendue possible par les concours de l armée de l air, de collectivités territoriales, d universités ainsi que de quatre laboratoires de recherche français. Le silence magnétique absolu qui y règne permet d éviter tout bruit de fond qui brouillerait les résultats. Observatoire astronomique Sirène - ancienne zone de lancement 1-2 Sur le terrain communal de Lagarde d Apt, la communauté de communes du pays d Apt a sollicité l Europe, les armées, la région et le département pour reconvertir la zone en observatoire astronomique géré par l association Sirène. Quartier Koenig du 2 e Régiment étranger de génie (2 e REG) de la Légion étrangère - ancienne base aérienne 200 Apt - Saint Christol Les travaux de démantèlement ont duré deux ans et se sont terminés en 1999. La passation de pouvoir au profit de la Légion étrangère a été réalisée durant l été 1999. Régiment de génie d assaut, le 2 e REG a pour missions principales le renseignement, le combat direct, l appui à la mobilité, l appui à la contre-mobilité et l aide au déploiement. Déjeuner au Bistrot de Lagarde - ancienne zone de lancement 1-1 La commune de Lagarde d Apt a financé la transformation en 2006 du bâtiment de surface en restaurant gastronomique de qualité (une étoile au guide Michelin).

La base aérienne 116 «Lieutenant-colonel Papin» de Luxeuil-Saint-Sauveur Inaugurée en 1953, la base aérienne de Luxeuil prend en charge la mission nucléaire en 1966 avec les premiers Mirage III E et les Mirage IV A équipés de l arme nucléaire. Le premier Dépôt atelier de munitions spéciales (DAMS) pour l arme nucléaire AN.22 y est construit la même année. En 1988, la base voit l arrivée du Mirage 2000N armé de missiles ASMP (Air-sol moyenne portée). Le dépôt atelier de munitions spéciales AN.22 est reconverti à cette fin dès 1987, devenant le DAMS ASMP actuel. Le 21 mars 2008, dans son discours de Cherbourg, le Président de la République annonce «une nouvelle mesure de désarmement : pour la composante aéroportée, le nombre d armes nucléaires, de missiles et d avions sera réduit d un tiers». Dans le contexte de cette mesure de désarmement, la base perd en 2011 sa mission de dissuasion nucléaire au profit de celle de «police du ciel». L escadron nucléaire EC 1/4 «Dauphiné» est complètement démantelé. Quant à l escadron nucléaire EC 2/4 «La Fayette», il fusionne avec l escadron EC 3/4 «Limousin» et se trouve actuellement à la base aérienne 125 d Istres depuis juin 2011. La base de Luxeuil reçoit l escadron conventionnel EC 1/2 «Cigognes» de la base aérienne 102 de Dijon-Longvic en juillet 2011. Les participants posent avec le commandant de la base devant un Mirage 2000-5F, base aérienne de Luxeuil, jeudi 16 avril 2015.

La base aérienne 116 disposait jusqu en 2011 de deux dépôts ateliers de munitions spéciales : un pour l ancien système d armes AN.22, rétrofité pour l ASMP, et un pour l ancien système d armes AN.52, aujourd hui inutilisés. Le DAMS ASMP va devenir en fin d année 2015 un dépôt de munitions conventionnelles. Dans le cadre de ses efforts de transparence en matière de désarmement, la France a ouvert le 16 avril 2015 la base aérienne 116 de Luxeuil en Haute-Saône. Des représentants d une cinquantaine d États et d organisations internationales ont ainsi visité les anciens dépôts de munition d armes nucléaires de cette base et les anciennes installations de l escadron de chasse La Fayette. Ils ont pu constater les effets concrets de la décision prise par la France en 2008, de réduire d un tiers la composante nucléaire aéroportée. Cette visite, annoncée par le Président de la République à Istres le 19 février dernier, constitue une nouvelle marque de l exemplarité de la France en matière de transparence. Visite du DAMS AN.52, base aérienne de Luxeuil, jeudi 16 avril 2015.

Mesures de transparence sur les installations de production de matières fissiles pour les armes nucléaires La France est le premier État doté à avoir ouvert les portes de ses anciennes installations de production de matières fissiles pour les armes nucléaires de Pierrelatte et Marcoule : en 2008 pour plus d une quarantaine d États membres de la Conférence du désarmement, puis en 2009 pour plus d une vingtaine d experts non gouvernementaux et une trentaine de journalistes internationaux. Ces visites ont concrétisé un engagement pris par le Président de la République en 2008. Les participants ont eu accès à l ancienne usine d enrichissement d uranium de Pierrelatte, et ont visité, sur le site de Marcoule, l un des trois réacteurs plutonigènes ainsi que l usine de retraitement militaire. Ils ont ainsi constaté le caractère concret et effectif de la décision prise par la France en 1996 de cesser toute production de matières fissiles pour ses armes nucléaires et de démanteler de façon irréversible ses installations de Pierrelatte et Marcoule dédiées à cette production. Visite de représentants de pays membres de la Conférence du désarmement (16 septembre 2008) Pierrelatte (usine d enrichissement). Marcoule (réacteur plutonigène G2).

Le programme de démantèlement de l usine de diffusion gazeuse de Pierrelatte s est achevé fin 2010. Il aura conduit à démonter et à broyer : 4 000 diffuseurs, 1 300 tonnes de barrières de diffusion, 1 200 km de tuyauteries et aura produit 20 000 tonnes de déchets. 1996, diffuseurs en exploitation, usine de Pierrelatte. 2015, état actuel des diffuseurs : colis de déchets en cours d évacuation vers les sites de stockage. Les opérations de démantèlement à Pierrelatte se poursuivent actuellement par l évacuation des déchets radioactifs vers les sites de stockage définitifs (3 800 tonnes évacuées en 2014) et la préparation de l assainissement final des halls de l installation désormais vides. À Marcoule, une première phase de démantèlement des réacteurs G1, G2 et G3 a consisté à déposer l ensemble des circuits externes et à assurer le confinement des blocs réacteurs, rendant les opérations de démantèlement irréversibles dès 2008. La démolition des bâtiments de commande des réacteurs s est achevée fin 2010. La prochaine étape, avant le démantèlement complet des trois réacteurs, consistera à évacuer le graphite des blocs réacteurs. Ce programme devrait s achever dans les années 2040.

En ce qui concerne l usine de retraitement des combustibles usés UP1 de Marcoule, le démantèlement des équipements de séparation de l uranium et du plutonium s est achevé en 2010, celui des dissolveurs du combustible usé en 2012 et celui des lignes d extraction des produits de fission fin 2013. Le démantèlement des principales composantes de l usine sera achevé avant 2020. La reprise des déchets anciens se terminera vers 2035, en vue de leur envoi vers les stockages géologiques profonds. D ores et déjà, ce sont 8 000 fûts sur les 60 000 fûts de déchets bitumés qui ont été reconditionnés. La France a déjà dépensé près de 3 milliards d euros pour le démantèlement des anciennes installations de production de matières fissiles pour les armes nucléaires. Le coût total du démantèlement est estimé à 8 milliards d euros. L atelier de traitement du plutonium en exploitation, usine UP1 de Marcoule. L atelier de traitement après assainissement.

Mesures de transparence sur l ancien site d essais nucléaires dans le Pacifique La France a accueilli en 1998 une mission d experts internationaux menée sous l égide de l AIEA sur les sites de Mururoa et Fangataufa, où les infrastructures du Centre d expérimentation du Pacifique (CEP) ont été démantelées de façon irréversible et ont fait l objet d opérations d assainissement. La mission a pu constater que les atolls ne présentaient aucun risque radiologique pour les populations polynésiennes actuelles et futures. Les experts ont conclu qu aucune remédiation ni surveillance des sites n était nécessaire. La France a cependant décidé de maintenir une surveillance radiologique et géomécanique des atolls. 1966, zone «Frégate», atoll de Fangataufa. 1998, zone «Frégate» après la fermeture du CEP. Ces visites constituent un geste de transparence sans précédent de la part d un État doté d armes nucléaires. La France encourage toutes les puissances nucléaires à organiser de telles visites où nos experts pourront également se rendre. C est dans ce même esprit de transparence que s inscrivent les nouvelles visites annoncées par le Président de la République, François Hollande, dans le discours d Istres.

La France et le désarmement : bilan en actes Le dimensionnement des forces nucléaires françaises est déterminé en application d un principe de stricte suffisance. En vertu de ce principe, l arsenal français, garant de la crédibilité de notre dissuasion, est maintenu au plus bas niveau possible compatible avec le contexte stratégique. L évolution du contexte stratégique a permis de réduire le format de nos forces : la France a ainsi diminué de moitié son arsenal en près de dix ans. La France a réduit de moitié le nombre de ses vecteurs entre 1985 et aujourd hui. Le budget de la dissuasion nucléaire a diminué de moitié en vingt ans. Il représente aujourd hui environ 0,17 % du PIB de la France (à titre de comparaison, il a été de 0,48 % en moyenne sur la période 1960-2000, atteignant une valeur maximale de 1,06 % en 1967). La réduction de l arsenal nucléaire français Composante terrestre : abandon décidé en 1996 Retrait anticipé des missiles Pluton dès 1991 Retrait définitif du système d armes Hadès en 1996 Démantèlement achevé en 1997 Collection particulière Démantèlement du plateau d Albion achevé en 1998 Alex Paringaux Composante aéroportée Réduction d un tiers du nombre d armes nucléaires, de missiles et d avions achevée en 2013 Composante océanique 6 SNLE 4 SNLE Réduction d un tiers du nombre de Sous-marins nucléaires lanceurs d engins (SNLE) en service effective depuis 1998

À ce jour, la France a déjà procédé : au démantèlement complet de sa composante sol-sol : la France est le seul État ayant possédé une composante nucléaire sol-sol à l avoir entièrement démantelée ; à la réduction de sa composante océanique : réduction de 6 à 4 du nombre de Sous-marins nucléaires lanceurs d engins (SNLE) en service ; à la réduction de sa composante aéroportée : - retrait anticipé du service et démantèlement des bombes nucléaires AN.52 emportées par les avions Jaguar et Mirage III ; - retrait des avions stratégiques Mirage IV de la mission nucléaire ; - réduction annoncée en 2008 d un tiers du nombre d armes nucléaires, de missiles et d avions de la composante aéroportée. Le Président de la République, dans un effort de transparence, a indiqué le 19 février 2015 que la France dispose de 3 lots de 16 missiles portés par sous-marins, et de 54 vecteurs ASMPA. En 2008, la France avait été le premier des États dotés à annoncer le chiffre total de son arsenal en indiquant que celui-ci comprenait moins de 300 têtes nucléaires. La réduction du format des forces nucléaires s est accompagnée d une réduction tout aussi significative des niveaux d alerte. Ainsi, la France a réduit le niveau permanent d alerte de ses forces nucléaires à deux reprises, en 1992 et en 1996. Ces réductions ont porté tant sur les délais de réaction des forces que sur le nombre de systèmes d armes concernés. En particulier : depuis 1996, la France ne maintient plus en permanence à la mer qu un sous-marin nucléaire lanceur d engins ; depuis la suppression des missiles du plateau d Albion, la France n a plus de moyens en alerte haute permanente ; la France a également annoncé en 1997 qu elle ne disposait plus de forces ciblées en permanence («detargeting»). Elle l a systématiquement réaffirmé depuis, démontrant ainsi qu elle maintenait cette décision. Cette confirmation contribue au renforcement de la confiance et de la stabilité. La posture nucléaire française ne relève pas du «lancement sur alerte» («launch on warning») ni du «lancement sous attaque» («launch under attack»), ni de ce que certains commentateurs appellent la posture du «doigt sur la détente» («hair-trigger alert»). Des procédures strictes ont été mises en place pour garantir qu aucune arme ne peut être utilisée sans l ordre du Président de la République. Les décisions relatives à l alerte et à la posture relèvent du Président de la République. Retrouvez-nous sur www.francetnp.gouv.fr