Histoire des idées politiques

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Histoire des idées politiques. Les idées sont théoriques, alors que les Hommes ont une existence physique. Il faut différencier la théorie de la pratique. Ex : Machiavel explique comment organiser une armée en ordre de bataille, il s adresse à Laurent de Médicis, il dédie son ouvrage «au glorieux Prince Laurent de Médicis». Laurent se dit «tiens voilà un Homme qui m explique comment faire, ce que je fais depuis longtemps». Mécontent, il envoie un émissaire à Machiavel pour l inviter à mettre son armée en ordre de bataille. L auteur du Prince s y rend, mais il est incapable de la mettre en ordre de bataille, donc pour Laurent ses écrits ne rendent rien, sont inutiles. Sans concept, sans idées, l humanité ne fonctionne pas. Il y a 30 ans, le concept d Etat de droit n existait pas, tout comme de nombreux concepts que nous utilisons aujourd hui. Politique < polis = cité Le mot «polis» va être utilisé comme un art de gouverner, réservé à une élite. «L art de gouverner les Hommes avec leur consentement» Aristote. Le consentement est le but de l Homme politique. Leçon 1 : Les conceptions archaïques du politique Leçon 2 : La naissance de la démocratie antique Leçon 3 : Critique de la démocratie antique Leçon 4 : Le premier cosmopolitisme Leçon 5 : L apport romain Leçon 6 : Christianisme et politique Leçon 7 : Les premiers modernes (de Machiavel à Jean Bodin) XVème-XVIème Leçon 8 : Les premiers rationalistes (pensée cartésienne : Pascal), problème du mysticisme et naissance de la pensée scientifique Leçon 9 : Les Lumières

Leçon I : Les conceptions archaïques du politique «Archaïque» : polysémique, péjoratif, ancien. Conceptions très anciennes : -3000 à -700. 3 types de civilisation : civilisation égyptienne (la création de l Etat, la notion de pouvoir). Mésopotamie Grèce archaïque Oppose Orient et Occident, l autorité totalitaire et de la démocratie populaire, l interdiction de critique et le droit de critiquer. L Orient est la terre première de la politique, politique assez sombre. Karl Wittfogel, Le despotisme oriental, 1957: Envoyé en Chine avant d écrire son ouvrage => Dès 30 s il dit que de l Orient ne peut venir qu une optique totalitaire (le communisme va s implanter). L Orient est l ennemi. Critiqué. Idée : en Orient il n y a pas d eau, le pouvoir doit gérer les ressources hydrauliques, d où la naissance de pouvoirs hydrauliques, qui sont des pouvoirs totalitaires, car ils doivent gérer des ressources rares. Section I : Conception orientale du politique 2 architectures politiques : la pyramide et le palais. La pyramide a pour fonction d accueillir le pharaon pour qu il rejoigne les siens (les dieux). La pyramide dispose d un sommet unique, le sommet surplombe la base. On oppose à la pyramide l agora, espace plat où les monuments s empilent les uns à côté des autres. L écriture en Egypte, moins en Mésopotamie, est réservée à une élite, réservée à des usages précis un usage religieux et un usage comptable. L écriture est mystérieuse, comme le pouvoir politique, elle est sans alphabet. La langue écrite est une langue du pouvoir. 1- Conception égyptienne : Le Roi-Dieu (pharaon) Conception politique adaptée au territoire de l Egypte : territoire très plat, hostile, soleil. L Egypte est un espace clos dont on ne peut s échapper que par la mort. Territoire étrange car coupé en deux par Le Nil (fleuve violent, dont on ignorait les sources jusqu au XIXème). Crues sont nécessaires aux Hommes (limon), permettent une production extraordinaire (2 récoltes de blé). Explication est divine, c est Dieu qui fait en sorte qu il y ait un fleuve. Ce dieu c est pharaon. Pharaon crée un ordre total dans un espace clos, il décide du sort de chacun. Si l ordre est dérangé : chaos. Population homogène grâce à la guerre. La Haute-Egypte (Sud) a souvent été en guerre contre la Basse-Egypte (Nord), la Basse a vaincu la Haute. Homogénéité politique (blancs dominent noirs). Il y a un pouvoir unique, absolu. 3 inscriptions : -2000 : «Ce qu il aime, il le fait, ce qu il n aime pas, il ne le fait pas. Tout ce qui sort de sa bouche s exécute dans l instant». Origine de l absolutisme. Politique dogmatique, pouvoir qui veut susciter l espérance. Cette idée a ensuite été reprise : «ce qui plaît au prince a force de loi» adage romain. -1000 : «Pharaon préside à la nourriture de tous les vivants». Maître du destin physique de la population, c est lui qui règle le cours du Nil, le rythme des cultures. -2000 : «Pharaon est le dieu bon». Conçu comme un pouvoir éternellement bienfaisant. Il rejoint à sa mort ceux qu il avait provisoirement quitté, les Dieux. Il se sacrifie pour les Hommes. Idée du service que l on retrouve dans la Démocratie. 2- Conception mésopotamienne Même genre de pyramide avec une variante : l escalier (issu de différences géographiques entre l Egypte et la Mésopotamie). Territoire morcelé, moins plat, populations moins homogènes (car

n ont pas été forcées à le devenir). Le pouvoir manque d homogénéité, il est donc moins despotique. Ce pouvoir se conçoit comme un médiateur. 2 inscriptions : -1700 : Code juridique du roi Hammourabi. «Moi, que les Dieux ont nommé, pour les têtes que le Dieu Mardouk m a confié comme à un berger». Pas clair. Chef Hammourabi semble dépendre de plusieurs Dieux et ne fait référence qu à Mardouk. En réalité apparaît l idée qu il peut y avoir plusieurs dieux et que le chef n est pas un dieu. Une société politique peut s accommoder des différences. Le Roi sert d intermédiaire entre Dieu et les Hommes. -600 : Titulature de Darius. Explique comment on doit le désigner : «grand Roi» «Roi des Rois» «Rois des pays aux nombreuses races». L unité s impose à la diversité Cette histoire lègue tout ce qui fait sens en politique à propos de l unité. La politique ne fait pas de distinction entre le matériel et le spirituel. Section II : la conception grecque Conception du politique limitée. Dans les premières œuvres d Homère, Ulysse fait naufrage, rencontre Nausicaa et son père. Décrit sa monarchie : petite, la destinée de leurs sujets ne dépend pas du pouvoir. On a un pouvoir limité contrairement à la conception égyptienne. 1- L idéal nobiliaire Les nobles ont par leur statut des pouvoirs. Ne fonctionne plus depuis 1789. Texte d Homère, l Iliade : raconte la prise de Troie par Agamemnon. Achille incarne le choix d une vie courte et glorieuse (vs le choix d une vie longue et paisible), il incarne l idéal nobiliaire. L idéal nobiliaire est fondé sur l honneur et sur l éducation. L honneur : relation entre beauté, esthétique et politique? La personne honorable porte en elle-même un idéal. Le but est d être le meilleur, recherche de l exploit (Aristos : le meilleur). Etre élégant, mettre de la beauté dans l action politique. Cet idéal à accomplir des exploits s accompagne de l idéal d éducation. Points forts de cet idéal : Homère met en valeur des actes (exploits) et pas un statut. Lien Pouvoir-Mérite. L éducation associe l exploit avec l effort. Point faible : dans toute l histoire, l aristocratie délaisse l acte et met en avant le statut. L aristocratie souhaite la distinction. C est un héritage (perte de la notion d exploit). Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, remet en cause le système en ordre. Figaro, un valet intelligent a un maître Almaviva. «Qu avez-vous fait pour tant de biens? Vous vous êtes donné la peine de naître.». Défaut emblématique de l aristocratie : la reproduction. Cette critique méconnaît les efforts des aristocrates par rapport aux systèmes éducatifs, règles etc. 2- L idéal paysan Hésiode raconte la vie des paysans du Nord de la Grèce, pays hostile, exige beaucoup d efforts. Le travail : XVIIIème : Les nobles ne peuvent se salir, pratique contraire à leur ordre. Le travail est un moyen pacifique de faire de la politique (le nobiliaire doit passer par l exploit, parfois violent), d affirmer sa supériorité : La valeur travail est liée à la valeur argent. Hésiode fait une connexion ente argent et pouvoir. Dans le marxisme, on nie l argent, mais le pouvoir doit aller aux travailleurs. Beaucoup de sociétés non occidentales n ont pas de valeur travail. Choc culturel au cours de la colonisation. En Occident, la paresse a parfois été glorifiée (Eloge de la paresse, Marsan en 1926). Conflit entre l aristocratie (qui se base sur l éducation et l honneur) et les travailleurs qui tirent leur puissance de ce qu ils accomplissent. La justice : Régulation des conflits se fait par le droit. Remettre en cause la loi du plus fort. La Justice devient pour Hésiode une valeur politique. Le droit protège les intérêts. Monte en puissance l idée qu il doit y avoir des cités de droit.

Leçon II : La naissance de la démocratie antique Jean François Revel, Comment les démocraties finissent, 1983 La démocratie se base sur le peuple. Benjamin Constant, discours 1819 «Sur la liberté des anciens et des modernes». Dit à ses auditeurs ce qu il reste à faire pour que le pays redevienne libre. 2 types de démocratie : La démocratie antique : peuple en action politique exerce le pouvoir = le démos VS peuple en masse qui n agit pas politiquement = le laos. Peu de personnes sont citoyennes. Liberté politique réelle quand on est membre du Démos, mais liberté civile quasi-nulle, aucune liberté religieuse. Rien d individualiste. La démocratie moderne : la masse peut faire de la politique. Liberté politique et liberté individuelle totale. 3 étapes pour la naissance de la démocratie. Pas régime spontané. Difficile à exporter. Flou. La réforme. La tyrannie (permet acte de naissance). La tyrannie débouche sur la révolution => fait éclater verrous sociaux => la démocratie. Difficulté VIème siècle : dettes. Les cités, les minis-etats exigent de leurs membres un certain nombre de sacrifices pour se mettre au service de la collectivité. Exemple : On empêche les militaires d exercer leur travail => s endette pour acheter le matériel agricole etc. Ceux qui ont l argent ont le pouvoir. La question des dettes payées par les citoyens qui font le service militaire est une question qui favorise la naissance de la démocratie, car s il y a la tyrannie c est à cause de la question des dettes et des tentatives de réforme de cette question, seule la révolution peut la résoudre. Section I : La réforme Apporte solutions aux maux de la société. Mais ces solutions sont parfois contradictoires. Point fort réforme : proposer idées neuves. Concept le plus neuf réforme début VIème siècle : soumission de la cité à la loi. Philippe Nemo, Qu est-ce que l Occident? : Pensée politique occidentale : Soumission du citoyen à la loi (le citoyen ne se soumet pas à un pouvoir politique, il se soumet au droit). 1- Le moyen de la réforme : la loi A- Faire connaître la loi Legendre : lois et institutions sont liées au VIème siècle avant JC. Lois créent des institutions nouvelles pour tenter de résoudre les problèmes de l époque (dettes) faire en sorte que les citoyens gouvernent/participent au politique. La loi, pour qu elle s inscrive dans un système démocratique, doit créer des institutions. Il ne doit pas y avoir que certaines personnes qui connaissent la loi. Gouverner avec le consentement qui est obtenu par la connaissance de la loi. Loi doit être rendue obligatoire. Hobbes «La loi sans l épée n est qu un mot». Premières lois : Athènes sous la royauté de Dracon, lois très sévères (620 avant J.C.). Solon, un de ses successeurs, grand législateur, met en place des institutions qui permettent au démos la création des lois. La Boule : chargée de vérifier les lois, l Ekklesia : assemblée des citoyens tirés au sort (6 000/30 000), l Héliée : tribunal populaire. Les lois ne sont plus aux mains d interprètes, elles sont publiques. Permettent un débat politique public. Œuvre de transparence. Publication des lois = problème : le pouvoir a besoin de secrets (régiments secrets, fonds secrets ).

B- La rendre obligatoire Les citoyens sont obligés de l exécuter sans discuter. Legendre «ils doivent avoir les institutions dans la peau» : ce sont des êtres politiques conditionnés. L obligation se greffe avec une conception moderne de la loi et du droit, il est naturel de s y conformer. En principe, ne doivent pas concerner la religion. Difficile dans la Grèce ancienne. 2- Les limites de la réforme Contradiction entre ce qu on demande au citoyen (sacrifices) et les promesses (bonheur). A- La recherche du bonheur Les réformistes prétendent rendre les citoyens heureux dans leur cité. Legendre : «l Etat nous aime sans faille». Je vous aime donc je vous contrôle. Problème : dettes. Les citoyens grecs s endettent à cause de leur activité militaire. Incapables de payer leurs dettes à leurs on va les mettre en prison : contrainte par corps. Parfois réduis en esclavage. Le problème devient très dangereux pour la cité. Solon échoue à lever le fardeau des dettes => La tyrannie se met en place. Section II : La tyrannie La tyrannie est un pouvoir qui détruit les bases anciennes du pouvoir et prépare les conditions d existence d un nouveau régime politique. La tyrannie n a pas pour projet de créer la démocratie, intermède transitoire et nécessaire. Le tyran veut rester au pouvoir mais il cèdera la place à un pouvoir révolutionnaire qui le renversera. 1- Apports de la tyrannie 551-528 avant J.C : tyran Pisistrate (Athènes). Il est confronté à la question des dettes. Division de la cité entre la masse des citoyens libres endettées et l élite. Mission d unifier la société, mettre en place les conditions d existence d une sorte de cité-nation, en écartant l aristocratie. A- La mise à l écart de l aristocratie. Violence : coup d Etat, avec le soutien du Démos et une partie du parti des entrepreneurs, petits commerçants. Alliés du tyran sont le peuple et les ancêtres des bourgeois. Ces deux forces politiques accompagnent le tyran dans la mise à l écart de l aristocratie. B- La mise en place de la cité nation : Le tyran ne partage pas le pouvoir avec le Démos. Condition d existence de la cité-nation : tout ce qui peut unir la société autour de valeurs, pratiques communes : Invention de la notion de «domaine public». Il y a la propriété privée et la propriété de l Etat : le domaine public. Pisistrate obtient, vu l éminence de sa propriété, les conditions de mise en œuvre de son pouvoir par le prélèvement de l impôt. C est le moyen et l expression de la contrainte. Il crée culte national : celui d Athéna, la déesse protectrice. Il suscite la création de nouveaux dieux (du partage, de la joie de la fête ). Fêtes nationales. Jeux athéniens, réunions régulières (tous les 5 ans) qui soudent la population athénienne autour de ses champions. Création d une monnaie nationale qui fédère et facilite les activités économiques. Tout cela se fait aux dépens des modes d organisation classiques de la cité athénienne. Ce n est pas encore une société gouvernée par l indifférence commune, c est le regroupement de tribus territoriales dont le seul point commun est soit la réalité géographique soit un chef commun.

2- Limites et disparition A- Limite Tyrannie se caractérise par la suspension de la loi et n en crée pas de nouvelles. Le tyran est seul, il met à l écart l aristocratie, la ploutocratie et la démocratie. Il offre des compensations à ses forces politiques. Le tyran a une politique paternaliste : ouvertures de chantiers pour les travaux publics, suspension des dettes. Pour l aristocratie, toute tentative de conquête du pouvoir est bloqué. Ingratitude du tyran. B- Disparition L ingratitude entraîne la disparition. Violence : coup d Etat. On a un parallélisme des formes : La révolution et la tyrannie ont des difficultés à se légitimer du fait de leur origine violente. La disparition ne vient pas que de l absence de légitimité mais de la question des dettes, qui ont été suspendues et non annulées. On ne peut y porter atteinte au droit de propriété. La question des dettes va générer de la part des bourgeois du Ploutos, de l aristocratie et du Démos des inquiétudes => Révolution. Section III : la révolution Brève : 500 à 501. Leader : Clisthène. Naissance de la démocratie antique en 507. La Révolution crée des institutions nouvelles, elle s inspire du réformisme. Elles provoquent une rupture dans la société athénienne et des crises : il y a un avant et un après révolution. Rupture avec le phénomène de l annulation des dettes. 1- Un nouvel espace politique Révolution est réalisée par Clisthène, aristocrate dévoyé. Ne pouvait conquérir le pouvoir de manière aristocratique => a utilisé crainte du peuple par rapport aux dettes. L organisation sociale à Athènes est de nature clanique, réflexes élémentaires. Pour faire la révolution, il faut supprimer ce système et faire lui substituer une pratique purement politique des relations sociales. C est ce qu il va faire. Il y a des tribus, des fratries, divisés et répartis en secteurs (urbain, de la plaine, des collines). A la place Clisthène crée de nouvelles institutions. L institution fondamentale est le Dème : divise les 30 000 citoyens libres en 100 entités politiques, en 100 Dèmes. Le citoyen est existant que s il fait partie du Dème, il n a pas d existence s il fait partie d un clan. + Idée de nouvelles magistratures, qui doivent être tirées au sort parmi les citoyens. Il propose l ostracisme pour bannir les citoyens qui se comportent mal face aux institutions. Cette pratique est radicale, on supprime l existant, on crée le neuf. S accompagne de maladresses. 2- Le principe de l égalité de tous devant la loi : l isonomie Au nom de ce principe, toutes les institutions seront instituées par la loi électorale ou par le tirage au sort. Au nom de ce principe on oblige les citoyens à voter (Clisthène se propose même de les rémunérer). Tous les magistrats sont réélus avec des règles égales. Confronté à tentatives de corruption, inégalité des moyens. Il y a un commencement de processus démocratique. 3- La création de nouveaux temps politiques Clisthène crée un nouveau calendrier qui crée un système de repères quotidiens fondé sur le système décimal et fondé sur l année politique. Pour lui, l année politique dure 10 mois. Il tente de créer un cycle de magistrature. Il veut que tout le monde participe au gouvernement de la cité. La chronologie politique ne prend pas. Anticipe sur la montée de danger extérieur de la cité : lorsque Clisthène opère cette révolution, les premières tentatives de conquête de la Grèce sont planifiées en Perse (les Mèdes). Peuple acteur de la

vie politique = facilite la riposte militaire contre les Mèdes (guerres médiques). Les citoyens ne doivent plus avoir l angoisse d être endetté quand ils font leur service militaire. La mise à disposition de l ensemble des citoyens pour faire la guerre est plus facile car la stratégie militaire va changer, on anticipe le conflit. Le soldat est protégé par des instruments de protection très coûteux.mais tous ne peuvent se le payer. Il faut créer des bateaux qui aillent vite. La démocratie va de pair avec la constitution d une thalassocratie. Section IV : La démocratie athénienne : le siècle de Périclès 404 : la domination d Athènes n existe plus. Fin VIème siècle : deux types de guerre : guerre conduite contre l ennemi extérieur (Perses), guerre conduite de manière interne entre Grecs (les guerres du Péloponnèse). Athènes gagne la guerre médique mais perd la guerre du Péloponnèse. Il y a un certain impérialisme : thalassocratie. 1- Un modèle politique comme idéal 2 sources d inspiration: Modèle produit à l intérieur de la cité (national) : le modèle civique. Diffusé par les hommes politiques athéniens et notamment par Périclès qui traduit ce modèle sous la forme d une apologie. Modèle produit à l extérieur de la cité, produit par les sophistes (professeurs donnant des leçons de politique). A- L apologie de la démocratie par Périclès A dirigé et a été régulièrement réélu de manière honnête. Discours de Périclès à un moment critique: le siège par Sparte financé par les Mèdes (long + la cité est victime de la peste). Le discours a pour ambition de redonner espoir aux athéniens, montrer les atouts de la cité athénienne. Dès le début, Périclès est très clair : «La constitution qui nous régit n a rien à envier aux autres peuples, elle leur sert de modèle et ne les imite point. Elle a reçu le nom de Démocratie parce que son but est l utilité du plus grand nombre, et non celle d une minorité.». Pour comprendre la démocratie athénienne, il faut regarder les valeurs internes et les valeurs externes. Ce couple donne sa valeur à la Démocratie. a) Valeurs internes Les valeurs institutionnelles et sociales sont présentées sous forme de bilan. - L isonomie : égalité de tous devant la loi, vaut pour le droit public et privé. - La méritocratie, il cite des cas de paysans devenus généraux, magistraux. - Nouveauté : l iségorie : égalité de parole. Il faut régler les temps de parole. - Une certaine forme d hédonisme. Il vante les attraits d une vie qui n est pas exclusivement consacrée à la politique, vante aux athéniens le luxe dans lequel ils vivent (loisirs, divertissements, libéralisme des mœurs). - Athènes est une ville ouverte aux richesses venues de l extérieur. Il indique aux Athéniens qu il est essentiel pour eux d être ouverts sur l extérieur. Il faut que l approvisionnement de la ville continue pour que la démocratie survive. b) Valeurs pour l extérieur Valeurs de puissance, condition essentielle de mise en pratique des valeurs. L ensemble de ces valeurs permet d être plus fort militairement. Athènes, sans être une cité uniquement militaire comme Sparte, doit se donner les moyens de manière interne de porter cette guerre à l extérieur. Clé : marine puissante. Quand on attaque Athènes on ne peut jamais l attaquer en bloc : on l attaque sur terre => elle part sur la mer, quand on l attaque sur les deux, difficile, car la marine bouge. «Il n y a ni grand roi, ni puissance au monde, qui est capable d arrêter notre f lotte». L impérialisme athénien est un détournement de ressources et une usurpation d autorité.

Périclès va faire valoir une idéologie, l idéologie de la grande puissance. Il va faire de toutes les cités des îles de la Méditerranée, des colonies et cités grecques des alliés. Ces alliés vont devenir des sujets. Puissance nécessaire (l impérialisme ne peut être abandonné par celui qui le détient), noble, qui suscite de la jalousie voire de la haine. B- Les leçons politiques données par les sophistes a) La définition des sophistes Sophia : la sagesse. Ce sont des professeurs de sagesse. Depuis la Renaissance ils sont considérés de manière péjorative. Montaigne «ceux qui pratiquent une science de gueule» = ce sont des manipulateurs. Sait user de raisonnements spéciaux pour défendre n importe quelle thèse ou cause. Le sophisme serait l art de la persuasion. Euripide «il faut contraindre le peuple avec sa langue». Professeurs de politique, inventeurs de la science politique. Enseignent l art de parler car dans le système démocratique, l art de la rhétorique est essentiel. Penseurs, ils n ont pas que l art de la forme du discours, ils proposent au système démocratique des idées nouvelles, simples, adaptées à leurs techniques de discours. b) Le contenu : Simplicité du contenu est subversive. - L humanisme (subversif dans les démocraties antiques). De Romilly a étudié les pages de Protagoras (sophiste) : «l Homme est la mesure de toute chose». Subversif. Derrière cette phrase il y a l égalité entre les hommes => il appelle à la fin de l esclavage. Plus le public est nombreux mieux il se porte. L humanisme essaye d utiliser le public pour gouverner. - Le relativisme : enseigne, on le paye. Il se fait consulter dans des circonstances et des situations politiques particulières. - Contraire d une pensée dogmatique. - Neutralité religieuse absolue. - Méprisent les contradictions. - Notion de contrat social. Les sophistes ont laissé peu de sources écrites car ce sont des professeurs, qui vendent leurs leçons mais qui n ont aucune perspective de recherche. Ils enseignent comment prendre le pouvoir et comment le garder. Ils susciteront une haine absolue de la part de ceux qui aiment la sagesse, de ceux qui ont des certitudes. 2- Le discours politique comme technique de la démocratie A- La maîtrise nécessaire du discours Le discours est nécessaire, dangereux et difficile. 1- Nécessaire La démocratie athénienne est un système de compétition des orateurs devant les assemblées. La distingue de la démocratie moderne : c est une démocratie presque directe. Postulat : «le meilleur en parole sera le meilleur en action». Non seulement on discute mais on débat. 2- Dangereuse Avant le discours il y a un rite religieux : avertissement pour l orateur sur le caractère dangereux de sa parole. On prend les dieux à témoin par l intermédiaire d un acte sacré. Un héraut d arme dit une prière et lance une malédiction à qui voudrait tromper le peuple. Ensuite, il demande qui veut la parole au peuple. Celui qui la prend connaît les risques.

3- Difficile. Tenter d expliquer des situations complexes, de justifier des actes. A Athènes, les enjeux sont assez simples à expliquer mais pas à réaliser : approvisionner la cité en blé, payer la marine, payer les plaisirs du peuple. Faire admettre au peuple des contradictions : domination de l élite a priori non aristocratique mais qui en réalité est aristocratique. En 1974 l art de la communication chez les socialistes n est pas très développé, slogans compliqués : «la seule ambition de la droite c est de garder le pouvoir, mon seul désir est de vous le rendre» = discussion du meilleur régime politique : Les sophistes vont inventer cet exercice. Implique un exercice de comparaison et d évaluation. B- Un exemple d application du discours politique Hérodote, Les Histoires. Successions de chroniques, d évènements auxquels il est censé avoir assisté. Contemporain de Périclès. Met en scène une discussion entre trois chefs perses, sans doute fictifs (Otames, Megabyse, Darius). Discutent du meilleur régime politique après qu il y ait eu l assassinat du Roi perse et que se pose la question de la succession. Il suggère au lecteur que les trois ont participé à la conspiration ayant assassiné le roi. Assistent 4 personnes qui ne disent rien. Les trois proposent chacun un système et à la fin on choisit le meilleur. Implique un ordre de passage : Le 1 er a un avantage : l attention du public. Désavantage : sera critiqué. Le dernier a aussi un avantage : synthèse, résumé. Le 2 ème a presque que des désavantages (pas l attention + critiqué par le 3 ème ) (C est relatif selon les publics) Quelle que soit sa place il faut jouer son atout. 1 er : Otamès. Ne veut pas le pouvoir sans limite de la monarchie (évident : le monarque vient d être assassiné). Il termine le discours en disant ce qu il veut : défend la démocratie, veut l isonomie, l iségorie. 2 ème : Mégabyse : Il doit être le plus consensuel possible au début. Il commence par rassurer le public : ne veut pas le pouvoir sans limite de la monarchie. Ensuite il dit ce qu il ne veut pas : il ne veut pas de la démocratie, la démocratie c est le pouvoir au plus grossier. Il élimine avec la critique l adversaire précédent. Il termine par ce qu il veut, le régime aristocratique, il le défend en faisant appel au bon sens. 3 ème Darius : Il faut trouver un point commun aux deux précédents pour commencer par un discours consensuel. Il dit qu il est d accord avec Mégabyse, la démocratie dégénèrera forcément = Il reprend le discours et en fait ses armes. Il reprend Otâmes, le pouvoir sans limite est mauvais. Puis il dit ce qu il ne veut pas, il met l accent sur ce qui n a pas été dit. Il explique que l aristocratie peut aussi dégénérer. Ensuite il dit ce qu il veut : éviter la tyrannie (dégénérescence de la monarchie) = la monarchie tempérée. les 4 donnent raison à Darius. La leçon d Hérodote est la destruction de la démocratie. Les sophistes disent qu au fond il n y a pas de régime politique idéal, ni de meilleur. Le meilleur est celui qui maintient des idées politiques idéales et maintient la liberté de parole. Otâmes a compris qu il avait perdu la partie. Le retrait d Otâmes est significatif de l autodisparition de la démocratie. C est un régime impossible qu on ne retrouve pas avant le XIXème.

Leçon III : La critique de la démocratie IVème avant JC. Nombreux changements défavorables au retour de la démocratie, surtout d ordre militaire. Athènes a fait des expéditions militaires catastrophiques, la dernière en 404 avant JC : Athènes perd sa marine. Par ailleurs les athéniens se défendent par des mercenaires. Ces mercenaires sont de deux sortes : des non-athéniens qui se battent pour Athènes contre rémunération, mais aussi des athéniens qui se font payer. Il n y a plus de services militaires. double affaiblissement qui va provoquer la montée en puissance des ennemis. Les Macédoniens. Se consacrent à l art de la guerre. Crise politique interne : apogée avec la mort de Socrate. Au cours du IVème siècle, Socrate appelle la cité à se redresser. On fait un procès à Socrate contre sa pensée que l on estime antireligieuse, on l accuse de pervertir la jeunesse. Socrate condamné à mort aurait pu s échapper, mais il se suicide avec de la cigüe. On a une sorte de parallèle avec le suicide de la démocratie. Les élèves de Socrate sont traumatisés par sa mort. Leurs ouvrages critiquent toutes les institutions démocratiques accusées d avoir provoqué la mort de leur maître. Isocrate, Xénophon, Platon et Aristote. Section I : Platon L utopie. Il crée la cité utopique, qui n a pas de lieu (utopos). Plusieurs utopies platoniciennes. Elève préféré, Socrate lui demande de créer une école : l Académie, qui affiche les intentions politiques de Socrate. Sur le fronton «que nul n entre ici s il n est géomètre» : cela montre son goût pour la géométrie et pour l abstraction. Platon est un conservateur. Jugement sur le peuple, derrière lequel se cache un jugement sur la démocratie. Pensée dogmatique. Philosophe qui ne fait pas de compromis. C est un moraliste, contrairement aux sophistes, d où son refuge dans l utopie. 2 ouvrages-clefs : La République (387) et Les Lois (350). 1- Les idées platoniciennes A- La méthode : la table rase Le système démocratique doit être totalement supprimé. La société doit en faire table rase. Il veut la création d une nouvelle société politique. La mission de la table rase est confiée aux hommes les plus sages de la société : les philosophes. Il faut tenir compte d un paramètre : la destruction des institutions va de pair avec la destruction de la manière de penser des hommes. «Ils ne consentiront à s occuper d un Etat pour lui tracer des lois que lorsqu ils l auront reçu net, ou eux-mêmes rendus tel». Hanna Arendt : en pratiquant la table rase on arrive au régime totalitaire. (ex : Khmers Rouges) B- Le philosophe-roi Le philosophe occupe une position de monarque. C est le seul à faire de la politique. Celui qui a le savoir entraîne derrière lui une masse inculte, c est la métaphore de l élevage et du troupeau. Seul le Philosophe-Roi a ce savoir. Platon refuse l art de l éloquence, le sophisme, l art militaire, l art des stratèges qui placent la connaissance de l art de la guerre au premier rang, mais aussi l art de la liturgie. C- Le communisme Différent de celui de Lénine, Marx. Communisme antique propose un ensemble de principes théorisés par Platon. Ce communisme propose une société regroupée autour d un système politique, c est une sorte de totalitarisme. De Coulanges, étudie le totalitarisme dans sa version antique. Le système démocratique athénien est totalitaire. Principe de la proéminence de la cité sur les individus. Il y a un côté totalitaire naturel dans la cité antique.

2- Les principes platoniciens Division de la société en trois classes : les philosophes (bergers), guerriers (chiens de garde), travailleurs (le troupeau). Pour arriver aux 3 classes : éducation sélective. Ne se fait pas par la famille. Dans le modèle platonicien les enfants sont arrachés à leur parent, ils sont soumis à des épreuves éducatives. Ils sont immédiatement soumis à une épreuve mathématique et ils sont ensuite classés. On peut changer de classe. A 20 ans (moitié de la vie à l époque), autre série d épreuves : on rentre définitivement dans une classe. Platon rêve d une société sans famille. Les mariages sont supprimés, les femmes et les enfants sont communs, les pères ne connaissent pas leurs fils et inversement. Supprime l autorité paternelle, le respect que l on doit à ses parents. Le Philosophe-Roi choisit les couples. La date des rapports sexuels est soumise à un calcul de mathématique. Les meilleurs sujets sont associés ensemble. La suppression de la propriété. La suppression de la propriété est parée de toutes les vertus : remède à la corruption des gouvernants, faire cesser la lutte entre les pauvres et les riches, préserver la compétition par l éducation. Les Lois : Platon renonce à cette vision radicale, mais il reste dans les mesures de contrainte sociale (mariage obligatoire, voyages à l étranger interdits, les repas pris ensemble). Section II : Aristote et le réalisme aristotélicien La raison. Guide la pensée occidentale jusqu à la fin du 18 ème. Il désire une cité réaliste. Refuse la fuite dans l abstraction. Aristote : Né à Stagire (Nord Macédoine : la Thrace). A Athènes, il crée le lycée aristotélicien, en opposition à l académie platonicienne. Textes non destinés à la publication, ne doivent pas être connus du public. Il a aussi écrit des textes qui devaient être publiés, mais ont été perdus. Le texte le plus connu est Politique : traité théorique sur la politique. Constitution : ensemble de traités de politique, le second est une narration de la constitution d Athènes. L ambition : recenser toutes les constitutions existantes dans les cités grecques (il en recense 158) => Il veut tracer des idées générales, trouver le meilleur système ou le moins mauvais. Il ne parle pas sans avoir d informations. C est une conception scientifique de la politique. Anti-sophiste car le sophisme est un art de la forme et non du fond. Un raisonnement n est pas bon quand il est juste, mais il est bon quand il est juste et que son point de départ est juste. Le syllogisme (science de base) : dépend du point de départ. A- Les grands principes de gouvernement Il ne faut pas d excès. L excès est mauvais, critique de la démesure, de la caricature, de la grossièreté. Tout se réfléchit. Cache un énorme conservatisme. Il faut suivre les dogmes. a) L équité Juste répartition des inégalités. L équité est un discours réformiste, il ne faut rien de trop. b) La vertu de la richesse Richesse est source de liberté et de disponibilité, elle est également une garantie de moralité. c) Les vertus limitées de la masse La masse sert à conférer le pouvoir, à faire contrepoids à l autorité des riches. Intéressante en tant qu entité collective.

B- Apologie du régime politique modérée Le régime politique le meilleur selon Aristote combinerait les avantages de l aristocratie, de la démocratie et de la monarchie. Jean-Claude Ricci : ce n est pas un régime de séparation des pouvoirs, mais un régime de distinction des pouvoirs. Il distingue les pouvoirs de commandement, de délibération et de jugement. Ils sont aussi combinés entre eux. Les membres de l aristocratie, magistrat, prennent des décisions politiques. Idée : Si on n a pas le pouvoir de délibérer commander et juger on n a pas le pouvoir. Dans chaque secteur domine une fonction : fonction de l exécution, de la législation et la fonction du jugement. Les pouvoirs ne sont pas séparés. Régime qui se fonde sur la classe moyenne. Pour lui, seule la classe moyenne empêche les excès. Séduit beaucoup de courants politiques : - Anime le courant de St-Thomas d Aquin,(concilier christianisme et raison pour limiter les excès). - XIXème siècle, c est un courant anti-platonicien, anti-communiste, c est le courant réformiste, favorable à la classe moyenne. Aristote anime tous les courants réalistes ou dits réalistes. On ne s intéresse à la politique que quand on a quelque chose à défendre.

Leçon 4 : le cosmopolitisme Cosmopolitisme < kosmopolis : cité du monde Pensée favorable à la domination d une cité-monde. Penseurs Les membres de la cité sont les citoyens du monde. Se développe au IVème siècle avant JC : correspond à une aventure politique et militaire personnelle, celle d Alexandre le Grand qui conquiert le monde. Pensée en accord avec l aventure extraordinaire d un Homme et qui repose sur des philosophes Chypriotes : Zénon, Chrysippe. Ces philosophes sont les inventeurs de cette idée de la citoyenneté universelle. Ils ont créé une école qui est connue par le point de rencontre des élèves : sous un portique (portique = stoa en Grec). Lien stoïcisme-cosmopolitisme : des hommes comme Alexandre le Grand ont instrumentalisé le stoïcisme pour servir leurs ambitions. Plutarque, La fortune d Alexandre: «Zénon a écrit une république très admirée ( ) ce que Zénon a écrit, Alexandre l a réalisé» : les stoïciens pensent que les Hommes sont bâtis sur le même moule et que donc l univers, qui par nature est ordonné, est le lieu le plus naturel de rencontre d hommes semblables entre eux, il est donc possible d organiser une cité monde. Parle de «rêve» : La face rêvée, c est l idéal du cosmopolitisme, la face réelle c est l action d Alexandre le grand. Section I : Le cosmopolitisme idéal Les stoïciens rêvent d une seule cité car ils pensent que la nature a fait les Hommes égaux et que la politique doit permettre la mise en ordre de cette égalité, ils sont contre l esclavage, contre les institutions nationales et ne sont pas relativistes. Ils ne croient qu en une seule cité. Chrysippe : «La cité du sage c est le monde», la société bien ordonnée est une société où toutes les sociétés se ressemblent. C est une pensée convaincue que toutes les différences entre les Hommes vont disparaître. Moins il y a de différences, plus le cosmopolitisme avance. Section II : Les réalités du cosmopolitisme antique Alexandre le Grand (fils de Philippe de Macédoine), formé par Aristote. Philippe a vaincu la Grèce, son fils a voulu aller plus loin que la conquête de la Grèce, ambitieux. Il a lancé à la mort de son père une armée de 30 000 hommes à la conquête de l univers. En 8 ans il porte ses soldats de la Grèce jusque à l Inde actuelle. 3 idées essentielles : 1) Il se présente en héros libérateur Il ne se présente pas que comme un conquérant brutal, méthodes de propagande simple. (quand troupes débarquent en Turquie, il plante une lance pour montrer qu il sera le maître de tout le territoire qu il va conquérir par la force). La domination par la force ferait l unité du monde. Le nœud gordien : Le Roi Gordius avait un char dont les rênes étaient enchevêtrées les unes aux autres, nœuds inextricables. Métaphore : le peuple ne pouvait être guidé avec ces rênes. On a dit à Alexandre que personne n avait défait ces liens qui conduisaient les peuples à la guerre. Epreuve pour Alexandre : soit il est le plus fort et il peut le dénouer soit il n y arrive pas et il ne peut faire la conquête. Au lieu de les dénouer il prend son glaive et les tranche : il explique ensuite qu il a d autres rênes, il pourra donc les conduire vers d autres sociétés, il fait du neuf. Il manipule aussi l histoire : il se présente comme quelqu un de neutre (dieux). 2) Il se présente comme Dieu, le chef absolu et divin Face la plus noire d Alexandre, il impose sa vision du monde aux autres. Derrière «one world one dream» il a une conception dominante. Pendant la conquête, il élimine tous les opposants éventuels,

remplace tous les administrateurs des pays qu il conquiert, il impose à son armée le rythme de la prosternation. Il oblige la population à le considérer comme un Dieu. Au total, au IVème siècle, on est revenu à la conception orientale du politique, au Roi-Dieu : conception de la politique cyclique. Volonté de s affirmer comme un chef incontestable et absolu. A chaque étape de son périple, il se faisait reconnaitre comme Dieu. De façon habile, il pratique une forme d adaptation systématique face aux populations qu il rencontre. 3) Le fondateur d un monde uni Il impose un modèle culturel. Ce monde est uni s il n a qu un chef, chef qui impose le modèle culturel. Il diffuse le modèle du panhellénisme : les membres de son armée se marient avec des femmes issues des populations conquises, mariages mixtes. Caractéristique fondamentale d une volonté de cosmopolitisme. Mais cette volonté passe par la contrainte, il oblige ses militaires à se marier. Il rêve d une confusion des races, des ethnies, et entend faire du mariage mixte le moyen de cette confusion. Plutarque a indiqué que 10 000 mariages ont été pratiqués. La réalité est très éloignée de l idéal, on revient à la pensée orientale du politique.

Leçon 5 : L apport romain à la pensée politique Rome serait née au VIIIème avant J.C, avec Romulus et Remus. (Enfants qui auraient été allaités par une louve. Ils se battent, Remus meurt, Romulus trace avec une charrue un sillon autour d un territoire constitué de 7 collines). Le droit romain est le droit de la ville de Rome, privilège de ceux qui y habitent. Une société qui se développe, tout d abord sous forme de monarchie. Puis les romains vont faire une sorte de révolution aristocratique : passage à un système républicain, fondé sur la res publica, la chose publique. Les patriciens les dirigent. Luciano Canfora : César, le dictateur démocrate. Optimates et populaires. Les optimates vont constituer un Sénat dont le slogan est SPQR «Senatus Populusque Romanum» = alliance avec le peuple. Ce système va se développer pendant plusieurs siècles et faire de Rome la plus grande puissance occidentale. Système complexe. Le système entre en décadence à partir du IIème avant J.C. Rome domine presque tous les rivages de la Méditerranée jusqu en Syrie. Elimine tous les concurrents éventuels : les Grecs, les Carthaginois. Faire de la Méditerranée un lac romain : «Mare nostrum». Extension qui a commencé par le contrôle de l Italie et de la Sicile, puis de l Espagne jusqu en Egypte. Des tensions apparaissent au sein de Rome, on a une guerre sociale et civile. Les Romains perdent le sentiment d appartenance à leur ville. La guerre civile dure un siècle de -150 à -50, César y met fin. Le Sénat ne marche plus : on met en place un système impérial. Le 1 er Empereur, Auguste se définit comme le premier républicain, il prétend conserver la république tout en installant un empire de manière officieuse. En 476, un chef barbare a conquis Rome, c est la fin de l empire romain d Occident. Monarchie -> République -> Principat -> Dominat Les romains sont un des peuples les plus religieux et politique au monde. Mais ils prennent la pensée politique aux Grecs, ils n ont pas besoin de trouver des idées nouvelles, ce sont des stratèges. Stratégie du gouvernement par la force, la bonté etc. Scipion, Pompée, César sont des grands savants politiques. Ils ont inventé une armée, sur le système de l armée macédonienne disciplinée, mais ils l améliorent en ajoutant des fortifications. Ils peuvent faire des sièges d un an (ex : Alésia). Section I : Le droit romain et la pensée politique : Philippe Némo : «Le droit romain est la source la plus directe de l individualisme occidental», car moyen le plus efficace de définir la propriété privée. Le droit romain distingue ce qui est à l un ou à l autre. L individu ne se fond plus dans le collectif de la cité. Le droit romain crée la personne, alors que la personne existe chez les grecs. Cette personne, pour Némo, est une conjugaison de l individu et de la nature humaine collective. Deux vies peuvent être distinguées : vie publique, vie privée. Rq sur la culture romaine : les sculptures romaines sont des portraits alors que les sculptures grecques sont typiques, ce sont des modèles ils ont les mêmes têtes. Les Romains représentent les rides, la faiblesse, à la fois pour les Hommes, les Femmes et les dieux. Les poètes parlent de la vie quotidienne, des affinités, de leur ego, de leurs souffrances, qui font partie des individus. Horace est le poète des petits moments de peine, de joie. A- La méthode du droit romain classique. 1) Période archaïque VIIIème au IIIème siècle avant JC. 2) Période classique du IIIème avant JC au IIIème siècle après JC. 3) Période du droit de bas empire ou du droit de l antiquité tardive. Le système juridique romain sous la période classique et son influence sur la pensée politique Les romains appliquent le «commercium». Le Romain a le droit de vote, le droit de se marier et il a le droit de faire des actes juridiques (commercium), des contrats de vente, de crédit, de dépôt, des contrats de société. L individu est acteur de son droit et il est titulaire de son capital de droit. Il y a une assemblée supérieure et des magistrats. Le magistrat a des fonctions spécialisées. Tous les grands aristocrates romains sont en concurrence pour devenir magistrat. La plus prestigieuse des magistratures est la magistrature consulaire (honore toute la famille du consul). Les censeurs (sages)

recensent la population pour savoir qui va devenir militaire, à quels postes iront les riches. Ils ont aussi une fonction de contrôle. Les préteurs, magistrats spécialisés dans l activité juridique, création du droit. C est comme ça qu est créé l individualisme. 2 préteurs au moins. Quand on veut exercer un droit à Rome, on va devant le prêteur, on lui expose la nature de son problème. Le préteur lui dit s il peut agir en justice. Mais si on est étranger à la citoyenneté juridique et qu on fait un contrat de ventre avec un citoyen romain qui ne veut payer, on va voir le préteur. Le préteur souligne la non-citoyenneté et supprime le contrat. Pose problème pour la fourniture des aliments, des tissus etc. Un préteur se spécialise alors progressivement dans les affaires concernant les citoyens non romains ou un citoyen romain et un citoyen non-romain. Si un préteur ne trouve pas de solution pour le problème d un non-romain, il n y a pas d affaire. Face à cette demande de droit par ceux qui veulent devenir des acteurs du droit mais qui n en sont pas, les Romains vont d une manière progressive non législative créer de nouvelles actions juridiques : Autorisations de plaider devant les juges privés, on leur accorde des actions non pas en droit (in jus) mais en fait (in factum). A l origine ces actions de se font au cas par cas. Le préteur considère si le litige est raisonnable, si le litige peut être réglé de manière équitable. On invente la Lex Mercatorai (loi des marchands). Progressivement le préteur recevant toujours les mêmes affaires va considérer que l affaire ne doit pas être réglée au cas par cas mais qu elle doit devenir du droit et va être intégrée au droit romain. Le monde des étrangers devient le monde des romains. On a un droit collectif qui au début était celui des étrangers. Le préteur met à la disposition de tous les préteurs des actions juridiques. Il va même pour éviter la répétition inscrire sur de la pierre les dispositions inventées qui devient l édit du préteur (ensemble de formules consignées sur de l albâtre). Les Romains inventent un droit protecteur de la propriété, ils inventent un droit ouvert, disponible pour tous. Il devient possible d avoir des traits de caractère collectif et d être un individu ayant une propriété distincte vis-à-vis d un autre. Donc par les inventions du préteur pérégrin et de l édit du préteur se crée un nouvel acteur de la vie politique : l individu, il a des droits qui sont ceux de la collectivité et du citoyen, mais qui sont aussi des droits de l individu. 2) Les penseurs 1- Polybe a) Biographie Grec, aristocrate. Va participer à une guerre contre les romains. Après la défaite des Grecs, il est envoyé à Rome comme otage. En raison de sa position sociale, le régime de contrainte n est pas trop dur, il obtient la permission d enseigner à Rome. Reste à Rome pendant une dizaine d années puis il est libéré, retourne en Grèce mais il fait de fréquents séjours à Rome. Fasciné par les institutions romaines. Il considère leur régime comme un modèle. Philosophie des Romains «primo vivere» : d abord vivre et agir, ensuite philosopher. Les Grecs veulent d abord philosopher. b) Conception politique Admirateur d Aristote. Il voit dans Rome le résultat de la pensée aristotélicienne. Les institutions romaines correspondent au régime mixte d Aristote. Il voit la monarchie dans les magistrats supérieurs que sont les consuls, l aristocratie serait représentée par le Sénat, la démocratie est la plèbe. Les tribuns de la plèbe permettant à la plèbe d avoir une certaine puissance exécutive (distinction des pouvoirs). Ce régime mixte a été créé non par la pensée théorique, mais par la pratique. Aristote est fasciné par la résistance à la décadence, à la théorie du cycle de dégradation inéluctable des régimes. Critique de la pensée de Polybe : 10 ans après sa mort la guerre civile éclate et aboutit à la destruction du système.

2- Cicéron a) Biographie Marcus Tullius Cicero. Mort pendant la guerre civile, juste après l assassinat d un de ses adversaires majeurs (César). Il a comploté contre César au nom de ses convictions politiques. Mais elles n ont pas triomphé, il est mort trop tôt. Les successeurs de César triomphent : Cicéron est tué par les soldats de Marc-Antoine. Il n appartient pas aux classes prestigieuses de la société, c est un provincial. Il ne veut pas se construire sur le prestige de sa famille, contrairement à César qui prétendait descendre de Vénus. Fonctions honorables : avocat. Pour se faire connaître, il embrasse des causes difficiles où il s attaque à des personnages prestigieux, c est l origine de ses fameux discours. Il publie ses plaidoiries pour favoriser sa renommée. Il devient connu sur le forum. Monte les échelons pour devenir consul et ensuite sénateur. Il a des convictions politiques profondément républicaines. Il défend la tradition qui est attaquée. Avec la perte du sentiment civile, la société est menacée. Montée en puissance de l aristocratie par le populisme. Il va périr à cause de son action politique. Il favorise la chute de César. L opposition entre Cicéron et ceux qui vont devenir empereurs est radicale. Les ouvrages de Cicéron rappellent ceux de Platon. Ils sont rédigés sous forme de dialogue La pensée de Cicéron est sous influence de la pensée grecque. b) Conception politique Conception morale de la politique au sens moderne du terme. Il a une conception vertueuse de la politique : fondée sur un idéal de justice, sur l honnêteté. Il conçoit la politique comme un devoir. Le pouvoir est bienveillant, mode de gouvernement par la bonté. A l opposé de la confiscation des pouvoirs de la magistrature par l empire qui profite. Le pouvoir est fondé sur la collaboration constante avec la société. Dialogue. Idée qu au fond le pouvoir bienveillant repose sur la mission fonctionnelle, il a des devoirs. C est un pouvoir fondé sur le besoin de justice. La justice serait naturelle, intangible, elle ne se discute pas. La notion de justice naturelle est au-dessus du pouvoir. On est au service de quelque chose qui est plus fort nous, la nature. Grand philosophe du droit naturel. «Il existe une loi vraie, c est la droite raison, conforme à la nature ( ) C est la loi non écrite, qui n est pas créée par les Hommes.» Le pouvoir quel qu il soit ne peut modifier la nature. Ces apports limités contrastent avec l extraordinaire ampleur, historiquement parlant, de la puissance romaine. Ils se sont inspirés des Grecs. Prolonge la pensée grecque. A créé non pas une personne politique mais un acteur du politique, qu on ne peut contourner : le propriétaire.