Bilan de campagne 2015

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Transcription:

N 24 8 décembre 2015 Bilan de campagne 2015 Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées au cours de l'année 2015 sur les parcelles du réseau. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut être transposée telle quelle à votre parcelle. Les observations réalisées sur vos parcelles sont primordiales pour évaluer l'état sanitaire réel de votre vignoble. ANIMATEUR FILIERE LAVEAU Etienne Chambre d'agriculture de Gironde email : e.laveau@gironde.chambagri.fr Note : Pour ce BSV, concernant les graphiques représentant l'évolution des maladies sur les parcelles du réseau, les fréquences d'attaque moyennes sur feuilles et sur grappes sont calculées sur les parcelles atteintes par la maladie ou le ravageur. Lexique : FAM : Fréquence d'attaque Moyenne : le rapport entre le nombre d'organes atteints (feuilles, fleurs ou grappes) et le nombre d'organes observés. Calculée sur les parcelles atteintes par la maladie ou le ravageur. IAM : Intensité d'attaque Moyenne : le rapport entre la surface occupée par la maladie (les symptômes) et la surface de tous les organes observés (le feuillage ou les grappes). Calculée sur les parcelles atteintes par la maladie ou le ravageur. Directeur de publication : Dominique Graciet, Président de la Chambre régionale d'agriculture d'aquitaine Cité mondiale 6, Parvis des Chartrons 33075 Bordeaux cedex Tél. 05 56 01 33 33 Fax 05 57 85 40 40 http://www.aquitainagri.org/ Supervision : DRAAF / Service Régional de l'alimentation Aquitaine 51, rue Kièser 33077 Bordeaux cedex Tél. 05 56 00 42 03 http://draaf.aquitaine.agriculture. gouv.fr/ 1 / 25

Description du réseau Réseau de parcelles fixes Pour la campagne 2015, les observations ont été effectuées selon un protocole national harmonisé. Sur un réseau composé de 105 parcelles fixes dont 62 parcelles de référence et 43 parcelles Témoins Non Traités (TNT) (Cf. Cartes en annexe), 59 observateurs appartenant à 39 structures (voir en fin de message) issues du conseil, de la coopération, de la distribution, de la formation, de GDON et de la recherche, ont réalisé les observations. Parcelle Référence Dordogne Blayais Entre-deux-Mers Graves Libournais Médoc Landes Lot-et-Garonne PA 24 33 40 47 64 TNT 4 3 22 3 12 7 5 3 3 62 24 33 40 47 64 Dordogne Blayais Entre-deux-Mers Graves Libournais Médoc Landes Lot-et-Garonne PA 4 5 7 4 6 10 1 3 3 43 Tableau 1 : Répartition des parcelles du réseau d'observations aquitain En principe les observations des parcelles sont hebdomadaires mais ce n'est pas toujours le cas (Cf. graphique). Les parcelles en cours de traitement ou avec des délais de rentrée insuffisants ne sont pas observées. Les parcelles TNT ne sont plus suivies lorsqu'elles sont trop attaquées. Graphique 1: Suivi hebdomadaire des parcelles par réseau (en %) Pourcentage d'observation des parcelles du réseau BSV Aquitaine 2015 Parcelles de Référence Parcelles TNT 25-août 18-août 11-août 4-août 28-juil. 21-juil. 15-juil. 7-juil. 30-juin 23-juin 16-juin 9-juin 2-juin 27-mai 19-mai 12-mai 5-mai 28-avr. 21-avr. 14-avr. 8-avr. 31-mars Parcelles observées (en %) 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Réseau de parcelles flottantes Le réseau est complété par des signalements de symptômes sur des parcelles dites flottantes par mail ou téléphone ou à l aide de l outil Web Alerte VignE (WAVE) depuis smartphone. Le WAVE est accessible à tous depuis le site internet Epicure de l'ifv (http://www.vignevin-epicure.com/index.php/fre/saisie/alertes ). Cette année, 118 signalements ont été effectués. Parmi ces signalements,47% concernaient le mildiou, 36% le Black-Rot et 9% l'oïdium. Ces signalements permettent en saison d'être plus réactif et de mieux préciser l'analyse de risque. 2 / 25

Réseau de piégeage Eudémis et Cochylis (vers de la grappe) Les données de piégeage proviennent de différents réseaux animés par nos partenaires. Ces données permettent de suivre les vols de papillons et de déterminer le début, le pic et la fin des vols qui sont des éléments à prendre en compte pour gérer le risque vers de la grappe. Dans le cadre du BSV, la Fredon Aquitaine anime un réseau de 146 pièges à phéromones répartis sur l'aquitaine et relevés 3 fois par semaine par des viticulteurs ou des techniciens. D'autres partenaires nous communiquent leurs données de piégeage avec des relevés effectués 2 fois par semaine (CIC (non représenté sur les cartes en annexe), CA33, GDON du Libournais (non représenté sur la carte de la Gironde en annexe), Groupement d'employeurs de l'entre-deux-mers, Vignerons de Tutiac, Les Vignerons de Buzet et la CA47). Secteur viticole Gironde Médoc Graves-Sauternais Bourgeais-Blayais Libournais Entre deux Mers Dordogne Landes Lot-et-Garonne Pyrénées-Atlantiques Eudémis Cochylis 4 24 10 7 16 7 11 58 9 4 8 10 5 16 1 2 6 - Total Aquitaine : 146 52 Dont FREDON 103 45 Tableau 2 : Répartition des pièges sexuels eudémis et cochylis par département L'INRA de Villenave d'ornon apporte aussi ses données de vols et d'observations (pontes, glomérules, perforations) ainsi que son expertise sur les ravageurs et les dynamiques de population. Réseau de stations météorologiques Les données météorologiques hebdomadaires proviennent de 32 stations météorologiques (Cf. Carte en annexe page 17). Ces données sont utilisées pour réaliser les bilans climatiques et pour la modélisation. Suivi biologique de la maturité des œufs de mildiou Ce suivi est réalisé par la Fredon Aquitaine à partir de feuilles de vigne infestées par le mildiou et prélevées l automne précédent dans 4 zones différentes : Sauternais, Libournais, Médoc, Graves. Les différents lots préparés sont conservés sur leur site d'origine où ils subissent les conditions climatiques hivernales locales. Fin mars, les lots sont déplacés à Villenave d'ornon pour réaliser les observations et ne subissent donc pas les conditions climatiques du début de saison de leur site d'origine. Chaque lundi matin, la Fredon Aquitaine place une partie de chaque lot en conditions contrôlées (étuve à 21 C) ainsi qu'en conditions extérieures. Dès le lendemain matin et chaque jour de la semaine, ces différents lots sont observés à la loupe binoculaire afin de suivre l'évolution de la maturation des œufs d'hiver. Par postulat, les œufs sont considérés comme mûrs lorsque la germination intervient en moins de 24 heures après la mise en germination. Ce suivi biologique permet de connaître la dynamique d'évolution de la maturité des œufs d'hiver de mildiou et d'estimer le risque de démarrage significatif des contaminations primaires de mildiou. Modélisation Les données de modélisation utilisées pour la campagne 2015 sont issues du modèle Potentiel Système de l'ifv. Cette modélisation est réalisée au niveau aquitain et concerne les maladies suivantes : mildiou, oïdium et black-rot. Les cartes de modélisation sont analysées pour évaluer le risque au niveau régional. Ce modèle se base en théorie sur 32 stations météorologiques différentes. Lors de la conception et de l interprétation des cartes, seules les simulations issues des fichiers météorologiques complets jusqu à J-1 avant la publication du BSV sont utilisées. 3 / 25

Bilan climatique Une saison et une fin de campagne sèches et ensoleillées D'octobre 2014 à septembre 2015, la pluviométrie est déficitaire par rapport aux normales 2007-2013 sur la très grande majorité de l'aquitaine avec un déficit moyen de 12% soit 107 mm de moins que la normale. Seules les parties extrêmes du territoire (nord Gironde et Pyrénées-Atlantiques) sont conformes aux normales (voire très légèrement supérieures). 2012-2013 2013-2014 2014-2015 Normale 2007-2015 Pluviométries annuelles 2014-2015 des 9 stations de référence 2000 1800 Pluviométrie (en mm) 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 33 Blasimon 33 Montagne 33 Sauternes 47 Seyches Normale Aquitaine 24 Monbazillac 33 Listrac 33 Reignac 40 Classun 64 Jurancon Graphique 2 : Cumul de pluviométrie d'octobre 2014 à septembre 2015 sur 9 stations météorologiques du réseau L événement le plus notable est que la majeure partie de la période végétative présente un déficit hydrique moyen de-30% soit 100 mm de moins en moyenne. Le défit oscille entre -12% pour le mois de mars (soit -7 mm) à -57% pour le mois de mai (soit -43 mm). La fin de la saison est plus arrosée, notamment le mois d'août (+54%, soit + 34 mm en moyenne). Ces pluies ont été favorables au processus de véraison. Enfin, le mois de septembre présente un léger excédent d'eau, principalement dû à des pluies plus importantes sur le nord de la Gironde et le sud de l'aquitaine alors que les autres secteurs ont reçu des volumes d'eau inférieurs aux normales. Normales 2007-2015 Moyennes 2014-2015 Pluviométries mensuelles moyennes des 9 stations de référence Aquitaine 140 Pluviométries en mm 120 100 80 60 40 20 0 Oct Nov Dec Jan Fevr Mar Avr Mai Juin Juil Aou Sep Graphique 3 : Pluviométries moyennes d'octobre 2014 à septembre 2015 de 9 stations météorologiques du réseau 4 / 25

Le défit hydrique observé au cours de la saison, et plus particulièrement du stade «fermeture de la grappe» jusqu'à la récolte, a eu un impact négatif plus ou moins prononcé sur la physiologie de la vigne et le développement des baies. Ceci s'est matérialisé de façon globale par des rendements en jus plus faibles que prévus. Graphique 4 : Pluviométries mensuelles 2014-2015 sur 9 stations météorologiques du réseau 250 Pluviométrie (en mm) 200 150 100 50 0 Oct 24 Monbazillac 40 Classun Nov Dec 33 Blasimon 47 Seyches Jan Fevr 33 Listrac 64 Jurançon Mar Avr Mai 33 Montagne Normales 2007-2015 Juin Juil Aou 33 Reignac Moyennes 2014-2015 Sep 33 Sauternes Un hiver plus frais mais une période végétative plus chaude Automne 2014, les températures moyennes sont très largement supérieures aux normales (+2,1 C à la fois sur les mois d'octobre et novembre). Par contre, Les températures de l'automne 2014 sont légèrement inférieures aux normales, principalement sur le mois de février (-1 C en moyenne). Toute la période végétative (à l'exception du mois de septembre) présente des températures supérieures aux normales. Le mois d'avril a été exceptionnellement chaud avec des températures estivales autour du 14 avril (30,8 C enregistré à Parempuyre), mais la fin du mois est plus fraîche. Les mois de juin et juillet ont été particulièrement chauds avec plusieurs vagues de températures caniculaires notamment au cours de la semaine du 30 juin avec une moyenne journalière sur l'aquitaine de 28,15 C et un maximum atteint à Parempuyre (33) avec 40,8 C. La première quinzaine du mois d'août a été plus fraîche mais le mois reste plus chaud que la normale. Enfin, le mois de septembre présente un déficit de températures principalement du à des températures journalières peu élevées et surtout des températures nocturnes beaucoup plus fraîches que la normale (4,7 C enregistré le 4 septembre à Cestas (33)). Températures moyennes 2014-2015 des 9 stations de référence Aquitaine 25 Températures (en C) 20 15 10 5 2,1 2,1 0 Oct Nov -0,2-0,3-1,0-0,1 0,8 0,3 Dec Jan Fevr Mar Avr Mai 1,5 1,4 0,7-1,3 Juin Juil Aou Sep -5 Ecart à la normale en C Normales 2007-2015 Moyennes 2014-2015 Graphique 5 : Températures mensuelles moyennes sur le réseau 5 / 25

Stades phénologiques : un millésime précoce jusqu'en avril puis dans la moyenne Du stade «Pointe verte» jusqu'au stade «6-7 feuilles étalées», le développement de la vigne est comparable aux millésimes 2012 ou 2013. Ce début de cycle est dans la moyenne des millésimes «normaux» malgré une mi-avril estivale. Au cours du mois de mai la phénologie progresse un peu plus rapidement et le stade moyen des premières fleurs est atteint le 30 mai. La floraison est extrêmement rapide puisque la nouaison est atteinte en moyenne le 10 juin. Le mois de juin, chaud mais avec des pluies dans la normale, permet une progression toujours rapide des stades phénologiques. Le stade moyen «grain de pois» est atteint le 23 juin, de façon comparable au millésime 2011. La sécheresse et les fortes températures du mois de juillet ralentissent légèrement la phénologie jusqu'au début du mois d'août où la vigne présente le stade «début véraison» (4 août). Les premières pluies tombées permettent de relancer la phénologie de façon quasi explosive notamment sur les cépages plus tardifs. La fin de la véraison est acquise en moyenne au 16 août de façon comparable au millésime 2011. La fin du mois d'août et les 2 premières décades du mois de septembre présentent une climatologie idéale pour une bonne maturation des raisins avec des températures douces en journée et fraîches la nuit, et peu de pluie. Sur les secteurs nord Gironde et sud Aquitaine, les pluies plus abondantes tombées au cours du mois de septembre ont pu entraîner des travaux de récoltes anticipés. Début véraison Fermeture Nouaison Pleine floraison Boutons floraux séparés 5-6 feuilles étalées Graphique 6 : Comparaison des stades phénologiques moyens observés de 2010 à 2015 Bilan sanitaire de la campagne 2015 Champignons parasites Une pression mildiou inattendue localement en mai-juin Premiers symptômes Cette année, les œufs d'hiver de mildiou ne sont considérés comme mûrs, en conditions de laboratoire, que le 5 mai. Cependant, la cinétique de maturation des œufs, laissait entrevoir la possibilité de la maturité d œufs sur des parcelles et secteurs précoces acquise dès le 28 avril. Au vignoble, les premières taches de mildiou on été observées le 4 mai. 2015 Référence 4 mai / 13 mai TNT 11 mai / 13 mai 2014 29 avril / 11 juin 29 avril / 3 juin 2013 22 mai / 11 juin 22 mai / 11 juin 2012 2011 2010 15 mai / 5 juin 3 mai / 10 mai 18 mai / 11 juin 15 mai / 30 mai 3 mai / 10 mai 11 mai / 8 juin Tableau 3 : Date des premiers symptômes de mildiou sur parcelles du réseau sur feuilles / sur inflorescences 6 / 25

Déroulement de l'épidémie Les tous premiers symptômes sont apparus un peu partout en Aquitaine le 4 mai mais étaient relativement faibles. Puis les symptômes on très fortement progressé sur la partie nord de l'aquitaine à compter du 19 mai. A cette date, 43% des parcelles TNT et 36% des parcelles de référence présentent des symptômes sur feuilles. Au cours de cette période, la pression mildiou a été explosive sur une partie nord de l'aquitaine et notamment sur le nord Libournais, mais aussi sur le secteur de Pessac-Léognan et dans le Bergeracois. Puis à partir de la mi-juin, le mildiou n'a que peu progressé sur cette partie du territoire. Sur le reste de l'aquitaine, la pression parasitaire a évolué beaucoup plus faiblement à partir du mois de mai jusqu'à la mi-juin, puis les symptômes ont progressé plus nettement jusqu'à la mi-juillet. A l'approche de la véraison et jusqu'aux vendanges le mildiou n'a que très peu évolué et les symptômes de mildiou mosaïque ont été rares contrairement au millésime précédent. Cartes du risque potentiel Mildiou en 2015 Bilan Parcelles TNT : Début août, au stade début-véraison, 90% des parcelles TNT sont atteintes de mildiou avec une Fréquence d'attaque Moyenne (FAM) de 41% sur feuilles comme sur grappes. L'Intensité d'attaque Moyenne (IAM) des TNT est de 10% sur le feuillage et de 24% sur les grappes. L'intensité d'attaque moyenne sur feuilles ou sur grappes est calculée sur les parcelles atteintes. Parcelles de références : Début août, au stade début-véraison, 37% des parcelles de référence ont du mildiou sur feuilles avec une Fréquence d'attaque Moyenne (FAM) de 5% et une Intensité d'attaque Moyenne (IAM) de 1%. Sur grappes, la FAM est de 5% et l'iam en dessous de 2%, pour les parcelles atteintes. De façon globale en Aquitaine, la pression mildiou a été moyenne en 2015. Toutefois, selon les secteurs, la pression a été faible à très forte. De plus, le ressenti de la saison a pu être (et a été) quelque peu différent selon les secteurs mais aussi dans le temps. En effet, sur certains secteurs de la Gironde, de la Dordogne et du Lot-et-Garonne, la sortie de symptômes a été relativement importante et inattendue en début de saison avant que la pression ne baisse assez fortement dès la mi-juin. Sur le Libournais (surtout Nord Libournais) la pression du mildiou a été extrêmement forte sur le mois de mai. Les premières contaminations de mildiou ont surpris tout le monde par leur caractère inattendu et surtout explosif. Sur quelques parcelles (hors réseau), les attaques ont été fulgurantes sur feuilles, sur grappes mais aussi rameaux touchant jusqu'à 50% de tous ces organes en l'espace de 15 jours. Toutefois, sur la majorité des parcelles du nord de l'aquitaine, les dégâts et les pertes de récolte demeurent limités. Sur ces secteurs, la modélisation avaient annoncé des contaminations élites de faible intensité qui se sont révélées être des contaminations de «sauvegarde» d'intensités bien supérieures à toutes prévisions. Si, localement, le mildiou a eu un comportement complètement «hors norme», sur l'ensemble de l'aquitaine celui-ci s'est comporté de façon assez conforme à la modélisation. 7 / 25

Graphique 7 : Evolution du mildiou sur les parcelles TNT en 2015 Graphique 8 : Evolution du mildiou sur les parcelles de référence en 2015 La fréquence d'attaque moyenne sur feuilles ou sur grappes est calculée sur les parcelles atteintes. Millésimes 2015 2014 2013 2012 2011 2010 % de parcelles atteintes 33% 16% 50% 30% 20% 50% Intensités d'attaque minimales 1 à 20% 1 à 3% 1 à 80% 2 à 100% 1 à 35% 1 à 25% et maximales Intensité d'attaque moyenne 2% 2% 6% 25% 10% 4% sur parcelles atteintes Tableau 4 : Réseau de parcelles de référence : Intensité d'attaque de mildiou sur grappes mi véraison (en %) Une pression oïdium faible Premiers symptômes Les premiers foyers primaires ont été détectés le 19 mai sur feuilles et le 15juin sur inflorescences. 2015 2014 2013 2012 2011 2010 15 juin 16 juin 25 juin 5 juin 19 avril 15 juin Tableau 5 : Date des premiers symptômes oïdium sur inflorescences ou sur grappes sur les parcelles du réseau 8 / 25

Déroulement de l'épidémie Du 15 avril au 1er juin, le risque potentiel oïdium est favorable sur la majeure partie de l'aquitaine mais les symptômes exprimés demeurent extrêmement faibles. A partir du 15 juin, le risque diminue sur une grande partie du vignoble mais il reste favorable sur la partie Sud, Nord-Ouest et Est de l'aquitaine. L'expression des symptômes devient plus importante sur les TNT alors que sur les parcelles de référence les symptômes n'apparaissent qu' à la fin du mois de juin. Hormis les parcelles très sensibles et certaines parcelles des secteurs plus sensibles cette année (Cf. ci-dessus) où la vigilance n'a pas été correctement maintenue, la pression oïdium a été contenue sur le vignoble Aquitain. Cartes du risque potentiel Oïdium en 2015 La fréquence d'attaque moyenne sur feuilles ou sur grappes est calculée sur les parcelles atteintes. Bilan En 2015, l'iam de l'oïdium sur grappes a été particulièrement faible (Cf. Tableau 5). Pour les parcelles de référence, seulement 17% d'entre elles ont présenté des symptômes d'oïdium sur grappes, avec une FAM de 3% et une IAM de 1%. Toutefois, hors réseau, des parcelles très sensibles à l'oïdium (cépages sensibles) ont présenté des niveaux d'attaques très importants. Les secteurs concernés sont ceux où la pression Oïdium est restée relativement forte tout au long de la saison (Sud, Nord-Ouest et Est Aquitaine). En conclusion, la pression oïdium a été faible pour ce millésime 2015. Graphique 9 : Evolution de l'oïdium sur les parcelles TNT 2015 9 / 25

Graphique 10 : Evolution de l'oïdium sur les parcelles TNT 2015 Graphique 11 : Evolution de l'oïdium sur les parcelles de référence 2015 La fréquence d'attaque moyenne sur feuilles ou sur grappes est calculée sur les parcelles atteintes. Millésime % de parcelles atteintes Intensités d'attaque minimales et maximales Intensité d'attaque moyenne sur parcelles atteintes 2015 17% 2014 20% 2013 7% 2012 25% 2011 30% 1 à 5% 1 à 20% 1 à 32% 1 à 61% 1 à 67% 1% 3% 4% 8% 13% Tableau 6 : Date des premiers symptômes oïdium sur inflorescences ou sur grappes sur les parcelles du réseau 10 / 25

Une pression black-rot précoce et en progression Premiers symptômes Les premiers symptômes sur feuilles ont été détectés le 27 avril. Sur grappes, les premiers symptômes ont été observés sur des inflorescences dès le 26 mai. Déroulement de l'épidémie Selon le modèle Potentiel Système, le risque potentiel black-rot est favorable sur les départements de la Gironde, de la Dordogne et du Lot-et-Garonne dès le 1 er avril. A compter du 15 avril et jusqu'au 12 juin, le risque potentiel black-rot est favorable à très favorable sur l'ensemble de l'aquitaine. Les symptômes sur le feuillage sont très rapidement nombreux sur une bonne partie du Nord de l'aquitaine (même secteurs que pour le mildiou). Au 19 mai (stade moyen : «boutons floraux agglomérés»), 54% des parcelles TNT et 48% des parcelles de référence présentent des symptômes de black-bot sur feuilles. Les symptômes sur grappes augmentent progressivement mais lentement jusqu'au 23 juin (stade moyen : «nouaison»). Autour du 30 juin (stade moyen «grain de pois») et du 21 juillet (stade moyen «début fermeture de la grappe») les symptômes de black-bot augmentent plus fortement sur les parcelles TNT. Ainsi, le pourcentage de parcelle TNT ayant du black-rot sur grappes monte jusqu'à 80% et au 21 juillet la FAM est à 49% et l'iam à 26%. Sur les parcelles de référence la FAM ne dépasse pas 9% avec une IAM de 1,6%. Cartes de risque potentiel black-rot (Potentiel Système IFV) Bilan En 2015, le fait le plus marquant concernant le black-rot est la fréquence très importante des parcelles présentant des symptômes (TNT mais aussi parcelles sous protection phytosanitaire). Les symptômes de black-rot sur grappes des parcelles de référence demeurent globalement faibles. Toutefois, un certain nombre de parcelles hors réseau présentent des symptômes sur grappes plus importants. En 2015, la pression black-rot peut être considérée comme moyenne à forte. 11 / 25

Graphique 12 : Evolution du Black rot sur les parcelles TNT 2015 La fréquence d'attaque moyenne sur feuilles ou sur grappes est calculée sur les parcelles atteintes. Graphique 13 : Evolution du Black rot sur les parcelles de référence 2014 La fréquence d'attaque moyenne sur feuilles ou sur grappes est calculée sur les parcelles atteintes. Botrytis cinerea : une pression faible jusqu'à la récolte Comme chaque année sur quelques parcelles, de rares symptômes sont observés tôt en saison aussi bien sur feuilles que sur inflorescences. 2015 1 juin 2014 27 mai 2013 22 mai 2012 10 juillet 2011 26 juillet 2010 20 juillet Tableau 7 : Date du premier symptôme sur grappes de Botrytis cinerea sur les parcelles de référence Les conditions climatiques ont été défavorables au Botrytis cinerea et les symptômes de pourriture grise sont restés quasiment insignifiants tout au long de la saison. En septembre, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques et le Nord-Est de la Gironde (Médoc-Blayais) ont reçu des pluies plus importantes que le reste de l'aquitaine (Cf. graphique 4). Les forts volumes de pluies ont fragilisé les baies et de nombreuses récoltes ont du être anticipées sur ces secteurs. A la récolte, 25% des parcelles de référence présentent des symptômes avec une FAM de 11% et une IAM faible de 3%. 12 / 25

Graphique 14 : Evolution du Botrytis cinerea sur les parcelles de référence 2015 La fréquence d'attaque moyenne sur grappes est calculée sur les parcelles atteintes. Pourriture acide : une absence plus conforme Contrairement au millésime précédent, les cas de pourritures acides ont été anecdotiques en Aquitaine en 2015. Maladies du bois Excoriose Cette année, le comportement de l'excoriose a, lui aussi, été atypique. En effet, les contaminations d'excoriose ont généralement lieu au moment de l'éclatement des bourgeons et les symptômes apparaissent environ une quinzaine de jours après et jusqu'au stade 4-5 feuilles étalées au maximum. Cette année, les symptômes se sont exprimés progressivement jusqu'au stade pré-floraison. L'Excoriose s'est exprimé sur 54% des parcelles de référence avec une fréquence moyenne de 18 ceps atteints pour 100 ceps observés. La proportion de parcelles touchées est plus importante que l'année dernière et surtout la fréquence d'attaque (mais aussi l'intensité) est 3 fois plus élevée que l'année dernière. Eutypiose Sur le réseau des parcelles de référence, 16% des parcelles présentent des symptômes d'eutypiose avec une fréquence d'attaque moyenne sur les parcelles atteintes de 2%. Des données d'autres réseaux d'observations confirment une expression un peu plus importante que les années précédentes. Esca / BDA Sur le réseau des parcelles de référence, les premiers symptômes sont signalés le 2 juin. On recense 66% de parcelles ayant des symptômes d'esca ou de BDA de forme lente sur 3% de ceps en moyenne (sur parcelles touchées). Ces données sont stables par rapport à l'année dernière. Les données d'autres réseaux d'observations spécifiques des maladies du bois semblent présenter une baisse relativement importante de l'expression des symptômes cette année. Ravageurs Vers de la grappe (Voir graphiques des courbes de vol en annexe page 23) - Eudémis 1er vol : les premières captures ont été signalées le 10 avril sur les secteurs de Pomerol et Moulis (Gironde). Le début du vol (piégeage 3 jours consécutifs) est estimé au 16 avril. Le pic de vol est estimé au 29 avril dans le Libournais, le Bourgeais-Blayais et le Lot et Garonne, le 6 mai dans l'entre-2-mers, en Dordogne et dans les Landes, le 13 mai dans les Pyrénées-Atlantiques et le 20 mai dans les Graves-Sauternais. Les vols sont de moyenne importance sur la majorité des secteurs. Ils sont faibles en Entre-2-Mers et dans les Pyrénées 13 / 25

Atlantiques alors qu'il est plus important en Dordogne. Les premiers glomérules ont été observés à partir du 11 mai. Le nombre de glomérules observés est relativement faible avec 16% des parcelles du réseau qui dépassent le seuil de nuisibilité en G1 (plus de 5 glomérules pour 100 inflorescences). La parcelle la plus infestée atteint 20 glomérules pour 100 inflorescences. 2ième vol : le début du vol est estimé au 17 juin, le pic du vol entre le 1 er et le 8 juillet, et la fin du vol au 29 juillet. Le vol est de faible à moyenne importance sur tous les secteurs et l'on constate une grande hétérogénéité des captures sur un même secteur et pour un même piège d'un jour à l'autre. Seul le Lot et Garonne présente un vol plus important. Les pontes ont été assez difficilement observables sur le terrain. Les perforations sont plus importantes que ne le laissait présager les dynamiques de vol. Quelques parcelles subissent une pression largement supérieure au seuil de risque (5 perforations pour 100 grappes) avec un maximum de 35 perforations pour 100 grappes sur une parcelle du Bourgeais-Blayais. Hors réseau, une parcelle à historique Eudémis de Dordogne est montée jusqu'à une moyenne de 1 perforation par grappe. 3ième vol : sur la majorité des secteurs, le début du vol est estimé au 5 août. Pour l'entre-2-mers et le Lot et Garonne le début du vol semble plus précoce, dès le 29 juillet. Le pic du vol est estimé au 26 août en Dordogne et dans les Landes, le 12 août dans l'entre-2-mers et le Lot et Garonne. En Gironde, le vol présente 2 pics estimés au 19 et 26 août. Dans le Sauternais, ces 2 pics semblent décalés au 26 août et 9 septembre. L'importance du vol est variable selon les secteurs : elle est faible dans le Médoc et le Bourgeais-Blayais à moyenne dans les Landes, le Lot et Garonne et la Dordogne. Le vol est plus important dans le Libournais et il est très important dans l'entre-2-mers, les Pyrénées-Atlantiques et surtout le Sauternais. Le début d'un 4ième vol est détecté sur la fin du mois de septembre, dans le Libournais notamment. Le nombre de perforations est assez important notamment dans le Libournais, le Bourgeais-Blayais et les Pyrénées-Atlantiques mais aussi dans l'entre-2-mers et le Lot et Garonne. La G3 est plus importante que prévu car les pontes étaient peu observées. Les températures caniculaires n'ont pas eu l'effet escompté sur les œufs et les larves (peu ou pas de mortalités dues aux températures élevées). Le nombre maximal de perforations a été observé sur une parcelle du Libournais avec 37 perforations pour 100 grappes. - Cochylis : 1 vol : les premières captures ont été signalées le 3 avril sur le secteur des Monbazillac (Gironde) et le 9 avril à Arcin (Gironde). Le début du vol est estimé au 10 avril, le pic du vol est estimé au 29 avril. Le vol est de faible importance. Les premiers glomérules sont observés le 26 mai et seulement 1 parcelle du réseau (Saint-Yzans du Médoc) dépasse le seuil de nuisibilité en G1. La pression cochylis est globalement faible mais quelques parcelles du Bourgeais-Blayais et du Médoc (hors réseau) présentent jusqu'à 20 glomérules pour 100 inflorescences. 2ième vol : le début du vol est estimé au 17 juin, le pic du vol au 24 juin et la fin du vol au 16 juillet. La Gironde est le secteur principalement concerné. Le vol est de très faible importance et l'on constate également une grande hétérogénéité des captures. Les perforations sont très rares sur le réseau. 3ième vol : un 3ième vol a été observé dans l'entre-2-mers, le Bourgeais-Blayais, le Médoc et de façon plus importante dans le Libournais et surtout le Sauternais. Néanmoins, le nombre de larves (perforations) de G3 pour Cochylis sont faibles et ne dépassent pas le seuil d'intervention. er - Bilan vers de la grappe Pendant la campagne 2015, les captures de papillons ont été assez nombreuses mais très variables selon les secteurs, d'un site à l'autre sur un même secteur, et d'un jour à l'autre sur un même site. Les glomérules ont pu être localement très nombreux. Les perforations ont été nombreuses, surtout en Gironde mais les dégâts occasionnés ont été globalement très faibles compte tenu de la climatologie défavorable au développement de la pourriture grise à l'approche des vendanges. Seuls le Bourgeais-Blayais et les Pyrénées-Atlantiques ont eu recours à des vendanges quelque peu anticipées sur un certains nombre de parcelles, ces secteurs ayant reçu des volumes de pluies plus conséquents au cours du mois de septembre. En conclusion, la pression vers de grappe a été moyenne à forte en 2015. Cicadelles vertes Sur le réseau des parcelles de référence, les premières larves sont observées le 11 mai. 2015 2014 2013 2012 2011 11 mai 25 avril 30 avril 15 mai 19 avril 2010 4 mai Tableau 8 : Date d'observation des premières larves de cicadelles vertes par millésime Cette année, 86% des parcelles de références ont présenté des larves de cicadelles vertes (Cf. Graphique 14). Sur les parcelles infestées, le nombre de larves pour 100 feuilles varie de 1 à 150 et reste inférieur en moyenne 14 / 25

à 50 tout au long de la saison. On a observé une remontée des populations de cicadelles vertes en fin de saison dans certains secteurs (Entre-deux-Mers, Blayais et Sud Aquitaine notamment). Toutefois, seules 8% des parcelles concernées par la présence de cicadelles dépassent les seuils de risque (100 larves pour 100 feuilles). Les symptômes de grillures ont été beaucoup plus discrets qu'en 2014 et les parcelles présentant des défoliations partielles sont rares. En conclusion, la pression cicadelle verte a été globalement faible en 2015. Graphique 15 : Evolution des populations de larves de cicadelles vertes sur les parcelles de référence en 2015 Rappel : Le nombre moyen pour 100 feuilles est calculé sur les parcelles infestées. Cicadelles de la Flavescence dorée Les premières larves de cicadelles de la Flavescence dorée ont été observées le 6 mai. Le premier adulte de cicadelle de la flavescence dorée a été signalé le 29 juin. Metcalfa pruinosa Le premier signalement de Metcalfa pruinosa sur une parcelle du réseau date du 26 mai. Seules 3 parcelles du réseau en Gironde sont concernées par des signalements durant la saison avec des fréquences faibles (1 à 4 cicadelles pruineuses pour 100 ceps). Cochenilles La principale espèce observée sur le vignoble est la cochenille lécanine du cornouiller (Parthenolecanium corni). Les observations de cette année confirment la répartition de cochenilles sur toute l'aquitaine. Cependant, leur présence est souvent localisée et les cas de pullulations sont rares. Cette année, aucune infestation de cochenilles avec une présence importante de miellat sur les feuilles et les grappes n'a été signalée sur le réseau. Acariens phytophages : Erinose L'érinose est due à un acarien phytophage (Colomerus vitis) qui colonise les feuilles lorsque la température dépasse 15 C. Lorsque la pousse de la vigne est lente, les symptômes apparaissent rapidement et sont plus marqués. Cette année, 74% des parcelles de référence ont présenté des symptômes d'erinose avec une fréquence maximale d'attaque moyenne de 31% de ceps touchés. Drosophila suzukii : présence généralisée mais pas de dégât Les drosophiles sont présentes au vignoble où elles sont associées à diverses pourritures. Elles sont notamment vectrices de la pourriture acide qui nécessite la présence de blessures (grêle, blessures mécaniques, dégâts de tordeuses ) pour s initier. On retrouve essentiellement Drosophila melanogaster comme espèce endémique du vignoble bordelais. D. suzukii est apparue en 2009 dans le Sud-Est de la France. Cette espèce originaire d Asie s est développée rapidement jusqu'à coloniser l ensemble de la France en 2012. D. suzukii est très polyphage et est problématique pour les productions de petits fruits (cerises, framboises, 15 / 25

fraises ) où les niveaux de pertes de récolte peuvent dépasser 80%. Sa caractéristique première est de pouvoir s attaquer à des fruits sains grâce à l ovipositeur très perforant des femelles, contrairement aux drosophiles communes comme D. melanogaster. Depuis 2011, un suivi de D. suzukii par piégeage est réalisé en Aquitaine par délégation du SRAL à la FREDON et par l'inra. Dans le vignoble bordelais, l'espèce a été détectée en septembre 2011 au stade adulte dans le secteur du Sauternais puis en septembre 2013 effectuant son cycle sur le raisin sur deux parcelles de sémillon (Sauternes, Pessac-Léognan) et une de merlot (Nord Médoc). En 2014, en raison d'une présence inhabituelle de foyers de pourriture acide avec suspicion de présence de Drosophila suzukii, le SRAL Aquitaine en collaboration avec l'inra a diligenté une enquête pour mieux apprécier la situation sanitaire au vignoble et a confirmé la présence de D. suzukii dans 46% des prélèvements de grappes. Pour autant, il n'a pas été démontré que D.suzukii était directement responsable des foyers de pourriture acide. En 2015, un groupe de travail a été constitué pour suivre les populations de D. suzukii en Aquitaine afin de mieux évaluer la répartition, le développement et l'impact sanitaire de cette drosophile. Le réseau de suivi des populations est constitué de 39 parcelles sur lesquelles ont été installés des pièges relevés toutes les semaines de «début véraison» à la récolte. Certains pièges ont même été suivis après récolte. Sur 30 de ces parcelles des mises en émergence ont été effectuées. Les premières données 2015 du réseau de piégeages révèlent que D. suzukii est présente sur 97% des parcelles suivies. Sur ces parcelles, le nombre moyen de D. suzukii piégées au maximum en une semaine est de 41 adultes. Le piégeage le plus important en 1 semaine a été observé en Sauternais avec 272 adultes. Sur les suivis de piégeages pré-post vendanges, on remarque une baisse des piégeage au moment des vendanges puis une nouvelle augmentation des piégeages avec, dans 7 cas sur 10, des maximums de piégeages post-récolte plus importants qu'avant récolte. La mise en émergence n'a révélé la présence de D. suzukii sur grappes que sur 17% des parcelles. Sur les parcelles touchées on a dénombré, en moyenne, 18% des grappes infestées avec 2,5 adultes par grappe. Le taux d'infestation moyen des parcelles touchées est de 0,4 adulte par grappe. Les parcelles sur lesquelles on observe des émergences font partie des parcelles où les piégeages ont été parmi les plus importants (piégeage maximum entre 61 et 272 adultes par semaine). Aucune présence de pourriture acide n'a été observée. Sur le terrain, les perforations de baies imputables à D. suzukii n'ont pas été détectées. Les données du réseau de suivi des populations de D. suzukii montrent une présence quasi généralisée de cette drosophile sur le vignoble aquitain. Les populations relativement élevées observées et la faible infestation des grappes semblent confirmer que la vigne n'est pas un hôte privilégié pour D. suzukii et que celle-ci se tourne vers les baies «fragilisées» de façon opportuniste. Il semble aussi que l'environnement parcellaire ait un impact sur les niveaux de population. Les parcelles «fraîches», humides, avec la proximité de haies pouvant contenir des petites baies (ronces, faux sureau ) semblent favoriser les dynamiques de population. Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires à l'élaboration du Bulletin de Santé du Végétal d'aquitaine Viticulture sont les suivantes : Adar de Castillon et de Ste Foy, Adar de Coutras, Adar des 2 Rives, Adar Haute Gironde, Adar de Langon, Adar du Médoc, Agridor, Biovitis, Cave de Blasimon, Cave de Buzet, Cave du Marmandais, Cave des Vignerons de Tutiac, Caves de Rauzan-Grangeneuve, Cave de Sauveterre, Cave du Tursan, CDA24, CDA33, CDA40, CDA64, Chrysope eurl, Cic, Comptoir Agricole Dufour, Euralis, EVO La Tour Blanche, Fredon Aquitaine, Gdon du Libournais, Grains d'raisins, Groupe Isidore, IFV, La Périgourdine, Maïsadour, Groupement d'employeurs du Pays de l'entre-deux-mers, Soufflet Vigne, SRA Cadillac, Terres de Gironde, Terres du Sud, Cave des Vignerons des Coteaux de l'isle, Urablt Grézillac, Vitivista. Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peutêtre transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre régionale d'agriculture d'aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées sur leurs parcelles et/ou en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire). " Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l appui financier de l Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ". 16 / 25

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