REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

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Transcription:

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE Unité Dignité - Travail =*=*=*= FORUM SUR LA PROMOTION DU SECTEUR PRIVE EN CENTRAFRIQUE RAPPORT GENERAL 09 au 13 SEPTEMBRE 2015

1 «Située au cœur du Continent africain et couvrant une superficie de 623.000 km2 pour une population d environ 4,5 millions d habitants ; limitée au Nord par le Tchad avec une frontière de plus de (1100 km) de long, { l Est par le Soudan et le Soudan du Sud (1000 km), { l Ouest par le Cameroun (700 km) et au sud par la République Démocratique du Congo (1200 km) et la République populaire du Congo (400 km)». Tel se présente le pays qui nous réunit ici : la République centrafricaine. Excellence, Madame la Présidente de la République, chef de l Etat de transition ; Monsieur le Président du Conseil National de Transition ; Monsieur le Premier Ministre, chef du Gouvernement de transition ; Madame la Ministre du Commerce, de l Industrie, et des petites et moyennes entreprises ; Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement de transition Mesdames et Messieurs les Ministres-Conseillers ; Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique et représentants des organisations intrnationales ; Mesdames et Messieurs les représentants des Corps constitués de l Etat ; Mesdames et Messieurs les représentants des organisations patronales, des organisations syndicales et des associations professionnelles Distingués invités, Mesdames et Messieurs ; Chers participants et chers compatriotes, L exposé que j ai l insigne honneur de présenter devant vous a pour objet, comme annoncé, de tirer le Rapport général du «Forum sur la promotion du secteur privé en Centrafrique», exercice jusqu alors inédit, et qui s est tenu, sous le haut patronage de Son Excellence Catherine SAMBA PANZA, Chef de l Etat de transition, du 9 septembre { ce jour, 13 septembre 2015, à l hôtel Ledger-Plaza de Bangui. Vous aurez compris cependant que ce rapport est un rapport un peu particulier puisqu il se trouve, détaché de la présentation des recommandations. La solution pour être intéressante, n en est pas moins

2 inédite et, surtout, porteuse de problèmes de frontières qui n ont probablement pas été tous résolus. C est pourquoi j en appelle d emblée { votre indulgence sur le contenu de ce qui va suivre. Deux interrogations préalables En premier lieu. Une question a parfois été posée au cours de ce Forum, une question que bien de nos compatriotes ont pu se poser à leur tour, et à laquelle votre Rapporteur général croit devoir répondre avant tout. Elle est de savoir ce qu est précisément ledit Forum. La réponse { cette question peut tout d abord se placer dans une perspective simple de caractérisation physique, un peu comme lorsque l on cherche { identifier une personne en s attachant { son aspect extérieur. Ainsi abordé, notre Forum, c est une réunion d acteurs, qui ont échangé pendant 4 jours sous la houlette d un Bureau. La description ainsi énoncée est, { vrai dire, moins simpliste qu il peut paraître à première vue. En effet, chacun des éléments qui la composent est une porte d entrée sur ce qui a fait la richesse de notre réunion. Richesse des acteurs pour commencer. A l internationale, avec la participation active de l Organisation des Nations Unies pour le Développement industriel (ONUDI), de la Banque Mondiale, du Groupe Banque Mondiale à travers la Société financière internationale (SFI), et de l Agence française de Développement (AFD), mais aussi des institutions financières invitées. Les acteurs centrafricains, bien logiquement, ont été quant à eux plus nombreux à répondre présent et surtout, leur ensemble est apparu à votre Rapporteur comme un reflet significatif voire prometteur du tissu et de la vie économiques de la RCA. Organisations patronales correspondant aux différentes tailles d entreprises, organisations syndicales, autres associations professionnelles telle celle des Wali Gara, plateformes de la jeunesse centrafricaine tel que le Mouvement des jeunes centrafricains pour la rupture, associations des femmes, mais aussi leaders politiques, ainsi qu une forte représentation de l Etat dans ses différentes composantes : Présidence de transition, Gouvernement en divers ministères dont celui du Commerce et de

3 l Industrie porteuse de la présente initiative, celui de l Economie et des Finances, Conseil national de transition, etc. J ajoute que c est le même principe de diversité qui a guidé dans la composition du Bureau dont s est doté le Forum. Pour s en convaincre, un simple énoncé de cette composition suffit : - Président : M. Théodore JOUSSO, Ministre Conseiller à la Présidence de la République, - Vice-Président : M. Laurence NACIFF, Président du groupement interprofessionnel centrafricain (GICA) - Vice-Président : M. Gilbert GRESENGUET, Président de l Union nationale du patronat centrafricain (UNPC) - Rapporteur Général : Votre serviteur, Jean-François AKANDJI- KOMBE, Professeur d Université, issu de la diaspora centrafricaine ; - 1 er Rapporteur adjoint : Jean MAPENZI, Président du Mouvement des entreprises centrafricaines (MDEC) - 2 e Rapporteur adjoint : M. Aristide KPENGA, Directeur Général de l Industrie. - 3 e Rapporteur adjoint : Mme Mireille BOUKANGA, opératrice économique. Cette configuration des acteurs centrafricains a fait dire de ce Forum qu il était, de fait, une modalité de dialogue public/privé, annonciatrice espèret-on de partenariats public/privé à développer. J ai dit qu il y avait la richesse des acteurs. Il y a eu aussi celle des travaux. Aux participants du Forum ici présents, il n y a pas { en faire la preuve par la description des échanges de ces quatre derniers jours. Quant aux autres, citoyennes et citoyens centrafricains ainsi que partenaires de la Communauté internationale, c est, j en suis persuadé, sur nos recommandations seules, sur leur pertinence, leur cohérence et leur adéquation avec la réalité et avec les défis centrafricains, qu il nous faut compter pour les convaincre. J invite donc sur ce point { suivre attentivement l exposé suivant. En deuxième lieu. Outre cette question de savoir ce qu est le présent Forum, il en est une autre qui est restée en quelque sorte suspendue. C est la question du pourquoi. Pourquoi ce Forum? Encore un Forum? Pour faire quoi cette fois-ci? S est-on interrogé ici ou là. Questions { l évidence

4 lourdes de préventions, de défiance et de suspicion, ce qui ne surprend guère eu égard à notre contexte national. Cette question du pourquoi, disais-je, n a pas été formulée ici explicitement. Il y a été tout de même répondu. D abord par Madame la Ministre du Commerce. C est ensuite Son excellence, Mme la Chef de l Etat de transition, qui a, dès le début de son discours inaugural, placé le présent Forum dans la continuité du Forum national de Bangui, signifiant par là qu il est une occasion voulue comme approfondissement et concrétiser des analyses et recommandations de la Commission économique du Forum national, mais aussi pour accomplir les obligations incombant à la Transition au titre du troisième pilier de la feuille de route. Ces raisons se suffisent à elles-mêmes. Permettez cependant à Votre Rapporteur d y ajouter une observation de simple bon sens qui s est dégagée de nos travaux. Une Transition, surtout lorsqu elle est aussi longue et { tendance aussi persistante qu en RCA, ne saurait être un temps mort de l économie ; elle ne saurait signifier la suspension de la vie économique de la Nation. Mieux encore, il faut d autant plus s occuper d économie que l Etat et la Société sont désarticulés. Il y a là, en effet, ainsi qu il est ressorti de différentes interventions entendues ici, une autre manière de chercher à remettre notre pays debout. Ne dit-on pas que «Le développement est le nouveau nom de la paix» (lettre Encyclique du Pape Paul VI de 1967), voire qu il est le nom d une paix durable? Ces préalables posés, il n est que temps d aborder le cœur même du sujet. Qu avons nous fait ces quatre jours derniers, pour quels résultats et avec quelles retombées potentielles pour l économie centrafricaine? Voilà les questions de fond. Voilà les questions qui importent. Objectifs du Forum et résultats attendus La réponse à la première de ces questions est que nous avions à remplir une mission. Cette mission, vous la connaissez tous, pour avoir été destinataires des «termes de référence» du Forum. Il n est cependant pas inutile de la rappeler pour nos compatriotes qui ne sont pas ici.

5 En termes d objectif, le Forum devait permettre «de convenir des stratégies susceptibles de promouvoir le secteur privé en général et de renforcer en particulier le partenariat public-privé dans la mise en œuvre du nouveau modèle de développement économique qui sera issu du Forum National de Bangui. Il s agira donc de proposer des stratégies en vue de mettre en place un environnement des affaires assaini pouvant promouvoir une forte croissance tirée par le secteur privé». En termes de résultats, il était prévu que ce Forum s achève en ayant permis : 1) Que les forces et faiblesses de l économie centrafricaine soient connues ; 2) Que les défis et enjeux de l économie nationale soient identifiés ; 3) Que les priorités en matière économique soient clairement définies, notamment en ce qui concerne les stratégies pour la promotion des grappes de croissances ; 4) Que des mesures correctives soient définies pour améliorer les conditions d une reprise économique conséquente ; 5) Que les mesures pour l amélioration du climat des affaires soient définies ; 6) Que des pistes de financement des infrastructures dans le cadre du Partenariat Public Privé soient identifiées ; 7) Que des mécanismes pour encourager l entreprenariat des femmes et de la diaspora soient mis en place ; 8) Qu une matrice de suivi de la mise en œuvre des recommandations du Forum assortie d un chronogramme précis ait été élaborée. Déroulement et esprit des travaux Déroulement des travaux C est { la satisfaction de ces objectifs et dans le souci d atteindre ces résultats que nos travaux se sont déroulés. Comme prévu, ils ont connu deux modalités : plénière et travail en atelier. Les travaux en plénière ont occupé les deux premières journées tandis que les ateliers ont fonctionné sur les deux dernières journées. Comme prévu aussi, la plénière a constitué essentiellement un espace de partage des informations et de discussions liminaires préparant aux travaux en atelier. Le format retenu a été celui d exposés suivis d échanges avec les participants. Selon un principe convenu dès la première heure de

6 plénière, la plus large place a été faite aux échanges entre les exposants et les participants ainsi qu aux contributions de ces derniers. Il a été également convenu que les participants, acteurs socio-économiques, ne seraient pas astreints { respecter un timing rigide, pourvu qu ils focalisent leurs propos sur des propositions et recommandations positives. Dans ces conditions de forte implication des opérateurs nationaux et internationaux, mais aussi de forte interaction entre eux, ont être abordées un certain nombre de thèmes, jugés essentiels compte tenu des objectifs poursuivis ; des thèmes touchant : - à la fiscalité : dans une perspective d élargissement de l assiette et d incitation { l investissement ; - au financement de l économie : { la recherche de mécanismes innovants de financement ; - { la promotion de l entreprenariat féminin ; - à la redynamisation des structures d accompagnement du secteur privé, autour des Centres de gestion Agréés et autres structures d appuis ; - au renforcement des capacités, en ayant en vue l adéquation entre formation et emploi) ; - et enfin aux contraintes liées à l intégration dans l économie régionale. Les ateliers, quant à eux, qui se sont déroulés simultanément, ont été thématiques. Trois d entre eux étaient spécialisés : ils ont porté sur les secteurs dont la République centrafricaine entend faire son moteur de croissance et qui, par ailleurs, expriment son identité profonde et propre, son ADN en quelque sorte. Il s agit de l agriculture, des mines et de la forêt. Le quatrième atelier, à moins que ce ne soit le premier, a quant à lui été transversal : il a porté sur l environnement des affaires. Nos échanges ont été nourris, vifs parfois, confrontant des idées et des méthodes, dans la dignité, il importe de le préciser. De cela se dégage un premier enseignement. Ce pays du cœur d Afrique ne manque pas d idées pour son développement, ni de femmes et d hommes engagés pour ce développement. Il n en a jamais manqué d ailleurs, pour qui connaît intimement le pays.

7 Bien entendu, le fruit le plus attendu de nos travaux reste un ensemble, non pas de propositions abstraites, mais de recommandations concrètes pour relever notre beau pays. La lecture vous en sera faite dans un court instant. Le temps nous contraignant, le choix a été fait de ne présenter ici que les recommandations fortes, une trentaine sur les 150 enregistrées, celles qui sont les plus structurantes, et celles qui, tout en ayant vocation à se concrétiser rapidement, tracent des perspectives d avenir, indiquent la voie que nous avons choisi pour notre développement et épanouissement économiques. Chacun pourra cependant prendre connaissance de l ensemble de ces préconisations en lisant le rapport final que nous nous engageons à finaliser dans les meilleurs délais. En attendant, pour que ces recommandations réservées ne soient pas totalement absents de notre rendez-vous d aujourd hui, permettez qu en quelques mots j en livre l esprit. Esprit des travaux et des recommandations L ensemble de nos travaux, et par conséquent la grappe de recommandations qui en est le fruit, a été animé par quelques convictions simples. La première, qui résulte de l interprétation que nous avons eu collectivement des termes de référence, est qu au point de croisée des chemins où se trouve notre pays, nous avions le devoir d inventer, ou au moins de tenter d inventer, un nouveau modèle économique centrafricain. Notre seconde conviction a été que nous avions, ensemble, { œuvrer pour le retour d un Etat digne de ce titre, maîtrisant son destin, ce qui n est guère possible sans la maîtrise de l économie ; un Etat soucieux également de la prospérité, du bien être et de la dignité de ses citoyens.

8 De ces deux convictions ont découlé la philosophie que nous avons mise en œuvre { travers les recommandations, pour la promotion du secteur privé ; une philosophie qui peut se résumer aux trois propositions suivantes : 1) La République centrafricaine doit à nouveau être un pays économiquement attractif pour les investisseurs et les entreprises étrangères, et il faut lui en donner les moyens ; 2) Mais, contrairement au passé, la République centrafricaine doit aussi œuvrer { l émergence d un entreprenariat national, ce qui est un moyen de faire reposer sa croissance future et son émergence principalement sur ses propres forces ; de même doit-elle aussi œuvrer { la protection des ressources de la terre, du sous-sol et des forêts, qui sont un patrimoine à transmettre aux générations futures. 3) Enfin, la République centrafricaine doit se montrer audacieuse dans les objectifs économiques qu il s assigne et exigeante dans la manière de les réaliser. Alors satisfecit sur toute la ligne? Certainement pas! D abord parce que nous avons accompli une œuvre humaine, et que celleci, pas plus que les autres, ne saurait être parfaite. Ensuite parce que nous sommes bien conscients qu il reste encore { lever la malédiction des suivis de Forum qui frappe la RCA. Mais au moins, pouvons nous nous dire que nous avons accompli notre part de la tâche, et que nous tous ici, centrafricains de l intérieur et centrafricains de l étranger réunis, avons donné le mieux de nous mêmes pour relever un défi incommensurable. Place maintenant aux recommandations. Mais pas sans vous avoir sincèrement remercié pour votre attention.