DIRECTION REGIONALE DE L'INDUSTRIE, DE LA RECHERCHE ET DE L'ENVIRONNEMENT RHÔNE-ALPES concession de mines de houille de Jaujac (07) synthèse du dossier d'archives D. JAUFFRET Septembre 1993 R 37768 SGR RHA 93 -^ Service géologique régional Rhône-Alpes P^RC7,fyi_ 29, bd. du 11 Novembre 1 91 8 - B.P.6083-69604 Villeubanne Cédex i tntatmii «u Hivici «I LA îi**i Tél. 78.89.72.02 - Télécopie 78.94.12.64
CONCESSION DE MINES DE HOUILLE DE JAUJAC (ARDECHE) SYNTHESE DU DOSSIER D'ARCHIVES PAR D. JAUFFRET R 37768 SGR/RHA 93 RESUME Dans le cadre de l'appui à la Direction Régionale de l'industrie, de la Recherche et de l'environnement (DRIRE) Rhône-Alpes, le Service Géologique Régional Rhône- Alpes du BRGM réalise l'inventaire exhaustif des concessions minières, valides ou annulées, de la région. Pour chacune de ces concessions un rapport de synthèse des archives du Service des Mines est effectué. Le présent rapport concerne la concession, valide, de mines de houille de JAUJAC (ARDECHE). Cette concession a été instituée en 1865. Elle a été exploitée par Intermittence jusqu'en 1946, année où les travaux ont été totalement abandonnés. Depuis 1938 elle appartient à l'etat, suite à la déchéance du concessionnaire. Ce rapport comprend : 9 pages de texte, 1 figure, 1 annexe
SOMMAIRE 1 - INTRODUCTION 2 - HISTOIRE ADMINISTRATIVE DE LA CONCESSION 3 - GEOLOGIE ET EXPLOITATION DE LA CONCESSION 4 - CONCLUSION FIGURE Figure 1 : carte de la concession et localisation des zones de travaux ANNEXE Fiche résumée
- 1 - CONCESSION DE MINES DE HOUILLE DE JAUJAC (ARDECHE) SYNTHESE DU DOSSIER D'ARCHIVES PAR D. JAUFFRET R 37768 SGR/RHA 93 1 - INTRODUCTION Dans le cadre des activités d'appuis technique et scientifique que le Bureau de Recherches Géologiques et Minières réalise pour les Directions Régionales de l'industrie, de la Recherche et de l'environnement, la DRIRE Rhône-Alpes a souhaité que le Service Géologique Régional Rhône-Alpes du BRGM réalise l'inventaire exhaustif de toutes les concessions minières valides ou disparues de la région Rhône-Alpes. En outre pour chaque concession minière inventoriée doivent être réalisés : un rapport de synthèse des archives du Service des Mines une fiche résumée un dossier résumé constitué des copies des pièces d'archives les plus synthétiques
-2 Ceci doit permettre, à terme, de disposer sous une forme maniable, de l'essentiel des informations existantes sur chaque concession, notamment : son histoire administrative et sa situation administrative actuelle l'historique des travaux d'exploitation et l'emplacement des travaux la géologie Le présent rapport est le deuxième de ces rapports de synthèse des dossiers d'archives. II concerne la concession valide de mines de houille de JAUJAC (Ardèche). 2 - HISTOIRE ADMINISTRATIVE DE LA CONCESSION La concession de houille de JAUJAC a été instituée par décret impérial en date du 8 juillet 1 865 aux sieurs Jean ANDRE et Antoine Jean Louis Vicomte de TARDY de MONTRAVEL. La superficie concédée est de 452 hectares. Un cahier des charges est annexé au décret. Elle borde l'extrémité Ouest de la concession de Prades et Nieigles. Antérieurement à l'institution de la concession, des travaux de recherche avaient déjà été réalisés ainsi que, probablement, des grattages des affleurements de houille par les habitants du voisinage. Un rapport de l'ingénieur des mines en date du 5 janvier 1864 concernant la concession de houille voisine de Prades et Nieigles mentionne que l'exploitant de cette dernière concession a ouvert une galerie de recherche à l'ouest de la route n 5 de Jaujac à LARGENTIERE (dans le secteur de Sénentille), donc dans le périmètre de la future concession de Jaujac ; sur le plan annexé à ce rapport est également reporté le puits Peyron, sans autre précision ; ce puits existait donc avant l'institution de la concession de Jaujac ; il sera aménagé et utilisé bien des années plus tard par l'exploitant de la concession de Jaujac.
-3 En 1875 et 1876, un contentieux oppose le concessionnaire de Prades et Nieigles à celui de Jaujac, ce dernier ayant poussé des galeries à l'est de la route n" 5 de Jaujac à LARGENTIERE, hors de sa concession. Puis la concession fut amodiée plusieurs fois : en 1885 au profit de M. BERATO, qui l'exploite de façon intermittente en 1901 au profit de M. MOGUIER d'alès, qui l'exploite en 1901 et 1902 Le 30 octobre 1920, la concession est achetée par M. TERRABUST Camille, ingénieur à Aies, qui l'exploite jusqu'en 1922. Cette cession est autorisée par arrêté du 15 février 1922. Puis par arrêté du 8 février 1938, M. TERRABUST est déchu de cette concession. II s'ensuivit une adjudication qui resta infructueuse. Elle fut suivie alors d'une adjudication restreinte et M DUPUY Ernest demeurant à Alba (Ardèche) fut déclaré adjudicataire. Cependant suite à des agissements irréguliers de celui-ci la demande en autorisation de cession qu'il avait posée, est rejetée par décret du 17 février 1941. En définitive, la concession de houille de Jaujac revient à l'etat. L'exploitation de la mine de Jaujac avait cependant été reprise en juillet 1940 par l'association JULIEN-GASSMANN (sous la conduite technique de M. BLANC, Ingénieur civile des mines à Aubenas). Cette association fut dissoute en avril 1941 et remplacée par l'association JULIEN-LACROIX. MM. JULIEN et LACROIX firent une demande d'amodiation. Celle-ci leur fut accordée pour une durée de 30 ans par décret n 1653 du 21 juin 1943 (ce décret ne figure pas dans le dossier d'archives ; seul figure le rapport de l'ingénieur des mines du 20 décembre 1 941 qui comporte un projet de contrat d'amodiation au profit de MM. JULIEN et LACROIX pour une durée de 30 ans ; les références du décret d'amodiation sont simplement mentionnées dans des pièces postérieures).
-4 Afin d'assurer un débouché à la production, les amodiataires concluent en novembre 1942 une entente avec la Société des Tissages de Soieries Réunies (société anonyme) ; M. NICOLAI, ingénieur civil des mines et ingénieur conseil dans cette société assurant la conduite technique de l'exploitation de la mine de Jaujac. Ce premier contrat est dénoncé en février 1945. Un deuxième contrat lui succède qui arrive à expiration en septembre 1946. Par courrier du 3 octobre 1946, M. NICOLAI annonce son intention d'arrêter l'exploitation de la mine de Jaujac. L'autorisation de fermeture est donnée par l'ingénieur des mines lors d'une conférence le 15 novembre 1946. Le 28 novembre suivant celui-ci visite la mine et le 21 décembre de la même année, l'exploitation est arrêtée. Le rapport de l'ingénieur des mines du 30 décembre 1946 et l'avis du 3 janvier 1947 sont favorables à la fermeture de la mine. Aucune pièce dans le dossier d'archives permet de dire si les orifices de la mine ont bien été rebouchés (pas d'arrêté d'abandon nl de procès-verbal de visite d'ingénieur des mines vérifiant la bonne obstruction des travaux). Cependant en 1957, le maire de Jaujac s'émeut qu'un puits de l'ancienne mine de Jaujac au quartier de Sénentille est à découvert. Le compte rendu de visite de l'ingénieur des mines du 28 mai 1957 constate qu'il s'agit du puits Peyron (cote de l'orifice 448,45 m, profondeur : 42 m, profondeur du niveau de l'eau par rapport à la surface le 27 mai : 12 m) et mentionne que ce puits avait reçu un dispositif de fermeture lors de l'abandon en décembre 1946. II est reconnu que c'est au concessionnaire, donc à l'etat, de procéder à une fermeture solide de ce puits. Finalement l'obstruction est réalisée par une dalle de béton sous contrôle du service des mines en novembre 1959 (note de l'ingénieur des mines du 31 mars 1960). Enfin, suite à un courrier des Tissages de Soieries Réunies en date du 18 septembre 1964, signé par M. NICOLAI, l'ingénieur des mines précise que, compte tenu des textes régissant la concession de Jaujac et son amodiation, les terrains acquis par l'amodiataire, ne retournent pas à l'etat en fin d'amodiation, mais restent acquis par l'amodiataire (courrier de l'ingénieur des mines du 24 septembre 1964).
-5 3 - GEOLOGIE ET EXPLOITATION DE LA CONCESSION DE JAUJAC La concession de Jaujac occupe l'extrémité Ouest du bassin houiller de Prades et Nieigles. Celui-ci a globalement la structure d'une cuvette synclinale orientée Est- Ouest sur 11 km, de La Souche à Lalevade, et de 2 km de large. Ce bassin est totalement enclavé dans des formations cristallines : gneiss, migmatites. micaschistes, La seule zone d'exploitation notable de cette concession a été la zone de Sénentille, à environ 2 km au Sud-Ouest du bourg de Jaujac. Dans cette zone la houille est disposée en un faisceau de trois couches à pendage général vers l'ouest (du toit vers le mur, couches 0, 1 et 2 ; seules les couches 1 et 2 ont été exploitées ; la couche 1 présente au maximum 1 m d'épaisseur de charbon et la couche 2 : 0,50 m). L'encaissant est essentiellement gréseux et les couches de houille sont entrecoupées de lits schisteux. Le charbon est maigre (8,5 % de matières volatiles) et très sale (40 % à 50 % de cendres en moyenne). L'exploitation s'est faite à partir de deux accès essentiels la galerie de Sénentille (cote NGF du jour : 437 m) exploitant le quartier de Sénentille ; ce sont des galeries de ce quartier qui furent poussées à l'est de la route n" 5 de Jaujac à LARGENTIERE, déclenchant le contentieux de 1876 avec le concessionnaire voisin de Prades et Nieigles. En 1944, l'on poussa une galerie de ce quartier jusqu'au puits Peyron, remis en état à cette occasion, afin d'assurer un meilleur aérage de la mine. la galerie dite du "travers banc" (cote NGF du jour : 452 m) située à 200 m au Sud de la précédente exploitant le quartier du même nom.
Le niveau le plus bas atteint en exploitation était à 390 m NGF (au quartier de Sénentille). Parmi les différents plans présents dans le dossier d'archives on peut noter plus particulièrement un plan de l'ensemble des travaux d'exploitation dans les deux quartiers, à l'échelle du 1/500. Ce plan dressé en 1942 et mis à jour jusqu'en février 1945, reporte également les anciens travaux et comporte une annexe pour la mise à jour au 15 décembre 1945. De 1865, année de l'institution de la concession à 1946, année de l'abandon définitif, l'exploitation a été intermittente. On peut noter en résumé, les tonnages extraits suivants : de 1865 à 1880 : de 1881 à 1883 : en 1889: en 1890 : de 1901 à 1902 : de 1920 à 1922: de 1940 à 1946 : 845 t par an en moyenne 248 t au total 118 tau total 63 t au total 800 t au total 1500 tau total 9430 t au total En 1946 on notait 45 ouvriers au fond. On ne trouve dans les pièces du dossier d'archives aucune valeur chiffrée de débit d'exhaure (en 1945 pompe d'exhaure de 6 CV installée à la cote 405 m au quartier de Sénentille).
-7-4 -CONCLUSION La concession de houille de Jaujac a été instituée en 1865. Elle a été déchue en 1938 et, suite à une adjudication infructueuse, est revenue à l'etat. En 1943 elle est amodiée à MM. JULIEN et LACROIX pour une durée de 30 ans. Ceux-ci confient l'exploitation de la mine à la société des "Tissages de Soieries Réunies". L'exploitation a été totalement abandonnée en 1946. De 1865 jusqu'à l'année de l'abandon définitif l'exploitation avait connue plusieurs périodes d'interruption. La figure 1 indique les limites de la concession et l'emplacement de la zone de l'exploitation.
FIGURE
Figure 1 : PLAN DE LA CONCESSION DE MINES DE HOUILLE DE JAUJAC ET EMPLACEMENT DE LA ZONE DE TRAVAUX Echelle 1/25 000 Galerie de la SENENTILLEJ" TRAVERS BANC 1 R 37768 SGR/RHA 93 Limite de la concession Zone des travaux
ANNEXE
Nom ; JAUJAC Genre ; CONCESSION Validité : VALIDE Fiche n ; Titulaire ; ETAT Substances ; HOUIL,, /, et substances connexes. Départements ; ARDECHE,,, Cantons ; Communes ; JAUJAC LÀ-SOUCHE Superficie ; 452 ha Situation administrative ; INSTITUTION: DéCRET DU 8 JUILLET 1865 à MM. JEAN ANDRE ET ANTOINE JEAN LOUIS VICOMTE DE TARDY DE MONTRAVEL GISEMENTS ; EXTRéMITé OUEST DU BASSIN HOUILLER DE PRADES ET NIEIGLES; 3 COUCHES DE HOUILLE DE QUELQUES DM D'éPAISSEUR; TENEUR EN CENDRES DU CHARBON : ENVIRON 30 % ; DANS LÀ ZONE SUD-EST DE LÀ CONCESSION (DANS LE SECTEUR DE SéNENTILLE) LE PENDAGE GENERAL DES COUCHES EST VERS L'OUEST, TRAVAUX EXECUTéS ; TOUJOURS DANS LE SECTEUR DE SéNENTILLE; QUELQUES TRAVAUX ÀNTéRIEURS à LÀ CONCESSION; PRODUCTION TRéS IRRéGULIèRE: AU MAX. QUELQUES CENTAINES DE TONNES PAR AN; ABANDON DE 1922 à 1940 PUIS DéFINITIF EN 1946; LES TRAVAUX DURANT LÀ CONCESSION ONT CONSISTé EN GALERIES ET DéPILÀGES PRO GRESSANT VERS LE SUD-EST (EXTENSION MAXIMALE DES GALERIES DEPUIS L'OUVERTURE AU JOUR: 200 M); AU MOINS 3 GALERIES ET UN PUITS BéBOUCHÀNT AU JOUR. ANCIEN TITULAIRE ; LE 30/10/1920 LÀ CONCESSION EST ÀCHETéE PAR M. TERRABUST (ARRêTé DU 15/2/1922); CONCESSIONNAIRE DéCHU PAR ARRêTé DU 8/2/1938 PUIS SUITE à UNE ADJUDICATION INFRUCTUEUSE, LA CONCESSION REVIENT à L'ETAT; LA CONCESSION, ENFIN, EST AMODIéE POUR 30 ANS à MM JULIEN ET LACROIX PAR DéCRET DU 21/6/1943. OBSERVATIONS ; ARRêT DE L'EXPLOITATION EN DéCEMBRE 1946 (RAPPORT I.M. DU 30/12/1946).