«FEDERATION RADICALEMENT DYNAMIQUE!» Photos de Christian THEVENOD 1956 2016 Vendredi 27 Mai Carcom de Lons-le-Saunier CONFERENCE
Discours d ouverture du Président Je dois vous dire que le 60 ème anniversaire est pour nous un prétexte puisque le 25 mai 1956 est le plus ancien dépôt de statuts retrouvé en Préfecture du Jura En réalité, nous devrions aujourd hui fêter le 115 anniversaire, puisque comme vous le savez, nous sommes le plus ancien parti politique de France, effectivement né en 1901, sous la dénomination de Parti Républicain, Radical et Radical socialiste Les Rad-Soc comme on les appelaient à l époque. Jusque-là, en effet, il n'existait que des groupes parlementaires de différentes tendances politiques et des comités électoraux locaux aux conceptions encore plus variées. L'idée était de réunir au niveau national, dans un même parti, des élus et des militants de même tendance. À sa naissance officielle, le 21 juin 1901 à Paris, le Parti radical hérite de cette tradition radicale qu avaient portée de grandes figures politiques comme Gambetta ou Clemenceau. Avant même son apparition en tant que parti politique, le courant radical avait fourni à la République plusieurs grands serviteurs de l État, sans oublier plusieurs Présidents du Conseil (Ferdinand Buisson, Émile Combes ou Charles Floquet par exemple). Outre cet héritage, le nouveau parti fusionne avec plusieurs tendances rivales. C est un assemblage hétéroclite de comités électoraux, de loges maçonniques, de sections de la Ligue des droits de l homme, de la Ligue française de l'enseignement, dont la tendance de gauche semble majoritaire à ce moment-là. Le Radicalisme possède une vision spécifique de l organisation sociale et humaine fondée sur la primauté de l individu. Il prend sa source dans l histoire même de la République à laquelle il est étroitement lié. La profession de foi du radicalisme est composée de cinq points : «Laïcité, Solidarité, Humanisme, Tolérance, Universalisme». Lors de la fondation du nouveau parti, la déclaration de clôture de ce premier congrès, lue par Camille Pelletan, servit de cheville ouvrière au programme politique revendiqué par les radicaux durant les premières années du XX e siècle. Cette déclaration insistait donc sur la nationalisation des grands monopoles, la séparation de l'église et de l'état et la création d'un impôt égalitaire fondé sur le revenu. Le courant radical puis le parti est dominant dans la vie politique française. Dès 1901, il fait voter par la Chambre des députés la loi sur les associations dont l auteur et le rapporteur est Georges Trouillot. Les radicaux participent à tous les gouvernements à partir de 1898 puis les dirigent à partir de 1902. Pendant cette période les radicaux appliquent une partie de leur programme économique et social : 1905 : séparation des Églises et de l'état ; 1906 : création du ministère du travail ; 1910 : création du 1 er système de retraites ouvrières et paysannes ; 1914 : création de l'impôt progressif sur le revenu. En 1907, au congrès de Nancy, le parti adopte un véritable programme politique présenté par une commission dont le rapporteur était Édouard Herriot. Vous trouverez ce document dans l exposition. Républicain, très attaché à la propriété privée et à la laïcité, mais aussi farouche opposant au collectivisme prôné par les marxistes, partisan d'un régime douanier libre-échangiste, c'est un parti intermédiaire entre la gauche et la droite susceptible de s'allier aux socialistes ou aux conservateurs suivant les circonstances.
Les radicaux étaient considérés, aux débuts de la III e République, comme très à gauche face aux modérés, ralliés, orléanistes, bonapartistes ou légitimistes. Avec l'apparition des socialistes, ils occupèrent une position centrale et prédominante sur l'échiquier politique français. Sur le plan interne, la vie du parti est marquée par les oppositions conflictuelles Herriot-Caillaux puis Herriot- Daladier. De plus, la constitution d une "Gauche Radicale" au sein même du parti, mouvement regroupant les parlementaires qui rejettent la discipline de parti, marque l ancrage progressif à gauche de ce parti parlementaire. En décembre 1955, Edgar Faure est exclu pour s'être opposé à la stratégie électorale de Mendès France. En octobre 1956, l'aile droite du parti fait dissidence et fonde le centre républicain. En 1969, Jean-Jacques Servan-Schreiber prend la tête du parti et donne un nouveau visage emblématique aux radicaux. Mais lors du congrès de Suresnes en 1971, deux logiques s'affrontent : celle de Jean-Jacques Servan-Schreiber, partisan d'une stratégie d'alliance d'un centrisme réformateur (431 voix), et celle de Maurice Faure, partisan d'une union à gauche (237 voix). La bipolarisation de la vie politique française entrainée par la V e République conduit à une marginalisation du radicalisme qui se divise en 1971 entre un parti radical lié à la droite et un autre lié à la gauche. En 1972, une partie suit donc son leader en adhérant au Mouvement réformateur, l'autre créant sous la direction de Robert Fabre le Mouvement des radicaux de gauche (MRG), signataire du programme commun. Dès lors, les deux partis se réclament héritiers du Parti radical, le Parti radical dit «valoisien» et le Parti radical de gauche. Voilà brièvement résumée notre histoire politique. Les intervenants qui ont animé notre conférence : Céline TROSSAT (statuts) Simon ESTEVE (bio signataires) Michel VERNUS (radicalisme jurassien) - Jean-Philippe MOREL (Edgar Faure) Jacques PELISSARD, député-maire de Lons-le-Saunier, invité Merci à Nathalie Delattre, Secrétaire Générale, et Laurent Hénart, Président, pour leurs messages : https://www.dropbox.com/s/dw05xgygjos0dbf/60_ans_jura.mp4?dl=0
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