L épilepsie chez l enfant
Qu est-ce que l épilepsie? L épilepsie est une maladie qui touche environ 1 personne sur 150 à 200, soit plus de 60.000 personnes en Belgique. Il existe de nombreux types d épilepsie: voilà pourquoi on peut aussi parler «des épilepsies». L épilepsie se caractérise par la survenue répétée de «crises». Une «crise» témoigne d une activation électrique anormale et passagère du cerveau. En dehors des crises, le cerveau fonctionne généralement tout à fait normalement. Des complications à l accouchement, une infection, un traumatisme crânien, un accident vasculaire cérébral peuvent parfois être à l origine d une épilepsie. Mais dans 65% des cas, l épilepsie n a, soit pas de cause connue, soit une origine génétique. L épilepsie n empêche absolument pas de mener une vie normale, a fortiori lorsqu un traitement adéquat permet d empêcher la survenue des crises.
Les principaux types de crise La crise généralisée: L activation électrique anormale a lieu dans l ensemble du cerveau. La crise tonico-clonique est la crise généralisée la plus connue et la plus impressionnante. L enfant tombe, se raidit, serre les dents, et son teint devient bleu. Tout son corps est ensuite pris de secousses répétées (convulsions). Cette crise ne dure, en général, que 1 ou 2 minutes mais est suivie d une perte de connaissance de quelques minutes puis d un réveil lent. L absence est également une crise généralisée. Elle peut cependant passer inaperçue. Durant cette crise, l enfant garde les yeux ouverts et a l air rêveur ou distrait. En réalité, il se «déconnecte» de la réalité pendant quelques secondes. Les absences peuvent se répéter plusieurs fois voire même plusieurs dizaines de fois par jour. Elles peuvent entraîner des troubles dans l apprentissage scolaire. C est l institutrice qui, parfois, attire l attention des parents sur les absences. Ce type de crise disparaît en général à l adolescence. La crise focale: L activation électrique anormale ne concerne qu une partie du cerveau. La crise focale (encore appelée partielle) simple n entraîne pas d altération de la conscience. Elle se traduit par des secousses d un bras, d une jambe ou par des sensations anormales (picotements ), des hallucinations visuelles (lumières, objets ) ou auditives (sons, voix ). La crise focale (encore appelée partielle) complexe entraîne, elle, une altération de la conscience. Les crises se manifestent par des automatismes: l enfant mâchonne, déglutit, manipule quelque chose, veut se déplacer durant quelques secondes, sans en avoir conscience. 3
Les convulsions fébriles Les convulsions fébriles (ou hyperthermiques) sont des crises d épilepsie provoquées par la fièvre, c est-à-dire par l augmentation de la température corporelle. Elles surviennent généralement chez les enfants entre 6 mois et 5 ans. Dans la grande majorité des cas, il ne faut pas s en inquiéter car elles disparaissent avec l âge et ne sont pas suivies d autres troubles épileptiques. Lorsqu elles sont de courtes durées, les convulsions fébriles ne doivent pas être traitées. Si elles durent plus de 5 ou 10 minutes, un traitement par voie intrarectale (par l anus) peut être administré par le médecin.
L épilepsie à l école L apprentissage scolaire La plupart des enfants qui ont une épilepsie suivent une scolarité tout à fait normale. Lorsque l enfant présente des difficultés d apprentissage, un soutien spécifique ou, si nécessaire, un enseignement spécial peuvent être envisagés. A qui et comment en parler? L instituteur ou l institutrice doit être informé. Il pourra ainsi rappeler à l enfant de prendre ses médicaments et, s il y a lieu, réagir de manière adéquate en cas de crise. L enfant souhaite parfois mettre ses copains de classe au courant. Faire des crises d épilepsie n a rien de honteux: il n y a donc pas de raison de le cacher. A l inverse, l épilepsie ne doit pas devenir le centre des conversations l enfant qui souffre d une épilepsie a bien d autres choses à raconter! Les médicaments Certains médicaments doivent se prendre plusieurs fois par jour. L enfant devra donc parfois avaler ses médicaments pendant les heures d école. A partir d un certain âge, les enfants apprennent généralement à se soigner par eux-mêmes, même s il est bon de mettre le professeur au courant. 5
Le sport et les loisirs Le sport Le sport a un effet bénéfique sur la santé en général et permet à l enfant de gagner en confiance. L enfant qui souffre d une épilepsie peut pratiquer presque tous les sports. En ce qui concerne la natation, il doit toujours être accompagné par une personne capable de réagir en cas de crise dans l eau car le risque de noyade existe. Rouler à vélo est tout à fait possible, moyennant le port d un casque et la pratique dans un endroit sûr, loin de la circulation. Seuls des sports comme la spéléologie, l escalade, la voile sont déconseillés car la survenue d une crise dans un tel contexte représente un danger important. Les loisirs En termes de loisirs, peu d activités sont à déconseiller. Seuls les enfants qui souffrent d une épilepsie photosensible doivent prendre certaines précautions lorsqu ils regardent la télévision ou jouent à l ordinateur. Dans ce cas, ce sont les «flashes» lumineux qui provoquent la crise. Des lunettes spéciales, une distance suffisante avec l écran et un bon éclairage de la pièce sont alors des mesures nécessaires. La photosensibilité ne concerne qu un petit pourcentage d'enfants.
Comment réagir face à une crise? Les bons gestes Une crise tonico-clonique est souvent impressionnante. Cependant, elle n est ni douloureuse ni dangereuse et s arrête généralement d elle-même. Enlevez les objets durs ou tranchants contre lesquels l'enfant pourrait se blesser. Ne déplacez pas l'enfant sauf si elle est en danger (au bord d un escalier, dans l eau ). Tournez l'enfant en position latérale de sécurité (sur le côté et visage vers le sol) pour faciliter la respiration et l écoulement de la salive. Ne mettez rien entre les dents de l'enfant: l idée selon laquelle il peut avaler sa langue est fausse. Rassurez l'enfant durant la période de confusion qui suit la crise. Certains enfants ont besoin de repos ou de sommeil après une crise. Quand faut-il appeler une aide médicale? Si c est la première crise. Si la crise dure plus longtemps que d habitude (et certainement si les convulsions durent plus de 5 minutes). Si deux crises se suivent sans reprise de conscience. Si l enfant s est cogné la tête en tombant et qu il reste inconscient plus longtemps que d habitude: il s agit peut-être d une commotion cérébrale. Si l enfant s est blessé en tombant. Un seul numéro d urgence à retenir: le 112 7
Brochure réalisée avec le soutien de www.vivio.com Violon & Violon SPRL, 2007 Editeur responsable: Laurent Violon, av. Ducpétiaux 123 1060 Bruxelles