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SYNOPSIS DU DOCUMENT AUDIO N 26 Thème La teigne de chou se meurt, renouveau dans la culture maraîchère Durée: 16 25 Langue: Français Réalisateur-présentateur: Emmanuel S. TACHIN (Communication Office, IITA-Ibadan) International Institute of Tropical Agriculture Institut international d agriculture tropicale www.iita.org 1

Musique d identification en fondu enchaîné Lancement La culture maraîchère se pratique en Afrique, à l intérieur et autour des villes. Elle donne lieu à des espaces verts aménagés dont le paysage verdoyant, à visage écologique, est favorable à la production de la tomate, la carotte, les épinards ainsi que des légumineuses. Ce sont de véritables jardins potagers qui fonctionnent à grande échelle pour donner à manger à des milliers de personnes. Mais ils sont menacés par la teigne qui ravage le chou, plantes maraîchère très recherchée. A l IITA-Bénin le Dr. Ignace Godonou et M. Cyprien Atcha rassurent qu un champignon biologique est découvert pour aider à contrôler le fléau. Emmanuel Tachin les reçoit pour vous dans un instant. Mais avant, je vous remercie de votre attention. Intro Dr. Ignace Godonou «Nous avons déjà trouvé un entomopathogène, un champignon, du nom «beauveria bassiana» qui est efficace depuis le laboratoire jusqu au champ où nous avons fait des essais participatifs avec nos producteurs. Ces derniers utilisent actuellement le produit qu ils ont trouvé efficace sur le terrain. Nous continuons nos investigations avec ces maraîchers et nous mettons maintenant en place des essais multi locaux pour voir si ce produit agit seulement dans la localité où nous l expérimentons ou si cela a un effet un peu plus large pour aider les producteurs de partout. Actuellement, à Cotonou, nous avons travaillé sur au moins 7 sites qui sont dans la zone urbaine et périurbaine. Nous y avons fait nos essais qui ont donné des résultats concluants. C est la raison pour laquelle, nous nous sommes déplacés vers le nord, à Parakou où nous avons installé des essais. Les zones écologiques, celles de Parakou et de Cotonou sont un peu différentes. Mais nos résultats y sont aussi concluants. Maintenant, nous poursuivons aussi nos essais vers Porto-Novo qui est une zone dans un autre département du sud». Des raisons qui poussent les chercheurs de l IITA à travailler contre la teigne de chou, il y en a. Cette teigne de chou commençait à empêcher le développement de la culture maraîchère. Heureusement, la science refuse de se croiser les bras afin de ne pas contribuer à la mort de cette activité, en général, urbaine. En effet, la culture maraîchère garantit leurs revenus à de nombreuses familles africaines des villes où elle se pratique. Elle assure aux consommateurs la fourniture des vivres de première nécessité que sont la tomate, la carotte, l aubergine, le concombre, les petits pois, le chou et bien d autres cultures encore. Pour maintenir cette activité dans ses fonctions socio-économique et la guérir des maux dont elle souffre, la première démarche du chercheur c est bien ce que nous dit le. «Notre défi, c est de diminuer les dégâts que causent ces ravageurs, trouver des alternatifs à l utilisation des produits chimiques. Nous entendons par alternatifs aux produits chimiques des produits qui sont moins nocifs à la vie humaine, moins dangereux et qui ont des effets bénéfiques sur l environnement, ne détruisant pas d autres biodiversités. Pour y arriver, nous avons sélectionné au moins parmi 8 souches, 8 isolats de champignons et c est à travers cette sélection là que nous avons pu identifier que cet isolat est vraiment potentiel pour la lutte contre notre ravageur, la teigne de chou». C est ainsi que, «Beauveria bassiana», champignon de référence dans la lutte biologique, est à nouveau à l honneur, se positionnant comme le mieux indiqué pour sauver la culture du chou des ravages de la teigne de chou. Et le chercheur de préciser que ce champignon réagit de différentes façons en fonction des insectes sur lesquels il se trouve à un moment donné. 2

«C est un champignon qui cause des maladies sur des insectes. Mais les isolats que nous obtenons de différentes insectes varient et leur efficacité varie d un insecte à un autre, raison pour laquelle, nous procédons à la sélection de ces isolats là». Il s agit du même beauveria bassiana que l on retrouve dans la lutte biologique concernant le niébé. Mais ici, nous sommes en cultures maraîchères. Quel lien y a-t-il entre le travail de l équipe du Dr. Manuel Tamo qui utilise le même produit et vos recherches à vous? «Il y a bien sûr un lien. L IITA dispose d une section de production de ces champignons là et le niébé est une légumineuse qui peut être incluse dans les cultures maraîchères. Beauveria bassiana, je le rappelle, est un pathogène qui cause des maladies sur des insectes. Et puisqu il s agit d une population d insectes, cette maladie peut se retrouver sur différents insectes. Sauf que quand on isole l espèce de beauveria, laquelle a des souches qui varient selon leur virulence à attaquer un insecte ou un autre. Il y a des souches de beauveria qui sont très efficaces contre les coléoptères. Il y en a qui sont très efficaces contre les lépidoptères. Ainsi vous allez trouver ces variances dans ces différents isolats». Et dans le concret, à quel moment il faut intervenir et de quelle façon il faut le faire? «Puisque nous utilisons beauveria bassiana qui est un micro-organisme, un être vivant, il y a des règles qu il faut observer. Comme par exemple, on ne doit pas pulvériser ce produit à temps chaud, sous le sol avec les rayons ultraviolets (UV) qui réduiront l efficacité du produit. Le meilleur moment choisit pour pulvériser les cultures, c est à partir de 16 heures, quand le soleil est un peu doux, déjà descendu, de sorte qu en pulvérisant, nous mettons le champignon dans des conditions d efficacité optimale. Dans la soirée avec la fraîcheur, le champignon agit avec plus d efficacité. A midi, par temps chaud, ce n est pas bon de pulvériser, comme je l ai dit. Sauf si le ciel est couvert et qu il n y a pas de rayons UV. Mais le vrai meilleur moment, c est dans la soirée. Aussi après la pulvérisation, on doit observer d autres règles à savoir qu il ne faut pas arroser jusqu au lendemain à 10 heures. «Nous avons évalué par exemple notre produit contre un insecticide de référence avec divers contrôles où il n y a eu aucun traitement et à la fin, nous avons obtenu le double du rendement que les autres parcelles traitées avec d autres produits ont eu. Nous avons eu deux à trois plus de rendement qu avec l insecticide de référence». Qu attendez-vous donc pour sa vulgarisation, si tout est déjà bon et prêt? «Quand on a un nouveau produit, on l amène au public pour des essais démonstratifs afin d amener les producteurs à comprendre son utilisation. Et c est au vu de ces essais que vous avez le feedback et êtes sûrs que votre produit est maintenant est très actif et que les gens vont l adopter sur le marché. Mais il y a des préalables étant donné que c est un entomopathogène que nous utilisons. Aussi, ce qui est très intéressant, beauveria bassiana est collecté localement au Bénin. De sorte qu avec les services 3

compétents, nous discuterons de l homologation. Mais avant cette étape, il y a des tests préalables à faire tels que les tests des organismes non cibles: est-ce que le champignon que nous avons est bien spécifique au ravageur ciblé? Est-ce que ça tue d autres organismes bénéfiques dans le milieu? Tout cela doit être discuté et étudié afin de pouvoir mettre le produit sur le marché. La chance que nous avons avec notre beauveria bassiana, c est qu il y a un certain nombre de complexe de ravageurs sur lequel notre produit ne réagit pas quand on l a pulvérisé sur le chou. Il n y a donc que la teigne de chou qui soit effectivement ciblée. Sur cette donnée, nous sûr que notre produit est spécifique. Il reste à faire des études bien poussées pour justifier de cette spécificité. En attendant donc que conseillez-vous aux maraîchers et à nos autres consommateurs? «Ils sont obligés de continuer à utiliser les produits botaniques qui répondent un peu sans pouvoir réellement contrôler le ravageur. Si vous sillonner toute la ville de Cotonou, vous allez trouver assez de champs de «gboman», assez de champs de tomates, de laitue Mais, vous trouvez quelques rares planches de choux. Car, ils ont tous abandonné et actuellement attendent que nous arrivions avec le produit pour redémarrer la culture du chou qui est une culture très économique pour ces maraîchers. «Les pertes varient d une localité à une autre. Et en général, au Bénin, les pertes varient de 30% sinon, c est seulement avec le chou qu on déplore des pertes allant jusqu à 100%». Et comment la teigne de chou se manifeste sur les cultures maraîchères, sur la tomate, la laitue et sur beaucoup d autres produits? «La teigne de chou, c est un ravageur des crucifères. Ici, le chou est parmi ces crucifères. Et c est la larve qui est le stade destructif qui perfore les feuilles, les déchiquette, les empêchant le chou de pommer. Ainsi, nous avons des pertes allant jusqu à 100%». Mais est-ce qu une telle recherche porte sur un type de ravageur qui ravage différentes cultures maraîchères? En prenant par exemple un type de ravageur, est-ce qu il détruit et la tomate et l oignon ainsi que d autres légumes. Et si oui, peut-on faire une économie d échelle avec une étude de ravageur par rapport à plusieurs cultures maraîchères? «Nous avons des ravageurs qui détruisent plusieurs plants, plusieurs cultures maraîchères. Dans le cas d espèce, ce sont les crucifères pour la teigne de chou. Entre autres, nous pouvons avoir des spodoptères qui, en même temps détruisant la tomate peuvent détruire le chou et les solanacées mais ce n est pas le cas ici pour la teigne de chou. La teigne de chou est pour les crucifères». «Avant notre découverte, les producteurs avaient l habitude d utiliser des produits botaniques, j entends par produits botaniques, des extraits de plants par exemple renforcés par des insecticides chimiques et ils ont constaté en ce qui concerne le cas de la teigne de chou que ce ravageur ne répondait pas du tout. Ainsi, nos maraîchers n arrivaient plus à maîtriser la teigne de chou et bon nombre parmi eux avaient 4

abandonné cette culture. Mais avec notre diagnostic, nous avons constaté que le chou est un indicateur pour une utilisation abusive et inappropriée des insecticides chimiques de synthèse. A cause de cela, notre défi était d aller directement travailler sur la teigne de chou, voir les possibilités biologiques que nous pouvons mettre en place afin de maîtriser un peu le ravageur pour que les dégâts causés sur la culture maraîchère, le chou soient minimisés. Vous êtes vous appuyés sur les méthodes dites traditionnelles pour affiner la recherche et éviter des problèmes dans la diffusion de la technologie par rapport aux producteurs qui risquent de ne pas se reconnaître dans vos trouvailles? «C est en cela que nous travaillons en collaboration avec les producteurs. Nous avons d abord diagnostiqué tout leur système de lutte et en avons, entre autres, sélectionné des méthodes pour mettre des essais en place avec eux dans le but de comparer l efficacité de notre produit ainsi que sa technicité. Est-ce que c est compatible avec ce qu ils ont l habitude de faire? Ensemble, nous avons collecté nos résultats et c est au vue de cela que nous nous sommes retrouvés pour conclure que le produit que nous avons développé est efficace contre la teigne de chou et les producteurs aussi comme feedback ont décidé d utiliser ce produit que nous avons mis au point». C est alors que, pour plus de précision sur la meilleure manière de communiquer les nouveaux moyens de lutte aux maraîchers, le chargé de la question au niveau du programme, M. Cyprien Atcha, prend la parole pour indiquer. M. Cyprien Atcha «Nous utilisons une approche dite participative dans laquelle nous attaquons les problèmes avec les producteurs, les maraîchers. Nous organisons des «écoles paysannes» afin de faire passer les technologies déjà prouvées au niveau des laboratoires». Comment les maraîchers réagissent-ils? M. Cyprien Atcha «Leur réaction est toujours une réaction de méfiance. Seul le résultat de nos recherches détermine leur réaction. Et à la fin, ils s exclament en disant: «Ah! Mais on pouvait faire comment ça et avoir un bon résultat». Nous n allons pas vers eux comme celui qui détient la connaissance. Nous partons plutôt tous dans l idée d apprendre, d échanger. Nous essayons de mettre en place leurs connaissances et les nôtres puis nous voyons ce qui peut vraiment donner le meilleur résultat. Dans le cas précis, de notre projet, nous avons identifié des producteurs pilotes. Nous avons retenus trois (03) producteurs par site. Ces derniers se réunissent chaque mercredi, sur le grand site maraîcher de Houéyiho à Cotonou. Maintenant, nous sommes à Porto-Novo. Les maraîchers qui viennent à la formation sont des maraîchers formateurs parce que l information qu ils ont acquise au cours de nos séances, ils appelés à la diffuser au niveau de la base». Montée de l indicatif musical pendant quelques secondes, puis fermeture en fondu Chute Il faut ajouter pour finir que les résultats scientifiques du travail fait jusque-là sont si impressionnants que le projet initial va être élargi dans une seconde phase à des pays comme le Togo, le Burkina Faso, le Ghana et le Mali. En attendant d aller dans ces pays un jour faire le point de sa mise en œuvre, nous souhaitons de passer d agréables moments à espérer le prochain numéro de notre magazine. Bye! 5