PERMIS DE CONSTRUIRE OU DECLARATIONS PREALABLE DE TRAVAUX. La question posée au ministre par un député souligne cette difficulté.



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Transcription:

PERMIS DE CONSTRUIRE OU DECLARATIONS PREALABLE DE TRAVAUX Par Charles LUPO Avocat Associé L abondance de la jurisprudence traitant des questions relatives aux permis de construire et régies par l article R 421-14 du Code de l Urbanisme et de la déclaration préalable régie par l article R 421-17 du Code de l Urbanisme témoigne de la difficulté parfois à définir la procédure adaptée en fonction des travaux envisagés. La question posée au ministre par un député souligne cette difficulté. Texte de la question : «Monsieur Alain MARC attire l attention de Monsieur le Secrétaire d Etat chargé du logement et de l urbanisme sur le fait de savoir si la simple transformation d une fenêtre en porte fenêtre avec l adjonction sur façade d un balcon inférieur à 20 m² doit faire l objet d une déclaration préalable de travaux aux sens a) de l article R421-17 du Code de l Urbanisme, ou d un permis de construire au sens des dispositions c) de l article R421-14 du Code de l Urbanisme, étant observé que ces travaux ne s accompagnent d aucune modification du volume du bâtiment. En effet, des hésitations apparaissent dans le traitement de ce type de dossier par les services de l urbanisme. Il demande donc de bien lui apporter des précisions sur ce point.» Texte de la réponse : «L article R421-14 c) du Code de l Urbanisme prévoit qu un permis de construire doit être déposé pour la réalisation de travaux sur une construction existante consistant en la création ou l agrandissement d une ouverture sur un mur extérieur, dés lors que ces travaux s accompagnent d une modification du volume de la construction. L article R421-17 a) du même Code précise quant à lui que les travaux modifiant l aspect extérieur d une construction existante doit faire l objet d une déclaration préalable. Au vu des dispositions des articles précités, la transformation en façade d une fenêtre en porte fenêtre, dés lors qu elle s accompagne de la création d un balcon de moins de 20 m² ne constitue pas une modification du volume de ce bâtiment, mais une simple modification de son aspect extérieur. Aussi les travaux consistant en l agrandissement d une fenêtre et la création d un balcon sont soumis à une déclaration préalable, dès lors qu ils ne s accompagnent pas d une modification du volume de la construction ou que la construction du balcon ne dépasse pas 20 m²».

On comprend que la question ait été posée car le cas pratique soumis au député concerne l article R421-14 c disposant qu un permis de construire est obligatoire pour «les travaux ayant pour effet de modifier le volume du bâtiment et de percer ou d agrandir une ouverture sur un mur extérieur». Il concerne également l article R421-17 du Code de l Urbanisme qui soumet les travaux à une simple déclaration préalable dès l instant où ils ont pour effet la simple construction d une surface hors œuvre brute supérieure à 2 m² et inférieure ou égale à 20 m². Dans le cas pratique évoqué, la déclaration préalable apparaissait applicable, mais l agrandissement d une fenêtre et la construction d un balcon ont pu laisser penser qu un permis de construire était nécessaire. La question est donc tranchée au niveau du Ministre, mais il s agit d une interprétation à usage des fonctionnaires de l administration relevant de son département ministériel. On connaît la force juridique relative des réponses ministérielles aux questions écrites des parlementaires. Le Juge ne demeure en aucune manière lié à l interprétation donnée par le Ministre. C est dire que le contentieux déjà surabondant qui existe sur le sujet n est pas prêt de se tarir. Pourtant, l ordonnance N 2005-1527 du 8 décembre 2005 (JO du 09/12/2005), et le décret N 2007-18 du 5 janvier 2007 (JO du 06/01/2007), portant réforme du permis de construire et des autres autorisations d urbanisme, comportent une réelle volonté de clarification. C était d ailleurs le vœu du gouvernement qui souhaitait mettre en place des dispositions simplifiées, pour toutes les procédures d utilisation du sol. C est en effet, par la loi du 9 Décembre 2004 que le gouvernement agissant par ordonnances a été autorisé à : - redéfinir le champ d application des règles de délivrance de déclaration et autorisation d utiliser le sol, - regrouper les procédures de délivrance de ces actes, - redéfinir les procédures de contrôles de la conformité de travaux ; Il faut rappeler que sous l empire des dispositions du Code de l Urbanisme, dans leur rédaction antérieures au 1 er octobre 2007, date d entrée en vigueur de la réforme initiée par l ordonnance du 8 décembre 2005 et le décret du 5 janvier 2007,le champ d application des autorisations d urbanisme était déterminée à partir des procédures de contrôle : - permis de construire, - déclaration de travaux exigibles pour les travaux exemptés du permis de construire, - permis de démolir et dispositions relatives au mode particulier d utilisation du sol (clôture, installation et travaux divers, camping et stationnement des caravanes, habitations légères de loisirs, remontées mécaniques et aménagement de domaine skiable)

L ordonnance du 8 décembre 2005 et le Décret du 5 janvier 2007 aborde le champ d application des autorisations d urbanisme à partir du mode d occupation du sol. Le titre de la partie réglementaire du Code comprend des «dispositions communes aux diverses autorisations et aux déclarations préalables».il prévoit expressément un «champ d application», en déterminant 4 types principaux d utilisation du sol : - les constructions nouvelles, - les travaux exécutés sur des constructions existantes ainsi que les changements de destination de ces constructions, - les travaux, installations et aménagement affectant l utilisation du sol, - les démolitions des constructions existantes ; En principe avec les aménagements apportées par l ordonnance et le décret chacun doit pouvoir à partir des projets de travaux envisagés s orienter vers un permis de construire ou une déclaration préalable, voire se dispenser de toute formalité et sur ce dernier point les articles L 421-5, R 421-2 et suivants et R 425-23 et suivants du Code de l Urbanisme prévoient des dispenses fondées sur une série de considérations, parmi lesquelles la nature ou la très faible importance des constructions. LES CONSTRUCTIONS NOUVELLES (ART R 421-1 A R421-8) Il n y a pas de définition de la notion de construction nouvelle. L article L 421-1 prévoit qu une construction entre dans son champ d application même si elle ne comporte pas de fondations. L art L 421-1 soumet toutes constructions nouvelles au permis de construire à l exception des constructions visées aux articles R 421-2 à R 421-8.dispensées de toutes formalités et des constructions visées aux articles R 421-9 à R 421-12 qui doivent faire l objet de déclaration préalable. Sont dispensées de toutes formalités : - les canalisations, lignes et câbles souterrains,(art R 421-4) - les constructions imposant le secret pour des raisons de sécurité (article R 421-8) - les constructions maintenues en place pour une courte durée et les constructions temporaires compte tenu de l usage auquel elles sont destinées (article R 421-5 a et article R 425-b) Il faut mentionner également les immeubles classés au titre des monuments historiques (article L 425-5), les ouvrages et installations de stockage souterrain de gaz fluide ou déchet (article R 425-24), les dispositifs de publicité ou d enseigne et pré enseigne (art R 425-29). Pour ces trois catégories le contrôle est assuré par une autre autorité.

Il faut inclure dans les dispenses de formalités et, pour répondre aux préoccupations pratiques : - les habitations légères de loisirs (art R 111-31) - les éoliennes (art R 421-2 c) - les piscines (art R 421-2 d).mais attention la dispense ne concerne que les petites piscines inférieures à 10 M² (déclaration préalable pour superficie comprise ente 12 et 100 m²) - les châssis et serres (art R 421-2 e) - les caveaux et monuments funéraires (art R 421-2 i) - les ouvrages et accessoires des lignes de distribution d énergie électrique (art R 421-9 d) - les ouvrages d infrastructure terrestre maritime ou fluviale (R 421-3) - le mobilier urbain (art R 421-25) - les murs autre que les murs de clôtures (si hauteur inférieure à 2 m art R 421-2f) - les constructions : o dont la hauteur est inférieure à 12 m (art R421-2a) o dont la SHOB est inférieure à 2 m² (art R421-2a). Il faut signaler également au niveau des dispenses totales de formalités, à propos des constructions nouvelles, réserve étant faite pour le secteur sauvegardé : - les constructions édifiées pour les besoin d une manifestation culturelle, commerciale, touristique ou sportive (art R421-5 et R 421-6 ) limitées à un an, - les constructions nécessaires au maintien des activités économiques ou des équipements existants à condition de ne pas excéder un an (art R 421-5 c), - les constructions nécessaires au relogement de personnes victimes d un sinistre (art R 421-5 a), - les classes démontables installées pour pallier les insuffisances temporaires (art R 421-5 b) Enfin il convient de citer certains ouvrages spéciaux dispensés de formalités sous conditions : - les chapiteaux en toile (voir la rep min n 31671 : JOAN Q 25 SEPT 2000 p 5539 qui les soumet à permis de construire selon leur importance) - les structures gonflables (leur situation varie selon le temps d exposition. Cependant une structure destinée à abriter temporairement des tennis doit faire l objet d un permis de construire.) - les panneaux solaires (mais dans le cas ou ils ne créent aucune SHON et ont une hauteur inférieure à 12 m.(art R421-11 et voir rep min n 9597 :JOAN Q 1 Juillet 2008 p 5675). Ils relèvent de la déclaration préalable s ils modifient l aspect extérieur de l immeuble (rep min n 1197 J O Sénat Q 31 Janvier 2008 p 195 ou s ils sont situés dans un périmètre protégés. Cette question de l implantation des panneaux suscitent de nombreux conflits avec l architecte des bâtiments de France (rep min n 13996 JOAN Q 18 Mars 2008.) - les dalles et terrasses (sauf si elles comportent des superstructures auquel cas un permis de construire est exigé.)

TRAVAUX SUR EDIFICES EXISTANTS (ART R 421-13 ET SUIVANTS) Le principe est la dispense de toutes formalités.(art R 421-13 al 1)Par exception ils seront soumis a permis de construire (art R 421-13 a) ou à déclaration préalable.(art R 421-13 b). Rappelons que les travaux d entretien et de réparations ne sont soumis à aucune formalités.(art R 421-14 et R 421-17 ) LE PERMIS DE CONSTRUIRE : - La création d une extension dont la SHOB (surface hors œuvre brute) est supérieure à 20m2 (art L421-14 a) nécessite un permis de construire. Par extension il faut entendre des agrandissements des surfaces au sol ou en élévation. - La modification des structures porteuses ou de la façade d un bâtiment (art R421-14 b) - La modification du volume d un bâtiment accompagnée du percement ou de l agrandissement d une ouverture sur un mur extérieur (art R 421-14 c) LA DECLARATION PREALABLE : - Les travaux de ravalement et les travaux visant à modifier l aspect extérieur d un bâtiment (art R 421-17 a) et à ce sujet sont considérées comme affectant l aspect extérieur de l immeuble : o l édification d une véranda sur partie privative o des travaux d isolation extérieure o l installation d une loggia o l installation de climatiseurs dépassant les fenêtres même si elles ne donnent pas sur une rue (selon jurisprudence citée par P. BOULISSET, B. CITEAU et L. LEGIER) - les travaux ayant pour effet de créer une SHOB supérieure à 2m² et n excédant pas 20m²(art R 421-17 f) - les travaux ayant pour effet de transformer plus de 10m² de SHOB en SHON (art R 421-7 g) Ce rappel concernant la déclaration préalable serait incomplet si n était pas indiqué l innovation Introduite dans la loi à savoir l interdiction du retrait (art L 424-8). Antérieurement, le silence gardé de l administration après uns déclaration de travaux passé le délai d un mois emportait accord, mais cet accord pouvait être retiré ce qui est désormais impossible

LES CHANGEMENTS DE DESTINATION DES CONSTRUCTIONS EXISTANTES. Auparavant ils étaient soumis à permis de construire. Désormais ils y sont soumis dans la mesure où ils s accompagnent d une modification des structures porteuses ou de la façade d un bâtiment (art R 421-14 b). Les cas sont limitativement énumérés a l art R 123-9) LES TRAVAUX, INSTALLATIONS, ET AMENAGEMENTS AFFECTANT L UTILISATION DU SOL La dispense de formalités demeure le principe (art R 421-18).cependant des exceptions existent et sont limitativement prévues auxquelles sont applicables un permis d aménager (art R 421-18 a) ou la déclaration préalable (art R 421-18b). LES TRAVAUX DE DEMOLITIONS (ART L 421-3) - les travaux soumis à permis de démolir ( art R 421-17) - les permis dispensés de formalités.(art R 421 29) L objectif annoncé de simplification en présentant la réforme a-t-il été atteint? On peut le penser. Auparavant on comptait onze types d autorisations de construire avant la réforme qui comptait également quatre types de déclarations. Désormais un permis de construire, un permis d aménager et un permis de démolir coexistent. Mais en dépit des soins apportés la loi reste toujours sujette à interprétation. Le nombre des questions écrites soumises aux parlementaire en témoigne.l application de l art L 421-1 engendre un contentieux important et la jurisprudence n est pas unifiée. Comment le seraitelle d ailleurs puisque le contentieux de l urbanisme intéresse les juridictions administratives, les juridictions civiles et répressives. Charles LUPO Avocat Associé