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Transcription:

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Université Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou Faculté des Sciences Économiques, Sciences de Gestion et Sciences Commerciales Département : Sciences Économiques Mémoire En vue de l obtention du Diplôme de Magister en Sciences Économiques Option : Monnaie Finance Banque (MFB) Thème : Impact du micro-crédit sur le développement économique: Cas de l ANGEM de Tizi-Ouzou Présentée par : M lle LOUGGAR Roza Devant le jury d examen composé de: Président : Rapporteur : Mr AMMOUR Ben halima, Professeur U./ Alger Mlle BOUZAR Chabha, Maitre de conférences (A) U.M.M. T.O. Examinateurs : - Mr GUENDOUZI Brahim, Maitre de conférences (A) U.M.M. T.O. -M r ABIDI Mohammed, Maitre de conférences (B) U.M.M.T.O 1

INTRODUCTION GÉNÉRALE 7 Partie 01 : Cadre conceptuel du micro-crédit et sa contribution au développement économique. INTRODUCTION DE LA PARTIE 1.... 14 CHAPITRE I : APERÇU GLOBAL SUR LE MICRO-CRÉDIT. INTRODUCTION... 17 Section 01 : Les différents concepts de base. 19 Section 02 : Historique, spécificités et objectifs du micro-crédit.. 28 CONCLUSION....47 CHAPITRE II : ÉVALUATION DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE ET IMPACT DU MICRO-CRÉDIT SUR LE DÉVELOPPEMENT ECONOMIQUE. INTRODUCTION.......48 Section 01 : Les raisons de réussite de la microfinance.49 Section 02 : Impact du micro-crédit sur le développement économique 62 CONCLUSION.72 CONCLUSION DE LA PARTIE 1......73 Partie 02 : le micro-crédit en Algérie : cas de l ANGEM de Tizi-Ouzou. INTRODUCTIONDE LA PARTIE 2 75 2

Chapitre I : Situation de la microfinance en Algérie. INTRODUCTION.77 Section 01 : La microfinance moyen de lutte contre la pauvreté et d insertion économique en Algérie.. 79 Section 02 : La demande et l offre de service financier de masse en Algérie.104 CONCLUSION..121 Chapitre II : L ANGEM dans le cadre de la wilaya de Tizi-Ouzou. INTRODUCTION 123 Section 01 : Aperçu sommaire sur le milieu socio-économique de la wilaya de Tizi- Ouzou. 124 Section 02 : Analyse des résultats de l ANGEM DE Tizi-Ouzou.....141 CONCLUSION......162 CONCLUSION DE LA PARTIE 2.. 163 CONCLUSION GÉNÉRALE 164 ANNEXES.168 LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES 180 LISTE DES ABREVIATIONS......181 BIBLIOGRAPHIE....183 3

Nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l élaboration et la réalisation de ce modeste travail, principalement notre promotrice Ml le BOUZAR Chabha qui nous a encadré et dirigé tout au long de notre travail. travail. Mes remerciements vont également aux membres du jury qui ont bien voulu accepter d évaluer ce En outre, nous présentons nos remerciements à tous nos enseignants tout au long de notre cursus universitaire de la faculté des Sciences Economiques et des Sciences de Gestion de l université Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou. 4

Je dédie ce modeste travail : À mes chers parents que Dieu les protège. À ma famille. À tous mes amis(es). À tous ceux et toutes celles qui me sont chers. ROZA 5

INTRODUCTION GENERALE De nombreux travaux ont été réalisés pour mettre en évidence le rôle de la microfinance dans l économie des pays. Ceci afin d identifier la relation qui existe entre celle-ci et le développement économique d une nation en prenant bien sûr en compte les modifications macro financières liées à la globalisation, notamment dans les PVD (1) où les politiques économiques et sociales mises en œuvre n ont pas permis d améliorer de manière significative les conditions de vie des populations les plus démunies. La microfinance semble aujourd hui un rempart contre les maux dont font face ces PVD et particulièrement en Algérie. En effet, pour réduire la pauvreté, de nombreuses interventions sont possibles. Cependant, l un des principaux obstacles à une participation accrue au développement économique dans les pays du Sud est leur difficulté à accéder aux ressources financières. La majorité des populations dans ces pays n intéresse pas le secteur bancaire classique. Par exemple, en Afrique, 90% de la population, voire 100% en milieu rural n ont pas accès aux services financiers des banques [Gentil et Servet 2002] (2). Cela n est pas le résultat d une volonté d exclusion des banques, mais provient du fait qu offrir un tel service n est pas rentable financièrement pour une banque soumise à des contraintes de rentabilité et à certains ratios prudentiels. En effet, du fait de leur pauvreté assez élevée, il leur est difficile voire impossible de donner une garantie matérielle dont la valeur permettrait de couvrir le montant du prêt en cas de défaut. A cela, s ajoute l impossibilité de la banque de sanctionner l emprunteur au-delà de la perte de l accès au crédit. Car des sanctions supplémentaires engendreraient des coûts supérieurs au montant du prêt. Enfin, les coûts de transaction individuel de ces prêts de petite taille sont très élevés pour les populations et banques commerciales. D où l émergence de la microfinance qui apparaît comme un secteur intermédiaire pouvant satisfaire les besoins de services financiers pour la majorité de ceux qui n ont pas accès au secteur bancaire classique. La microfinance s est développée en tant qu approche de développement économique et s intéresse spécifiquement aux populations à faible revenu. En effet, la 6

plupart des institutions de microfinance sont lancées avec la motivation initiale de réduire la pauvreté et prennent des mesures pour s assurer que les populations très pauvres soient desservies. En Afrique, la majorité des entrepreneurs est de «petite taille» pour lesquels les demandes financières ne sont pas satisfaites par les banques classiques. Leur financement pour la plupart des cas, est assuré par la microfinance. Ainsi, La microfinance se justifie d un double point de vue. D une part, elle offre des services financiers que les secteurs bancaires ne peuvent pas donner à une large partie de la population pauvre. (1) : Pays en voie de développement. (2) : Servet P et Gentil L «Micro-finance, petite somme, grands effets», revue du Tiers Monde n 145, Janvier, Mars, éd 2002. D autre part, elle semble être la seule voie de financement pour les micro-entreprises du secteur informel. Dans un système financier mal structuré dans la plupart des PED, la micro finance permet une meilleure allocation des ressources. Les États industrialisés et les institutions financières internationales acceptent à présent les microcrédits comme un instrument de développement à part entière. Ainsi, l USAID (1) (United States Agency for International Development) a crée un programme de micro entreprises en Afrique, Asie, Moyen Orient, et en Europe de l Est, en investissant 138 millions de $ dans une quarantaine de pays en 1996. Pour sa part, la Banque Mondiale a octroyé 218 millions de $ en 2005 pour toucher 100 millions de ménages pauvres, dans le cadre des activités de la microfinance. Toutefois, contrairement à ce que l on pourrait penser, les microcrédits ne sont pas destinés uniquement aux pays du Tiers Monde. En effet, la microfinance existe même dans les pays occidentaux. On note la présence d institutions de microfinance appelées institutions de crédits solidaires en France tel que l association pour le droit à l initiative économique (Adie France). Les institutions de microfinance se retrouvent également aux 7

Etats Unis. En effet, il existe plus de 400 programmes de micro crédits [Himes and Servon, 1998]. En 1996, ces programmes ont octroyé plus de 44 millions de dollars à 200 000 personnes [Edgcomb, Klein et Clark 1996]. Ainsi, le phénomène du micro crédit est devenu planétaire. A l heure actuelle, elle a fait ses preuves, à travers différentes approches, de sa capacité à fournir des services financiers à des familles marginalisées économiquement et particulièrement la capacité du micro-crédit à réduire le chômage et créer des emplois en Algérie et à Tizi-Ouzou plus précisément. Le défi actuel de la plupart des institutions de microfinance (IMF) est celui de l institutionnalisation et de la pérennité. Or, l histoire récente de la microfinance fournit des exemples de réussites mais reste émaillée aussi de crises et de faillites. La pérennité des IMF requiert non seulement la pérennité financière et l adaptation aux cadres juridiques existants, mais aussi une vision stratégique claire et une organisation transparente, efficace et acceptée par tous les acteurs directs ou stakeholders (salariés, clients, opérateurs, bailleurs ou actionnaires). (1) www.lamicrofinance.org Néanmoins, le contenu du débat n est pas encore épuisé et de nombreuses interrogations subsistent encore sur le sujet. En effet, il est aujourd hui difficile d identifier le niveau de développement micro financier qui va favoriser le développement économique 8

optimal et durable. De même le niveau de développement économique nécessaire pour un développement microfinancier stable reste encore une persistante question. Le chômage, la pauvreté et la croissance (hors hydrocarbures) sont devenus un problème pour l Algérie pour pallier à ces trois contraintes majeures, les Pouvoirs Publics mettent en place, tardivement certes mais à temps un ensemble de mesures, aides et dispositifs depuis le milieu des années 1995 (CNAC, ANSEJ et le cas de l ANGEM qui nous intéresse particulièrement). Le micro-crédit permet la création, le développement des micro-entreprises et certaines PME / PMI créatrice de croissance et génératrice d emplois. Pour ce faire, dans la présente recherche il sera procédé à une étude empirique et une analyse du contexte général caractérisé par une situation du chômage et de pauvreté en Algérie, tout en considérant les micro-crédits comme instruments de développement économique et de lutte contre le chômage, la pauvreté et la création de microentrprise. Un intérêt particulier sera accordé au rôle de l ANGEM dans la wilaya de Tizi-Ouzou dans la création des microentreprises et d emplois. 1- Objectif : L objectif de ce mémoire, est d essayer de montrer l impact de la microfinance sur le développement économique. l ANGEM de Tizi-Ouzou. Nous tenterons d illustrer cette situation par le cas de Pour cela nous proposons de répondre aux questions suivantes : - Qu est ce que le micro-crédit? - Qu est ce que la microfinance? 9

- Qu est ce que le développement économique? - Quel est l impact du micro-crédit sur le développement économique? - Qu en est-il du micro-crédit en Algérie? - Quels sont les obstacles et les contraintes qui empêchent le développement du micro-crédit en Algérie? - Quel est l impact du dispositif de l ANGEM de Tizi-Ouzou sur l emploi, sur la création des microentreprises et l entreprenariat des femmes? 2- Intérêt du sujet : L intérêt du sujet est multiple : il se situe au cœur du débat sur les apports de la microfinance et de son utilité dans le processus de développement des PED. Il permettra de répondre à une série d interrogations à savoir si le système de programme de microcrédit permet ou contribue-t-il au développement? Si ces crédits servent effectivement d outil de développement, ceci dépend de quels facteurs et à quelles conditions? Une caractéristique de cette recherche réside dans la quasi absence de travaux portant sur l impact du micro-crédit sue le développement économique de manière générale et à Tizi-Ouzou. 3- PROBLÉMATIQUE L accès au financement bancaire est conditionné par la prédisposition auprès du bénéficiaire d un certain nombre de garanties à présenter. 10

De ce fait ; nous décelons que les procédures d accès aux banques sont inaccessibles aux chômeurs désireux d investir ou de créer leur emploi parce que ceux sont des agents n ayant ni revenu et ni richesse initiale à concéder en garantie. Pour surmonter cette difficulté, la conciliation entre le besoin de financement des agents sans richesse et le souci de rentabilité des institutions financières bancaires impliquent l intervention de la puissance publique pour solvabiliser la demande de cette clientèle à l aide du mécanisme du miro-crédit. En sommes nous voulons savoir et nous interroger sur le contenu et l efficacité du micro-crédit. Est-il vraiment une solution pour le développement et si oui à quelles conditions? Autrement dit dans quelle mesure le micro-crédit constitue-il un outil de développement économique et social? Est il créateur d entreprises et d emplois, et si oui à quelles conditions? Ce sont quelques unes des interrogations que notre mémoire se propose d éclaircir. 4- Méthodologie de la recherche Une fois la problématique et les principales questions de recherche déterminées, reste à concevoir une méthodologie de recherche propre à apporter une réponse à ces questions. La méthodologie suivie dans le cadre de ce travail est de type déductif, ainsi donc, il sera structuré au départ par une étude théorique de l évaluation des institutions de microfinance dans une stratégie de développement qui sera suivie d une étude empirique sous forme d une évaluation du dispositif du micro-crédit auprès de l ANGEM de Tizi-Ouzou. 11

Pour réaliser ce travail nous nous sommes basés sur : - La recherche bibliographique relative au micro-crédit et le développement économique ; - L exploitation des documents fournis d une part par l ANGEM de Tizi- Ouzou et d autre part par les banques. 5- Les hypothèses de la recherche - Cette recherche s appuie sur les hypothèses suivantes : - Hypothèse 1 : - Le micro-crédit est un outil efficace du développement économique à condition d étudier avec soin les groupes ciblés que l on veut aider à savoir : les femmes, les pauvres, les ruraux et les micro-entrepreneurs, - Hypothèse 2 : Le micro-crédit instrument de développement à condition d encourager le lancement et le développement de micro-projets au niveau local dans des secteurs aussi divers que l artisanat, le commerce (groupement d artisanat, association de femme) financement de l économie sociale. 12

6- Structure de travail : Le présent travail sera structuré la façon suivante : Ä D abors nous commençons par la première partie théorique intitulée : Cadre conceptuel de micro-crédis et sa contribution au développement économique. Cette partie comporte deux chapitres : Chapitre I : Aperçu global sur le micro-crédit. Chapitre II : L évaluation des institutions de microfinance et l impact du micro-crédit dans une stratégie de développement. Ä Puis une partie pratique intitulée : le micro-crédit en Algérie cas de l ANGEM DE Tizi- Ouzou. Cette partie pratique comporte deux chapitres : Chapitre I : Situation de la microfinance en Algérie. Chapitre II : L ANGEM dans le cadre de la wilaya de Tiz-Ouzou Ä Puis nous achèverons notre travail par une conclusion générale. 13

INTRODUCTION Le terme de "micro-crédit" est devenu connu par l'initiative des Grameen Bank du Bangladesh. Le Professeur YUNUS, las de voir les femmes incapables d'obtenir des banques locales, du crédit pour leur petit commerce prêta aux femmes de sa propre poche, de petites sommes qui furent remboursées rapidement à 100%. De cette expérience est née la Grameen Bank qui aujourd'hui prête à des millions & pauvres qui remboursent leurs prêts, totalement et sans problème. Le modèle Grameen repose sur les mêmes principes que les premières caisses Raiffeisen ou Desjardins: prêts et épargne par petits groupes de personnes, surtout des femmes, qui se connaissent, se rencontrent régulièrement (chaque semaine) et qui acceptent déjouer le jeu de la caution mutuelle pour couvrir le risque éventuel que l'une d'elles ne puisse rembourser son prêt. Epargner et prêter dans le même milieu sans laisser l'argent partir à la capitale, auto-contrôle par la connaissance de la situation de chaque membre, solidarité en cas de coup dur, telles sont les valeurs reconnues du système. Les Grameen Bank et des initiatives semblables créées dans d'autres pays se développèrent de 1980 à 1995. Elles sont devenues des banques reconnues par les Etats et les organisations internationales. Récemment, sous l'initiative du Professeur YUNUS, toutes ces organisations de microcrédit se sont rassemblées à Washington pour le premier Sommet du microcrédit. Cette "grande messe" permit à des milliers de personnes engagées dans leurs pays, du Sud, de l'est et du Nord, de prendre conscience de l'importance de leur action et de décider d'éradiquer, par le micro-crédit, la pauvreté du monde. Les dirigeants de ce Sommet mirent sur pied une politique de communication exemplaire. Par leur lobbying, les directeurs-généraux des grandes organisations internationales, de certaines banques commerciales, des Agences de coopération internationale multi et bilatérales s'engagèrent avec eux pour financer et développe! Le micro-crédit, "outil miracle" contre la pauvreté. Dès lors, le micro-crédit devint un terme à la mode dans le langage du développement économique et sociale. 14

Cette partie comporte deux chapitres, le premier chapitre présentera un aperçu global sur le micro-crédit, puis le deuxième chapitre traitera l évaluation des institutions de microfinance et l impacte du micro-crédit dans une stratégie de développement. 15

INTRODUCTION : Le secteur de la micro-entreprise, en tant qu outil d émancipation économique et social représente un champ d intervention intéressant, ceci en vertu de ses capacités de créatrice d emplois et de revenus, de l ampleur qu il prend dans la plupart des pays en développement ainsi que par la nouvelle dimension plus équitable qu il apporte en matière d aide au développement. Le secteur de la micro-entreprise n est pas un phénomène nouveau, il reflète en quelque sorte la réaction de la population pauvre face à la situation d endettement et la crise économique que connaissent la plupart des pays en développement par sa croissance extraordinaire dans ces derniers, 60% à 70% de la population active tire son revenu de ce secteur, il est reconnu depuis une dizaine d année comme catalyseur de développement économique. Parmi les contraintes auxquelles doivent faire face les micro-entrepreneurs, le manque d accès aux moyens financiers est le plus important, comme toute activité économique, le secteur da la micro-entreprise a besoin de ressources financières pour son investissement, le problème est que les pauvres n ont pas de garantie à offrir, les montants dont ils ont besoin pour financer leurs activités sont généralement trop petits et n intéressent pas les banques. Le micro-entrepreneur est par conséquent exclu du crédit bancaire. Le marché financier classique a tendance à exclure les transactions à petite échelle, principalement du fait des coûts élevés occasionnés, ainsi que des opérateurs offrant peu de garantie. Par ailleurs, les banques préfèrent généralement traiter avec les clients opérant dans les centres urbains est disposant de revenu régulier, leur politique de crédit est périodiquement orienté vers les entreprises ayant une bonne assise financière et des garanties conséquentes. Cette politique apparaît souvent inadaptée aux stratégies de création et de développement de micro-entreprises initiés par les autorités nationales, qui 16

ne prend pas suffisamment en compte les besoins d une grande partie d agents économiques notamment ceux à revenu modeste. Ces derniers qui exercent pour la plupart dans le secteur informel n ont quasiment pas accès aux services bancaires en raison de la qualité jugée des dossiers soumis au financement et des conditions d octroi de concours bancaire notamment l exigence de garantie. Il y a moins de cinq ans encore, les actions de réglementation de formation et d organisation du secteur de la microfinance, les dirigeants du sommet de Washington mettent sur pied une politique de communication exemplaire, par leur lobying, les directeurs généraux des grandes organisations internationales de certaines banques commerciales, des agences de coopération internationales, multi et bilatérale, s engagent avec eux pour financer et développer le micro-crédit outil miracle contre la pauvreté, dès lors, le micro-crédit devient un terme à la mode dans le langage de développement économique. Nous essayons dans ce chapitre dans premier temps de mieux cerner les différents concepts de base, dans un second temps, nous allons donner les spécificités, l historique et objectif du micro-crédit. 17

SECTION 01 : Les différents concepts de base : 1. Les concepts de base : 1.1. La notion de microfinance et de micro-crédit : Pour mieux définir le terme micro-crédit, il faut le placer dans le contexte global de la microfinance. 1.1.1.La notion de microfinance : Ä Définition de la microfinance (1) : Le terme de microfinance est utilisé pour désigner les services financiers ou non financiers offerts aux clients travaillant dans différents secteurs socio-économiques qui gèrent des petites et micro-entreprises. Les services non financiers qui peuvent être proposés par les institutions de microfinance sont par exemple : la formation aux entrepreneurs, les cours d éducation à la santé et l hygiène. Le concept de services financiers se réfère à la fois aux services d épargne et aux services de crédit : Ä Les services d épargne permettent aux personnes de constituer un stock sécuritaire de liquidités permanent, saisonnier ou temporaire pour une utilisation ultérieure et afin d obtenir en plus, dans certains cas, des intérêts sur leurs dépôts. Ä Les services de crédit, que nous désignerons ici comme «micro-crédit», permettent l utilisation d un revenu anticipé pour l investissement ou la consommation actuelle. Ä De plus en plus, se développe également le concept de micro-assurances pour les personnes n ayant pas de couverture sociale. De manière globale, les services de microfinance peuvent aider les personnes à faibles revenus à réduire leur risque, améliorer leur gestion, accroître leur revenu et à améliorer leur qualité de vie et celle des personnes qui dépendent d eux. Au total la microfinance l offre de services financiers (épargne, Microassurance, etc.) aux populations pauvres, exclues du système bancaire, sans ressources ni droit de propriété, sans revenus et sans propriété, ces populations ne sont pas en mesure d offrir des garanties bancaires, et sont donc en général «oubliées» des institutions financières et des banques. Les plus pauvres sont exclus du système bancaire traditionnel parce qu ils ne sont pas salariés, parce qu ils n offrent aucune garantie et sont souvent 18

analphabètes, et parce qu ils ne représentent pas a priori une population rentable. Ils n ont donc pas accès aux services financiers et notamment à l épargne et aux crédit classiques, or l accès aux services financiers et le développement de la Micro-entreprise sont l un des grands piliers du développement durable (au côté de la Démocratie, de l Éducation, et des Infrastructures) (2). (1): Robinson (M.) (1996), «Addressing Some Key Questions on Finance and Poverty» Journal of International Development, 8 Mai 1996. (2) : www.planetfinance.org Pour beaucoup de personnes et pour le grand public en particulier, la Microfinance se confond avec le micro-crédit. Elle désigne les dispositifs permettant d offrir de très petits crédits à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises. Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la Microfinance s est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d argent etc.) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la Microfinance ne se limite plus aujourd hui à l octroi de micro-crédit aux pauvres mais bien à la fourniture d un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel (1). L accès durable au microfinancement contribue à atténuer la pauvreté en générant des revenus, en créant des emplois, en donnant la possibilité aux enfants d aller à l école, en permettant aux familles d obtenir des soins médicaux et en donnant les moyens aux populations de faire les choix qui répondent le mieux à leurs besoins. Le grand défi qui se dresse est d aborder les contraintes qui font obstacle à la pleine participation des populations au secteur financier. Ensemble, nous pouvons et devons construire des secteurs financiers intégrants qui aident les populations à améliorer leurs conditions d existence. 19

1.1.2. La notion de micro-crédit : Å Définition (1) du micro-crédit : Selon Vincent (F.) il n y a pas de consensus parmi les professionnels pour définir ce qu est le micro-crédit. Ä Les uns, influencés par les dirigeants du Sommet mondial de Washington, estiment que tout Crédit de plus de 100$ US n est plus du micro-crédit. Les premières expériences de crédit de la Grameen Bank et des organisations prêtant aux femmes pour le petit commerce ou des microprojets se rangent dans cette catégorie. Ä Les autres, et ce sont les plus nombreux, prêtent des sommes, en monnaie locale, allant de 100 à 5.000 voire 10.000$US et plus et considèrent leurs prêts comme du microcrédit. Ä Les destinataires du micro-crédit sont généralement des femmes, qui ont besoin d un capital de démarrage pour leur petit commerce (ventes de vivres, de cigarettes, de boissons, etc.), l achat d une vache ou le paiement de l écolage des enfants. Le micro-crédit est donc étroitement lié à l activité des travailleurs du secteur informel. Il est local et proche des populations. Quelquefois seulement, il est lié à l épargne, en particulier en Afrique (2). (1) : www.lamicro-finance.org (2) : VINCENT (F.), «Le système du micro-crédit, permet-il le développement?», In Revu Problèmes économiques Le micro-crédit est donc généralement local, proche des populations, les destinataires du micro-crédit sont généralement des personnes, qui ont besoin d un capital de démarrage pour leur petit commerce, notamment les femmes, des travailleurs du secteur informel. VINCENT (F.) cite ainsi l exemple du Working Capital de Cambridge (Massachusetts), qui travaille en collaboration avec des organismes communautaires répartis dans tout le pays. D autre part, de nombreux programmes sont spécialement conçus pour pouvoir répondre aux besoins des populations ciblées. Ainsi, le Lakota Funds dans le sud Dakota travaille avec les Sioux de Lakota, et près de la moitié des programmes mis en place aux 20

Etats-Unis travaillent principalement avec les femmes. Ces programmes de micro-crédit ciblés sur des segments de population, permettent de développer des stratégies de développement économique adapté aux besoins et à la culture de segment de populations spécifiques. Parmi les valeurs du micro-crédit on trouve (1) : Le travail indépendant perçu comme une option sérieuse pour les pauvres souhaitant participer à la vie économique ; La conviction que lorsqu ils ont reçu la formation nécessaire et qu ils sont soutenus, les pauvres sont réellement dignes de crédit ; La reconnaissance du fait que les programmes de micro-crédit sont une façon efficace de cibler des sous-groupes spécifiques dans la population pauvre, à qui l on refuse l accès au crédit et à l expérience économique. Å Définition (2) du micro-crédit : Le micro-crédit est maintenant bien connu, et même si chaque auteur ait tenté de le définir à sa façon, on peut admettre un certain nombre de caractéristiques, dont la première est une question de taille, comme le nom lui-même l indique. - Il s agit d un petit crédit, d un montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu une entreprise ou un ménage peut solliciter d une banque. La Banque mondiale retient un plafond de crédit de 30 % du PNB par habitant. Ce crédit est donc sollicité par des personnes dont le revenu est relativement bas. Les chiffres ci-dessus étant déterminés par rapport à un PIB moyen au niveau du pays, le montant peut être inférieur au niveau d un débiteur donné. C est bien pourquoi le micro- crédit est considéré comme un crédit pour les pauvres. (1) : J. SERVON (L.), «Le micro crédit et la nouvelle vague de développement économique local aux états unis, In DEMAZIERE : «Du local au global, les initiatives locales pour le développement économiques en Europe et en Amérique», éd. L Harmattan, paris. 1996, p 341. 21

- Il peut être demandé pour toutes sortes de raisons, mais il l est principalement pour développer une activité génératrice de revenu, qu il s agisse d une ancienne ou d une nouvelle activité. C est pourquoi le micro-crédit est souvent considéré comme un moyen de lutter contre la pauvreté et qu il intéresse la Banque mondiale et les banques régionales de développement. - Enfin, les emprunteurs n ont guère de garantie personnelle à offrir. Mais comme les candidats sont nombreux dans chaque quartier ou chaque village, ils se connaissent, et la solidarité des personnes partageant les mêmes problèmes agissant, ils se constituent en groupes restreints au sein desquels chacun s engage pour les autres. C est ainsi que les taux de remboursement avoisinent les 100%. En bref, on attend par micro-crédit, un prêt d un faible montant, à taux d intérêt bas, voire nul, consenti par des ONG et des banques partenaires à des personnes considérées comme insolvables pour leur permettre de financer une activité génératrice de revenus. Le micro-crédit permet à des femmes et à des hommes démunis de démarrer une petite activité génératrice de revenus : une micro-entreprise. Le prêt est ensuite remboursé grâce aux revenus de cette entreprise, qui leur permet aussi parfois d en épargner une partie, et de financer l éducation de leurs enfants. Un service d épargne sécurisé permet aux populations les plus pauvres d assurer un avenir à leur famille, et avec la micro-assurance, l épargne protège des chocs externes (catastrophes naturelles, crises macro-économiques) des populations qui y sont le plus souvent les plus sensibles. L activité de micro-crédit consiste en l attribution de prêts de faible (voire très faible) montant à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques. Le micro-crédit se développe essentiellement dans les pays en développement, où il permet de concrétiser de microprojets favorisant ainsi l activité et la création de richesse. Le micro-crédit s inscrit dans une sphère plus complète qui comprend d autres outils financiers tels que l épargne, la micro-assurance et d autres produits qui forment la microfinance. L activité de micro-crédit encourage les microprojets au niveau local. Cela permet d induire des mutations à la base. Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet d entraînement - en créant un maillage économique dans le pays - que certaines 22

infrastructures ou certains gros projets industriels qui bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet d agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en s engageant personnellement, c est-à-dire les entrepreneurs ou les artisans. 1.2. La notion de micro-entreprise : II existe diverses définitions de différents auteurs polar la micro-entreprise : Å Définition (1) de la micro-entreprise : Selon P.A Julien «La petite entreprise est une entreprise juridiquement ou financièrement indépendante opérant dans les secteurs primaires manufacturiers ou des services et dont les fonctions de responsabilité incombent le plus souvent à une seule personne, si non à deux ou trois en général seules propriétaires de capital (1)» Å Définition (2) de la micro-entreprise Cristian Morisson, Henri Renard et Xavier Oudin (2) suggèrent la définition suivante : «Les micro-entreprises, étant donné que ce sont les entreprises les plus petites, qui ont le plus de mal à fonctionner lorsque les interventions du secteur public sont inadaptées.». Å Définition (3) de la micro-entreprise : En Algérie, selon la loi n 118 du 12 décembre 2001 : la micro-entreprise est définie comme étant une entreprise comportant de 1 à 9 employés et qui réalise un chiffre d affaires inférieur à 20 millions de dinars. Å Définition (4) de la micro-entreprise : La micro-entreprise est définie comme étant une entreprise de production de bien des services employant de 01 à 09 personnes. Au regard de cette définition la littérature spécialisée distingue les dénominations suivantes : - les entreprises de moins de 10 salariés qualifiés aussi de très petites entreprises, de micro-entreprises, d entreprises individuelles, familiales ou artisanales. - les entreprises employant moins de 02 salariés sont aussi dénommées établissement du secteur des ménages (entrepreneurs individuels) (3). 23

Les notions du développement économique et de la pauvreté sont importantes dans notre mémoire car nous allons d une part voir l impact du micro-crédit sur le développement économique, d un autre côté on pratique nous allons démontrer le nombre d emplois crées et la lutte contre de la pauvreté que le dispositif a engendré, c'està-dire en d autres termes, le micro-crédit contribue à la création de plusieurs types de microentreprises qu elles mêmes créent de la richesse et entrainent de ce fait le développement économique et social, la pauvreté diminue aussi surtout avec le financement mixte ANGEM- PROMOTEUR destiné au foyer leur permettant d élever le niveau de vie et de réaliser des bénéfices. (1) : P.A Julien, «les PME, Bilan et perspective», Ed Economica, 1994. (2) : Christian (M.), Henri (B.) et Xavier (O.), «micro-entreprise et cadre institutionnel dans les pays en 1.3. La notion de pauvreté (1) : Comme la pauvreté est difficile à définir, on utilise différentes méthodes. L approche la plus commune est basée sur le niveau de revenu ou sur le niveau de consommation. Est considérée comme pauvre, chaque personne dont le revenu ou sa consommation se situent en dessous d'un certain niveau de vie minimum, appelé "seuil de pauvreté", qui peut varier dans le temps, selon le contexte géographique et social. Actuellement, un débat portant sur la définition de la pauvreté s'organise au niveau mondial. Pendant deux ans un comité d'experts a étudié la question sans arriver à des résultats concrets. Certains pensent qu'il est impossible de fixer des indicateurs fiables qui permettent d'identifier, d'une façon tangible, les personnes réellement pauvres. Lors le Sommet du Micro-crédit, les plus pauvres sont ceux qui se situent dans la moitié inférieure du groupe des personnes qui vivent en dessous seuil national de pauvreté. Pour la Banque Mondiale les pauvres sont ceux dont le niveau de consommation est d'au moins 2$ par jour et les plus pauvres sont ceux dont le niveau de consommation est au moins 1$ par jour. Néanmoins, la pauvreté a d'autres dimensions qui vont au delà du revenu ou de la consommation. En effet, on doit tenir compte d'éléments tels que l'éducation, la santé, l'accès aux infrastructures, la vulnérabilité, l'exclusion sociale et l'accès au capital social. Mesurer la pauvreté n'est pas une chose aisée. 24

Il est difficile de quantifier des éléments comme la qualité de vie, la santé, le pouvoir, le rôle des femmes, l'accès à la prise de décision etc. En plus, définir des méthodes exactes visant à mesurer la pauvreté est très chère et parfois décevant du point de vue de résultats tangibles. - Étant donné que notre problématique porte sur le développement économique, donc nous devons donner la définition de la notion du développement et du développement économique. 1.4. La notion du développement économique et social (2) : 1.4.1. La notion du développement : C est d abord un mouvement, qui ne peut que s apprécier sur une longue période en témoigne l exemple de l Europe. Cependant, le développement, comme le disait F. Perroux [1969] est : «l ensemble des changements sociaux et mentaux d une population qui la rendent apte à accroître cumulativement et durablement son produit réel global». De plus ces changements modifient les objectifs, contraintes et règles du système économique. Dans la littérature économique, le développement est souvent associé à la croissance (PIB en volume).toutefois, il faut souligner que le développement n est pas la croissance, bien que celle- ci soit indispensable à son aboutissement. Mais dans la littérature économique beaucoup d auteurs (1) : www.microfinance.org (2) : Article détaillé de Wikipédia, l encyclopédie libre, «Indicateur économique» confondent les deux compte tenu de la liaison entre les deux. Or, il est important de préciser que la croissance porte sur une augmentation quantitative des ressources disponibles d une économie sur une période donnée, tandis que le développement, comme nous l avons déjà évoqué recouvre l ensemble des mutations, qui affectent tous les 25

domaines de la vie d une société de manière positive. Donc, la mesure du développement est multidimensionnelle, et à la croissance du PIB, il convient d ajouter d autres indicateurs, notamment les indicateurs composites (IDH (1) ) qui permettent d aller au delà de la seule donne macroéconomique. Ces indicateurs prennent en compte le développement humain. En effet, on retient essentiellement trois variables : l espérance de vie, l éducation et le revenu. A cela s ajoute d autres dimensions pas forcément mesurables (exemple. La religion, la culture) et leur impact sur le développement. Le développement est un processus de transformation quantitatif et qualitatif. Il allie progrès économique et transformations sociales. Il ne saurait se réduire à la seule croissance du produit ni à la seule couverture des besoins biologiques de l homme. Il implique des changements structurels et l atteinte d objectifs clairement exprimés (2). Le développement est avant tout un phénomène humain, avec une dimension sociale autant qu économique. Il est décrit par François Partant comme un phénomène multidimensionnel, quantitatif et qualitatif, identifiable à un système dynamique issu de l interrelation des facteurs d ordre économique, technique, social, politique et culturel. 1.4.2. La notion du développement économique et social : Le développement économique et social fait référence à l ensemble des mutations positives (techniques, démographiques, sociales, sanitaires ) qui peut connaître une zone géographique (monde, continents, pays, régions). Il ne doit pas être confondu avec la croissance économique celle-ci est habituellement nécessaire ou consécutive au développement mais elle n est qu un aspect. Il existe même des zones en croissance par simple inertie de tendance ou sous l effet de dopants artificiels de types dits keynésiens, sans pour autant connaître les transformations de structures et la destruction créatrice propres au développement, qui assurent sa pérennité. Cela peut conduire un épuisement des ressorts de la croissance. On peut alors retrouver le phénomène de cycle de vie (de l émergence à l expansion puis au plafonnement et enfin au déclin) étudié en marketing. 26

(1) : IDH : correspond au sigle de l indicateur du développement humain proposé par le PNUD en 1990 qui utilise une moyenne pondéré de l espérance de vie à la naissance, du niveau d éducation et du PNB par habitant comme mesure du bien être d une population. (2) : Abdelmalki, (P.) Mundler (S.), «Economie du développement - Les théories, les expériences, les Le développement économique nécessite notamment de la création de richesse, on associe au développement économique le progrès technique puisqu il entraîne une progression de niveau de vie et des habitudes, on parle alors d amélioration du bien être social (au sens économique). La volonté de concilier simple développement et progrès ou amélioration de bien être a mené à forger, à côté des indicatifs du développement traditionnel (PNB, PIB), d autres indicatifs tels que l indice du développement humain (IDH) qui prend en compte la santé, l éducation, le respect des droits de l homme. 1.4.3. Indice du développement humain : 1.4.3.1Calcul de l IDH : En 1990 le Programme des Nations Unies pour le Développement met au point un indicateur composite, l Indicateur de Développement Humain (IDH), calculé à partir de trois éléments : la longévité moyenne d une population (mesurée par l espérance de vie à la naissance), son niveau d instruction (mesuré par le taux d alphabétisation des adultes et par la durée de la scolarisation des enfants) et son niveau de vie (mesuré par son pouvoir d achat effectif calculé en parité de pouvoir d achat). Chacun de ces éléments étant noté de 0 à 1, l IDH est la moyenne pondérée des trois notes (3). 27

Tableau n 01 : Les bases de calcul de L IDH : Les trois éléments pris en compte Les bases du calcul Critères de notation La longévité L instruction Le niveau de vie L espérance de vie est mesurée à la naissance. - Le taux d alphabétisation des adultes compte pour 2/3. - Le nombre d années d étude des enfants compte pour 1/3. Le revenu est mesuré en $/h. corrigé des parités de pouvoir d achat. 25 ans = 0 85 ans = 1 0 % = 0 100 % = 1 0 année = 0 15 années = 1 En 1995 : 200 $/hab. = 0 5385 $/hab.= 1 Source : Louat (A.), «Le sous développement stratégie et résultat», édi. ELLIPSES, page 08, 1999. Plus l indicateur est élevé, plus le pays se rapproche des pays développés. Un IDH inférieur à 0,5 reflète un faible niveau de développement humain (44 pays en 1995, selon le PNUD, 1998). La tranche intermédiaire est délimitée par les IDH 0,5 et 0,8 (66 pays). Les pays les plus développés (au nombre de 64) ont un IDH supérieur à 0,8. Le calcul de l IDH permet d établir un classement différent de celui de la Banque mondiale car il procède d une autre logique. La satisfaction des besoins collectifs est privilégiée par rapport aux revenus individuels mesurés en $ et les pays qui ont mobilisé l essentiel de leurs ressources dans les domaines de la santé et de l éducation se trouvent en meilleure position. Un pays où l État est fortement interventionniste est mieux classé qu un pays qui valorise l esprit d initiative et l enrichissement personnel. Nul doute que la philosophie du PNUD et de l économiste indien Amartya Sen, dont les travaux ont permis d élaborer l IDH, n est pas celle de la Banque Mondiale. Le développement est distinct des phénomènes voisins de l expansion, de la croissance, du progrès ou du bien-être. L expansion est un phénomène cyclique de courte 28

durée. Après la retombée de la fièvre productrice, provoquée par la internationale, la situation économique et sociale du pays ne se trouve pas améliorée. spéculation Le calcul de l IDH s appuie sur des éléments plus variés que le PNB et il rend mieux compte du caractère multidimensionnel du développement. Mais le sous- développement est encore défini en creux, par défaut car seul le développement est mesuré. Pour la première fois en 1997, le PNUD, dans son Rapport sur le développement humain, établit l IPH, ou Indicateur de Pauvreté Humaine (devenu «l IPH1» en 1998). Plus l IPH est élevé, plus le sous-développement est prononcé. Cet indicateur donne donc directement la mesure du sous-développement. 14.3.2.Calcul de l IPH : Les trois composantes de 1 IPH sont la longévité, l instruction et les conditions de vie, Le revenu monétaire ne figure pas dans le calcul de l IPH car une moyenne ne permet pas de déceler la pauvreté dans une société globalement riche. À l opposé, la médiocrité des conditions de vie est mesurée par deux sous-indicateurs significatifs, l accès aux services collectifs et la malnutrition des enfants (1). Tableau n 02 : Les trois composantes de l IPH : Variables prises en compte : La longévité L instruction Les conditions de vie Sous-indicateurs Pourcentage de personnes qui risquent de décéder avant l âge de quarante ans Pourcentage d adultes analphabètes Pourcentage de personnes privées des deux principaux services collectifs : service de santé et accès à l eau potable auquel est ajouté un autre sous-indicateur, le pourcentage d enfants souffrant de malnutrition Source : Louat (A.), «Le sous développement stratégie et résultat», édi. ELLIPSES, page 08, 1999. 29

(1) : Louat (A.), «Le sous développement stratégie un résultat», édi. ELLIPSES, page 09, 1999. La carte de la «pauvreté monétaire» dans le monde ne coïncide pas exactement avec celle de la «pauvreté humaine». Par exemple, en Amérique latine et dans les Caraïbes, en Guinée-Bissau, au Kenya et au Zimbabwe, les gouvernements sont parvenus à faire baisser le niveau de la pauvreté humaine plus vite que le niveau de la pauvreté monétaire. À l opposé, en Égypte, au Maroc, au Pakistan et en Guinée, la proportion d individus vivant dans la pauvreté humaine dépasse celle des personnes souffrant de la pauvreté monétaire. Même si la démarche s attire les mêmes critiques méthodologiques que l IDH, elle est novatrice dans la mesure où le PNUD reconnaît de facto l existence du sous-développement, un progrès décisif. Il est possible de tracer les contours à l aide de quatre grands traits: - Le fatalisme, ou l acceptation des contraintes naturelle et l attachement aux anciennes structures sociales, - L immobilisme du système productif, dans lequel les technologies héritées pèsent plus lourd que l emprunté et l innové, - La pauvreté, qui porte atteinte à la dignité de l homme incapable de satisfaire ses besoins fondamentaux en matière d alimentation, de santé et d accès au savoir, - Le dualisme et la désarticulation sociale, caractérisés par la disparition des solidarités traditionnelles sans qu elles soient remplacées par de nouvelles solidarités institutionnalisées. En bref, le sous-développement est l inaptitude d une société à accroître son bien-être matériel nombre. et immatériel et à le partager entre le plus grand Section 02 : Historique, spécificités et objectifs du micro-crédit : 1. Historique du micro-crédit : La logique financière tient les personnes démunies à l écart du circuit bancaire parce qu elles sont fragiles. Les besoins de ces populations ne sont pas couverts par le circuit 30

classique. Cette exclusion financière constitue un obstacle important pour les personnes désireuses de créer leurs activités indépendantes et donc de trouver de leurs citoyennetés économiques. Le nouveau concept du micro-crédit s adresse donc aux personnes n ayant pas accès au système financier classique. La compréhension du développement du concept du Micro-crédit réside dans son histoire. 1.1. La genèse du micro-crédit : Que tout a commencé en Février 1997 quand s est tenu à Washington le premier Sommet mondial du Micro-crédit, sous le patronage de l ex-président Bill Clinton. En réalité, même si en ne parle du Micro-crédit que depuis ces vingt dernières années, il s inscrit, en revanche, dans une histoire un peu plus longue. L histoire de Micro-crédit remonte aux années 1840 (1). Mais il fut redécouvert dans les années 1970, cent ans après la naissance de la première coopérative d épargne-crédit initiée par Raiffeisen. Il est donc difficile d en accorder la paternité au professeur Yunus. F.W. Raiffeisen lança en 1848 (2), Rhénanie, la première coopérative de crédit pour lutter contre l usure qui surchargeait les paysans. Contrairement aux Monts-de- Piété (3) remontant au Moyen-âge en 1462, les coopératives d épargne et de crédit ne sont pas des entreprises de prêt sur gage mais de véritables intermédiaires financiers. La première raison de cette coopérative était la prise en compte des pratiques usuraires. Les paysans empruntent, en argent ou en nature, surtout dans les mois qui précèdent la récolte, à un commerçant, à un préteur professionnel, à des taux exorbitants pouvant atteindre 50 à 100% pour une durée qui n importe pas mais qui est toujours courte. La coopérative avait pour premier but d offrir des cautions mutuelles aux banques afin que membres puissent évoluer vers la collecte de l épargne pour pouvoir prêter directement à leurs membres. Elles furent à l origine de toutes les banques mutualistes d Europe. 31

1.2. Le modèle Grameen-Bank : 1.2.1l objectif de la Grameen-Bank : La conception du Micro-crédit fut redécouverte avec la création de la Grameen-Bank, par Yunus au Bangladesh, c est une banque rurale bénéficiant d un statut spécial (4), après une terrible famine, Yunus professeur d économie à Chittagong au Bangladesh, lors d une séance de travaux pratiques d un cours d investissement, il a proposé à ses étudiants d interroger les fabricants de tabourets en bambou des plus proches villages. Un échantillon de 42 femmes parmi les plus pauvres ont besoin de 27 Dollars au total pour développer leur activité de l artisanat, or, toutes les banques refusent de financer ce faible montant à des clients a priori insolvables. Pour y faire face, Yunus prête la somme de sa poche. Il permet aux productrices d acheter d avance le bambou sans subir les variations importantes de prix, elles réussissent à créer des emplois et à rembourser intégralement Yunus. Cette visite sur le terrain lui suggère de mettre au point un système de crédit non usurier pour sortir ses compatriotes de la misère. (1) : www.planetfinance.org (2) et (3) : www.mémoireoline.free.fr Malgré ses réussites, il ne parvient pas à convaincre des banques traditionnelles de s y investir. C est ainsi qu il lance, lui-même en octobre 1983, la Grameenbank (Grames signifie rural Bengali) appelée familièrement «banques des pauvres». Le gouvernement Bengali y contrôle 10% du capital des banques des pauvres, le reste appartient aux emprunteurs. Au début, la Grameen-Bank prêtait aussi bien aux hommes qu aux femmes, mais les premiers étaient minoritaires en raison de la peur d emprunter. En six ans, les gestionnaires arrivent à équilibrer le nombre des clients et de clientes. Avec l expérience, ils 32

trouvèrent plus intéressant de prêter aux femmes qu aux hommes, car celles-ci avaient une vue à long terme et quand leurs revenus augmentaient, c étaient les enfants, qui en profitaient les premiers. C est ainsi que la priorité a été donnée aux femmes et qu en 1996, 94% les clients de la Grameen-Bank étaient des femmes. En 1994, Grameen-Bank comptait 854 agences et plus de 100.000 membres. En 1995, 12.000 personnes y étaient employées. En outre, M. Yunus, a constaté que l aide internationale à son pays provient de pays donateurs sous forme de contrat, qu un quart est employé à payer des cadres issus des pays bailleurs de fonds et que le reste profite aux cadres locaux, et on conclut que rien ou presque ne parvient à ceux, qui en ont le plus besoin. Donc l aide internationale n a pas beaucoup d incidences sur les pauvres, qui en ont le plus besoin. Qu ils soient issus d Asie, d Afrique ou d Amérique, les pauvres restent exclus des circuits bancaires. Grâce au Micro-crédit, ils peuvent enfin avoir accès à des prêts et participer à la vie économique du pays. C est alors que lui vient l idée de donner aux pauvres une chance de devenir «capitaliste». Il a mit au point avec son argent personnel, un système de crédit totalement nouveau avec les paysans qui vivent autour de son université, le crédit solidaire. Les prêts (l équivalent de 50 dollars) sont attribués à des individus appartenant à des groupes de cinq personnes «comme les cinq doigts de la main» avec la caution solidaire de tous les membres. Si l une des femmes ne remboursait pas à l échéance, le groupe devait le faire à sa place. Si non, il était privé de tout autre crédit postérieur. Lorsque le premier crédit sera remboursé, une autre femme pourra emprunter à son tour, et ainsi de suite. Quand toutes auront emprunté et remboursé, elles pourront emprunter un peu plus. Cette formule est basée sur un groupe dont les membres se connaissent bien. 33