Le contrat-captage un nouvel outil pour préserver nos ressources en eau

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Transcription:

La protection des eaux souterraines vis à vis des pesticides non agricoles En Wallonie, de nombreuses masses d eau souterraine (nappes) et de surface (cours d eau) sont altérées par les pesticides. La présence de ces pesticides dans les nappes d eau souterraine oblige encore trop souvent les producteurs d eau à mettre en œuvre des traitements de potabilisation coûteux voire à abandonner certains captages. Pour répondre à ces problèmes de pollution de manière ciblée, la Société Publique de Gestion de l Eau (SPGE) a développé un nouvel outil : le contrat-captage Le contrat-captage un nouvel outil pour préserver nos ressources en eau de la pollution par les pesticides 1 Constats de base La Wallonie dispose d importantes ressources en eau souterraine. A peu près 80 % de l eau captée pour la distribution publique proviennent de ces ressources. Cela représente un volume annuel d environ 300 millions de m³ d eau. La qualité des eaux souterraines est malheureusement menacée notamment par les nitrates et les pesticides. Les indices de qualité des masses d eau souterraines révèlent que la contamination par les pesticides est relativement localisée. En effet, sur les 33 masses d eau souterraines que compte la Wallonie, 4 présentent une pollution marquée par ces produits et 6 montrent des signes de détérioration. Parmi ces masses d eau, se retrouvent celle des Sables du Bruxellien et celle des Craies de Hesbayes, lesquelles s étendent largement dans le sous-sol du bassin Dyle-Gette.

Qu entend-on par pesticides? Parmi une centaine de pesticides recherchés aujourd hui dans les eaux souterraines (eaux brutes) destinées à la consommation humaine, les herbicides (d usage agricole et non agricole) sont ceux qui causent le plus de problèmes aux producteurs d eau de distribution. La présence de ces pesticides dans les eaux souterraines n est, en effet, pas sans conséquence sur la production d eau potable car le dépassement des normes européennes de potabilité peuvent conduire à l installation de traitements de potabilisation très coûteux voire à l abandon de captages. Encart n 1 : Les normes européennes de qualité des eaux souterraines quant à la présence de pesticides sont de : 0,1 µg/l par substance active - soit 0.000001 g/litre 0,5 µg/l pour la somme des substances actives détectées soit 0.000005 g/litre 2) Le Contrat de captage : une réponse de la Société Publique de Gestion de l Eau (SPGE) à ces problèmes de pollution Le «contrat-captage» est une convention d une durée de 5 ans qui rassemble divers acteurs (services publics, producteurs d eau, communes, contrats de rivière, associations de protection de l environnement, etc) désireux de travailler ensemble pour mettre en œuvre un programme d actions dont l objectif est de contribuer à l amélioration de la qualité des eaux d un captage présentant ou risquant de présenter des problèmes de pollution par les pesticides et/ou les nitrates.

Ce programme d actions est basé sur les résultats d une étude de terrain dont les objectifs sont doubles, d une part, délimiter la zone d alimentation du captage et donc la zone à l intérieur de laquelle il faut agir et, d autre part, identifier, à l intérieur de cette zone, les sources réelles et potentielles de pollution. Encart n 2 (facultatif) : La zone d alimentation d un captage correspond à l ensemble des surfaces sur lesquelles l eau qui ruisselle ou s infiltre participe à alimenter le captage. Grâce à cette étude, il devient en effet possible de déterminer le ou les types d utilisateurs (particuliers, agriculteurs, entreprises de parcs et jardins, services publiques etc.) à l origine de la pollution ainsi que les pratiques à risques et les zones sensibles sur lesquelles agir prioritairement pour parvenir à améliorer la qualité des ressources en eau. Encart n 3 : Comment les pesticides que nous utilisons se retrouvent-ils dans les eaux de surface et les eaux souterraines? La pollution des ressources en eau par les pesticides utilisés par les particuliers est le plus souvent la conséquence de mauvaises pratiques d utilisation. Lors de l application d un produit phytopharmaceutique, une partie plus ou moins importante du produit n atteint pas sa cible. Si la surface traitée est une surface peu ou pas perméable (allée, terrasse), les substances actives sont susceptibles de ruisseler vers le réseau de collecte des eaux de pluie ou directement vers une eau de surface. Si sous la surface traitée la couche de sol absorbante n est pas suffisante, le produit risque également de percoler sans être dégradé et de contaminer ainsi les eaux souterraines. Sur ces surfaces, il est donc préférable de réduire au maximum les traitements ou, mieux encore, d utiliser des techniques alternatives (désherbage manuel, mécanique ou thermique). D autres mauvaises pratiques comme le surdosage, un mauvais étalonnage du pulvérisateur et l élimination des restants de produits à l évier ou à l égout sont également d importantes sources de pollution des eaux. Le contrat-captage des puits de la Drève de la Ramée à La Hulpe Cette année, débute la mise en œuvre du contrat-captage visant à améliorer la qualité des eaux des puits de la Drève de la Ramée. Ces 2 puits, profonds d une trentaine de mètres sont situés à l Est de La Hulpe, non loin du Hameau de Gaillemarde et sont exploités par l Intercommunale des Eaux du Centre du Brabant Wallon (IECBW).

Les pollutions survenues au cours de ces dernières années au niveau de ces puits ont été caractérisées comme étant principalement d origine non agricole. Les actions qui seront mises en œuvre cette année et les 4 années à venir s adresseront donc tout particulièrement aux riverains de la zone d alimentation de ces puits, aux habitants du Hameau de Gaillemarde ainsi qu aux entreprises de parcs et jardins et aux services publics d entretien des voiries et espaces verts travaillant dans la zone d alimentation. La Hulpe

Parmi ces actions, seront organisées des séances d information et de sensibilisation, des visites thématiques et des activités pratiques sur différents thèmes comme les alternatives à l utilisation des pesticides ou encore les bonnes pratiques d utilisation de ces produits pour préserver la santé des utilisateurs et l environnement. Ces activités gratuites seront proposées par les différents partenaires du contrat-captage à savoir : La commune de La Hulpe, l Intercommunale des Eaux du Centre du Brabant Wallon (IECBW), le Contrat de rivière Dyle Gette et le Contrat de rivière Argentine, l asbl ADALIA, le Pôle wallon de Gestion Différenciée, le Comité régional PHYTO, l asbl La Hulpe Environnement, l asbl La Hulpe Nature, l asbl Hameau de Gaillemarde et l asbl PhytEauWal. Armelle Copus Coordinatrice de l asbl PhytEauWal info@phyteauwal.be 081 /62 71 72 Dans les prochains épisodes de notre feuilleton sur la protection des eaux souterraines vis à vis des pesticides non agricoles, nous vous parlerons des outils mis en place par la Région wallonne afin de protéger ces ressources (Plan wallon de réduction des pesticides, zone de prévention de captage, ), nous aurons l occasion de vous informer quant aux législations en vigueur et nous mettrons également à l honneur les différentes initiatives mises en œuvre près de chez vous. Pour aller plus loin : Etat des nappes d eau souterraines de la Wallonie : - http://environnement.wallonie.be «Eau» «Etat des nappes d eau souterraines» (ou bien chargé le rapport sur votre site et créer un lien direct pour le téléchargement) Bonnes pratiques au jardin Une brochure du Comité régional PHYTO - http://crphyto.be/pdf/brochure-bpa-au-jardin.pdf Désherber autrement (Lien vers Lettre d info CRDG N 5) http://www.crdg.be/site/index.php?option=com_content&view=article&id=351:desherberautrement&catid=67&itemid=79