Métrologie Nucléaire PHYSH-407. Titulaire: N. Pauly

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Transcription:

Métrologie Nucléaire PHYSH-407 Titulaire: N. Pauly 1

Organisation du cours Théorie: 2 ECTS 4 questions de théorie lors de l examen écrit 60% de la note finale Slides disponibles sur http://metronu.ulb.ac.be/pauly_cours.html Laboratoires: 3 ECTS (1 ECTS est pour PHYSH-405) Organisation: E. Gnacadja (Eustache.Gnacadja@ulb.ac.be) 25% de la note finale Note de participation + Cahier de rapports 1 question lors de l examen écrit 15% de la note finale 2

Références S. Tavernier, Experimental techniques in nuclear and particle physics, Springer-Verlag, 2010. Texte complet: http://www.springer.com/physics/particle+and+nuclear+physics/book /978-3-642-00828-3 P. Sigmund, Particle penetration and radiation effects, Springer-Verlag, 2006. Texte complet: http://www.springer.com/physics/particle+and+nuclear+physics/book /978-3-540-31713-5 R.D. Evans, The atomic nucleus, McGraw-Hill, 1995. Texte complet: http://www.archive.org/details/atomicnucleus032805mbp G.F. Knoll, Radiation detection and measurement (4 éd.), Wiley, 2010. W.R. Leo, Techniques for nuclear and particle physics experiments: a how-to approach (2 éd.), Springer-Verlag, 1994. 3

Partie I: Rappels Notions de relativité Notions de statistique Filiation radioactive Plan du cours Partie II: Interactions des rayonnements ionisants avec la matière 1. Interaction des particules chargées avec la matière: Considération de base 2. Interaction des ions avec la matière 3. Interaction des électrons et des positrons avec la matière 4. Interaction des photons avec la matière 5. Interaction des neutrons avec la matière 6. Ionisations et excitations Partie III: Détection des rayonnements ionisants 7. Propriétés générales des détecteurs 8. Détecteurs basés sur l ionisation des gaz 9. Détecteurs basés sur l ionisation dans les semiconducteurs 10. Détecteurs basés sur la scintillation 11. Détecteurs de neutrons 4

Partie I: Rappels 5

Rappels Notions de relativité Notions de statistique Filiation radioactive 6

Postulats fondamentaux de la relativité 1. Principe de relativité ou principe d invariance galiléenne (Poincarré, 1905): Les lois de la physique sont identiques, c est-à-dire ont même expression mathématique, dans tous les référentiels inertiels ou référentiels galiléens (un référentiel inertiel est un référentiel dans lequel un objet isolé est en mouvement de translation rectiligne uniforme et les référentiels inertiels sont en mouvement rectiligne uniforme les uns par rapport aux autres) 2. Universalité de la vitesse de la lumière (Einstein, 1905): La vitesse de la lumière dans le vide est constante et isotrope et a même mesure dans tous les référentiels inertiels en mouvement relatif. Cette vitesse ne dépend donc pas de l état de mouvement de la source (vitesse de la lumière: c = 299 792 458 ms -1 3 10 8 ms -1 ) La masse m 0 et la charge q d une particule sont propres à celle-ci et donc invariantes pour un 7 changement de repère inertiel

Transformation de Galilée Considérons un point P dans 2 référentiels inertiels: S et S (P est au repos dans S ) y v y'. P x x' z S z' S Le référentiel S se déplace à une vitesse v constante par rapport au référentiel S selon l axe x selon la transformation de Galilée (non-relativiste), on a pour tout P: Pour une particule de masse m 0 et de vitesse v: T = m 0 v 2 /2 et p = m 0 v Pas valable pour l électromagnétisme 8

Transformation de Lorentz (1) y v c y'. P x x' z S z' S Pour des vitesses élevées (proches de c) utilisation de la transformation de Lorentz (c est identique dans les 2 référentiels) 9

Transformation de Lorentz (2) avec 10

Expression de en fonction de 11

Intervalle entre deux événements Dans un espace quadridimensionnel (3 coordonnées spatiales + le temps) un événement est représenté par un point point d univers Une particule en mouvement décrit dans cet espace une ligne ligne d univers On définit l intervalle s 12 entre 2 événements 1 et 2 par À partir des postulats s 12 est le même dans tous les référentiels inertiels invariant Pour 2 événements infiniment proches intervalle ds 12

Quadrivecteur espace-temps Quadrivecteur espace-temps défini comme l ensemble des composantes réelles ct, x, y, z le carré de son module est défini par S 2 est donc invariant pour une transformation lorentzienne Considérons 2 référentiels inertiels S et S ayant comme origine des espaces et des temps le même événement E 1 si nous considérons un deuxième événement E 2 avec comme coordonnées x,y,z,t dans S et x,y,z,t in S (quadrivecteur espace-temps) la forme quadratique est un invariant 13

Quadrivecteurs De manière générale un quadrivecteur est un l ensemble des composantes réelles x 0, x 1, x 2, x 3 qui se transforment, dans un changement de référentiel inertiel, comme les coordonnées espace-temps Ils ont comme propriété: Le carré de l amplitude X 2 = x 0 2 - x 1 2 - x 2 2 - x 3 2 d un quadrivecteur est invariant La combinaison linéaire de 2 quadrivecteurs est un quadrivecteur Le produit scalaire de 2 quadrivecteurs est invariant 14

Dilatation du temps Considérons 1 point matériel avec une vitesse v (le long de x) mesurée dans le référentiel S dans un intervalle de temps dt il se déplace d une distance dx Pour un observateur dans le référentiel S le point est fixe t = 0 est le temps propre du point matériel Pour un observateur au repos (dans S), l intervalle de temps t est toujours plus grand que le temps propre 15

Exemple de dilatation du temps Au Fermilab, des pions ¼ + sont crées avec une énergie cinétique T = 200 GeV ils se déplacent de 300 m avec une perte < 3% Cette perte est due à la désintégration du ¼ + vie moyenne du ¼ + : 0 = 26.0 ns (temps propre) Si cette vie moyenne était la même pour l observateur du laboratoire (dans S) la fraction de ¼ + survivants en d = 300 m avec une vitesse v 0.99 c serait Mais à 200 GeV = 1433 lab = 0 37 ¹s cqfd 16

Contraction de la longueur Un objet a une longueur fixe l 0 (longueur propre) pour un observateur dans S Un observateur au repos (dans S) voit cet objet se déplacer avec une vitesse v (parallèle à l objet) La longueur dans S, l, est toujours plus petite que l 0 : La longueur d un objet en mouvement est toujours plus petite que sa longueur propre 17

Exemple de contraction de longueur Les muons cosmiques ¹ produits dans la partie extérieure de l atmosphère par les rayons cosmiques (principalement des protons) ont une v c La vie moyenne d un muon ¹ = 22 ¹s Ils devraient se désintégrer après avoir parcouru une distance moyenne de d = c ¹ = 660 m aucun ne devrait atteindre la surface de la terre En réalité contraction de l épaisseur de l atmosphère terrestre avec 1000 l épaisseur de l atmosphère de 10 km est «vue» par le ¹ comme ayant une épaisseur de 10 m 18

Cinématique relativiste Une particule de masse m 0, en mouvement avec une vitesse dans un référentiel inertiel au repos est caractérisée par: - une quantité de mouvement - une énergie totale E = m0c 2 - une énergie cinétique: T = E - m 0 c 2 = ( - 1)m 0 c 2 Les relations suivantes existent entre E, T et p: Pour un photon ou un neutrino v = c E = pc 19

Illustration géométrique des relations de cinématique pc E m 0 c 2 pc T T + 2m 0 c 2 2E 20

Quadrivecteur énergie-impulsion Les 4 composantes E/c, p x, p y, p z forment le quadrivecteur énergie-impulsion Le carré du module du quadrivecteur énergie-impulsion est donc invariant dans un changement de référentiel inertiel Or dans un référentiel inertiel dans lequel la particules est au repos On en déduit 21

Quadrivecteur énergie-impulsion pour un système de particules Considérons un ensemble de particules libres sans interaction chaque particule est caractérisée par un quadrivecteur espace-temps et un quadrivecteur énergie-impulsion La résultante est aussi un quadrivecteur dont les composantes sont les sommes algébriques des quadrivecteurs énergie-impulsion des particules Propriété des quadrivecteurs invariance de P 2 Relation très utile pour l étude la collision ou la désintégration de particules 22

Exemple: désintégration d une particule (1) Soit la désintégration A B + C avec A initialement au repos dans le référentiel du laboratoire (qui s identifie donc au référentiel du centre de masse) L invariance du quadrivecteur énergie-impulsion implique On a de plus Par soustraction En divisant par 23

Exemple: désintégration d une particule (2) On obtient donc Et finalement Comme p B,C 2 0 on en déduit m A m B + m C m A c 2 = m B c 2 + m C c 2 + T avec T, l énergie cinétique totale dans le système du centre de masse 24

Exemple: Énergie de seuil (1) L énergie de seuil de production de Q particules lors d une collision inélastique est l énergie cinétique minimale des N particules incidentes, permettant de créer des particules au repos dans leur référentiel du centre de masse Soit le cas de l énergie cinétique minimale que doit posséder une particule de masse m 1 entrant en collision avec une particule immobile de masse m 2, pour former Q particules de masse m j Dans le repère du laboratoire, S, avant la collision Dans le repère du centre de masse, S, après la collision 25

Exemple: Énergie de seuil (2) Avec En notant Et en remplaçant Pour la réaction entre 2 protons (l un immobile) Avec m p = 938 MeV/c 2 T min = 6 mc 2 T min = 5.63 GeV 26

Remarque sur la limite relativiste Si la vitesse d une particule est «proche» de la vitesse de la lumière les relations relativistes doivent être utilisées pour la particule Que veut dire «proche» de la vitesse de la lumière? délicat à déterminer de prime abord Il est plus simple de considérer l énergie cinétique de la particule T Si T > (1/200)m 0 c 2 les relations relativistes doivent être utilisées pour la particule (200 est un facteur arbitraire dépend des applications et de la précision voulue) Exemples: pour un électron (1/200)m e c 2 = 2.56 kev pour un proton (1/200)m p c 2 = 4690 kev 27

Notions de statistique Considérons un processus caractérisé par un nombre de succès x résultant d un nombre d essais n Chaque essai est un processus binaire pour lequel la probabilité de succès vaut p 3 modèles statistiques sont importants pour ce cours: - La distribution binomiale - La distribution de Poisson - La distribution gaussienne (ou normale) 28

Distribution binomiale La distribution binomiale est applicable à tous les processus caractérisés par une valeur constante de p Propriétés de la distribution binomiale : 29

Distribution de Poisson Elle résulte d une simplification de la distribution binomiale sous les conditions que n est grand et p petit 30

Exemples de distributions de Poisson 31

Distribution de Poisson pour les désintégrations nucléaires 4 conditions: - les atomes sont identiques - les atomes sont indépendants - la vie moyenne des atomes est longue - le nombre d atomes est élevé la probabilité d observer x désintégrations dans un intervalle de temps T: avec a le nombre moyen de désintégrations pur unité de temps = at 32

Distribution des intervalles de temps: Distribution d Erlang (1) La probabilité de n avoir aucun événement dans un intervalle de temps [0,t] est e -at La probabilité d avoir exactement 1 un événement en dt est adt La probabilité combinée d observer la 1 ère désintégration dans l intervalle [t, t+dt] est f 1 (t) est la densité de probabilité de la variable aléatoire t définie comme le temps entre 2 désintégrations successives Détermination de la densité de probabilité f k (t) de l intervalle de temps t entre 1 désintégration arbitraire et la k ème suivante 33

Distribution des intervalles de temps: Distribution d Erlang (2) Soit F k (t): la fonction de distribution cumulée (probabilité d observer k désintégrations dans un intervalle de temps < t ou, de manière équivalente, d obtenir au moins k désintégrations dans un intervalle de temps [0 t]): En sachant que: 34

Exemples de distributions d Erlang Distributions des intervalles de temps pour ( ) k = 1; (o) k = 2; ( ) k = 3; ( ) k = 5; ( ) k = 7 et (+) k = 9 35

Distribution gaussienne (ou normale) (1) Si p est petit et que la valeur moyenne de la distribution est grande ( >» 20) Supposition valable en toute situation pour laquelle on accumule un nombre relativement important d événements pendant la mesure 36

Comparaison Poisson - gaussienne 37

Distribution gaussienne (ou normale) (2) Largeur à mi-hauteur (Full width at half maximum ou FWHM) 38

Loi de filiation radioactive: constante de désintégration Soit, la probabilité de désintégration par unité de temps est appelée la constante de désintégration Par conséquent dt est la probabilité de désintégration d un noyau dans l intervalle de temps dt Application de la distribution de Poisson la probabilité de survie d un noyau à l instant t sachant qu il existait en t = 0 Si N 0 est est le nombre initial (en t = 0) de noyaux non-désintégrés le nombre de noyaux N(t) qui survivent en t est 39

Demi-vie et activité La demi-vie T ½ est la durée au bout de laquelle le nombre de noyaux présents est réduit de moitié L activité A(t) à l instant t est définie comme le nombre moyen de désintégrations par unité de temps L unité d activité est le becquerel (Bq) 1 Bq = 1 désintégration par seconde (ancienne unité le Curie (Ci) correspondant à l'activité de 1 g de 226 Ra 1 Ci = 3.7 10 10 Bq) 40

Supposons Filiation radioactive (1) Le nombre de X 1 («parent») décroît selon la loi exponentielle Le nombre de X 2 («fille») s accroît par désintégration du X 1 et se désintègre avec une constante de désintégration 2 Avec comme solution 41

Filiation radioactive (2) Le nombre de X 3 évolue comme En pratique mesures des activités A 1 = 1N 1 et A 2 = 2N 2 en supposant N 2 (0) = N 3 (0) = 0 et 42

Equilibres (1) On constate que A 1 (t) est maximum en t = 0 et nulle en t = 1 et que A 2 (t) est nulle en t = 0 et t = 1 et A 2 (t) passe par un maximum pour da 2 (t)/dt = 0 Ce maximum se produit lorsque les activités du parent et de la fille sont égale A 1 (t m ) = A 2 (t m ) 43

Equilibres (2) En t m on parle «d équilibre idéal» Le rapport des activités de X 2 et X 1 vaut Pour t < t m toujours A 1 > A 2 Pour t > t m toujours A 1 < A 2 La relation spécifique entre parent et fille dépend des grandeurs relatives de leur constante de désintégration 3 cas sont à considérer 1. 2 < 1 2. 2 > 1 3. 2 À 1 44

Non-équilibre: 2 < 1 Les isotopes X 1 se désintègrent plus vite les produits de filiation X 2 le rapport des activité augmente sans limite 45

Exemple de cas pour lequel 2 < 1 Désintégration du tellure métastable On a donc 1 = 2.31 10-2 h -1 et 2 = 3.59 10-3 h -1 46

Équilibre transitoire: 2 > 1 Le rapport des activité augmente avec le temps et tend vers une limite constante pour t 1: L activité de la fille décroît à la même vitesse que celle du parent cet équilibre de régime est appelé équilibre transitoire 47

Équilibre séculaire: 2 À 1 Le rapport des activité augmente avec le temps et tend vers 1 pour t 1: Les activités du parent et de la fille deviennent égales équilibre séculaire Exemple désintégration du radium On a donc 1 = 1.18 10-6 j -1 et 2 = 1.81 10-1 j -1 48