Le régiment de Dragons à l'affût des menaces nucléaires et chimiques Par afp, le 11/7/2017 à 05h34
Des hommes du 2e régiment de Dragons en opération à Fontevraud-l'Abbaye, dans le Maine-et-Loire, le 28 juin 2017 / AFP/Archives Deux militaires en tenue de combat équipés de masques à gaz et d'appareils de détection entrent avec prudence dans un bâtiment délabré afin d'évaluer le danger, une technique familière pour ces hommes du 2e régiment de Dragons, le seul de l'armée de Terre spécialisé dans la lutte nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC). "Ici écho-roméo découverte d'un laboratoire clandestin, début de la reconnaissance", lance le premier militaire de l'équipe de reconnaissance et d'évaluation. Dans le laboratoire, les deux hommes trouvent une bombe artisanale et signalent aussitôt leur découverte par radio. "Faites un prélèvement au niveau de l'objet", leur demande leur interlocutrice. Ils vont alors délicatement prélever dans le corps de l'engin explosif le liquide qui s'y trouve afin de l'analyser pour évaluer sa dangerosité.
Un véhicule blindé du 2e régiment de la compagnie Dragon NRBC (Nucléaire, Radiologique, Biologique, Chimique) se reflète dans une flaque lors d'une opération de contrôle dans un laboratoire clandestin, à Fontevraud-L'Abbaye, le 28 juin 2017 / AFP "Le 2e régiment de Dragons est l'unique régiment de défense nucléaire, radiologique, biologique et chimique de l'armée de Terre. Sa mission est d'appuyer les forces armées et éventuellement de venir en appui des forces de sécurité civiles sur le territoire national face à tout danger NRBC", explique le lieutenant-colonel Guillaume Leroy, chef de corps du 2e RD basé à Fontevraud-l'Abbaye (Maine-et- Loire) qui défilera le 14 juillet sur les Champs-Élysées. Un peu plus loin un véhicule de l'avant blindé (VAB) NRBC avance doucement, puis s'arrête. L'engin aux couleurs camouflage est facilement identifiable avec sa sonde radiologique demi-sphérique sur le flanc et son mât téléscopique sur son toit qui lui sert de station météo. Une trappe s'ouvre à l'arrière, libérant deux roulettes placées au bout de tiges qui viennent prélever des échantillons liquides au sol. A l'intérieur du VAB l'opérateur de prélèvement s'affaire derrière une vitre. Une sonde lui permet de prélever l'air contaminé, et un système de gants et de pince de venir prendre un prélèvement directement au sol.
Un soldat dans un VAB (Véhicule Avant Blindé) participe à une opération de contrôle d'un laboratoire clandestin, à Fontevraud-L'Abbaye / AFP L'opérateur principal va ensuite entamer dans le véhicule l'analyse et l'identification du produit chimique. Jusqu'à quatre militaires peuvent y prendre place, dans des conditions spartiates. Ils sont capables d'analyser et identifier plus de 2.000 composés toxiques. Les 900 militaires du régiment ont à leur disposition plus d'une vingtaine de VAB de ce type, sans compter les nombreux autres engins dédiés à la décontamination des hommes et du matériel, véhicules compris, qui seront mis à l'honneur sur les Champs-Elysées. - Reconnaissance et décontamination - Après les attentats de 2001 aux États-Unis, la spécialité NRBC de l'armée de Terre a été confiée en 2005 à un régiment unique, le 2e RD, régiment historique de cavalerie (chars et blindés), qui a fusionné avec le groupe de défense NRBC de Draguignan, troquant ses chars contre des masques à gaz et des véhicules de reconnaissance et de décontamination. "Nous avons deux grands types de spécialités. Nos missions s'articulent autour de la reconnaissance spécialisée, sur engin blindé ou à pied, et de la décontamination afin de permettre à une unité qui aurait subi une attaque NRBC de repartir au combat", détaille le lieutenant-colonel Leroy.
Depuis sa création, le 2e RD a participé à de nombreuses opérations extérieures, récemment encore au Mali ou en Afghanistan. Il a aussi été déployé en Guinée pour la mission Tamarin de lutte contre le virus Ebola en 2014-15.
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) Un soldat du 2e régiment de Dragons effectue des contrôles et des tests de décontamination lors d'une opération de contrôle dans un laboratoire clandestin, à Fontevraud-L'Abbaye le 28 juin 2017 / AFP Mais les Dragons interviennent aussi sur le territoire national, en appui des forces civiles, à la demande du ministère de l'intérieur. Ils sont d'ailleurs de plus en plus sollicités depuis quelques années, en raison du risque élevé d'attentats en France, notamment sur les grands événements sportifs. "Cette année on a eu une activité particulièrement riche. Nous avons soutenu l'euro de football en 2016, en janvier la Coupe du monde de handball et la Coupe du monde de hockey", explique le chef de corps. "On vient en appui du détachement central interministériel sur notre spécialité et nous on s'occupe plus particulièrement des levées de doute de danger biologique", précise-t-il. Des militaires du 2e RD sont ainsi prêts en permanence à être déployés sur le territoire en cas de risque lié à un attentat mais aussi en cas d'accidents industriels impliquant des produits chimiques. afp