Rappel des programmes Quelques définitions Contexte historique Quelques compléments pour mieux connaître vos élèves et répondre à leurs questions



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Transcription:

FÉMININ, MASCULIN Devenir femme ou homme Le zizi sexuel, ZEP, Glénat Rappel des programmes Quelques définitions Contexte historique Quelques compléments pour mieux connaître vos élèves et répondre à leurs questions Sabine Bobée, IA-IPR Orléans-Tours

Rappel des programmes BO spécial n 9 du 30 septembre 2010 (extraits) FÉMININ, MASCULIN Introduction : La prise en charge de façon responsable de sa vie sexuelle par ce futur adulte rend nécessaire de parfaire une éducation à la sexualité qui a commencé au collège. Ce thème vise à fournir à l élève des connaissances scientifiques clairement établies, qui ne laissent de place ni aux informations erronées sur le fonctionnement de son corps ni aux préjugés. Ce sera également l occasion d affirmer que si l identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée. Notion : La mise en place des structures et de la fonctionnalité des appareils sexuels se réalise sur une longue période qui va de la fécondation à la puberté, en passant par le développement embryonnaire et fœtal. Compétence : Caractériser à partir de différentes informations et à différentes échelles un individu de sexe masculin ou de sexe féminin. Expliquer, à partir de données médicales, les étapes de différenciation de l appareil sexuel au cours du développement embryonnaire. Différencier, à partir de la confrontation de données biologiques et de représentations sociales ce qui relève : - de l identité sexuelle, des rôles en tant qu individus sexués et de leurs stéréotypes dans la société, qui relèvent de l espace social ; - de l orientation sexuelle qui relève de l intimité des personnes.

Rappel des programmes BO spécial n 9 du 30 septembre 2010 (extraits) THÈME 3 A FÉMININ, MASCULIN Introduction : Dans une optique d éducation à la santé et à la responsabilité, il s agit de comprendre les composantes biologiques principales de l état masculin ou féminin, du lien entre la sexualité et la procréation et des relations entre la sexualité et le plaisir. Ces enseignements gagneront à être mis en relation avec d autres approches interdisciplinaire (philosophie) et/ou intercatégorielle (professionnels de santé). Il s agit d aider l élève à la prise en charge responsable de sa vie sexuelle. Devenir femme ou homme On saisira l occasion d affirmer que si l identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée. Cette distinction conduit à porter l attention sur les phénomènes biologiques concernés. Connaissances : Les phénotypes masculin et féminin se distinguent par des différences anatomiques, physiologiques, et chromosomiques. La mise en place des structures et de la fonctionnalité des appareils sexuels se réalise, sous le contrôle du patrimoine génétique, sur une longue période qui va de la fécondation à la puberté, en passant par le développement embryonnaire et fœtal. La puberté est la dernière étape de la mise en place des caractères sexuels. Capacités et attitudes : Extraire et exploiter des informations de différents documents, réaliser des dissections pour : - identifier les différences anatomiques, physiologiques et chromosomiques des deux sexes ; - expliquer les étapes de différenciation de l appareil sexuel au cours du développement embryonnaire. Traduire les différents mécanismes étudiés sous la forme de schémas fonctionnels.

Rappel des programmes Comparaison entre les programmes de 1 ère L/ES et S 1 ère S 1 ère L et 1 ère ES Des intentions similaires : Fournir à l élève des connaissances scientifiques clairement établies, qui ne laissent de place ni aux informations erronées sur le fonctionnement de son corps ni aux préjugés. Aider l élève à la prise en charge responsable de sa vie sexuelle. Des compétences similaires : Caractériser les différences liées aux phénotypes (sexes) masculin et féminin. Expliquer les étapes de différenciation de l appareil sexuel au cours du développement embryonnaire. Différencier ce qui relève : - de l identité sexuelle, des rôles en tant qu individus sexués et de leurs stéréotypes dans la société (sphère publique) ; -de l orientation sexuelle (sphère privée). Mises en œuvre à des niveaux de précision plus ou moins élevés : Détails : gène SRY, protéine TDF, AMH Données médicales et expérimentales Simple Données médicales seulement

Rappel des programmes Comparaison entre les programmes de 1 ère L/ES et S Ces programmes permettent de travailler notamment deux des objectifs de l enseignement des SVT au lycée : - la construction d une culture scientifique commune fondée sur des connaissances considérées comme valides tant qu elles résistent à l épreuve des faits (naturels ou expérimentaux) et des modes de raisonnement propres aux sciences ; - la formation de l esprit critique et l éducation citoyenne par la prise de conscience du rôle des sciences dans la compréhension du monde et le développement de qualités intellectuelles générales par la pratique de raisonnements scientifiques. Les mêmes recommandations pédagogiques peuvent s appliquer aux filières L /ES et S : Les programmes ciblent l étude de la construction de la différenciation sexuelle. Il convient d aborder aussi la notion d identité sexuelle qui dépend de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Le professeur de SVT en approfondit logiquement les facteurs biologiques ; les autres aspects seront également abordés, sans que la construction du genre soit obligatoirement approfondie. Cette dernière pourra néanmoins être abordée en collaboration avec d autres personnels, professeurs de philosophie ou de SES, médecins, infirmières Le cours et/ou l accompagnement personnalisé peuvent tous deux être des moments pour travailler en collaboration avec ces personnels, organiser des débats argumentés

QUATRIEME Rappel des programmes Articulation entre le programme de 4 e et de 1 ère DÉCLENCHEMENT DU FONCTIONNEMENT DES APPAREILS REPRODUCTEURS Constat PREMIERE Différences anatomiques physiologiques Puberté Hormones fabriquées par le cerveau Appareils reproducteurs fonctionnels testostérone / œstrogènes et progestérone Caractères sexuels secondaires Appareils reproducteurs fonctionnels testostérone / œstrogènes et progestérone Caractères sexuels secondaires 1 èr niveau de compréhension Homme Femme MISE EN PLACE DES STRUCTURES ET DE LA FONCTIONNALITÉ DES APPAREILS SEXUELS Périodes embryonnaire et fœtale Compréhension Différences chromosomiques anatomiques physiologiques Mécanismes hormonaux Puberté Hormones hypothalamohypophysaires Approfondissement Homme Femme

Précision & Intention: Les définitions, faits historiques et compléments qui suivent vont bien au-delà des programmes. Ils visent à vous fournir les connaissances pour concevoir votre enseignement, si possible en collaboration avec d autres personnels, et répondre, le cas échéant, aux questions des élèves et/ou de leurs parents. La dernière partie ne se limite pas à la partie «Devenir femme ou homme». Les connaissances biologiques étant considérées connues, la part relative aux sciences humaines est proportionnellement élevée.

Quelques définitions Sexe biologique Définition : ensemble des caractéristiques anatomiques et physiologiques (sexes anatomique et gonadique) et des caractéristiques génétiques (sexe chromosomique ou génétique) distinguant le sexe masculin du sexe féminin. Du sexe génétique au sexe gonadique : La différence entre le sexe masculin et le sexe féminin est d abord génétique. Depuis 1959, on sait que le sexe dépend de la présence ou de l absence du chromosome Y. En 1990, on a identifié au niveau du bras court du chromosome Y, un gène de masculinité appelé gène SRY (pour Sex-determiting Region of Y). Ce gène code pour un facteur de détermination testiculaire, la protéine TDF (pour Testis Détermiting Factor). Dans les gonades indifférenciées, cette protéine déclenche une succession de réactions en cascade qui aboutit à l expression de nombreux gènes impliqués dans la différenciation des gonades en testicules : dès la 7 ème semaine des cordons (futurs tubes séminifères) contenant les cellules germinales (spermatogonies) apparaissent. En son absence, les gonades se différencient en ovaires : des follicules contenant chacun une cellule germinale (ovogonie) se mettent en place. Le sexe chromosomique (XX ou XY) induit ainsi le développement de gonades différenciées. Exceptions : On compte en France, environ 400 000 individus possédant des formules chromosomiques atypiques au niveau des chromosomes sexuels (5X, 4X, XXY, YY ). Les cas de sexes génétiques contradictoires avec l apparence physique ne sont pas exceptionnels (on estime à 10 000 le nombre d hommes XX, le nombre de femmes XY serait plus limité). Dans de nombreux cas, ils sont dus à la délétion d un fragment contenant le gène SRY ou à la translocation d un tel fragment sur le chromosome X. Cependant, quelques cas laissent suggérer que le gène SRY lui-même ne serait pas nécessaire : on a découvert des individus mâles, sans ambiguïté génitale, qui ne possèdent pas le gène SRY.

Quelques définitions Sexe biologique Du sexe gonadique au sexe phénotypique En 1974, A. Jost montrait que les voies génitales de fœtus castrés, quel que soit leur sexe génétique, évoluent vers le type femelle. Chez le fœtus mâle, les testicules produisent de la testostérone qui empêche la régression des canaux de Wolff et masculinisent les organes génitaux externes, et l hormone anti-müllérienne qui provoque la régression des canaux de Müller. Les gonades induisent ainsi le développement de voies génitales différenciées (l ensemble constitue les caractères sexuels primaires). Les hormones sexuelles mâles ou femelles qui sont secrétées pendant la période fœtale imprègnent également les structures nerveuses et vont ainsi sexualiser la formation des réseaux de neurones. A partir de la puberté, l axe hypothalamo-hypophysaire fonctionne selon un mode masculin (stable) ou féminin (cyclique) et stimule la sécrétion d hormones sexuelles. Les caractères sexuels primaires se développent et les caractères sexuels secondaires apparaissent (seins, pilosité ). Chez les individus de sexe masculin, la testostérone induit la croissance du pénis, et indirectement, via l'androstanolone, celle de la prostate. L'œstradiol et les autres hormones féminines provoquent le développement des seins. Il en résulte qu à chaque sexe correspondent des fonctions reproductives différenciées. Exceptions : 1 enfant sur 4500 a des caractéristiques anatomiques qui ne permettent pas de le situer aisément dans l un ou l autre des sexes. L origine peut être : une insensibilité hormonale d origine génétique ; un dérèglement hormonal des gonades ou des surrénales de l enfant ; un traitement médical de la mère. Les femmes souffrant d hyperplasie congénitale des glandes surrénales fabriquent des quantités excessives de testostérone dès le stade fœtal. L anomalie de leurs organes génitaux, masculinisés à des degrés variables, peut être effacée par une opération chirurgicale.

Quelques définitions Identité sexuelle (identité sexuée) Définition : L identité sexuelle peut être définie comme étant la résultante de trois dimensions : - le sexe biologique ; - le sexe psychologique c est-à-dire la conviction intime d être fille/femme ou garçon/homme; - le sexe social qui traduit l appartenance à ce groupe sexe par l adoption de comportements qui, dans chaque culture, sont propres aux garçons et aux filles (habillement, discours, manières de se conduire ). Elle est à distinguer de l identité de genre qui fait uniquement référence au sexe psychologique et au sexe social. Les définitions peuvent varier d un auteur à l autre. Selon certains auteurs, l identité sexuelle comprend aussi ce qui a trait à la sexualité et aux relations qu'elle implique. Pour éviter la confusion, certains auteurs utilisent l expression «identité sexuée», circonscrite dans tous les cas aux dimensions biologique, psychologique et sociale. L expression «identité sexuelle» utilisée par les auteurs du programme exclut ce qui a trait à la sexualité, à l orientation sexuelle. Elle est synonyme d identité sexuée.

Quelques définitions Identité sexuelle (identité sexuée) Schéma classique : L identité de genre est en accord avec le sexe biologique de l individu. Ainsi, une personne dont le sexe biologique est féminin éprouve le sentiment d être une femme ; une personne dont le sexe biologique est masculin éprouve le sentiment d être un homme. 1 ère exception : Les intersexués sont des personnes qui possèdent des caractères sexuels (internes et/ou externes) ambigus, incomplets ou intermédiaires appartenant à la fois au sexe féminin et au sexe masculin (parmi eux de très rares cas d hermaphrodites vrais dont les gonades contiennent à la fois un tissu testiculaire et un tissu ovarien). Ceux-ci peuvent éprouver le sentiment d être une femme, un homme ou d appartenir à chacun des deux sexes. A la naissance de ces enfants, la communauté médicale et les parents leur choisissent un sexe, ce qui est une obligation pour l état civil. Cette assignation peut s accompagner d une opération chirurgicale. Ces opérations, irréversibles, ne font plus consensus. Une fois adulte, l enfant peut ne pas se sentir à l aise avec le sexe qui lui a été assigné. Afin que cette assignation puisse être revue par l enfant devenu adulte, des médecins et des associations militent contre les opérations et les traitements hormonaux chez les très jeunes enfants. Après opération, les femmes qui ont souffert d hyperplasie congénitale des glandes surrénales (voir diapo 9) vivent bien leur féminité dans la très grande majorité des cas. Cela conforte l idée que l imprégnation du cerveau par les hormones sexuelles durant la période fœtale ne détermine pas l identité sexuelle.

Quelques définitions Identité sexuelle (identité sexuée) 2 ème exception : L identité de genre faisant référence à l expérience intime et personnelle de son genre vécue par chacun, elle peut ne pas correspondre au sexe biologique. La personne est alors transgenre. Ce terme recouvre généralement : - les transsexuels : personnes qui expriment cette inadéquation par un désir de transformation de ses caractéristiques anatomiques afin de les rendre semblables à celles de l autre sexe (si la personne ne souhaite pas subir une intervention chirurgicale pour changer de sexe, elle est parfois qualifiée de transgénériste). -les travestis : hommes et femmes qui prennent plaisir à s'habiller comme l autre sexe, indépendamment de leur orientation sexuelle. Les données épidémiologiques actuelles, et en particulier les données françaises, sont insuffisantes pour obtenir une estimation fiable de la prévalence et de l incidence des personnes transsexuelles. Néanmoins, à partir des données les plus récentes, l approximation d une prévalence située entre 1 : 10 000 et 1 : 50 000 pourrait être faite, ce qui indiquerait alors que le transsexualisme n est pas un phénomène exceptionnel.* + Entre 2000 à 2006, l Assurance maladie a recensé 81 à 114 demandes de prise en charge de chirurgie de réassignation par an (pour des assurés du Régime général). Situation actuelle et perspective d évolution de la prise en charge médicale du transsexuelisme en France, Haute Autorité de Santé, Service Evaluation des actes professionnels, novembre 2009

Quelques définitions Orientation sexuelle Définition : capacité de chacun à ressentir une profonde attirance émotionnelle, affective et sexuelle envers des individus du sexe opposé, de même sexe ou de plus d un sexe, et d entretenir des relations intimes et sexuelles avec ces individus. De façon générale, on définit trois grands types d orientations sexuelles : l'hétérosexualité, l'homosexualité et la bisexualité. L orientation sexuelle peut varier dans le temps : elle n est pas déterminée biologiquement. Jusqu'à présent, aucun argument scientifique ne permet de dire que l'homosexualité est liée à des causes biologiques, qu'il s'agisse des hormones, du cerveau ou des gènes. Il y a presque 20 ans, des chercheurs ont prétendu avoir trouvé un gène de l'homosexualité (Hamer, 1993). Depuis, leur résultat a été complètement démenti (Marshall, 1995, Rice, 1999), mais le succès médiatique a été tel que l idée est restée dans les esprits. Les femmes qui ont souffert d hyperplasie congénitale des glandes surrénales (voir diapo 9) sont hétérosexuelles à de très rares exceptions près. Cet exemple illustre le fait que l imprégnation du cerveau par les hormones chez le fœtus est loin d être déterminante dans l orientation sexuelle.

Quelques définitions Orientation sexuelle Selon l enquête Contexte de la sexualité en France réalisée en 2006 : 4% des hommes comme des femmes déclarent avoir déjà eu des pratiques sexuelles avec un partenaire du même sexe ; 6,2% des femmes et 3,4% des hommes déclarent avoir ressenti de l'attirance pour une personne de même sexe ; 0,5% des femmes et 1,1% des hommes se définissent comme homosexuels ; 0,8% des femmes et 1,1% des hommes se disent bisexuels. Ces déclarations varient selon le lieu de résidence. Ainsi, 6,0% des femmes et 7,5% des hommes habitant dans l agglomération parisienne déclarent avoir déjà eu des pratiques sexuelles avec un partenaire du même sexe contre respectivement 3,2% et 2,9% pour celles et ceux qui habitent dans des communes rurales. Les pourcentages enregistrés dans l agglomération parisienne atteignent leur maximum chez les femmes de 40-49 ans (8,1%) et chez les hommes de 35-39 ans (6,6%), et plus encore chez les Franciliens de ces âges qui déclarent un niveau d étude supérieur à Bac +2 (11,4% et 14,6% respectivement), ce qui traduit en partie les parcours sociaux particuliers que doivent emprunter les personnes homo-bisexuelles pour vivre dans des environnements plus tolérants.

Contexte historique Fin XIX e, vision «naturaliste» : Quelques étapes clés Pour simplifier le propos, le vocabulaire utilisé ci-dessous correspond aux définitions précédentes, et non à celles de l époque. Instinct sexuel, nécessité de perpétuer l espèce désir de procréation Sexe biologique Identité sexuelle Orientation sexuelle (hétérosexuelle) 1900 La reconnaissance des «minorités» sexuelles et l insuffisance de l explication strictement biologique (Ré)assignation des intersexués Premières opérations de réassignation de transsexuels 1902 : 1 ère castration masculine 1917 : 1 ère hystérectomie Magnus de Hirschfeld (médecin sexologue), dans Die Tranvestitens, définit les transsexuels comme une catégorie différente des intersexués d une part et des homosexuels d autre part Les intersexués sont considérés comme des anomalies à corriger Idée de «flexibilité» du sexe anatomique La médecine reconnaît la possibilité d une inadéquation entre le sexe biologique et l identité sexuelle Milieu du XX e : Robert Stoller (psychiatre) propose, dans Sex and Gender. On the Development of Masculinity and Feminity ( 1955), de ne pas limiter l identité sexuelle au seul sexe biologique. La vision «naturaliste» est perturbée : le sexe biologique n induit pas systématiquement l identité sexuelle correspondante 1950 Temps

Contexte historique Quelques étapes clés De l anthropologie culturelle à la reconnaissance de l influence culturelle 1931, Marcel Mauss, tout juste nommé professeur de sociologie au Collège de France, dit : «La division par sexes est une division fondamentale, qui a grevé de son poids toutes les sociétés à un degré que nous ne soupçonnons pas.» 1935, Margaret Mead (anthropologue) écrit dans Sex and Temperament in Three Primitive Societies : «Chaque société a, d une façon ou d une autre, codifié les rôles respectifs des hommes et des femmes» 1949, Simone de Beauvoir écrit dans Le deuxième sexe «On ne naît pas femme, on le devient». Dans ce texte fondateur, elle distingue les données biologiques, le sexe, et le genre, construction sociale et culturelle. Selon elle, la différence établie entre les genres est le produit d un conditionnement à une vision patriarcale où le féminin est dévalorisé, censuré et nié. Idée de conventions culturelles (par opposition aux déterminismes naturels) qui définissent des normes associées aux rôles sexués. 1972, John Money (psychologue) et Anke A. Ehrhardt (psychiatre) rapportent, dans Man & woman, Boy & Girl : The Differenciation and Idée de flexibilité du genre Dimorphism of Gender Identity from Conception to Maturity, le cas de (en plus du sexe Bruce/Brenda (voir annexe). Cette expérience devait démontrer que anatomique) l identité sexuelle est re-constructible donc constructible. 1972, Ann Oakley (sociologue) est la 1 ère à utiliser le concept de «gender» dans Sex, Gender and Society. Fin des années 70 : le genre est une des dimensions de l identité sexuelle. Par définition, il correspond au résultat du processus d assignation sociale et d identification subjective des individus aux catégories d homme et de femme. 1970 Les défenseurs de l idée que l identité sexuelle (sexuée) est une construction sociale minimisent la relation de causalité entre celle-ci et le sexe anatomique. Temps 1930 1950

Contexte historique Quelques étapes clés L influence de la culture : un nouveau champ de recherche dans le domaine des sciences humaines Années 80 : la distinction du sexe biologique et du genre social ouvre de nombreuses recherches sur les rapports entre les sexes au sein de la société (sans se focaliser spécifiquement sur les femmes comme c était le cas auparavant). Ces études, pluridisciplinaires, touchent aussi bien à la sociologie, la démographie, l anthropologie que l économie. 1980 En 1986, Joan Scott (historienne) dresse dans Genre: une catégorie utile d analyse historique, une brève histoire du concept de genre. Présenté comme une catégorie d analyse, ce concept ouvre des perspectives dont le champ est investi, notamment en France. Le mot genre, très polysémique, recouvre des réalités différentes et parfois complexe (genre grammatical, genre littéraire, taxon ). Cette difficulté, qui a souvent été source de confusions, en limite son emploi. Les «gender studies» sont nées aux Etats-Unis. Des recherches ont commencé presque simultanément en France, même si le terme «genre» ne s impose pas immédiatement Selon Françoise Milewski (économiste qui coordonne à la rentrée 2011, à Sciences Po, un programme spécifiquement dédié aux «gender studies»), les "gender studies" ne sont pas une opinion ou une idéologie, mais un domaine de recherche. Qui plus est, l'objet de ces recherches n'est pas de prôner une société où tous les individus seraient ressemblants. Personne ne nie qu'il existe une différence biologique entre une fille et un garçon. Ce qu'il faut déconstruire, ce sont les stéréotypes du masculin et du féminin et les inégalités construites socialement. Dans Ce que le genre fait aux personnes, Irène Théry (sociologue) et Pascale Bonnemère (anthropologue) montrent que les études de genre évoluent peu à peu afin de ne plus faire de la «différence des sexes» une question à part dans l étude des actions et des relations humaines. AUJOURD HUI

Contexte historique Mise au point sur quelques définitions Depuis le XVII e siècle, le «sexe» a été défini selon un mode bicatégoriel à l aide de différents champs conceptuels dont l anatomie des appareils génitaux, la communication hormonale et la génétique. Le «genre», lui, a été élaboré au cours de la seconde moitié du XX e siècle. Dans La différence des sexes, Françoise Héritier (anthropologue), propose une définition simple de ce concept : «Nous appelons «genre» la manière de penser les comportements, les attitudes, les représentations ; c est une façon de classer les individus ou les choses dans des boîtes mentales qui ont été crées avant nous. En plus du sexe apparent, nous sommes définis par un genre qui est attendu de nous.» Concept : Représentation intellectuelle d un objet. Un concept regroupe les objets qu'il définit en une même catégorie appelée «classe». Exemple : les concepts d'homme, d'arbre, de maison. D après le dictionnaire de l Académie française Théorie : Une théorie est un système cohérent qui coordonne, relie et unifie des lois, des hypothèses, des principes et des modèles, les uns apparaissant comme complémentaires des autres. D après Pierre Sagaut (introduction à la pensée scientifique moderne, cours de licence, Paris 6) Les notions de «sexe» et de «genre» sont des concepts. Aucune traduction française ne s'est imposée pour l'instant pour les «gender studies». On trouve parfois des traductions comme «études de genre», «études sur le genre» ou «théorie du genre». A l instar de ses collègues, le sociologue Eric Fassin préfère la traduction «études de genre» car ce terme est moins sujet à interprétation que le mot théorie qui, lui, peut laisser entendre une absence avérée de caution scientifique. La «théorie du genre» est parfois associée à des affirmations du type «On ne naît pas homme ou femme mais on le devient en fonction d un choix personnel». Ces affirmations, dévoyant le propos de Simone de Beauvoir, nient la différence biologique et réduisent l influence de la culture à un choix personnel en concevant l individu en dehors de la société et de ses normes. Elles n ont aucun fondement scientifique.

Contexte historique De la culture et du biologique : une relation inextricable Depuis les années 80, les psychologues étudient la construction de l identité sexuelle (sexuée) chez les jeunes enfants Depuis les années 90, les progrès techniques, notamment l imagerie cérébrale, permettent d explorer la plasticité du cerveau et d étudier comment se forgent les différences entre les sexes. Les connaissances actuelles Dans De la construction de l identité sexuée aux différences psychologiques selon les genres, Christelle Declercq présente quelques expériences qui attestent que : L enfant distingue les deux sexes, puis il les identifie, il prend conscience de son appartenance à l un des deux groupes et enfin il s approprie les rôles correspondant à son sexe. Les attitudes des parents sont distinctes sur deux plans : l environnement physique offert aux enfants et les attitudes adoptées avec les enfants. Dans, Cerveau, Sexe & Pouvoir, Catherine Vidal et Dorothée Benoît- Browaeys, rappellent que : Le cerveau contrôle les fonctions de reproduction qui sont différentes entre les hommes et les femmes. C est dans ce sens qu il faut comprendre la notion de «sexe du cerveau». Par contre pour les fonctions cognitives, l IRM a montré que les différences entre les cerveaux d individus d un même sexe sont plus importantes que les différences observées entre les sexes. Il existe autant de différences entre un homme et une femme, qu entre un rugbyman et un violoniste ou entre une avocate et une championne de natation. Le cerveau se construit à tous les âges de la vie, en fonction de l expérience vécue par chacun, indépendamment de son sexe. 1980 AUJOURD HUI

Contexte historique De la culture et du biologique : l exemple des aptitudes spatiales Au cours de la conférence Le cerveau a- t-il un sexe? donnée le 5 février 2011 à l université de Paris Diderot, Catherine VIDAL prend l exemple des aptitudes spatiales, et plus particulièrement celui de la performance aux tests de rotation mentale en 3D. Dans cet exemple, il faut indiquer si les deux objets sont semblables ou différents Les connaissances actuelles Résultats : Si le test est présenté comme un test de géométrie, les garçons réussissent mieux que les filles. Si ce même test est présenté comme un test de dessin alors les filles réussissent aussi bien que les garçons! Interprétation : Cette expérience montre, à l évidence, l influence de l estime de soi et des stéréotypes de genre. Ce sont les stéréotypes de genre qui font que les filles ont moins confiance en elles en géométrie (et en mathématiques de façon générale) qu en dessin. Dans leur histoire, les sociétés forgent des modèles et des normes associées au féminin et au masculin (Perrot 2002, Héritier 2002). Dès le plus jeune âge, chacun est inconsciemment imprégné par un schéma identitaire auquel il doit se conformer pour être accepté et reconnu par le groupe social. Déjà en 1957, Roland Barthes écrivait dans Mythologies «Que les jouets français préfigurent littéralement l'univers des fonctions adultes ne peut évidemment que préparer l'enfant à les accepter toutes, en lui constituant avant même qu'il réfléchisse, l'alibi d'une nature qui a créé de tout temps des soldats, des postiers et des vespas». Hommes et femmes adoptent les comportements culturellement associés à leur sexe, qui sont précocement intériorisés. Cette empreinte culturelle est acquise grâce à la plasticité cérébrale qui sous-tend tout apprentissage. AUJOURD HUI

Contexte historique Les connaissances actuelles Les stéréotypes et des préjugés au crible de l argumentation scientifique Dans le texte, Le cerveau a-t-il un sexe?, en ligne sur Éduscol, Catherine VIDAL montre que les progrès de nos connaissances sur le cerveau ont rendu caduques les vieilles idées reçues sur les différences entre le cerveau des hommes et celui des femmes. Sa lecture vous permettra d aborder sereinement les interrogations de vos élèves quant aux préjugés suivants : Pour plus d informations, se rapporter à l ouvrage Cerveau, Sexe & Pouvoir ou Hommes, femmes, avons-nous le même cerveau,

Quelques compléments Genre, sciences et éducation L orientation scolaire différente selon le sexe 29,6% des filles choisissent la série scientifique contre 42,8% des garçons en 2009 ; 42,4% des filles contre 64,5% des garçons obtiennent un baccalauréat scientifique parmi les lauréats du baccalauréat général en 2009. Malgré les meilleures performances scolaires des filles (taux de réussite au baccalauréat de 2,6 points supérieur à celui des garçons en 2009), les garçons intègrent davantage les filières sélectives de l enseignement supérieur : les filles ne représentent que 30,5% des inscrits dans les classes préparatoires scientifiques, 27,3% dans les écoles d ingénieurs et 40,1% dans les instituts universitaires de technologie (IUT). Source : ministère de l Éducation nationale, Repères et références statistiques, 2010, in Chiffres Clés 2010

Quelques compléments Genre, sciences et éducation 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 5 10 15 20 25 30 35 La différence de performance selon le genre combinaison des 3 compétences suivantes) reconnaître les questions qui peuvent faire l objet de recherches scientifiques, déterminer les caractéristiques essentielles d une démarche scientifique. donner du sens aux résultats scientifiques pour étayer des thèses ou des conclusions, être capables d accéder à des informations scientifiques et produire des conclusions et des arguments fondés sur ces données. OECD (2007), PISA 2006 Science Competencies for Tomorrow s World, Tables 2.1c, 2.2c, 2.3c, 2.4c, 6.1c, 6.2c Différence des scores* en faveur des filles Différence des scores* en faveur des garçons *Les scores moyens sont, pour chaque item, de l ordre de 500. Le degré d incertitude, pour chaque calcul, est d environ 4 pour la France et l Autriche, 1 pour la moyenne de l OCDE).

Quelques compléments Genre, sciences et éducation Sciences, estime de soi et plaisir D après le rapport de Maurice Porchet, Les jeunes et les études scientifiques, les garçons pensent à 82% qu ils sont aptes à faire des études scientifiques, alors que les filles ne sont que 53% à le penser. Répartition dans les séries des élèves qui se jugent, en fin de collège, de bon niveau www.onisep.fr/content/download/457535/.../2009_maths_bassedef.pdf En France, les filles ont un sentiment d efficacité personnel dans le domaine scientifique inférieur à celui déclaré par les garçons et cet écart est un peu plus prononcé que l écart moyen des pays de l OCDE. Plaisir ou motivation supérieur chez les garçons Pour plus d informations : http://www.femmesetsciences.fr/bibliotheque/livreti deesrecues2008.pdf OECD (2007), PISA 2006 Science Competencies for Tomorrow s World, Chapter 3

Quelques compléments Genre, sciences et éducation Stéréotypes à l Ecole Dans Les paradoxes de la mixité filles-garçons à l'école : Perspectives internationales, Catherine Marry (sociologue), montre que, inconsciemment, les enseignants véhiculent des stéréotypes de sexe qui ont des répercussions sur l'estime de soi des élèves. Ainsi, «la croyance des maîtres dans la supériorité des garçons en mathématiques et celle des filles en littérature est décelée, dès l'école primaire, alors même que les différences de performance sont inexistantes. Ces attentes fonctionneraient comme "des prophéties auto-réalisatrices", alimentant la moindre confiance des filles et la surévaluation des garçons en mathématiques». Les enseignants, hommes et femmes, encouragent la passivité et la conformité chez les élèves de sexe féminin tandis qu ils valorisent l indépendance et l individualité chez les garçons. Ils autorisent davantage une mauvaise conduite chez les garçons car ils la considèrent naturelle et, pour la même raison, ils attendent des filles qu elles assument les activités d ordre domestique, telles que s occuper des autres et nettoyer la classe. Les filles sont généralement perçues comme étant plus coopératives et malléables, et les garçons comme plus confiants et compétents. Même lorsque les filles sont considérées comme de meilleures élèves, le motif invoqué est comportemental, plutôt que cognitif ou intellectuel ; par exemple, on dira qu elles sont plus méticuleuses et qu elles «travaillent plus dur» que les garçons. Les études dont sont tirées ces conclusions sont citées dans : http://eacea.ec.europa.eu/education/eurydice/documents/thematic_reports/120fr.pdfp Pour plus de précision, voir : - les extraits d une conférence de Catherine Giard, psychologue scolaire, qui a réalisé des observations dans les classes du 1 er degré (mais qui font écho à certaines pratiques dans le 2 nd degré) : http://teledebout.org/index.php?page=giard - le témoignage d un professeur des écoles : http://teledebout.org/index.php?page=labie

Quelques compléments Sexualité et adolescence D après une étude de l INSERM, à 14 ans, 61% des garçons ont vu au moins un film pornographique à la télévision dans l année. Ce chiffre augmente avec l âge, présentant des pointes à 15 ans pour les filles et à 16 ans pour les garçons. * / + En découvrant le sexe via des images pornographiques, les adolescents ont accès à une information erronée sur l acte d amour qui se résume à une suite de figures exécutées sans affect, et où l autre n existe qu en tant qu objet susceptible de satisfaire sa propre jouissance. Extrait de La sexualité des enfants n est pas l affaire des grands Didier Lauru et Laurence Delpierre, Hachette Littératures, 2008 Age au premier rapport sexuel, par sexe et génération années des 18 ans Enquête Contexte de la sexualité en France, réalisée en 2006 Selon le sociologue Eric Donfu, de plus en plus de parents sont confrontés à des «bébés couples», ces couples d'ados qui «jouent aux grands», allant parfois jusqu'à vouloir, faute de moyens financiers, s'installer ensemble sous le même toit que leurs géniteurs. «Les cas où la conjointe ou le conjoint fait désormais partie de la famille ne sont pas rares, affirme le président de Dialogues et relations sociales, un atelier d'études sur les transformations de la société contemporaine. Mais il y a encore beaucoup de parents qui s'opposent à cette cohabitation précoce.» Extrait de Le Parisien, 23.02.2011

Quelques compléments Maternité et adolescence L âge moyen au premier enfant augmente avec le niveau de diplôme, même si cet écart tend à se réduire au fil des années (de 24,2 ans en 2000, il est passé à 25,3 ans en 2008 chez les non diplômées alors que sur la même période, il est passé de 29,7 ans à 30,0 ans pour les femmes ayant un diplôme supérieur au baccalauréat. L arrivée des enfants est une expérience de plus en plus différée, jusqu à ce que les couples se sentent prêts à devenir parents, grâce à la large couverture contraceptive qui offre aux hommes et aux femmes une meilleure maîtrise de leur calendrier de vie. D après Fécondité et niveau d études des femmes en France à partir des enquêtes annuelles de recensement, Emma Davie et Magali Mazuy Le nombre de maternités précoces a fortement diminué ces dix dernières années, mais de façon inégale selon les pays et leur contexte culturel et politique ; le phénomène reste préoccupant, même en France. En 1997, la France enregistrait 13 192 grossesses mineures, contre 20 710 en 1980. Depuis les années 1990, les chiffres sont restés relativement stables, voire en baisse, sauf pour les naissances chez de très jeunes mineures, c est-à-dire de moins de seize ans, qui sont en augmentation relative. La géographie des grossesses adolescentes rejoint celle des régions les plus défavorisées, marquées par l exclusion et le chômage, les zones rurales, et les banlieues en difficultés. D autres facteurs interviennent comme l influence cultuelle et culturelle, et les expériences de la petite enfance. S ajoutent des facteurs d ordre psychologique. La littérature est unanime à considérer les effets négatifs des maternités précoces pour les enfants et leurs parents. D après le dossier d étude n 53, Les maternités précoces dans les pays développés, Anne Daguerre et Corinne Nativel, Institut d Etudes Politiques de Bordeaux, 2004.

Quelques compléments Homosexualité et société L acceptation de l homosexualité est plus marquée chez les femmes et chez les personnes nées après le milieu des années 50. Les hommes de générations plus anciennes adhèrent davantage à une vision «pathologique» de l homosexualité. Opinions à l égard de l homosexualité. Pourcentage des personnes interrogées ayant répondus que les rapports homosexuels constituent une sexualité «contre nature». Enquête Contexte de la sexualité en France, réalisée en 2006

Quelques compléments Homosexualité et société Comme dans la population générale, le fait d avoir tenté de se suicider est associé à : - un niveau d étude peu élevé ; - des revenus faibles ; - une consommation d alcool excessive ; - le fait d avoir été victime d abus sexuels. D autres facteurs sont associés plus spécifiquement à la population homosexuelle : - le fait d être victime de rejet parental ou sociétal du fait de l orientation sexuelle ; - l âge de prise de conscience de son homosexualité : plus elle est précoce, plus le sujet est fragilisé. http://www.invs.sante.fr/publications/2007/jvs_2007/groupes%20vulnerables/5.pdf

Bibliographie Vidal Catherine, Benoît- Browaeys Dorothée, Cerveau, Sexe & Pouvoir, Belin 2005 105 pages 16 euros Vidal Catherine, Hommes, femmes, avons-nous le même cerveau, coll Les Petites Pommes du Savoir, Editions du Pommiers 2007 64 pages 4,5 euros Dorlin Elsa, Sexe, genre et sexualités, collection Philosophie, PUF, 2008 153 pages 12 euros Sexe et genre, de la hiérarchie entre les sexes coordonné par Maris-Claude Hurtig, Michèle Kail et Hélène Rouch, CRNS Editions, 1991 (ouvrage collectif qui réunit des contributions variées dont l article de Christine Delphy, Penser le genre) 281 pages 29 euros Héritier Françoise, La différence des sexes, Bayard Editions, collection Les petites conférences, 2010 (ce texte est écrit à la manière d une «petite conférence» destinée aux enfants) 100 pages 12 euros

Autres ouvrages, articles et sites consultés (certaines références citées dans le diaporama ne sont pas reprises ici) Bardonnel Patrick, Sur la notion de genre et ses avatars, Cercle 16-2(2006) Bonnemère Pascale et Théry Irène, Ce que le genre fait aux personnes, Editions EHESS, 2008 Declercq Christelle, De la construction de l identité sexuée aux différences psychologiques selon les genres, Université de Reims Champagne-Ardenne, UFR Lettres et Sciences Humaines, www.acreims.fr/files/saio_identite_sexuee.pdf Firdion Jean-Marie, Verdier Éric, Suicide et tentative de suicide parmi les personnes à orientation homo/bisexuelle, http://crips.centredoc.fr/docs/pdf_ged/e00832.pdf Scott Joan, Genre: une catégorie utile d analyse historique, http://www.afed.refer.org/textes/genre_histoire.pdf Théry Irène, La distinction de sexe, Odile Jacob, 2007 Vidal Catherine, Le cerveau a-t-il un sexe?, Article: http://eduscol.education.fr/cid47784/le-cerveau-a-t-il-un-sexe%a0.html Vidéo : http://www.univ-paris-diderot.fr/mediatheque/spip.php?article189 Enquête «Contexte de la Sexualité en France» réalisée en 2006 sous la responsabilité scientifique de Nathalie Bajos (Inserm) et de Michel Bozon (Ined), et coordonnée par Nathalie Beltzer (ORS Ile-de- France). http://csf.kb.inserm.fr/csf/accueil.html Haute Autorité de Santé, Situation actuelle et perspective d évolution de la prise en charge médicale du transsexualisme en France,, Service Evaluation des actes professionnels, novembre 2009, http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2009-12/rapport_transsexualisme.pdf Sélection commentée de ressources sur la notion de genre par CorteX, un collectif d'enseignement et de recherche en esprit critique et sciences. http://cortecs.org/bibliotex/414-pour-en-savoir-plus-sur-la-notion-de-genre

Autres ressources Anne d'autrice et le dauphin Louis, futur Louis XIV - Peinture de l'ecole Française du XVIIe siècle.

Annexe Le cas David Reimer Le sexologue américain John Money est le père de la notion de «genre», qui distingue l identité sexuelle d une personne de celle de son sexe biologique. Cette distinction sera reprise par les courants féministes et des gender studies (étude de genre). J. Money prétendait par ailleurs qu on pouvait décider de l identité de l enfant jusqu à l âge de 18 mois. Face aux enfants présentant des formes d hermaphrodisme ou nés avec un sexe ambigu, le professeur préconisait d opérer l enfant, pour supprimer le sexe le moins développé et stimuler l autre à l aide d hormones stéroïdes. Le reste n était selon lui qu affaire d éducation. L enfant allait forcément adopter l identité sexuée et sexuelle inculquée par ses parents. A l appui de sa démonstration, John Money citait le cas de Bruce/Brenda qu il avait eu l occasion de traiter. Au début des années 1960, deux petits jumeaux canadiens, Bruce et Brian Reimer, étaient nés avec une malformation du pénis, assez bénigne, exigeant une circoncision thérapeutique Malheureusement pour Bruce, son pénis fut détruit au cours de l opération. Et il n y avait aucun espoir qu il puisse mener plus tard une vie sexuelle normale. Que faire? Sur les conseils de John Money, il fut décidé un changement de sexe. On procéda à la castration chirurgicale complète de Bruce ; un début de vagin fut construit à partir de la peau du scrotum. Bruce fut rebaptisé Brenda, et on demanda aux parents de l élever comme une fille. Pendant quelques années, tout semblait se passer au mieux. Du moins dans les écrits de J. Money. Brenda jouait avec ses poupées et son frère avec des petits voitures. Ce cas, fièrement exhibé par John Money, semblait bien confirmer sa théorie : le genre n était qu une question d éducation. Mais quelques années plus tard, une toute autre histoire allait être révélée. En fait, Brenda se sentait très mal dans son rôle de petite fille. Elle refusait d endosser le rôle de jeune fille. A la puberté, elle fut horrifiée de voir ses seins pousser. A l adolescence, on finit par lui avouer la vérité. Apprenant cela, Brenda décida de retrouver son sexe d origine. Elle se fit appeler David, et quelques années plus tard, elle décida de se faire opérer pour changer de sexe. Brenda, devenu David Reimer, put même se marier (il pouvait avoir des rapports sexuels à l aide d une prothèse) et adopta des enfants. Malheureusement, en 2004, à l âge de 38 ans, il se suicida (après la mort de son frère jumeau, mort d overdose quelques mois plus tôt). Auparavant, il avait voulu rendre publique son histoire. Un livre a présenté son cas : A nature made him : the boy that was raised as a girl (Calopinto, 2000). D après Nos quatre sexes, Achille Weinberg, Sciences Humaines

Annexe Les faits nous montrent que l identité sexuelle (sexuée) est une chose complexe : elle comprend au moins quatre facettes (génétique, anatomique, psychologique, sociale). Retour diaporama