Mas-Saintes-Puelles Bernardis

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Transcription:

ADLFI. Archéologie de la France - Informations une revue Gallia Languedoc-Roussillon 1992 Mas-Saintes-Puelles Bernardis Michel Passelac Édition électronique URL : http://adlfi.revues.org/12142 DOI : 10.4000/adlfi.12142 ISSN : 2114-0502 Éditeur Ministère de la culture Référence électronique Michel Passelac, «Mas-Saintes-Puelles Bernardis», ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Languedoc-Roussillon, mis en ligne le 01 mars 2004, consulté le 13 mars 2017. URL : http:// adlfi.revues.org/12142 Ce document a été généré automatiquement le 13 mars 2017. Ministère de la Culture et de la Communication, CNRS

1 Mas-Saintes-Puelles Bernardis Michel Passelac Identifiant de l'opération archéologique : Date de l'opération : 1992 (SU) Inventeur(s) : Passelac Michel (CNRS) 1 La construction de nouveaux ateliers de l'usine de révision et d'entretien du Service de la formation aéronautique et du contrôle technique avait nécessité en 1988, 1989 et 1990 la fouille d'un corps de bâtiment de la villa de Bernardis découverte et sondée dans les années 60 (Fig. n 1 : Plan des parties de la villa mises au jour en 1988-1990 et 1992). Le site est placé près de l'aérodrome de Castelnaudary - Mas-Saintes-Puelles, dans la partie basse de la vallée du Tréboul, à 600 m environ du ruisseau, sur sa rive droite. Lors de cette première opération, effectuée sur 600 m 2, a été mise au jour la partie est de la construction, très arasée par les travaux agricoles (Fig. n 2 : Vue d ensemble du chantier, prise de l est). Dans un grand bâtiment de plan basilical, construit dans la première moitié du I er s. de notre ère et comportant dans sa partie centrale un bassin, s'est développé un ensemble thermal qui a connu plusieurs réaménagements jusqu'à l'antiquité tardive. À l'angle nord-est de ce bâtiment ont été fouillées quatre sépultures d'enfants en amphores et une en caisson de tegulae. 2 La fouille dont on présente ici les résultats a été réalisée en préalable à la construction d'un nouveau bâtiment de l'usine, en 1992. Elle a porté sur 350 m 2 et a permis de reconnaître la bordure sud du bâtiment. Les investigations n'ont pas été poussées plus avant, par manque de temps et de moyens. On a reconnu les vestiges en plan et tenté de préciser par plusieurs sondages la chronologie et l'évolution de cette partie de la villa.

2 Un bâtiment tardif 3 Les premières structures rencontrées sont des fondations très arasées ou totalement épierrées. Les sols contemporains ont disparu, détruits par les travaux agricoles. Trois pièces seulement subsistent d'un corps de bâtiment qui en comportait plusieurs autres sur le même alignement. Ce corps de bâtiment est large hors tout de 5,2 m et ses fondations sont faites de moellons de grès, de molasse et de calcaire liés au mortier. La pièce centrale mesure à l'intérieur 4,1 m x 4,2 m. Elle est largement percée, au sud et au nord par des ouvertures larges de 3,10 m et 3,20 m. Elle paraît constituer un passage, doté de portes charretières, donnant sur une cour intérieure. À l'est de celle-ci, une seconde pièce mesure, intérieurement 4,10 m x 4,35 m. Les dimensions d'une troisième pièce à l'est de celle-ci peuvent être restituées à 4,10 m x 3,75 m. 4 Au même niveau a été observée, à 4,80 m au sud de la façade, la tranchée d'épierrement d'un mur parallèle au bâtiment, qui le borde sur toute sa longueur. Il pourrait s'agir d'un mur de clôture, plus que du soubassement d'une galerie étant donnée la distance qui le sépare du bâtiment. 5 Les sols ayant disparu, il est difficile de préciser la durée d'utilisation de cette partie du bâtiment. On peut tout au plus situer un terminus post quem grâce aux remblais dans lesquels ces fondations sont creusées. Le mobilier céramique recueilli permet de les situer à la fin du I er s. ou au début du II e s. de notre ère. 6 Cette construction s'appuie, en conservant son orientation, sur un mur à contreforts arasé dont elle réutilise d'ailleurs certains matériaux (Fig. n 3 : Le sondage 1. Détail d un contrefort. À gauche, tuile de couverture d une inhumation d enfant d âge périnatal). Un bâtiment du Haut-Empire 7 Mis au jour sur 20,5 m de long, ce mur présente dans cette section cinq contreforts établis au moment de sa construction, et deux contreforts ajoutés postérieurement pour le renforcer. Le mur est bâti en moellons allongés de grès et de molasse liés par un mortier de sable jaune local très grossier. Il est large de 0,50 m et conservé par endroits sur 1,15 m de haut, fondation comprise. Ce mur a une fonction de soutènement : sur sa face nord, le mortier vient buter contre la paroi de la tranchée de fondation. Sur sa face sud, il présente des joints beurrés, et un dépotoir s'établit à son pied, en couches obliques vers l'extérieur. Les contreforts sont larges de 0,30 m au niveau de leur arasement et reposent sur une fondation large de 0,50 m. Leur longueur varie de 0,95 m à 1,05 m et ils sont espacés de 3,30 m à 3,50 m. 8 Les deux contreforts construits postérieurement sont beaucoup plus longs (1,70 m et 1,60 m) de façon à s'opposer à un mouvement constaté de la construction. 9 Le mobilier du dépotoir, qui se constitue au-dessus d'une couche de mortier et d'éclats de taille situe la construction de ce mur dans la première moitié du I er s. de notre ère. Au II e s. il perd sa fonction de soutènement : des remblais de démolition colmatent la zone en contrebas à l'extérieur, déjà en partie remblayée par des rejets de déchets domestiques.

3 Des inhumations d'enfants 10 Trois inhumations d'enfants en très bas âge ont été installées dans les remblais de part et d'autre de ce mur (Fig. n 4 : Inhumation d enfant d âge périnatal en bordure du mur à contrefort). Une était déposée dans une fosse couverte d'une tegula entière, deux autres étaient protégées par des fragments de tegulae, une dernière ne possédait pas de couverture apparente. 11 La faible superficie dégagée ne permet pas d'identifier précisément le bâtiment auquel appartient le mur à contrefort. Ce type d'architecture désigne certainement un assez vaste bâtiment à vocation agricole comme on en rencontre souvent dans les villae. Malheureusement, il n'a pas été possible de fouiller assez largement à l'intérieur de la construction pour en déterminer la fonction. Après son arasement, et le nivellement de tout le secteur, un nouveau corps de bâtiment est construit à son emplacement. Constitué de plusieurs pièces de dimensions moyennes, dont une entrée, il résulte d'une réorganisation très radicale de cette partie de la villa à une date qui ne peut être précisée. Plan et évolution de la villa 12 Ajoutées aux observations de 1988-1990, celles de 1992 permettent de mieux saisir les grandes lignes de l'organisation du bâtiment même si nos connaissances restent très partielles. Le plan de la villa semble s'organiser autour d'une cour centrale. Sur le côté est, on construit d'abord un bâtiment de plan basilical (16 m x 24 m) dont la vocation initiale probablement agricole est abandonnée au profit d'un assez vaste ensemble thermal, plusieurs fois remanié jusqu'à l'antiquité tardive (Fig. n 2 : Vue d ensemble du chantier, prise de l est). Le côté sud subit peut être une évolution comparable. Il est d'abord occupé par un vaste bâtiment agricole (remise, cellier, etc.?), puis par un alignement de petites pièces séparant l'extérieur de la villa de la cour intérieure. Si la pièce comportant l'entrée ou le tablinium est bien en position axiale, comme c'est le cas dans de nombreux plans de villae, on pourrait restituer pour cette façade sud une longueur d'au moins 60 m. On assiste ainsi à une extension de la fonction résidentielle au détriment de certaines parties agricoles anciennes qui pourraient être remplacées par de nouvelles constructions sur les côtés nord et ouest de la villa. 13 Comme les travaux précédents, les fouilles de 1992 ont livré, dans les niveaux les plus profonds, des témoins mobiliers de plusieurs occupations antérieures : Néolithique- Chalcolithique, Bronze final, premier âge du Fer et de la période républicaine. Les vestiges de cette dernière période, également présents dans la parcelle située immédiatement au sud de la zone fouillée attestent la présence d'une ferme d'époque républicaine à l'origine de la villa gallo-romaine.

4 ANNEXES Fig. n 1 : Plan des parties de la villa mises au jour en 1988-1990 et 1992 Auteur(s) : Passelac, Michel. Crédits : ADLFI - Passelac, Michel (2003)

5 Fig. n 2 : Vue d ensemble du chantier, prise de l est Auteur(s) : Passelac, Michel. Crédits : ADLFi - Passelac, Michel (2003)

6 Fig. n 3 : Le sondage 1. Détail d un contrefort. À gauche, tuile de couverture d une inhumation d enfant d âge périnatal Auteur(s) : Passelac, Michel. Crédits : ADLFI - Passelac, Michel (2003)

7 Fig. n 4 : Inhumation d enfant d âge périnatal en bordure du mur à contrefort Auteur(s) : Passelac, Michel. Crédits : ADLFI - Passelac, Michel (2003) INDEX Index géographique : Languedoc-Roussillon, Aude (11), Mas-Saintes-Puelles Index chronologique : République romaine, Haut-Empire, Antiquité tardive operation Sauvetage urgent (SU) AUTEURS MICHEL PASSELAC CNRS