Créé en décembre 2014, le Collectif Nouvelle Écologie est une organisation socio-professionnelle faisant partie du Rassemblement Bleu Marine (RBM). Soucieux de la défense d une écologie patriote et pragmatique, respectueux de la nature et de l homme, il œuvre à la constitution du programme environnemental de Marine Le Pen pour l élection présidentielle de 2017. LES AUTEURS ET LES CONTRIBUTEURS Gauthier Bouchet doctorant, conseiller communautaire à la CARENE, responsable du Collectif Nouvelle Écologie de Loire-Atlantique Olivier Douay professeur en pharmacie retraité Luc Guichet retraité, ancien conseiller municipal du Mont-Dore (Nouvelle-Calédonie) Éric Richermoz étudiant en master de finance, secrétaire général du Collectif Nouvelle Écologie Erwan Salaün technicien Georges Verdier vigneron, responsable adjoint du Collectif Nouvelle Écologie de Loire-Atlantique LES COORDONNÉES DU CONTACT (champs obligatoires) Collectif Nouvelle Écologie 76-78 rue des Suisses, 92000 NANTERRE Collectif Nouvelle Écologie de Loire-Atlantique BP 45, 44560 PAIMBŒUF Cedex loire-atlantique@collectifnouvelleecologie.fr 02 40 48 26 58 06 76 44 56 15 PAGE 1
Valoriser et aménager la Loire pour la prochaine génération de Nantais Introduction Il est nécessaire d avoir une vision de long terme de la valorisation et de l aménagement de la Loire. C est ce pourquoi nous réfléchissons à l échelle de la génération à venir (2015-2045). Notre vision se veut différente de celle des décideurs publics, qui ne se projettent au mieux qu à quelques années et pour de bien mauvaises raisons (rentabilité, attrait touristique, possibilités de spéculation immobilière ) Replaçons Nantes dans son environnement maritime, ce qui la démarquerait positivement des autres villes de bord de Loire (Blois, Nevers, Orléans, Saint-Nazaire, Tours, etc.), lesquelles valorisent moindrement leur fleuve. Ressituer la Loire dans l exhaustivité de ses fonctions Notre fleuve doit être perçu de manière globale, comme espace économique, commercial, portuaire, industriel, écologique, patrimonial, culturel et touristique. N oublions pas que la Loire fut le berceau historique de l activité nantaise de construction et réparation navales, jusque dans les années 1980. Ce n est donc pas un espace à l identité anodine. Ce qui était autrefois une barrière naturelle, séparant en deux le département, doit devenir accessible et profitable à tous. De même, la Loire, trop longtemps «cachée» du débat et des représentations, perçue comme «vaincue» par son comblement à Nantes durant l entre-deux guerres, doit de nouveau être exposée au grand jour, comme espace de vie et de développement. La Loire, espace commercial Depuis l Ancien Régime, la Loire est la source de la prospérité économique et commerciale de Nantes. Il faut affirmer la nécessité d une valorisation économique de la Loire, dans les domaines du transport de marchandises et de la navigation. Avec les sites de Roche-Maurice et Cheviré, le grand port maritime de Nantes-Saint- Nazaire premier port de la façade atlantique fait la fierté de notre territoire. Son trafic, qui dépasse ceux de Lorient et Brest cumulés, est un indéniable atout pour notre territoire, qu il importe de préserver dans l ensemble de ses infrastructures et de ses emplois (26000 en 2013). PAGE 2
Le développement du barging (transport par barges ou péniches) doit venir conforter le développement des bateaux les plus gros, ceux-ci devant continuer à pouvoir accéder dans des conditions optimales aux sites portuaires nantais. À ce titre, l État doit assumer correctement et régulièrement le maintien des niveaux d eau par dragage. La Loire, espace écologique La Loire n est pas n importe quel fleuve. Dernier fleuve sauvage d Europe, elle recelle d une biodiversité de sites exceptionnels : île Pinette à Saint-Sébastien-sur-Loire, lac de Grand-Lieu, prairie de Mauves-sur-Loire, zones d hivernage d oiseaux migrateurs dans l Estuaire (passereaux paludicoles ), etc. Relativement à la prairie de Mauves-sur-Loire (site Natura 2000 depuis 2004), il est nécessaire de réinvestir pour la préservation de la biodiversité locale. N oublions pas, à ce titre, que cette prairie un site de nidification privilégié du râle des genêts, l espèce d oiseau la plus menacée en Europe. La Loire, il va sans dire, est une ressource en eau, qu il importe d autant plus de préserver des pollutions que 70 % des habitants du department de Loire-Atlantique consomment de l eau du fleuve. La Loire, espace de mobilités Bien qu il convienne de ne pas restreindre ce débat aux seules problématiques des franchissements de la Loire, cette question demeure très importante. Nous préconisons à ce titre la mise en travaux à court terme d un nouveau franchissement de la Loire, qui serait situé à l Ouest de Nantes. Un tel projet de nouveau franchissement du fleuve suppose de mener une campagne d information contradictoire très largement en amont, ainsi que l organisation d un débat avec les habitants de l agglomération nantaise et les Vendéens (intéressés au premier chef par la traversée de la Loire), sur le modèle du débat actuel sur Nantes et la Loire. Le cas échéant, il faudrait la mise en place d un référendum d initiative locale si une opposition sérieuse à sa réalisation existait, condition d une véritable démocratie locale. La mise en place de transports en commun fluviaux sur la Loire, de même que l Erdre et la Sèvre, actuellement insuffisante, doit être largement développée. Concernant le réseau Navibus actuel, il mériterait d être renforcé. Au-delà, la question du retour d un véritable transport fluvio-maritime implique aussi ses usages commerciaux. L activité fluviale de l estuaire de la Loire est devenue inexistante depuis l arrêt du bateau Saint-Germain, qui transportait annuellement 200000 tonnes de sable prélevé en mer puis débarqué à Saint-Julien-de-Concelles pour le besoin des maraîchers nantais. Cet approvisionnement existe toujours, mais avec l équivalence de trois cents cinquante camions traversant l agglomération nantaise : un non-sens écologique total! Ce n est qu un exemple, mais pourquoi ne pas utiliser le fleuve pour les acheminements industriels (Manitou à Ancenis, Airbus ) ou de combustibles (dépôt de PAGE 3
Bouchemaine, près d Angers, si toutefois celui-ci n était pas fermé ou déplacé) qui doivent pour le moment transiter par Le Havre ou Hambourg puis être véhiculés par route, ce qui pollue et surcharge les routes. La plupart des grands ports européens utilisent positivement leurs estuaires. Le transport fluvio-maritime est de loin le champion de l économie et de l écologie. Pourquoi ne pas y revenir? Revoir l image du «couple» Nantes/Loire Une rapide comparaison entre Nantes et Bordeaux deux villes d égale importance démographique, avec respectivement 292000 et 241000 habitants en 2012 en termes d attractivité éco-touristique montre un très gros déséquilibre en faveur de Bordeaux. En effet, Bordeaux assure une forte promotion d elle-même, avec le plus gros salon international des vins et spiritueux de France, sa «Fête du fleuve» annuelle, de nombreuses escales de paquebots, etc. Ces initiatives attirent naturellement les touristes, mais aussi des professionnels, qui apportent devises, renommée nationale voire internationale à la ville et ses vignobles. Comparativement, Nantes demeure comme figée dans son passé industriel, mécanique. Copier l exemple bordelais serait certes un manque cruel d imagination. En effet, la création d un salon international du vin ne pouvant manifestement pas le concurrencer serait peine perdue. Cependant, l idée d une escale des paquebots pourrait être à retenir. En effet, les croisières sont en pleine expansion. Il serait même possible d exposer le site de construction des bateaux. Quant à une «Fête nantaise de la Loire», elle aurait le mérite de familiariser les Nantais avec leur fleuve et l ensemble de ses usages. L État décisionnaire, au lieu des agences de développement Pour autant, le choix consenti depuis janvier 2015 par la métropole nantaise qui veut d ailleurs entraîner Saint-Nazaire dans son sillage de donner toute latitude à une agence spécialisée, Nantes-Saint-Nazaire développement, pour le développement économique et touristique de la région, nous relever d un choix arbitraire. La composition de cette structure (concentrant avant tout les élus aux commandes des deux intercommunalités de Nantes métropole et de la CARENE) permet avant tout de dégager postes et indemnités de fonctions. Cela ne peut participer d une gestion transparente, sur lequel le peuple aurait son mot à dire. Cela va trop loin, en prétextant l attrait «international» de notre métropole comme frein au déclassement de ses périphéries, ce dernier largement dû aux politiques de désindustrialisation de ces trente dernières années. Avant de se projeter à l international, commençons plutôt par réfléchir à l attrait purement national de Nantes. Associons pour ce faire nos communes, le Département, les ministères de l Économie, du Tourisme et de l Environnement dans une réflexion concertée entre acteurs publics, qui ne soit pas prisonnière d élus locaux. PAGE 4
Protéger le patrimoine fluvial du Sud-Loire Dans un rapport de mars 2015 de SèvrAval, il est prévu que l espace au niveau des rivières entre Aigrefeuille, Maisdon-sur-Sèvre, Monnières, Le Pallet et Saint-Lumine-de- Clisson, soit fortement affecté. Les décisionnaires (DDTM, ONEMA et EPTB Sèvre nantaise), font désormais pression concernant quatre chaussées anciennes propriété de SèvrAval de la Sèvre, au Pallet et à Monnières et de la Maine, à Saint-Lumine. Leur souhait est d éventrer les chaussées (en les rabotant et en abaissant le taux d étagement) et d interdire l alevinage aux associations de pêche. L argument avancé, proprement fallacieux, est celui d un meilleur passage des poissons et d une bonne évacuation des sédiments. Il nous semble contestable que le directeur de l EPTB oblige SèvrAval à effectuer l éventration des chaussées chez les autres, au risque d assécher nos plans d eau. Il convient de s opposer à ces destructions tant que l EPTB n aura pas testé ces aménagements sur sa propre chaussée, à Clisson. Depuis 2010, des associations telles que les Amis de la Sèvre, aux côtés de pêcheurs, se mobilisent pour empêcher cette destruction d un patrimoine pluriséculaire (la Vieille écluse d Aigrefeuille remonte au moins au XVI e siècle). Les erreurs a priori volontaires commises par l EPTB et l ONEMA sur notre territoire sont légions depuis 2011 : ouverture de la vanne de la Vieille écluse en juillet 2013, asséchant immédiatement la moitié de la rivière en aval et détruisant en conséquence les populations d anguilles, de goujons, de moules et d écrevisses ; fermeture des vannes fin 2013 sur les chaussées du Nid d Oie, à Clisson, jusqu au Liveau, à Gorges, alors que leur ouverture aurait permis l évacuation des sédiments, selon l argument tant mis en avant ; en novembre 2014, l effondrement partiel du pont gallo-romain (I er siècle) de Mouzillon, sur la Sanguèze Il importe donc de poursuivre cette mobilisation, en rejetant les arguments écologiquement irrationnels des établissements publics, qui négligent par ailleurs la préservation d un patrimoine des plus uniques, méritant d être respecté. PAGE 5
Dernier fleuve sauvage d Europe, la Loire recelle d une biodiversité de sites exceptionnels, dont des zones d hivernage d oiseaux migrateurs (passereaux paludicoles ). La Loire fut le berceau historique de l activité nantaise de construction et réparation navales, jusque dans les années 1980. Ce n est donc pas un espace à l identité anodine. PAGE 6
Le pont gallo-romain de Mouzillon, sur la Sanguèse, un patrimoine désormais gravement menacé. Le développement du barging (transport par barges ou péniches) doit venir conforter le développement des bateaux les plus gros. PAGE 7
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