Hébergement des Malades Jeunes - solution 18 - Florence Pasquier, Bruno Dubois, Didier Hannequin



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Transcription:

Hébergement des Malades Jeunes - solution 18 - Florence Pasquier, Bruno Dubois, Didier Hannequin 1

Hébergement des malades jeunes Evaluer les besoins en hébergement quantitatifs et qualitatifs - si des spécificités étaient repérées Synthétiser les propositions Résumé épidémio : Maladie d Alzheimer et maladies apparentées chez les personnes à ce jour âgées de moins de 60 ans : Prévalence : 5.000 cas (8.000) Incidence: 2.000 nouveaux cas par an Journée nationale de restitution des travaux, Lille 16 mai 2011 (communications en ligne http://www.centre-alzheimer-jeunes.com ) 2

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Hébergement et malades jeunes Conclusion de la revue sur les particularité des jeunes Outre l atypie de l âge, celle de la présentation clinique, + la difficulté d admettre et accepter (patient/famille/médecin), retardent le diagnostic délai diagnostique moyen = 5 ans (3 chez + âgés) et parcours compliqué Problèmes comportementaux particuliers Présentation déroutante (dissociations, troubles instrumentaux, fluctuations) Problèmes neurologiques Mise en difficulté de l entourage et des équipes soignantes 6

Hébergement et malades jeunes Enquête Nationale en partenariat avec la Fondation Médéric Alzheimer 80% de taux de réponse 8% des 10.500 structures déclarent héberger des patients de moins de 60 ans atteints d un syndrome démentiel MAMA : 80% en EHPAD (20% en psychiatrie «temporaire») 0 en structure pour PH PA PH PSY Total Nombre de structures ayant répondu à l'enquête Nombre de structures hébergeant des malades jeunes 7 709 2 466 293 10 468 544 220 63 827 % de structures hébergeant des malades jeunes 7% 9% 22% 8% 7

Enquête Nationale Quelles étaient les maladies en cause au moment de l admission de ces «malades jeunes»? Syndrome démentiel : maladie d Alzheimer, démence fronto- temporale, maladie à corps de Lévy, démence vasculaire Trouble psychotique Maladie neurologique sévère handicapante Accident vasculaire cérébral Encéphalopathie Séquelle de traumatisme crânien Trisomie 21 Déficience intellectuelle Autres Etude complémentaire consolidée dans 2 régions (NPdC-RA): 43 MAMA/464 jeunes (8%) En extrapolant : sur 2 400 «malades jeunes» actuellement hébergés en France, environ 220 seraient atteints de MAMA 8

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Enquête auprès des 95 CG En moyenne 6 contacts par CG pour obtenir le renseignement (parfois erroné) Plus de 30 contacts sans succès dans les MDPH 12% ont recensé le nombre de MAJ hébergés en EHPAD (47 dérogations d âge) de 0 à 15 par département (0-100 toutes pathologies confondues) Délai de traitement de la demande: 1j à 6 mois Dérogations non couplées pour l occupation d un lit d EHPAD et pour l APA 10

Rappel financement Après 60 ans APA Avant 60 ans PCH En cas d hébergement ne restent que 10% Absence de prise en compte des personnes de moins de 60 ans dans le Pathos Moyen Pondéré qui détermine le forfait soin de l établissement 11

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8% H Durable 22% H Tempo 13

(+20 % H Durable) 14

Au terme de ces lectures, enquêtes et rencontres, actuellement : En France métropolitaine 5.000 patients MAMA de moins de 60 ans 2.000 nouveaux patients / an 250 en hébergement durable (5%) Synthèse 5-10% des patients jeunes pourraient avoir recours à une structure collective durable avant l âge de 60 ans Pathologies variées, présentations particulières : Formes focales, instrumentales et dysexécutives, dissociation maintien social/perte d autonomie, Parfois troubles du comportement et troubles neurologiques Personnes actives, volontaires, souhaitant garder leur réseau familial et social 15

Synthèse Au terme de ces lectures, enquêtes et rencontres, actuellement (suite) : Parcours difficile et hétérogène selon les départements pour l obtention d informations et d aides pour un hébergement adapté Peu d équipes expérimentées dans la prise en charge en établissements des patients jeunes, Troubles importants du comportement indésirables Patients dispersés, équipes en difficulté, en demande de formation et d accompagnements spécifiques Quelques établissements ont une longue expérience sur un nombre important de malades 16

Besoins en hébergement Pour répondre à 3 situations 1- Lieu de vie collectif pour malades dont la dépendance, même partielle, ne permet pas de vivre seul Patients socialement isolés ou souhaitant préserver leurs proches Demande émergente (très rare motif d hébergement actuel Accueil à la journée, temporaire ou de longue durée Petite taille (10-12), atmosphère de maison Lieu de vie permettant l accueil de famille/amis à toute heure y compris pour y dormir Liberté d aller et venir Aide humaine polyvalente «maitresse de maison», continue, 17

Besoins en hébergement 1- Lieu de vie collectif pour malades dont la dépendance, même partielle, ne permet pas de vivre seul Patients socialement isolés ou souhaitant préserver leurs proches Ouvert sur l extérieur (expo, spectacle, cinéma ) Très accessibles aux proches, et proche de la vie extérieure (commerces, loisirs sportifs ou culturels) Pouvant accueillir des personnes touchées par d autres pathologies, quel que soit l âge à condition de Ne pas être en fin de vie, sans interaction ni projet Ne pas avoir trop de troubles du comportement gênants En lien (convention ou proximité géographique) avec un lieu de soins spécifique Colloque national Alzheimer Hébergement malades (UCC- jeunes EHPAD Lille, 16 mai 2011 avec PASA ) 18

Besoins en hébergement 2. Structure pour répondre aux périodes de «crise» de différents ordres A- Décompensation thymique, crise comportementale Etats dépressifs compétences psychiatriques Problèmes somatiques (confusion, douleurs, inconfort) Anorexie, symptômes productifs (agitation, agressivité, symptômes psychotiques, insomnie). Conséquence parfois graves du fait de la «vigueur» Nécessité d un bilan médical s appuyant sur un plateau technique minimal (les psychotropes ne suffisent pas!) Chambres seules équipement pensé pour les malades confus, Lieu de soin sécurisé, Astreinte médicale et présence d une IDE la nuit 19

Besoins en hébergement 2. Structure pour répondre aux périodes de «crise» de différents ordres (suite) A- Décompensation thymique, crise comportementale Comportement inadapté des proches 1) Par manque de connaissance de la maladie Formation et soutien de la famille 2) Par épuisement des proches conflit familial Révision du plan d aides, assistante sociale ayant une bonne connaissance des aides spécifiques Temps de répit 20

Besoins en hébergement 2. Structure pour répondre aux périodes de «crise» de différents ordres (suite) B- Crise sociale Syndrome frontal (initial dans les DFT) - Perte des convenances sociales, négligence, marginalisation aggravée par le départ éventuel des proches (conjoints, enfants ) urgence sociale parfois révélatrice de la maladie non diagnostiquée - Accompagnement social ET évaluation et prise en charge neurologique 21

Besoins en hébergement 3. Hébergement durable au delà du simple lieu de vie Besoin permanent d une équipe soignante expérimentée avec accompagnement médical par un spécialiste ayant une vue d ensemble : - de la structure - des interactions entre les résidents - de l équipe (médecin coordonnateur) Si troubles du comportement sévères, après avoir éliminé un facteur aggravant, mettant en danger malades ou proches: syndrome frontal notamment (irritabilité, impulsivité, hyperoralité) 22

Besoins en hébergement 3. Hébergement durable au-delà du simple lieu de vie (suite) Si troubles chroniques du comportement gênants difficiles à vivre par l environnement (urinations régulières ) Si déficit focaux (plus fréquents chez les personnes jeunes) si sévères que nécessitent l aide permanente de professionnels comprenant la dissociation entre le maintien d une bonne présentation sociale et la perte sévère d autonomie (ACP, APP, DS) Si problèmes somatiques multiples (troubles de déglutition ) notamment en fin de vie Si épuisement des proches à un stade évolué 23

Besoins en hébergement 3. Hébergement durable au-delà du simple lieu de vie (suite) La PCH permet parfois de garder le patient à domicile au prix d une perte d intimité telle (en raison de la succession d intervenants multiples dans la journée) que cela devient intolérable et motive l entrée en structure. 24

Commentaires Investigation large non exhaustive Limitée à la maladie d Alzheimer et maladies apparentées Beaucoup d observations ne sont pas propres à la «jeunesse» et devraient bénéficier à tous les patients quel que soit leur âge Tout n est pas à réinventer, beaucoup d innovations mises en œuvre par le plan Alzheimer sont adaptées (UCC pour les périodes de «crises» ) Mais l âge ne devrait pas être une cause de souffrance supplémentaire Simplifications administratives, homogénéisation et accès aux informations 25

Orientations (Discours de clôture de Madame M.A. Montchamp) Concilier spécialisation et proximité (patients peu nombreux) Lever les obstacles à l entrée dans les structures de proximité existantes Diffuser les pratiques de soin à toutes les équipes confrontées à cette situation inédite (rôle du centre de référence : animer le réseau d expertise) Quelques lieux spécifiques pour un petit nombre de patients bien spécifiques (centre de ressources autant que lieux de vie pouvant appuyer la formation des autres équipes) Accompagner le maintien à domicile 26

Identifier plusieurs projets bien défendus par leur promoteurs Initiatives identifiées : Espoir Alzheimer, AMA Diem, Le Bodio, Fondation des Caisses d Epargne pour la Solidarité, ADDPI Limoges, Fondation de Rothschild, Les Abers Veille internationale 27