Surveillance des foyers de gastroentérites aigües (Gea) en collectivité de personnes âgées, région Bourgogne



Documents pareils
Signalement et gestion des infections respiratoires aiguës (IRA) et des gastroentérites aiguës (GEA) 19 juin 2014

Chapitre VI : Gestion des risques épidémiques

Nathalie ARMAND, Praticien en hygiène - CH VALENCE Catherine BLANC, Infirmière hygiéniste - CH MONTELIMAR Philippe BURLAT, Médecin inspecteur de

Surveillance des toxi infections alimentaires collectives

Méthode et exemples d application. Congrès SFSE - Jeudi 15 décembre 2011

Gestion des épidémies en FAM et MAS. 2 ère réunion annuelle FAM/MAS 20 mars 2015

MINISTÈRE DU TRAVAIL, DE L EMPLOI ET DE LA SANTÉ MINISTÈRE DES SOLIDARITÉS ET DE LA COHÉSION SOCIALE SOLIDARITÉS

Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives

Peut-on réduire l incidence de la gastroentérite et ses conséquences dans les écoles primaires à l aide de solution hydro-alcoolique?

SURVEILLANCE DES SALARIES MANIPULANT DES DENREES ALIMENTAIRES

FORMATION REFERENTS HYGIENE 14 HEURES (Décret du 24/06/2011 et Arrêté du 5/10/2011)

Hopital: Optimisation, Simulation et évitement des Tensions. ANR-TECSAN partenaires ( 1 CH, 1 PME ) 900 k - 36 mois

Jean-Christophe Richard Véronique Merle CHU de Rouen

EVALUER LA MAITRISE DU RISQUE INFECTIEUX EN EHPAD

GUIDE D ÉLABORATION DU PLAN BLEU. à destination des établissements médico-sociaux

LES INCONTOURNABLES DE L HYGIENE ALIMENTAIRE EN RESTAURANT SATELLITE

BMR/ BHR en EHPAD Prise en charge des résidents

Vaccination contre la grippe saisonnière

Hygiène Bucco Dentaire en EHPAD. 1 ère Réunion du groupe de travail régional «Espace Le Bien Vieillir» Angers Le 19 Janvier 2012

LE DIETETICIEN AU SEIN DES COLLECTIVITES TERRITORIALES

Définition de l Infectiologie

Laboratoire départemental d analyses

De ces considérations résulte l importance de la gestion du risque infectieux dans les EHPAD du fait de la grande fragilité des résidents.

Laboratoire départemental d analyses

Gestion de la crise sanitaire grippe A

Service d ambulance. Normes. de soins aux patients. et de transport

La prévention : caractéristique du positionnement de la Mutualité Française sur l ensemble de son offre

Programme National de Prévention des infections associées aux soins en ES,

formations professionnelles fin 2014 / début 2015 hygiène alimentaire en restauration collective audit, conseil et formation professionnelle

L hygiène alimentaire en EPHAD

Restauration collective. quelques aspects réglementaires

Arthralgies persistantes après une infection à chikungunya: évolution après plus d un an chez 88 patients adultes

BOURSE DE RECHERCHE QUICK : SECURITE ET HYGIENE ALIMENTAIRE

«Les antibiotiques c est pas automatique», 12 ans après, quels sont les changements laissés par ce slogan percutant?

Développement de systèmes de surveillance en entreprise à l Institut de Veille Sanitaire

1.1.2 : Indiquer la voie de pénétration du microorganisme

Appel à projet. Bourse Charles Foix édition Silver Valley - tous droits réservés

Il est bien établi que le réseau d eau hospitalier peut

CONNAISSANCE DE SOI APPRENDRE A AVOIR CONFIANCE EN SOI

ATELIERS DE FORMATION PROFESSIONNELLE A LA PRISON LOCALE DE SALE RISQUES ET CONSEQUENCES. Présenté par Dr Mouna REGRAGUI Dr Mohammed Abdalilah NEJJAR

Détection et investigation des épidémies d infection liées à l ingestion d eau de distribution

90 H.T. "Allégée" NOUVEAU. Formule

Construction de logements

SECURITE SANITAIRE ET RESTAURATION COLLECTIVE A CARACTERE SOCIAL

Concerne : Avis relatif à la problématique de l ozone Note de cabinet CAB/RD/RW/JPD/DD/2003 du N CSH : 7915

HACCP et sécurité sanitaire des aliments

De nouveaux indicateurs pour suivre la construction de logements

GESTION DES RISQUES Cartographie COVIRISQ

Quelles sont les maladies hautement contagieuses susceptibles d être hospitalisées en réanimation en France?

Laboratoire Départemental d Analyses Premier semestre 2015 I T. mon Département, Ain

Amélioration de l accessibilité aux soins : l ARS signe un premier contrat de praticien territorial de médecine générale... 2

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

Hygiène alimentaire. Réglementation. Restaurants et commerces alimentaires

Bilan de l activité d accueil de jour et d hébergement temporaire en direction des personnes âgées dépendantes en 2010

Le point de vue d une administration hospitalière Inka Moritz, Secrétaire générale

Le Comité d Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail : 1 er niveau

CH Marches de Bretagne/Mme ROUANET 05/06/2015 2

Règlement intérieur. I - Conditions générales. 1. Conditions d admission et de séjour

AU BURKINA FASO GUIDE TECHNIQUE POUR LA SURVEILLANCE INTEGREE DE LA MALADIE ET LA RIPOSTE (SECTION 1 A 8 : ETAPES DE LA SURVEILLANCE)

L équilibre offre-demande d électricité en France pour l été 2015

Club Santé. «Vaccination : quelle évolution pour une meilleure prévention?» Dimanche 16 octobre 2005

ARRÊTÉ du. Projet d arrêté fixant le programme d'enseignement de santé et social en classe de seconde générale et technologique

CROPSAV POITOU-CHARENTES. Section spécialisée domaine vétérinaire Tuberculose bovine

1- Parmi les affirmations suivantes, quelles sont les réponses vraies :

Uniterres. Rapprocher l aide alimentaire et les producteurs locaux

«Politique des ARS pour les seniors»

Liaison Bac Pro ASSP - BTS

ANNEXE DETAILLEE DU CV DANS LE CHAMP SOCIAL ET MEDICO-SOCIAL

MASTER (M2) MANAGEMENT DU SOCIAL ET DE LA SANTÉ

QUELS ÉCRANS UTILISENT LES ANS ET POUR QUELS USAGES?

Situation Epidémiologique Hebdomadaire Epidémie d Ebola en Guinée

Situation Epidémiologique Hebdomadaire Epidémie d Ebola en Guinée

Globule & projet PAACO

Mission France Réseau Social Dentaire Val de Marne 2015

OSIRIS GRIPPE A H1N1

PROMOTION DE L ACTIVITÉ PHYSIQUE CHEZ LES ENFANTS ET ADOLESCENTS DIABÉTIQUES DE TYPE I

Situation Epidémiologique Hebdomadaire Epidémie d Ebola en Guinée

Situation Epidémiologique Hebdomadaire Epidémie d Ebola en Guinée

Diaporama de présentation. Présentation de l outil

Désignation/mise en place des points focaux nationaux RSI


Vaccinations - Rédaction Dr BOUTON

Mise en place de référents grippe au sein d un centre hospitalier

Associations Dossiers pratiques

Tuberculose bovine. Situation actuelle

MINISTERE DE LA SANTE, DE LA FAMILLE ET DES PERSONNES HANDICAPEES

LE PROJET QUALITE-GESTION DES RISQUES- DEVELOPPEMENT DURABLE

N 2564 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

Surveillance épidémiologique en Lorraine

Termes de référence du groupe de travail «Risques professionnels et sanitaires»

PROGRAMME DE PREVENTION «EHPAD / Etablissements de soins» 2013 Dispositif d Aide Financière Simplifiée Régional

VILLE D ASNIERES SUR SEINE PLAN DE CONTINUITE DE L ACTIVITE DES SERVICES MUNICIPAUX - PANDEMIE GRIPPALE

Dénutrition Programme de prévention «PASS ALIMENTATION» de la Mutualité Française

DES PÈLERINS SE RENDANT À LA MECQUE

Prévention des conduites addictives : des sciences sociales aux pratiques locales

Logiciel Sage paie ligne 100

MINISTÈRE DU TRAVAIL, DES RELATIONS SOCIALES, DE LA FAMILLE, DE LA SOLIDARITÉ ET DE LA VILLE MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SPORTS SANTÉ SANTÉ PUBLIQUE

Université de la Méditerranée, Aix Marseille II, à Marseille, Faculté de pharmacie FRANCE

Transcription:

Surveillance des foyers de gastroentérites aigües (Gea) en collectivité de personnes âgées, région Bourgogne Saison hivernale 2013-14 Journée régionale des Correspondants en Hygiène des Etablissements Sanitaires et Médico-Sociaux 10 Mars 2015 1

Contexte Origine virale essentiellement (norovirus++) Saisonnalité (hiver++) Transmission de personne à personne ++ (+ alimentaire) 2010 : guide HCSP «Recommandations relatives aux conduites à tenir devant des gastroentérites aiguës en établissement d hébergement pour personnes âgées» 2

Objectifs du signalement Améliorer la prise en charge des cas groupés infectieux (Infections respiratoires aigües - Ira - et Gea) dans les collectivités de personnes âgées identifier précocemment des évènements inhabituels : surveillance agir dès le 1 er cas pour prévenir le risque épidémique (mise en place des mesures barrières) recevoir de l aide (Arlin, ARS) dans les situations difficiles 3

Quoi signaler? Définition d un foyer de Gea Survenue d au moins 5 cas de Gea dans un délai de 4 jours parmi les résidents. Fiches de signalement disponibles sur http://www.ars.bourgogne.sante.fr (rubrique : Santé publique / outils et guides) 4

Gea : nombre et répartition temporelle Période : 01/09/2013-30/06/2014 24 foyers (soit 4,3 % des signalements français) 24 établissements 671 résidents malades délai moyen de signalement (à la date du 1 er cas) : 8 jours - [0 à 44 j] le premier en septembre le dernier en mai Semaine d apparition du premier cas des foyers pic : 5 épisodes en semaine 50 tous les épisodes ont été clôturés 5

Répartition des foyers 6

Caractéristiques des foyers résidents & membres du personnel touchés ; même si les membres du personnel n appartiennent pas à la définition de cas groupés, ils doivent faire partie de la surveillance interne 7

Mesures barrières Mesures? Toutes les structures ont mis en place des mesures barrières (1 établissement n a pas répondu) 100 % lavage des mains et limitation des déplacements Quel délai (à partir du 1 er cas)? GEA : du jour-même (54 %) à 8 jours Les mesures d hygiène renforcée doivent être mises en place dès le 1 er cas pour diminuer la durée de l épisode et le nombre de cas 8

Recherche étiologique 13 recherches étiologiques sur les 24 épisodes au moins 1 recherche par département 4 foyers de GEA ont été confirmés pour le norovirus 1 foyer de GEA a été confirmé pour le rotavirus 9

Différentiation Gea / Toxi-infection alimentaire collective (Tiac) : apport de l outil courbe épidémique 10

Gea / Tiac Objectif : Définir des critères de différenciation GEA-Tiac Méthodologie : Etude de courbes épidémiques - Disponibilité d une courbe de qualité dès le signalement - Identification du 1er jour de l épidémie - Personnel non inclus dans la définition (distinction personnel & résident par jour) Seuil défini : Orientation vers une Tiac si en 48h, le taux d attaque cumulé >15 % si Ehpad 80 résidents >20 % si Ehpad < 80 résidents 11

FunEhpad 12

Gea / Tiac - Bourgogne et Franche-Comté Saison 2012-13 22 courbes exploitables & bilans clôturés 1 suspicion de Tiac (dépassement du seuil) l investigation avait conclu à «une Tiac suivie d un cas groupé de GEA» ---------------------------------------------------------- nouveau variant de norovirus GII4 Sidney Saison 2014-15 (en cours) 28 courbes exploitables 5 ont dépassé le seuil ------------------------------- - 3 investigations 2 signaux tardifs 0 Tiac avérée 13

Discussion / Conclusion nombre de signalement GEA (53 foyers en 2012-13 & 24 en 2013-14) - épidémie hivernale de GEA de faible intensité sur le territoire métropolitain (pas de dépassement du seuil épidémique à l échelon national pendant la saison 2013-14) - même dynamique en France et en Bourgogne : 56 % et 58 % des épisodes signalés entre les semaines 1 et 9, respectivement de la mise en œuvre des mesures barrières la mise à l écart des membres du personnel malade concerne 58 % des épisodes => axe d amélioration possible (mesure la plus efficace selon une étude hollandaise) - Taux d attaque des résidents > au taux en France - Recherche étiologique pour un épisode sur 2 en Bourgogne 14

Discussion / Conclusion Cette surveillance se poursuit tout au long de l'année, elle n'est pas limitée à la saison hivernale Elle s appuie sur l expertise du réseau local d hygiène appliquer les mesures barrières utiliser les outils (feuilles de surveillance, courbes épidémiques...) Tous les départements sont sensibilisés Les efforts doivent être maintenus 15

Rétro-information - saison hivernale Point épidémiologique 1 fois par mois Inscription : demande par mail à ARS-BOURGOGNE-FRANCHECOMTE-CIRE@ars.sante.fr 16

Merci de votre attention 17