Risques particuliers Risques Naturels
Le département du Rhône est riche de 3 bassins hydrographiques (Rhône, Saône et Loire) et d un site de confluence de 2 cours d eau majeurs qui détermine l axe fluvial Saône Rhône. > Le régime des cours d eau du département est fonction directe des précipitations locales et des reliefs. On comptabilise environ 600 cours d eau dans le Rhône (voir annexe 4) ; > En sommeil relatif depuis plusieurs années, la voie fluviale redevient une zone d activité importante : trafic commercial de fret et de passagers, TMD, activités nautiques de loisirs, > Le réseau hydrographique a été aménagé de longue date dans le but de faciliter la navigation, maîtriser les cours des fleuves et l érosion, produire de l électricité. 1. Le réseau hydrographique du département 1.1 Les nombreux ruisseaux > Ils sont issus de la bordure est du massif central ; > Leur convergence s effectue principalement vers l agglomération lyonnaise ; > De nombreuses communes sont impactées par leurs crues soudaines provoquant l inondation de zones nouvellement urbanisées ; > Parmi les plus notables : le ruisseau des Planches, le ruisseau de Charbonnières, l Yzeron, le Garon, 1.2 L axe Saône-Rhône > Il fait l objet d aménagements et de constructions dans le lit majeur ; > Il totalise 104 Km de voies navigables ; il faut aussi tenir compte du vieux Rhône (non navigable). > La Saône - Pente particulièrement faible ; - Coule dans une vaste plaine alluviale ; - Son lit est canalisé à Lyon ; - Présence de 2 barrages avec écluses : à Dracé et à Couzon-au Mont d Or ; - Crues lentes et progressives de retour 10, 30, 60 ou 100 ans dont l impact peut être important. > Le Rhône - Régime alpin : fort débit, mais aspect naturel modifié par de nombreux aménagements ; - Présence de plusieurs barrages : Jons, Jonage (écluse), Pierre Bénite, Reventin Vaugris (écluse), écluse de la Feyssine ; - Débit contrôlé en période de crue ou d étiage ; - Une partie navigable : du pont Poincaré à l écluse de Pierre Bénite, puis à l écluse de Vaugris ; - Une partie non navigable : canaux ( Jonage et Miribel) et Vieux Rhône. 2
1.3 Les plans d eau aménagés On en recense une vingtaine, aménagés pour les activités de loisir ou de pêche, dont : le lac des Sapins, le lac du parc de la Tête d Or, les plans d eau de Miribel Jonage, le plan d eau à Anse, (voir carte en annexe 7) 1.4 Les ports Port pétrolier de Givors, port de Villefranche, appontement CVM, ouvrages CNR (PEH ) 1.5 Les ouvrages d art Berges aménagées par le Grand Lyon, barrages hydro-électriques, appontements, ponts 1.6 Domanialité Les cours d eau répondent à 3 régimes de domanialité : domaine privé, domaine public fluvial et domaine concédé. La police administrative est alors assurée par le maire de la commune ou par le Préfet (pour le Rhône et la Saône). 1.7 Le partage des fonctions VNF est le gestionnaire du domaine fluvial ; les concessionnaires (CNR, EDF) sont des exploitants ; le service navigation assure la police des eaux, le contrôle des concessions 3
2. Les crues et les inondations dans le département du Rhône 2.1 Présentation TYPE DE CRUES Saône Azergues, Yzeron ou autre ruisseau du département Le cas particulier du Rhône CARACTERISTIQUES lentes et prévisibles conséquences limitées fréquence de survenue bien évaluée zones inondables bien définies imprévisibles torrentueuses parfois dévastatrices zones menacées mal connues et évolutives plusieurs communes concernées fleuve dompté par de nombreux ouvrages Principal secteur atteint : Condrieu QUELQUES EVENEMENTS HISTORIQUES 1955 (6,50 m au pont La Feuillée) : période de retour 60 ans mars 2001 (5,55 m au pont La Feuillée) : période de retour 30 ans Crues torrentielles en 1993, 1994 et 2003 (120 à 145 mm d eau en 48 h). Les cours d eau secondaires sont rapidement concernés, en particulier : l Yzeron, le Garon, la Turdine, l Azergues, le Giers, (voir cartes en annexe) février 1957 : 8,21 m à Ternay octobre 1993 : 5,73 m à Ternay COMMENTAIRES Phénomène connu, admis par la population, générant une paralysie des voies de communication, voire des activités industrielles et économiques pendant plusieurs jours. Un épisode de retour 60 ans aurait des conséquences très graves en 2005 du fait de l urbanisation. Phénomène soudain, mal accepté par la population, où le SDIS se retrouve impliqué auprès des maires démunis. La difficulté principale rencontrée face à ce type de crue est la capacité à monter en puissance rapidement au CTA - CODIS Depuis plus de 50 ans, pas de crise, mais une gène pour la ville de Lyon et des situations inconfortables pour Condrieu. 2.2 Scénarii majorants pour les crues - Crue torrentielle exceptionnelle de cours d eau secondaires (cf. épisode de décembre 2003) Fortes inondations engendrées par un épisode local pluvieux de plus de 100 mm d eau sur 48 h. - Crues de la Saône de retour 60 et 100 ans (cf.1955) Les conséquences ont été oubliées ou sont inconnues des plus jeunes. Des projections cartographiques interprétatives ont été effectuées. > Le facteur aggravant essentiel de ces phénomènes est l occupation intense des vallées par l activité humaine (habitat, industrie, voies de communication ). La sécurité des personnes sera alors bien diminuée (hameaux isolés ). > Les réseaux d assainissement seront impactés. Des pénuries d eau, de ressources alimentaires et d hébergement seront à anticiper. 4
3. Les risques liés à l occupation humaine des cours d eau 3.1 Présentation > Les activités liées au cours d eau Baignade sauvage, pêche, occupation programmée des quais et des berges (Guinguettes, spectacles, courses nautiques, ), transport fluvial (personnes, fret et TMD), navigation de plaisance et de loisir, activités sportives et de loisir, péniches reconverties en ERP ou habitations, ports, > Les interventions spécifiques au milieu aquatique Sauvetage de personnes et d animaux de la noyade, récupération de matériel ou de corps flottant, récupération de poissons morts suite à une pollution, colmatage de cale, évacuations préventives, vérifications de péniches transformées en ERP, 3.2 Quelques événements marquants du département > Chute d un car dans les eaux du port Edouard Herriot : 13 enfants et 1 accompagnatrice périssent noyés, 9 rescapés ; > Noyade dramatique d une mère et de son enfant ; > Une barge à la dérive percute une pile du pont Wilson et se coince ; > Blessés suite à la dérive d un bateau hôtel ; > Deux incendies sur un EFRP : bateau discothèque pouvant accueillir jusqu à 750 personnes ; > Avarie de moteur et de gouvernail sur un transport de 1 300 tonnes de grains. Echouage et destruction partielle d un parking des berges de la Saône. > 3.3 Types d embarcations importantes utilisant l axe Saône / Rhône De nombreuses embarcations importantes transportant des personnes ou des marchandises variées utilisent quotidiennement cet axe fluvial stratégique. Du bateau hôtel au bateau citerne en passant par les barges, le trafic par voie fluviale est important dans le département. (voir annexe) 3.4 Inventaire des Risques > Le secours à personnes Il faut distinguer les interventions relevant du risque courant (chute accidentelle d une personne ) de celles relevant du risque particulier (accidents aggravés engendrant de 2 à 10 victimes et accidents collectifs engendrant plus de 10 victimes et des impliqués). > Le risque incendie - Feu de navires de transport de marchandises (voir risque TMD) ; - Feu d Etablissements Flottants Recevant du Public (EFRP) : embarcations à quai, bateaux hôtels navigants, ; 5
- Feu sur une île : exemple de l île Roy située sur les communes de Fontaines Sur Saône et Collonges, île très fréquentée en juillet et en août ; > Le risque de pollution - Pollution externe, liée au lessivage des eaux de pluie, ou pollution liée au TMD ; - 13/07/1971 : 1 ère grande pollution de la Saône qui détruit plusieurs tonnes de poisson ; - 01/09/2001 : Fuite de produits dérivés d hydrocarbures au port de Givors (10 000 m² pollués). 3.5 Scénarii retenus Niveau de risque Scénario Niveau 1 > Accident individuel aggravé ou non Niveau 2 Niveau 3 > Avarie sur bateau de transport > Pollution ou menace de pollution > Nombreuses personnes en détresse dans l eau (transport terrestre ou fluvial) > Feux avec nombreuses victimes potentielles ou produits chimiques, feux de navire de transport > Accident de bateau à passagers ou hôtel > Collision mettant en cause un bateau à passagers d une capacité de 5 à 10 personnes et un bateau TMD > feu à bord, brèche mettant en cause la flottabilité d un bateau > Accident de bateau hôtel d une capacité supérieure à 50 personnes avec feu à bord et/ou brèche importante compromettant la flottabilité > Accident TMD d une capacité supérieure à 500 t. Transporteur et appontement CMV inclus 6
4. Conclusion : 4.1 Synthèse de l analyse > Description du risque Riche de 3 bassins hydrographiques et d 1 site de confluence de 2 cours d eau majeurs qui déterminent l axe fluvial Saône-Rhône, le département du Rhône compte de nombreux ruisseaux, des plans d eau aménagés, des ports et de nombreux ouvrages d art. Le régime des cours d eau du département est fonction directe des précipitations locales et des reliefs : leur réponse est souvent immédiate. Il en découle 2 familles de risques : - les crues : torrentielles et imprévisibles type Azergues et Yzeron - lentes et prévisibles type Saône et Rhône ; - les risques liés à l occupation humaine des cours d eau : secours à personne, incendie, pollution, embarcation importante en difficulté. > Retour d événements Au fil du temps, plusieurs événements majeurs ont eu lieu. Citons en particulier : - les crues remarquables de la Saône en 1955, 1983, 1994 et 2001 ; - les crues torrentielles de décembre 2003 ; - la chute d un car dans les eaux du port Edouard Herriot (14 décédés) ; - une avarie de moteur et de gouvernail sur un transporteur de 1 300 t de grains : échouage et destruction partielle d un parking des berges de la Saône. > Activité du SDIS L activité annuelle du secours aquatique représente un potentiel de plusieurs centaines de sollicitations pour secours d urgence lié aux fleuves. En moyenne, les plongeurs effectuent 140 interventions par an dont plus de 60 % constituent des opérations de secours à personne tombée à l eau ou noyée. A cela s ajoutent toutes les actions de soutien aux populations en cas d inondations. 7
4.2 Couverture - Diagnostic > Couverture du risque - Inventaire des moyens du SDIS 24 Centres d Intervention ainsi que le groupement logistique sont équipés en moyens nautiques à ce jour (embarcations motorisées ou non). Le parc est déjà important, parfois ancien et manque d homogénéité. - Sauvetage sub-aquatique Le SDIS 69 dispose d un départ permanent de plongeurs et d une embarcation spécifique : - 45 scaphandriers autonomes légers ; - 1 départ plongeur en 1 er départ ; - 1 site unique de départ : CI Corneille (groupement Centre) ; L utilisation d embarcations gonflables semi-rigides sur remorque est systématique. Il en existe 2 pour les 1 er et 2 ème départ au CI Corneille + 2 en réserve à la logistique utilisés pour les exercices. > Diagnostic Le SDIS dispose de moyens suffisants pour mener à bien les interventions courantes en milieu aquatique : - Inondation habituelle et localisée ; - Sauvetage de personne tombée à l eau. Ces moyens trouvent vite leurs limites pour les raisons suivantes : - La flottille est hétéroclite et mal répartie ; - Les risques ont augmenté (trafic, tonnage, fréquentation des voies d eau) Les délais de mise en œuvre et les moyens disponibles sont mal adaptés aux événements envisageables suivants : - Interventions urgentes mettant en cause de nombreuses victimes sur un navire de transport de personnes ; - Assistance à des embarcations de gros tonnage, notamment avec la présence de produits dangereux et/ou polluants ; - Evacuation et/ou lutte contre un incendie à bord d un ERP (hôtel, discothèque, ) - Lutte contre une pollution de surface massive ; - Récupération des matériels lourds (véhicule) ou de grands animaux (bovin) au fil de l eau. 8
4.3 Axes de progrès > Le pilotage de la spécialité risque aquatique prendra à son compte les 2 composantes du secours aquatique en eau profonde et en surface. - Maintien de la spécialité plongeurs (secours en eau profonde) - Ouverture des formations pour le secours de surface (SAV) aux sapeurs pompiers des CI disposant d une embarcation. > Créer des Centres d Intervention Fluviaux (CIF), CI dotés de bateaux motorisés adaptés (BLSP et BLR) Les CIF sont des centres nécessitant la mise en place de MOYENS MOTORISES, ce qui implique la possession du permis bateau par les sapeurs pompiers concernés. Caractéristiques des CIF : - riverain de l axe fluvial. - proximité d une installation portuaire surveillée, autorisant la maintenance et l entretien d embarcations motorisées. - accès aux confins du secteur attribué en un temps limité. - assistance mutuelle rapide entre 2 CIF au moins. Les embarcations proposées sont de 2 types : - des Bateaux Légers de Sauvetage Pneumatique (BLSP) de type Zodiac (entre 4,20 m et 4,80 m de long) équipées de moteurs de 40 à 60 CV. - des Bateaux de Reconnaissance et de Sauvetage (BRS). Ce sont des bateaux de taille importante (entre 9 et 11 m de long) et équipés de moteurs performants (200 à 300 CV). Des moyens d intervention à la fois puissants et rapides de premiers secours font aujourd hui défaut, notamment pour les opérations de secours à nombreuses personnes sur les parties navigables de la Saône et du Rhône, ou pour faire face à une pollution majeure. Les BRS seront à l eau en permanence dans les ports, avec un abri flottant couvert ; pour le CI Corneille, un emplacement est à prévoir à la hauteur du pont Lafayette. > Renforcer et renouveler le parc d embarcations légères (BLR). - Il s agit de barques à rames affectées aux CI riverains des cours d eau (environ 30 CI). Les vocations de ces embarcations de reconnaissance sont le prompt secours et les inondations. - Caractéristiques des barques : 4 m de long, double banc de nage. (voir carte en annexe). - EPI associés : assurer la dotation en cuissardes et gilets de flottaison (dotation collective). > Développer des partenariats fiables avec les moyens extérieurs au SDIS 69. La mission des sapeurs pompiers s effectue dans l urgence, et en cas de risque aquatique majeur, elle n apporte qu une solution provisoire. D autres acteurs publics et privés doivent ensuite prendre le relais pour les actions qui ne dépendent pas du SDIS. 9
Annexes - Cartographie 1. LES PRINCIPAUX COURS D EAU DU DEPARTEMENT DU RHONE...11 2. LES COMMUNES DU DEPARTEMENT SOUMISES AU RISQUE D INONDATION... 12 3. LES COMMUNES DU DEPARTEMENT INONDEES LORS DES CRUES DE DECEMBRE 2003. 13 4. LES INFRASTRUCTURES DEDIEES AUX LOISIRS NAUTIQUES... 14 5. LES TYPES D EMBARCATIONS IMPORTANTES UTILISANT L AXE SAONE -RHONE... 15 6. DETAIL DE L ETAT ACTUEL DES MOYENS NAUTIQUES DU SDIS 69... 16 7. PREMIER NIVEAU DE COUVERTURE : IMPLANTATION DES BARQUES A RAMES (BLR)... 17 8. PROPOSITION DE CREATION ET D IMPLANTATION DES CIF (BLSP ET BRS)... 18 10
1. Les principaux cours d eau du département du Rhône 11
2. Les communes du département soumises au risque d inondation 12
3. Les communes du département inondées lors des crues de décembre 2003 13
4. Les infrastructures dédiées aux loisirs nautiques 14
5. Les types d embarcations importantes utilisant l axe Saône Rhône 15
6. Détail de l état actuel des moyens nautiques du SDIS 69 16
7. Premier niveau de couverture : implantation des barques à rames (BLR) 17
8. Proposition de création et d implantation des CIF (BLSP et BRS) 18
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